Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 050 390
Derniers commentaires
Archives
6 décembre 2008

Saison d’hiver (Brigou)

-       Dis, Maman tu nous racontes encore… tu sais quand t’es venue dans les alpes et que tu faisais des petits boulots…

 

- AAh ! mes premiers jobs saisonniers ..

Eh bien mon premier emploi était  préposée aux remontées mécaniques, jolie formule n’est-ce-pas ! je devais contrôler les billets et faire monter ou descendre les skieurs des télésièges. Je peux vous dire que je m’ennuyais dans ce travail et qu’en plus je me gelais les pieds à piétiner dans la neige toute la journée. Quant aux touristes, ils ne me voyaient pas, ni de bonjours, ni de mercis, à croire que j’étais transparente.

 

Pour mon deuxième job, je suis devenue fée du logis ! J’assurais le nettoyage des locations en un temps record. Dès que le locataire avait quitté l’appartement, je devenais la ménagère aux gants mapa et j’entrais en action. Je ne croisais jamais les occupants mais je trouvais des traces de leur passage. Le frigo contenait quelques restes de nourriture, la poubelle débordait… Régulièrement sous le lit ou sous le canapé se nichait une chaussette ou une moufle ou des mouchoirs en papier ou même quelques pièces  !

 

Puis, pour mon troisième poste, je me suis transformée en animatrice dans un jardin d’enfants. Il se nommait le club des « Diablotins ». Tous les après-midis je retrouvais des petits bouts de trois à cinq ans pour les premiers apprentissages du ski et pour les jeux de neige. Les glissades s’effectuaient sans bâtons, histoire pour eux de trouver l’équilibre sur les planches. Ce n’était pas triste. Certains se percutaient et boum, badaboum ! …. ils s’écroulaient sur la neige, les skis emmêlés avec ceux des autres. Ils éclataient de rire au même moment ou éclataient de pleurs. Et puis, ils adoraient manger la neige malgré nos mises en garde d’avoir mal à la gorge.

 

Et pour finir la saison, j’ai travaillé en restauration rapide au pied des pistes. On servait des hamburgers, paninis, salades, crêpes… L’ennemi numéro 1 c’était le client, celui-ci est roi, tout le monde le sait. Mais une fois de l’autre côté du comptoir, j’assistais à différentes catégories de clients :

- l’ hésitant : « euh je vais prendre une salade… sur place… oh tiens, vous avez des sandwichs au thon ?… je vais en prendre un plutôt.. avec un jus de fruit. Et puis finalement vous pouvez me le mettre dans un sac ? »

- le radin : «  c’est quoi ça la formule goûter ? et si je prends une canette en plus ça fait combien ? »

- le pointilleux «  vous avez vu ce panini ? le fromage déborde de partout.. y’a pas beaucoup de rondelles de tomates ! .. vous n’avez pas une eau plus fraiche ? »

 

- EEt dis Maman … c’est là que t’as rencontré Papa hein ?…..

 

Publicité
22 novembre 2008

L’ambassadrice (Brigou)

Quelle surprise ce matin quand Madame Suzanne a découvert sur son palier de gros colis ? L’expéditeur lui était inconnu. Curieuse elle les a tout de suite ouverts. Une forte odeur se dégageait des paquets.

Chaque colis contenait des rouleaux de papier toilette avec le label « Nordique Environnemental ». Ils étaient soigneusement emballés et se déclinaient en différentes couleurs du vert flashy au rose fushia glamour.

Une note d’information expliquait que cette nouvelle gamme de papier toilette avait été recyclée et ne contenait aucun colorant nocif. Chaque rouleau décoré de motifs ou de textes embaumait de parfums divers : lavande, rose, bleuet…

Lorsque Monsieur Robert rentra du travail, il découvrit Madame Suzanne sagement assise en tailleur au beau milieu du salon, la tête émergeant des rouleaux de papier.

« Chéri, regardes ! on va pouvoir mettre de la couleur dans nos toilettes….

Et tu sais quoi ? je vais demander à devenir ambassadrice et organiser des réunions à la maison.

J’ai déjà trouvé le slogan : Votre petit coin devient un lieu de visite ».

