Les noctuelles (Emma)
Toujours aussi fainéante, j'ai posé la question suivante à ChatGPT (après ça, promis, j'arrête de causer aux robots!)
- peux-tu écrire un sonnet romantique sur les noctuelles ?
Et, cha alors, la machine a répondu ceci dans la seconde :
- Bien sûr, voici un sonnet romantique sur les noctuelles :
Quand le soir vient et que le ciel s'assombrit,
Les noctuelles dansent dans l'obscurité,
Leurs ailes délicates brillent de mille feux,
Et leur douceur me transporte vers les cieux.
Leur vol gracieux me fascine et m'émeut,
Leur silence enchanteur me fait rêver,
Je les regarde avec émerveillement,
Et dans mon cœur se réveille un doux sentiment.
Les noctuelles, ces créatures de la nuit,
M'évoquent la beauté d'un amour interdit,
Un amour secret qui ne peut s'exprimer.
Mais dans leur vol lent et majestueux,
Je perçois la promesse d'un amour heureux,
Et mon cœur s'emplit d'espoir et de douceur.
Ainsi, les noctuelles me font rêver,
Et je laisse mon cœur s'envoler,
Vers un avenir rempli de bonheur,
Où l'amour sera roi et la nuit sera douceur.
Je n'ai pas jugé utile d'entamer la discussion sur la structure du sonnet, ni sur sa propension à accumuler les clichés les plus éculés, mais j'ai bien aimé son petit clin d'œil à Brel.
J'ai voulu savoir s'il (il ?) était plus à l'aise avec les sciences. Et, oui en fait, et même dans la structuration d'un article en paragraphes prêts- à- l'emploi
- mais les larves de noctuelles ravagent les cultures, que sais-tu sur le sujet ?
Effectivement, les larves de noctuelles peuvent être considérées comme des ravageurs agricoles, car elles se nourrissent des plantes et des cultures, causant des dommages importants aux cultures. Voici quelques informations sur le sujet :
- ·Les larves de noctuelles appartiennent à la famille des Noctuidae, qui est l'une des plus grandes familles de papillons de nuit. Certaines espèces sont considérées comme des ravageurs agricoles importants, telles que la noctuelle des moissons (Agrotis segetum) ou la noctuelle terricole (Agrotis ipsilon).
- ·Les larves de noctuelles se nourrissent principalement de feuilles, tiges et racines de plantes, et peuvent causer des dommages importants aux cultures comme les céréales, les légumes, les fruits et les plantes ornementales. Les dégâts sont souvent plus importants dans les champs où les cultures sont densément plantées.
- ·Les méthodes de lutte contre les larves de noctuelles peuvent varier selon les régions et les cultures concernées. Les agriculteurs peuvent utiliser des pesticides chimiques, des méthodes de lutte biologique (par exemple, l'utilisation de parasitoïdes ou de bactéries), ou des techniques agronomiques (telles que la rotation des cultures ou la gestion des habitats) pour limiter les dégâts.
- ·Cependant, l'utilisation de pesticides chimiques peut avoir des effets négatifs sur l'environnement et la santé humaine, et les méthodes de lutte biologique peuvent être plus coûteuses et plus complexes à mettre en œuvre. Il est donc important de trouver un équilibre entre la protection des cultures et la préservation de l'environnement.
En résumé, les larves de noctuelles peuvent causer des dommages importants aux cultures, mais il existe différentes méthodes de lutte pour les contrôler. Il est important de prendre en compte les conséquences environnementales et sanitaires des méthodes de lutte avant de les utiliser.
Quant à l'IA image deep dream, ma requête
- " a ghost town where moths fly, in the style of paul delvaux "
logiquement, ne l'a pas plongée dans l'euphorie
Dans les méandres de l'IA (Emma)
J'ai demandé à l'intelligence artificielle de traduire en image cette proposition :" Dans les méandres de mes pensées cheminent les rêves des anciens temps, ( dans le style de Brueghel) "
Et elle m'a pondu ceci
(d'autres jeux ici http://emmabarbouille.eklablog.com/fakes-a213811351)
En thérapie (Emma)
Edwige.
