Quadrille (Laura)
Ce mot m’a tout de suite fait penser à Constantin Guys et à Baudelaire, même si je n’ai pas trouvé d’œuvre ressemblant à un quadrille de cet artiste mais je remercie le défi du samedi de me replonger dans cet univers moderne de tableaux parisiens. Quand je me remets dans « Les fleurs du mal », Nerval arrive avec son monde de théâtre et c’est là que surgit Eugène Lami qui fut (entre autres) décorateur et a dessiné le quadrille de Marie Stuart. Lami a aussi dessiné « La nuit de mai » que j’ai sans doute vue au Château de Malmaison. De mot en nom et de nom en lieu, je vous emmène à Pantin sur les pas de Nerval qui y avait vu des « quadrilles joyeux. »
T'as une tache, pistache! (Laura)
T'as une tache pistache!
Expression enfantine.
Souvenir de ma grand-mère
Qui faisait toujours des tâches
Lors du déjeuner du dimanche
Quant à moi, je fais des tâches
Quasiment à chaque fois
Que je mets un vêtement nouveau
« Donner c’est donner,
Reprendre c’est voler ! »
Je n'aurais jamais du rendre
Ce qu'on m'avait prêté
"Un prêté pour un rendu"
Mes livres préférés
Prêtés
Jamais rendus
Certains jamais retrouvés
Croix de bois, croix de fer…
Si je mens, je vais en enfer ! »
Il doit y avoir du monde.
Moi, pas pour ça
Mais pour la chaleur et
Le stupre
Craché, juré!
Si on jure
Autant qu'on crache
Dans les rues
Parfois sans regarder où
Ouhhh la menteuse,
Elle est amoureuse ! »
Dorothée
L'enfance de mon petit frère
T'as une tache, pistache!
Tâche toi-même!
Or-d(') à ly(r)e (Laura)
Or à faire jaillir de la boue d'une épreuve judiciaire ancienne terrible;
Lyre dans l'ordalie une poésie, tenter d'écrire des stigmates divines.
Je ne suis pas Bonnefoy alors je cherche à percer ces mystères
De la foi entre souffrance, survie et traces des cinq plaies divines.
J'admire Le Caravage et Soulages qui sont éclairer l'obscurité
Entre les prostituées virginales et l'outrenoir. Or-d-re d(e-l) a lie et du brou.
Paysage fabuleux de papillons (Laura)
Il lui en fallut de la patience et du courage
Pour se faire coiffer selon une scénographie
Digne des plus grands maîtres du paysage
Doublés de connaisseurs de l’entomologie.
Pendant les longues heures passées au salon
Elle se récitait « Les papillons » de Gérard de Nerval
Qui lui avait donné le goût de la poésie d’observation
De la nature qui se produisait là en festival.
Pour s’occuper les yeux, elle tournait les pages
D’un beau livre, une anthologie de peinture
De papillons en paysage, portrait ou nature morte
Il y avait par Pisanello une « princesse de la maison d’Este »
Environnée de papillons, le « Jupiter » de Dosso Dossi
Peignait devant Mercure et Vertu des lépidoptères.
Elle revoyait dans son cœur le «Jardin des délices » inouï
De Bosch qui y plaçait des créatures de Dieu et du Diable.
Dans son paysage d’âme de papillon, elle avait une place
Pour les poèmes d’Alphonse de Lamartine, le musée des Papillons
De Saint-Quentin dans l’Aisne, jolie ville picarde
Elle n’oubliait pas non plus la bise de Maurice Carême en forme de papillon.
Comme une étoile sur un sapin
Elle placa une une noctuelle de Paul-Louis Bessy
A moins qu'une des fleurs de Jacob van Walscapelle
Soit bien un des ces nocturnes, parfois crépusculaires.
Paysages de méandres (Laura)
Merci au défi du samedi
De m'emmener en Turquie,
Moi qui n'en connaît en vrai
Istanbul et d'autres coins par le récit
D'un presque fiancé turc
Et par mon mari: là où il
A travaillé dans ce pays.
A souffert du séisme récent.
Antioche fut chrétienne
Et les chrétiens orientaux souffrent.
Merci au défi du samedi
De me ramener à Besançon
Dont le "Le centre historique s'est développé à l'intérieur de ce méandre aujourd'hui appelé la Boucle du fait de sa forme géométrique[1]."
De me renvoyer au
Merci au défi du samedi
De me faire retourner
A Cahors
De revoir
Merci au défi du samedi
D'accompagner Courbet
Contente d'apprendre
[1] Jules César, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, décrit ainsi le méandre de Besançon: « Le Doubs entoure presque la ville entière d'un cercle qu'on dirait tracé au compas; l'espace que la rivière laisse libre ne mesure pas plus de seize cents pieds... ». IN wIKIP2DIA
La-bel (le) histoire du marché (Laura)
Moi, les labels, je m'en tamponne le coquillard.
Mon label à moi, c'est le marché des producteurs.