15 novembre 2008

Regards d’enfants (Brigou)

Lundi, j’ai découvert ce magnifique pastel de Zesheep et depuis je suis venue tous les jours et plusieurs fois par jour pour observer ce tableau. Ce regard d’une femme ou vraisemblablement d’une jeune fille, ces éclats bleus qui se dissimulaient derrière un feuillage, quel secret ou quelle blessure enfouis rendait ces yeux si tristes ?

J’ai repoussé d’autres images qui, déjà, se superposaient à ce tableau.

A travers ce regard j’ai vu ceux de ces jeunes enfants dont la vie bascule du jour au lendemain. Ils arrivent dans une institution qu’ils ne connaissent pas au milieu d’adultes et d’enfants qu’ils rencontrent pour la première fois.

Leurs yeux ne cachent rien de leur crainte, de leur souffrance, de leur chagrin. Des larmes brillent souvent dans leur regard. Aucun son ne sort de leur bouche. Ils baissent la tête dès qu’on leur adresse la parole.

Avec le temps et de la patience, ils retrouvent confiance et à nouveau des étoiles scintillent dans leurs yeux.

20 septembre 2008

Rencontre avec Emilie (Brigou)


 

A l’occasion de la parution de son dernier livre, j’ai rendez-vous avec Philippe Labro. Cet écrivain aux multiples facettes a accepté de me rencontrer pour une interview.

Je l’attends dans le salon d’un hôtel parisien. Il règne un grand tumulte. Des enfants de tout âge se pressent autour d’une jeune fille. Curieuse, je m’approche et lit sur un panneau :

« Forum des écrivains en herbe avec l’invitée Emilie, 15 ans. »

Rencontre avec une écrivaine à part entière.

Elle signe son deuxième roman fantastique.

Je me glisse parmi la foule et m’approche de cette adolescente au regard clair et aux cheveux blonds. Elle accepte de répondre à mes questions.

- Comment a débuté cette envie d’écrire Emilie ?

J’ai grandi dans les bras de livres et je n’ai jamais vécu une seule seconde sans eux. L’imaginaire m’attire, j’ai adoré « Le livre des Etoiles » d’Eric L’Homa, Harry Potter et le « Seigneur des Anneaux » où Tolkien a su inventer un monde avec des langues et des races incroyables.

J’aime construire un univers dans lequel je peux me réfugier quand j’en ai envie. Cela faisait un moment que j’écrivais des poèmes ou de très courtes nouvelles. Puis je me suis lancée dans une grande histoire, sans avoir aucune idée de ce que cela allait donner.

- Comment écris-tu ?

J’écris dans des cahiers parce qu’écrire à la main m’est beaucoup plus naturel que sur un ordinateur. Mon premier livre que j’ai terminé à treize ans, a été rédigé en une petite année, à un rythme très irrégulier. Les périodes où j’écrivais beaucoup ont alterné avec les périodes creuses, selon mon inspiration. La parution de mon premier roman a déclenché pas mal de commentaires. Je les ai pris en compte. Ma jeunesse est à la fois un atout parce qu’elle intrigue les gens et un inconvénient parce que certaines personnes sont persuadées qu’on ne peut pas écrire un bon roman à mon âge. Je me considère comme une adolescente comme les autres, j’ai un talent pour l’écriture comme d’autres en ont pour le dessin.

- Qu’as-tu ressenti lorsque tu as vu et tenu entre tes mains pour la première fois ton livre imprimé ?

Un sentiment d’accomplissement.

- et pour conclure Emilie, qu’est-ce pour toi écrire ?

C’est pour moi, comme respirer ; à la fois évident et indispensable .

Mes pensées sont loin de Philippe Labro, la fraicheur et la spontanéité d’Emilie a retenu toute mon attention. J’imagine déjà l’article que je vais pouvoir rédiger sur cette jeune écrivaine.

 

 

 

 

 

6 septembre 2008

Portraits (Brigou)

Portraits (Brigou)

 

Val, Papistache et Janeczka sont dans un bateau. C’est un fameux trois mâts et ils sont fiers d’être matelots. Ces trois là voguent ensemble autour du monde. Le voyage sera long, ils sont partis en laissant sur le quai Mamoune, Manu et Crouton. Ils veulent découvrir d’autres horizons, d’autres pays mystérieux qui leur laisseront une brillance dans les yeux.