Aidez-moi, docteur, je le hais, je le hais !
Ses rouflaquettes à 30 cm, qui m'envoient des bouffées tiédasses d'eau sauvage, non seulement j'ai l'impression de dormir avec Jules Ferry ou Louis Philippe, mais l'hygiène ?
Un poil au microscope, c'est répugnant, vous voyez plein de bestioles qui font l'ascension, si si j'ai vu un docu, alors une forêt de poils, rodéo de champignons et acariens, microcosmos en live, je n'en peux plus !
Moi au moins, je mets une Charlotte pour dormir !
Le psy…….
Edwige.
Poil, vous voyez, c'est le gorille, la bête en nous.
Si on réfléchit bien, l'homme n'est pas fini. La femme non plus, même si globalement elle a l'air plus finie que l'homme, parce qu'elle n'a presque plus de poils.
Un truc que je me demande, c'est pourquoi on a gardé les poils du gorille et pas les écailles des dinosaures. Ou des plumes, comme les anges, tiens, encore que ça doit pas être plus propre que des poils, mais les écailles, un coup de karcher…
Le psy…….
Edwige.
Pourtant, rien ne m'émeut plus qu'une barbe de trois jours sur une peau bronzée…
La barbe de trois jours, c'est le rêve, l'aventure, Indiana Jones, Casanova et Rhett Butler, les voiliers, les déserts, la sueur, la poussière…
Tiens, même les petits poils roux qui scintillent au soleil à chaque coup de pédale sur les mollets de mon voisin Jean Claude me font craquer.
Alors comment pouvez-vous expliquer que j'aie envie de tuer ce brave Jean Marc, à cause de ses rouflaquettes poivre et sel ? C'est votre métier, quand même !
Le psy……
Edwige.
OK, bon, alors on continue sur le poil ?
Le psy….
Edwige.
Ma cousine Marie Thérèse disait qu'un baiser sans moustache est un gigot sans sel. Bonjour l'hypertension.
J'ai aimé autrefois un homme qui en avait une belle. De moustache. Mais selon l'adage, une moustache trahit l'homme volage. (entre nous, voilà un beau pléonasme ! ).
Le psy……
Edwige.
Au quotidien, il y a de l'entretien, une barbe de quatre jours n'est plus photogénique, il faut la raser, mais alors l'homme est glabre, il a perdu sa virilité, il est de mauvais poil et il doit se cacher pendant 3 jours. A moins que son coiffeur sache la lui tailler au petit poil, pile poil hauteur 3 jours.
Tiens, encore une association d'idées, ça va vous plaire : autrefois j'ai aimé un coiffeur, mais il aimait un danseur. Lequel aimait un coiffeur, mais hélas pas le même.
Dites-moi si je vous rase ?
Le psy.
On en reste là pour aujourd'hui. Non non, je ne reçois pas d'argent, glissez les billets dans cette enveloppe que vous mettrez dans ma boîte à lettres en sortant...
El' camanette (Emma)
El' camanette
Ah, te v'la min garchon, ch'est pas souvint qu'on t'vo à l'mason d'puis l'virus. Te bo eun' goutt' ed' jus ? Ah che vrai, che del' camomil qu'i t'faut, a'ch'teur, y parait qu'te dev'nu vegan ? Che t’femme qu'el do et' continte !
Cha, che quet'cos que j’ai toudis pas compris, qu'on dit ches cats cha n'jonne pon des kyins ! mais commint qu'cha s'fait qu'te peux avoir deus, tros, quate, dich gosses, pas un parel !
R'gard' tin frere Gustav. Sacré rojin, toudis bénache, toudis joïeux, i pinso qu'à minger, un vrai galaffe : che gatiaux , che gauf, el tarte au chuc, che frites, cha y allo !
Et ti, min tiot, tout quinquin t'éto un vrai moniau pour ech’cat ! Pluquard, tatasse, nareux !
Allez min garchon, che des carabistoules, va t’kère eune bière din ch'frigo, chez vegan, cha, el bière ?