Suivant les règles de la nutrition, mes labels ce sont
Les fruits des arboriculteurs, les fruiticulteurs
Les féculents, les légumineuses, les légumes
Crus ou cuits (comme les betteraves) des maraîchers.
C'est la triste histoire d'un marché du mercredi
Avec une seule maraîchère et son unique étal
Du marché qui me laissa en quête de fruits et légumes
C'est un beau roman, la-bel(le) histoire du fruiticulteur.
Il venait de sa plaine pour le marché du dimanche
Je descendais de ma colline puis lui aussi a déserté
Pour un marché plus loin, plus vendeur pour lui.
Alors j'ai descendu puis remonté, descendu puis remonté
De tram en bus puis de bus en bus pour "des pommes,
Des poires, des cerises, des brugnons
"Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau de pêches
Ou bien d'abricots?"
C'est la-bel (le) histoire du marché du maraîcher
Du dimanche qui prend ses vacances en janvier-février
Sinon, c'est Byzance et aucun intermédiaire entre
Eux et moi
C'est un peu compliqué et lourd pour une piétonne
Comme moi que cette nutrition
Qui suit les saisons
Et les besoins alimentaires
Le surplus, ce sont des plaisirs
Et les courses du supermarché
C'est un beau roman, La-bel(le) histoire
KUNG FU, Texas et les autres (Laura)
En enfant de la télé qui a grandi avec elle-j'assume, je persiste et je signe- je me souviens du feuilleton (comme on disait) Kung fu avec David Carradine qui avait encore moins de cheveux (aucun en fait) que mon mari. L'acteur principal a joué dans beaucoup d'autres séries que certains nomment des nanars. J'en ai regardé des navets mais pas plus débiles (loin s'en faut) que les vidéos que je subis dans les portables des autres.
Mon mari et moi allions une à deux fois par semaine au cinéma (j'ai gardé cette habitude en enlevant les films que nous voyions plus pour lui) et nous écumions notre ville et ses environs le dimanche mais parfois nous aimions rester à la maison, tranquilles et regarder entre autres Walker, Texas ranger qui maîtrise les arts martiaux. Nous "bingions" (comme on dit maintenant) des séries et lorsque ça a existé, nous "replayions") des épisodes pas vus.
Je n'ai pas vu Dragon ball Z ni Kung fu panda mais je suis entourée de lecteurs de mangas dans mon CDI de collèges dont l'actuel.
Moi, je continue à regarder des "soaps" en me replongeant dans l’épopée du roman-feuilleton au XIXe siècle.
JUJUBE (Laura)
Je n’aime pas le jujube
Un des rares aliments que je ne mange pas mais
Je n’en dégoûte pas les autres comme disait ma grand-mère
Un fruit dont je ne serais pas le succube
Béat et dont je ne ferais pas un tube
Excusez-moi pour ce poème-incube.
Quel irrationnel? (Laura)
Alors que les cadeaux(vive la consommation) de NOEL sont revendus sur internet(vive les GAFA), qu'on s'est remis des agapes(vive la gourmandise) des fêtes de fin d'année, qu'on ne veut plus voir de crèche(vive la laïcité), qu'on démonte les statues religieuses, que les églises se délabrent(vive la nature) ou sont dégradées(vive la libre expression), la nature ayant horreur du vide, la place de Dieu est prise par l'astrologie notamment chez les jeunes . Je dois avouer que je regarde l'horoscope dans la presse que j'achète deux fois par semaine et que j'ai regardé ce que l'année du lapin (bonne année chinoise) allait apporter à ma vie de chienne (mon signe chinois), l'astrologie n'est pas devenue mon opium, paradis artificiel de Baudelaire. Un autre irrationnel procuré par quelque chose de concret comme le tabac (arrêté depuis douze ans), l'alcool (vive le commerce), les portables (vive les chinois) etc. Personnellement, je préfère «croire en Dieu, on aurait tort de s'en priver…» sans adhérer à tous les dogmes, sans être sûre, sans pratiquer (comme je le faisais jusqu'à mes vingt cinq ans) et en y agglomérant comme Nerval, un soupçon de polythéisme, d'occultisme parce que c'est beau, intéressant et que c'est notre culture commune.
Pas les hurluberlus ! (Laura)
Qui eut cru que nous serions encore ensemble
Au bout de dix-huit belles années très fortes
En coups durs, coups d’éclat et coups de foudre
Recommencés chaque jour de notre vie quotidienne ?
Qui aurait parié sur notre couple, notre mariage ?
Nous semblions si dissemblables, presque inconciliables
Pourtant, nous avons chacun fait un bout de route
L’un vers l’autre, pour une longue route l’un avec l’autre
Qui eut cru
Pas les hurluberlus, ni les malotrus
Qui eut parié
Pas les jaloux qui nous ont envié
Nous n’avons pas cru
Mais nous avons tenu
Nous n’avons pas parié
Mais nous avons gagné, nous nous sommes aimés