 

Le petit mousse Janeczka, malgré son ancre tatouée au poignet, a peur de l’eau et surmonte avec courage la houle. Ne dit-elle pas que « l’optimisme c’est avoir foi en l’être humain », alors elle fait confiance à ses équipiers. Elle n’oublie pas son Crouton et lui écrit des poèmes sur tous les trésors qu’elle rencontre. Musicienne elle gratte la guitare le soir et chante des airs connus pour distraire ses amis.

 

Depuis le début de l’aventure, Val matelot-chef note scrupuleusement sur son carnet secret les péripéties du voyage, elle ne veut rien oublier pour tout retranscrire sur son blog. Avec la « chipie », Val s’étourdit d’écrits, de musique et de rêves utopiques. Lorsqu’elle pense à Manu et aux enfants, la jeune mariée ne peut s’empêcher de manger ses doigts et de compter et recompter par tranche de dix, les jours qui la séparent de sa famille.

 

Le capitaine Papistache, collectionneur de mots et illustre auteur des Vains Petits Ecrits, a confié la clé de son œuvre à Mamoune. Elle en prend soin et répond régulièrement aux commentaires des fans de son époux. Sur le bateau, notre amateur de faune et de flore est le maitre de l’équipage et pour immortaliser tous ces instants utilise son troisième œil qui ne le quitte jamais.

 

Alors heureux voyageurs, vous qui croisez au large des côtes sirènes, poissons et cachalots, penser à ceux restés à terre, chez eux, qui rêvent de partir, de lever la voile.

 

Publicité
30 août 2008

Chez le docteur (Brigou)

 

 

Une heure que je suis installée dans la salle d’attente du docteur. J’ai pris rendez-vous à neuf heures, espérant ainsi être la première cliente. Grave erreur, le samedi il reçoit dès huit heures pour les renouvellements d’ordonnance.

 

Me voila donc coincée dans cette pièce de cinq mètres sur quatre, sans fenêtre, au sous-sol, avec une musique de fond genre André Rieu, je sens qu’il va me falloir beaucoup de patience… Ma tension va monter et grimper allégrement et j’entends déjà le docteur me dire « vous allez l’air bien tendu madame » !!

 

Pour patienter je n’ai même pas envie de feuilleter les revues qui trainent sur la table basse de la salle. Il ne s’agit que de presse people. Les magazines sont tous défraichis et ne datent pas d’aujourd’hui ! Je ne compte pas sur la lecture pour me distraire et m’occuper l’esprit. Mon regard se pose alors sur mes voisins.

 

Face à moi un jeune adolescent, look jean et baskets, cheveux coiffés avec du gel, mp 3 sur les oreilles, essaie de ne pas se faire remarquer. Son carnet de santé est déposé sur ses genoux et il bat la mesure avec ses pieds. Il ne dit mot sauf pour saluer sobrement l’entrée de chaque nouvel arrivant.

 

A ses côtés, un monsieur bon chic bon genre et équipé du dernier livre de Daniel Picouly a tendance à snober les autres. Il n’adresse la parole à personne et il est régulièrement interrompu dans sa lecture par son téléphone portable, dernier cri. Il ne répond que par des « ouais… hummmm… en effet… d’ac… ». 

 

Le dernier client est un papy, cheveux blancs hirsutes, lunettes sur le bout du nez. Il a du mal à rester en place sur sa chaise et croise et décroise ses jambes sans arrêt. Régulièrement il toussote et renifle. Très vite il entreprend la conversation avec tout le monde.

 

Déjà quarante minutes que j’attends..... enfin la porte du cabinet s’ouvre et le docteur, sourire aux lèvres, me fait entrer.

 

23 août 2008

Le couffin (Brigou)

 C’est aujourd’hui le premier samedi du mois…. Jour de grande brocante au village. La « chine » est devenue l’un de mes loisirs favoris.

J’aime ce déballage de menus objets qui après de bons et loyaux services finissent sur le trottoir en espérant une nouvelle vie. Je ne suis pas attachée à la valeur pécuniaire de l’objet. C’est plutôt un coup de cœur qui va m’attirer. Même si je ne l’utilise pas, je lui trouve un petit coin dans mon intérieur et je le garde précieusement pour le plaisir.