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La bavarde
Ah, te voilà, mon garçon, c'est pas souvent qu'on te voit à la maison depuis le virus. Tu veux une tasse de café ? Ah, c'est vrai, c'est de la camomille qu'il te faudrait à présent, il paraît que tu es devenu végan ? c'est ta femme qui doit être contente !
Ça c'est quelque chose que j'ai toujours pas compris, on dit que les chats font pas des chiens, mais comment ça se fait que tu peux avoir 2, 3, 4 ,10 gosses, pas un pareil !
Regarde ton frère Gustave. Sacré gamin, tout le temps content, tout le temps joyeux, il ne pensait qu'à manger, un vrai gourmand : les gâteaux, les gaufres, la tarte au sucre, les frites, ça y allait !
Et toi, mon petit, tout bébé tu étais un petit moineau, chipoteur, tatillon, difficile! Allez mon garçon, tout ça c'est des bêtises, va te chercher une bière dans le frigo, c'est végan, ça, la bière ?
De la notoriété (Emma)
Autrefois le plus humble mort était quelqu'un, il comptait dans le village : on lui mettait son costume de mariage trop étroit, on drapait sa porte de tentures noir et argent, le bedeau sonnait le glas ; tous les valides, et même les boiteux suivaient son corbillard en petits pas courbés, casquette à la main, en parlant de l'orage qui avait abîmé les récoltes.
C'était au temps des chevaux et des curés.
Qui donc ici-bas, même le plus liké, laisse un trou dans l'eau ?
Pour certains, une vaguelette, un entrefilet dans le canard local : notre ami, président du club de ceci… de la société de cela… a fait partie de la fanfare… dans les années soixante.
Peu s'en souviennent, qui s'en soucie, en vérité ?
Quelques-uns méritent une entrée dans le dictionnaire, avant que leur notoriété passagère, comme celle du mot biloute, soit balayée par une nouvelle promotion de morts médiatiques.
Plus rares encore, les éminents, qui ont porté bicorne, képi étoilé, montre à gousset et souvent noble barbe ont parfois leur buste dans un square, sur lequel fientent les pigeons.
Pour de bonnes ou de mauvaises raisons, alors que tant de belles âmes restent inconnues à jamais, une poignée flamboie çà et là dans nos mythologies, Ramsès2, Vinci, Colomb, Landru… et nos grands hommes, à qui la patrie reconnaissante dédie des flonflons chaque fois qu'il est nécessaire de requinquer ou recadrer le peuple indiscipliné, mais que parfois on déboulonne quand le politiquement correct d'une époque découvre quelque crapotage dans leur biographie.
- eh, m'sieur Victor, un selfie ?
Ben oui, j'vous ai r'connu, à votre costume de pingouin comme à la télé. Mais dans la rue, j'en avais jamais vu, un costard pareil ! C'est chic, et ça colle pile poil avec votre barbe.
Ah ! ah ! pile poil, la barbe…
Laissez tomber.
Prenez pas cet air "penseur de Rodin", comme si votre tête était trop lourde pour tenir toute seule. Ah ? Elle est si lourde que ça ? Mince alors !
Mais c'est pas comme ça qu'on fait un selfie, rapprochez votre tête de la mienne, voilà ! Neymar, y fait ça tous les jours.
Neymar. !
Laissez tomber.
La vie est un songe. (Emma)
L'existence individuelle n'est qu'une illusion destinée à donner à l'homme, pendant le temps utile à l'espèce, le goût de la vie, afin qu'il la conserve et la transmette. Le plaisir de s'accoupler est une précaution élaborée par la vie pour assurer sa pérennité 1…
Ainsi en a décidé le grand illusionniste ! qui se moque de l'individu mais protège l'espèce, Dieu sait pourquoi.
Dans ce pays de caillasse, les humains grattaient la terre depuis des siècles et des siècles (et même avant). Gris comme le sol sec, dont, les années fastes, ils tiraient une maigre subsistance, en plus du lait de quelques chèvres, qui ont toujours fait bon ménage avec l'aridité, et de quelques bestioles attrapées au collet.