J’hésite toujours un peu entre laisser les objets raconter leur histoire avec leur patine, leurs fissures, leurs couleurs ou bien les rénover pour leur donner une nouvelle identité.
Cet après-midi au coin d’une rue, j’ai déniché un stand où un charmant monsieur au regard d’un bleu azur et une barbe de viking vendait des articles pour bébé. Un petit couffin ancien m’a attiré. Il est bleu-grisé avec des petites roues métalliques, je le trouve très joli même avec ses craquelures et son osier un peu abîmé.

A mon retour, je me suis interrogée sur cet achat, pourquoi un couffin ? Serait-ce le désir de devenir grand-mère, de grimper dans l’arbre généalogique de la famille ? Je suis sûre que l’arrivée de petits-enfants donne un souffle nouveau et j’ai très envie de recevoir ce cadeau de la vie. Patience…

5 juillet 2008

Souvenirs d’enfance (Brigou)

    Dans ma boite à petits bonheurs je retrouve surtout ceux liés aux souvenirs de l’enfance :

   Déguster la confiture de mûres :

                   

Les jeudis après-midi : la virée en 2 CV dans les petites routes tranquilles de Normandie, les fous-rires à attraper les plus hautes branches pour cueillir les fruits, les chansons à tue-tête, les paniers remplis, les doigts tâchés par les mûres et le retour à la maison, ivres de soleil et de bonheur !

   Pique-niquer en montagne :

Les dimanches en plein été : se retrouver en famille, étaler les couvertures à l’ombre des sapins, ramasser du petit bois pour mettre en route le barbecue, siroter l’apéritif maison de maman, jouer au badminton, faire des couronnes de fleurs pour mettre dans les cheveux, s’endormir dans la voiture au retour !    

   

Le départ en vacances  :

Se lever dès l’aube, compter les heures de route, se chamailler dans l’arrière de la voiture, s’arrêter pour la « pause pipi », se raconter des histoires drôles et des devinettes, s’interroger sur les plaques d’immatriculation des voitures, pleurer « qu’on a faim, qu’on a soif et qu’on veut arriver » !

7 juin 2008

Rendez-vous d'embauche (Brigou)

brigou Au bout d’une enquête de deux ans et demi, l’équipe a rendu son jugement positif et me propose un entretien d’embauche. Je dois me présenter à quatorze heures.

Après avoir franchi la porte blindée, je me retrouve dans un long couloir étroit et aérien. Des bruits électromagnétiques me guident vers un espace éclairé de rayons lumineux. Je m’arrête devant un panneau en verre, celui-ci glisse et me laisse pénétrer dans un sas.

Je patiente quelques minutes, une voix métallique me dicte les consignes. Il me faut me tenir droite devant une cellule photoélectrique, déposer dans une corbeille ma montre, mon téléphone portable.

Je sens les murs se rapprocher de mon corps. La sensation d’étouffement m’indispose. La sueur perle sur mon front et mes mains sont moites.

La porte s’ouvre enfin et je me retrouve dans une grande pièce toute blanche. Je suis seule. Une lumière éclaire une table en verre et une chaise. Au mur rayonne un écran plasma.

Une voix, à travers un micro, m’invite à m’asseoir et à commencer les tests. Les épreuves sont projetées : items verbaux ou pratiques, raisonnements arithmétiques, assemblages d’objets, classements d’images, etc… A chaque épreuve, un chronomètre se met en marche et relève exactement le temps accompli.

Ma concentration est au maximum. Les yeux commencent à me brûler, mon dos et mes cervicales me font souffrir. Depuis combien d’heures suis-je là ?

Une sonnerie retentit. L’écran se ferme. La voix m’annonce la fin des épreuves.

Je reprends le même itinéraire qu’à l’aller.

A la sortie, une borne électronique me demande de poser ma main droite sur un écran. S’affiche alors un message : votre numéro d’enregistrement est le : XJH45/J2, nous reprendrons contact avec vous.

17 mai 2008

Le Cloitre (Brigou)

Puisque je n’ai pas de blog et que vous n’avez pas l’occasion de découvrir mon univers, je vous invite à m’accompagner sur un lieu que je côtoie régulièrement. Il ne m’appartient pas mais je suis une fidèle spectatrice de cet endroit.

En effet, depuis toutes ces années où je suis installée dans les montagnes, j’ai le privilège de travailler auprès d’un édifice restauré pour le plaisir des yeux. Un lieu mystérieux où l’âme et le corps s’harmonisent.

Au milieu d’une plaine, éloignée des habitations de la commune, tout proche d’une rivière escarpée et implantée sur un léger relief, une Chartreuse et son Cloitre offrent une vue totalement dégagée en direction des quatre points cardinaux.

Ce lieu si fort, si chargé d’histoire est devenu un site contemporain. L’on pourrait croire à une contradiction, il n’en est rien. La chapelle, datant du XIIIe siècle accueille des œuvres modernes. Ces créations nous interrogent sur le présent et l’avenir. Il suffit de se laisser emporter par sa propre interprétation, par l’émotion que suscitent les formes et les couleurs et de faire son chemin personnel.

J’aime venir me réfugier dans ce cloitre et me ressourcer au calme. Il inspire la méditation et l’observation. Je retrouve dans ce lieu la simplicité et la sobriété qui caractérisent l’esprit de la règle des chartreux. Seul, un chat est sculpté dans l’édifice. Adossé à l’église, la tête légèrement inclinée, il s’apprête à se lécher pour une toilette consciencieuse et appliquée. Nul ne sait quelle intelligence l’a conçu, ni quel sculpteur a manié le burin qui l’a taillé dans cette pierre de tuf.

Futurs visiteurs je détiens les clés ! alors n’hésitez pas je vous y accueillerais avec plaisir.

CIMG0062_1_CIMG0063_1_

CIMG0010_1_CIMG0012_1_CIMG0014_1_

CIMG0059_1_

10 mai 2008

Clara - Brigou

CIMG0217

Il était une fois une fille qui parlait aux oies. Clara habitait dans un pays lointain où vivaient princesses et lutins, où les arbres étaient bleus et le ciel aux couleurs des rires des enfants. Ses parents avaient construit une petite maison dans la forêt et au bord d’un magnifique lac. Depuis leur arrivée dans ce lieu paradisiaque nul n’était venu déranger leur quiétude comme si cet endroit n’existait que pour eux, comme s’il les protégeait du monde extérieur.

Clara ne manquait de rien si ce n’était d’un autre enfant pour partager ses rires. Mais la vie en avait décidé autrement, ses parents n’avaient pu avoir qu’une seule fille.

Souvent le couple venait se recueillir au bord de l’eau sous l’œil attendri de la lune et des étoiles. Face à tant d’amour, la lune ne put rester insensible. Un soir alors que les jeunes époux enlacés la contemplaient en versant des larmes de désespoir, elle leur parla ainsi : « jeunes amis, votre tristesse ne peut me laisser indifférente, votre amour est si beau et si pur qu’il m’émeut, je ne peux pas vous laisser dans une telle détresse. Faites un vœu et je vous aiderai à le réaliser ».

Les deux jeunes crurent d’abord à une hallucination due au souffle du vent dans les branchages, ils répondirent d’une seule et même voix : « ce que nous désirons le plus au monde est un enfant ! ».

La lune leur demanda alors de déposer dans une fleur de nénuphar un mélange de leurs larmes et quelques gouttes de rosée du matin. Ensuite ils placeraient cette fleur au centre du reflet de la lune sans froisser la surface plane de l’eau.

 

Au petit matin, ils deviendraient alors parents d’un nouvel enfant.

3 mai 2008

Les toilettes du bureau - Brigou

Grâce à la fée Kloelle, je vais être invisible une petite heure. Je décide de m’installer dans les toilettes du bureau. Chaque jour ce lieu reçoit la visite de tous les employés, ils viennent faire une pause « pipi » mais aussi souffler un moment tranquille loin de l’agitation de l’agence.

Tiens, voilà Béatrice, la secrétaire qui vient faire une retouche à son rouge à lèvres, un peu de poudre sur les joues, un soupçon de parfum dans le cou et derrière les oreilles. A peine a-t-elle tourné les talons que voici, Céline, la stagiaire qui vient cloper en douce mais qui n’oublie pas d’ouvrir la fenêtre pour envoyer la fumée à l’extérieur. Il était temps qu’elle sorte, Monsieur Legrand, le chef du personnel, s’impatientait déjà.. Il vient se laver les dents et repart en se laissant un peu de dentifrice sur le coin des lèvres ! Mais voici ce cher comptable, Hugues, il procède à un tout autre rinçage, il sort sa flasque d’alcool fort et s’enfile une rasade.