Quand même ils savaient bien qu'il existait un autre monde. Une fois par an, des véhicules bariolés empruntaient le lit de l'ancienne rivière, et les saluaient à grands coups de klaxon. Ils ne raflaient plus d'esclaves, comme les cavaliers des anciens temps, mais parfois un garçon s'accrochait en fraude derrière un camion et disparaissait pour toujours.
Quand la désespérance était trop grande, les hommes battaient leur femme. Sous tous les cieux, ils savent faire, et ça leur fait du bien.
Car sous tous les cieux, les femmes sont bavardes et futiles. Elles ont besoin de guitares, de clairs de lune, de roses et de caresses, sinon elles s'étiolent.
Quand la vieille Baba vit que Marie filait vraiment un mauvais coton, après la fuite de son fils aîné accroché à un camion, elle lui apporta, en cachette de Joseph, de la poudre d'oubli, dont la recette, évidement secrète, était transmise de sorcière en sorcière, depuis… toujours. Elle lui tint à peu près ce langage : " Marie ma belle, la pleine lune arrive. À son zénith rends-toi près du puits. Je te déconseille de t'y jeter. C'est le seul point d'eau d'ici à l'horizon, tu ne voudrais pas empoisonner tous tes enfants ? assieds- toi dans l'ombre du puits, et mâche ces quelques herbes, tu te sentiras mieux".
Ainsi fit Marie. La nuit était douce, comme douces et encore un peu chaudes les pierres usées qui dessinaient une couronne autour du puits. Et tellement douce la solitude !
Alors elle entendit comme des grelots, et un âne apparut, monté par un mendiant qui n'avait pas d'ombre, et qu'elle trouva, ma foi, fort beau, lorsqu'il mit pied à terre. Il s'assit près d'elle, décrocha la guitare qu'il portait en bandoulière, et, s'accompagnant d'une étrange mélodie, se mit à chuchoter dans une langue inconnue.
Or Joseph avait suivi sa femme de loin, incrédule devant son audace. Arrivant près du puits, il la vit qui parlait avec un âne.
La punition pouvait attendre, pas l'âne qui valait de l'or. Il s'en approcha à pas de loup, mais l'animal s'éloigna, alors il partit à sa poursuite, au clair de lune, dans la caillasse, sur laquelle seuls ses propres pas résonnaient. Après un long trajet, l'âne sembla se dissoudre dans une vaste nappe d'eau qui miroitait sous la lune. Mais Joseph ne trouva pas d'eau. Seulement un vieil ermite crasseux dans une grotte, enthousiaste à la vue d'un visiteur. L'ermite avait fait le tour de lui-même depuis bien longtemps, mais heureusement il avait trouvé comment broyer et distiller les épines des alentours pour en tirer un nectar des plus roboratifs, qu'il fit goûter à son hôte inespéré ; et bientôt il n'y eut plus, dans la caillasse sous la lune, que deux pochards hilares, célébrant la grandeur de la création.
Au lever du soleil, Joseph et Marie avaient regagné leur humble masure, chacun avec des rêves plein la tête.
Mais une surprise les attendait. Le fils prodigue était de retour. De passage seulement, prévint-il, sans donner plus de détails. En vérité il comptait bien retourner au plus vite dans le squat obscur de la ville lumière où il habitait désormais, où l'attendaient des paradis multicolores. Il avait trouvé cette moto qui lui avait permis de remonter le lit de l'ancienne rivière. Car il voulait absolument montrer à tous ses frères et sœurs la merveille qu'il avait trouvée. Merveille qui tenait dans sa poche, et sur laquelle il pouvait faire apparaître des animaux et même des monstres, et des personnages minuscules qui s'accouplaient et se massacraient comme des humains, mais en mieux.
Car la vie est un songe, et le songe lui-même un songe 2…
… une histoire contée par un idiot, pleine de bruit et de fureur 3…
1, G. Bénichou, le chiffre de la vie. 2, P. Calderon de la Barca. 3, W. Shakespeare, Macbeth