Les minutes tournent, je vais bientôt redevenir visible, mais que vois-je ? c’est notre chère directrice.. oh mon dieu ! sa jupe est coincée dans son collant et on a une vue sur sa petite culotte… !!!!!

12 avril 2008

Chair de coq (Brigou)

Mathilde est arrivée la première. Elle est accoudée à la barrière du champ. Des milliers de tournesols semblent la regarder fixement.

« Eh oh !!! j’arrive » crie Rémi, juché sur son vélo.

« T’es en retard, j’te f’rais dire ».

« Ben oui… ! ma mère m’a retenu comme d’hab ».

Mathilde a déjà installé le goûter, elle a apporté des gaufres faites maison et quelques morceaux de chocolat.

« Regardes la Thilde .. »

« Ouais, super, des tagadas ! ».

« Tu sais Rémi, hier, quand tu m’as poussé sur la balançoire, j’ai eu un peu peur ! j’avais la chair de poule pourtant j’avais pas froid ! »

Rémi éclate de rire : « la chair de poule c’est pas quand on a froid… ! »

« Ah bon ? c’est quoi alors ? »

« Tu sais garder un secret Mathilde ? »

« Ben oui ! »

« La chair de poule c’est quand t’es avec quelqu’un qui te plait », répond Rémi, très sûr de lui « toi la thilde, t’as la chair de poule, eh ben moi j’ai la chair de coq ! ».

« et qui t'as dit ça ? »

« ben mon frère...  il a 15 ans ! ».

5 avril 2008

Meurtre - Brigou

Le commissaire Albert Jacquart a peine arrivé sur les lieux, déclara « Monsieur Dubois, avez-vous quelque chose à dire ? ».

L’homme figé dans le coin du salon, se leva péniblement de son fauteuil. Les yeux hagards, le teint blême, les mains tremblantes, il s’avança vers le commissaire et réussit à articuler quelques mots :

« je l’avais prévenu plusieurs fois monsieur le commissaire !… ma femme passait plus de temps avec internet qu’avec moi. Son blog… les commentaires de ses lecteurs… les statistiques… Elle était collée du matin au soir devant son écran et moi, pauvre idiot, j’étais devenu transparent pour elle ».

Le corps de Madame Dubois n’avait pas été déplacé. Il gisait, avachi sur l’ordinateur. Monsieur Dubois avait serré le cou de sa femme avec le fil de la souris comme un lacet étrangleur. La forte strangulation avait comprimé la trachée empêchant le retour du sang vers la tête et le cœur. Le visage de Madame Dubois était cyanosé et un œdème cérébral avait entraîné la mort de celle-ci.


29 mars 2008

Agenda - Brigou

8h : Je prends connaissance que la nuit dernière a été calme. Le veilleur a noté sur le cahier « RAS ».

9 h : Pendant que les réveils s’échelonnent et que tous semblent déjeuner tranquillement, je peux lire les dernières observations annotées par mes collègues.

10 h : Le rythme s’accélère. Certains doivent se rendre impérativement à leurs rendez-vous hebdomadaires, d’autres à leurs activités sportives.

11 h : Ma collège vient faire la doublure. Nous en profitons pour réunir le groupe afin d’aborder quelques points importants des règles de vie et évoquer notre futur camp aux vacances de printemps.

12 h : C’est l’heure de passer à table. Ceux qui sont de service vont chercher les plats en cuisine.

13 h : Chacun a rejoint sa chambre et pendant ce moment de calme, j’en profite avec ma collègue pour boire un café et échanger sur le planning horaire pour ces quinze prochains jours.

14 h : Rassemblement du groupe dans le salon pour organiser l’après-midi.

15 h : Départ pour une randonnée, pour certains c’est la fête pour d’autres c’est l’activité non choisie mais qui a été retenue à l’unanimité.

16 h : Il est temps de s’arrêter et de sortir le goûter des sacs à dos.

17 h : Retour à l’établissement, chacun vaque à ses occupations. Bientôt ce sera l’heure de la douche !

18 h : J’ai fini pour aujourd’hui. Ma collègue va assurer seule cette fin de journée et soirée. Je souhaite au groupe une bonne semaine car pour ma part je serais absente quelques jours, il me reste des congés trimestriels à prendre.

Publicité
<< < 1 2 3
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité