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Le défi du samedi
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14 septembre 2013

Participation de Venise

Ve1

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14 septembre 2013

Participation de JAK

jak1

14 septembre 2013

Participation de Mamido

Mami

14 septembre 2013

99 dragons : exercices de style. XIV, Néologismes (Joe Krapov)

DDS 263 Vaillant 17

Alors tous les arbres frémissent, le grand véréfour qui porte le nid retient son souffle ; se referment les tapinoufles et les ronils à pois bleus s'évanouissent car jamais en cette contrépétrie d’effroi on ne vit pareil harnachement à un vertugredin.

Sa cavale d’abord, à la robe caparaçonnée d’arvers, semble très inédite : elle piaffe d’archifougue et gerbedécume aux nazebroques. La princefesse que l’hérosantidote vient sauver des griffes du dragontrançonneur n’en revient pas. Le léquidé vaillant semble doué de parole et son chevaliaucheur joint le rutile à l’agréable, question zyeutage. Mais seront-il assez costarcostauds, cachevalier et monture pour vaincre le bestial ?

C’est qu’on en a vu défiler des présomptueurs et des sivains dont le cracheur de feu n’a fait qu’une bouchée mais ce vertugredin-là semble d’une autre marietrempe.

Les désossetilités dont elle, la princefesse, est l’enjeu ne tardent point d’ailleurs à s’engamélanger.

Georges de Lydadirl à dada – car c’est bien de lui qu’il s’agite –sort sa colicauchemarde et en fiche un grand coup dans l’oeiltorv de la bête.

130818 186

En retour le crachebousin pyrocrashe mais la cavale-star n’a pas été nourri à la petite bière. Le léquidé en pétard jeumpe par-dessus les flammèches.

Georges lance un deuxième assaut et qui n’est pas de courtoisie. Il tambourpiffe les écaillharissures, il tranchetronche à tout va, il déshydrate de l’herne à ne plus savoir où amidonner de la tête. Bientôt le bestial entailladé paindépisse le sang de partout. Dans un dernier sursaut il fait jaillir de son mâchecoulis une dernière pétarasade de pestepétrole enflammé. Mais le cachevalier est déjà descendu de son Jolisauteur et grimpant tout le long de son échine à pied, il lui troue le conservelas d’un grand coup de ramasse-bourier.

Le dragontrançonneur sonné chancelle du Colbacktowhereyouoncebelong puis s’écroule d’un seul coup aux pieds du Souveraindanlfroc qui n’en revient pas.

Alors les circonspectateurs se lâchent ! Ils poussent un grand charivhourra, portent l’hérosantidote en triomphe et viennent le déposer aux pieds de la princefesse pour la grande aubescène du deux.

- Maintenant vous êtes mienne, dame Cucunégonde, déclare le gagnagalant à la belle, puisque vous étiez le bélenjeu de ce combat. J’ai bien hâte c’est vrai que nous nous ébatifolions sous votre baldaquin mais avant que je soye d’une humeur fortaquine, mon estomac crifamine. Vous voudrez bien vider la bête et m’en cuire les partigrasses. Pendant cestuy temps que cela cuillera, votre paternul et moi-même allons zapouiller devant ménestrelles et tapeurs de baballes. Surtout, réservez-moi les solilesses, Mapoulette !

Facrotale erreur d’aspicologie !

La princefesse s’empare d’un grand couscoussier de marque Marmitondorg et le lui balance en travers du frontal pas à l’Apache.

- Hola Machoguilhomme, on ne m’a pas demandé mon sentiment et je ne suis poinct du genre à en faire. Nenni suis le grolo du loto, la falote du phallo, le cache-pot du charlot ! Damnature sur toi pour ces puanpropos !".

Elle l’éméleftourbit, le matducouloire, l’ourlette, l’upperpacute, le chassériaute et l’isaure par la fenêtre.
Se relevant du tadpurin dans lequel il est chu, il lèvepouce et dit :

- Poinct ne battrai femmenifleur en reprépousailles, ce n’est point dans mes uscoutumes, je prèfère laisser péronchonnelle à paternul. J’ai dû me tromper d’espastempe ! Ou alors estions ici en pays de galette complète Mandingue ? Je préfère m’esbigner les rougnolles avant qu’il ne m’en outrecuise plus ! Adieu vat, follegensses !".

Et de fait tandis qu’il s’éloigne dans le soleil couchant en chantant « Aïe ! Me poure l’aune, zoo me nuit, Saint-Georges suis » les Libyens trop affamés déchiquètedugrallent la carcasse du monstre pour transformer les écailles en porte-clefs alors que ni serrure ni clé n’ont encore été inventées en cestuy temps et découpent l’amibidoche de ce gros mouton pour en faire haricomestible.

130818 187

- Si tu veux mon avis, cow-boy, lui confie un peu plusloin sa cavale, il y a une Gilberlafaille dans le continuum spécieux-temporal. Va savoir, si j’en juge d’après la façon dont je claudikadicke, si nous ne sommes pas dans un univers paracoudanlèle ! Peut-être même erratiquons-nous dans une nouvelle de Joe Krapov !

- Par Tout Matisse et Bel Eros ! Si tu as raison, Jolisauteur, dis moi donc ce que j’ai fait au Seigneur pour mhériter cela ?

- Je ne sais pas mais vlà l’boute, dit le cheval en partant au gallo.

DDS 263 dragon rouen

 

14 septembre 2013

Alors ... (MAP)

Alors tous les arbres frémissent

 

Le grand Véréfour

 

les tapinoufles

et les ronils à pois bleus s'évanouissent.

 

Ronil

C'est alors que dans la forêt des mille Futés

on peut assister à la naissance de la Minaliole des Etoupes

 

Minaliole des Etoupes

 

sous la surveillance bienveillante du Grand Clotamarre

 

Clota

 

et de son fidèle Vinpliatule !

 

C'est moi

 

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14 septembre 2013

Participation de KatyL

k1

14 septembre 2013

rhube des foins (par joye)

14 septembre 2013

Participation de Prudence Petitpas

Alors tous les arbres frémissent
Le grand véréfour qui porte le nid
Retient son souffle ;
Se referment les tapinoufles
Et les ronils à pois bleux s’évanouissent…

Alors tous les arbres se hissent
Les petits juvénours  expriment
Leur envie sauvage de grandir ;
Et la course à la hauteur
N’a de champion que la grandeur…

Alors certains arbres sans malice
Abandonnent  l’ascension au zénith
Et penchent la tête sur le côté ;
Ainsi s’envolent les espoirs de conquête
Et les piafons à queue verte, disparaissent…

Alors les grands arbres réagissent
Le grand triomphamour est en marche
Ils aident un à un les plus petits
A porter haut, leurs atours…
Au dessus d’eux,
Tous  les moineaux se réunissent…


Mais ce grand vent qui tourne, tourne
Décide de faire tout capoter
Et tous les nids sont tombés
Ainsi se clôt le sprint au sommet ;
Et dans les fourrés,
Les pies jacassent, jacassent…
A se fendre le nez ….

14 septembre 2013

Ballade sous un arbre (Minuitdixhuit)

 

 

Alors tous les arbres frémissent,

le grand véréfour qui porte le nid

retient son souffle ;

se referment les tapinoufles

et les ronils à pois bleus s'évanouissent.     

L’empendulé à sa cravate,

serré, s’est arrêté de brimbaler ;

les dames-oiselles, de leurs spartiates

empoignées, portent des heurts pour l’ébranler.

Alors seulement il bave la liqueur poisseuse.

D’ores

et déjà, les calandrelles turlutent, joyeteuses,

en extripant les Mandragores.

14 septembre 2013

Participation de Sebarjo

Alors tous les arbres frémissent,
le grand véréfour qui porte le nid
retient son souffle ;
se referment les tapinoufles
et les ronils à pois bleus s'évanouissent.

Les prunels de leurs battements d'ailes
Égaient les haisselles et les taillissons,
Virevoletant de mauviettes en luzerons.
Et sous les fougerolles, les chanterelles
Ocrent harmonieusement l'humus tapi
De la forêt, reposant comme à l'an gui.

Y glissent les vipeuvres discrètes
Rampant après les crapouilles vertes
Qui cocassent à tue-tête
Leurs mélopées inertes.

Les chevrolets batifolent avec des bichons
Tandis que des sangliers-lions
Déviolinent l'automne
Aux couleurs autochtones.

Les hirondiaux laissent là ce décor,
S'emplanant pour quitter le nord
Et rejoindre le beau Sphore,
La Corne d'or ou les açores.
Mais comme ils ont tort
De délaisser alors un tel trésor !

Car ce lieu fantasmagique c'est mon reinaume :
Mes bosses et landes brétiliennes,
Les mystères que chiffrent mon génome
La sève qui roucoule dans mes veines.

Alors, que tous les arbres frémissent,
Que le grand véréfour qui porte le nid
Retiennent son souffle ;
Que se referment les tapinoufles
Et que les ronils à pois bleus s'évanouissent !

14 septembre 2013

Histoire maboule (Vegas sur sarthe)

Quand le soir tombe à la renverse
et que des sentiers de traverse
pousse le chibre de la Terre
adultère


Le paysan lève le nez
poussant ses boeufs aiguillonnés
vers une dernière loupiote
maigriotte


Le troufignon pousse son cri
c'est le début du safari
ça jase, ça hue, ça bouboule
maboule


Alors tous les arbres frémissent,
le grand véréfour qui porte le nid
retient son souffle ;
se referment les tapinoufles
et les ronils à pois bleus s'évanouissent...
7 septembre 2013

Défi #263

 

Arbre poème

 

Alors tous les arbres frémissent,

le grand véréfour qui porte le nid

retient son souffle ;

se referment les tapinoufles

et les ronils à pois bleus s'évanouissent

....................................

A vous de poursuivre selon votre inspiration

 ce poème de Jacques Charpentreau

tout en respectant son style.

Bonne recherche à vous !

Amusez-vous, amusez-nous !

Vos envois sont à faire à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt !

7 septembre 2013

Se sont sapés pour la circonstance

7 septembre 2013

Il n'y en a qu'un seul (MAP)

 

Quand j'ai voulu me déguiser en Zorro

une ombre bizarre est apparue

sur la table de la salle à manger ...

Ombre bizarre

Je n'ai pas insisté !

Il n'y a qu'un seul ZORRO !!!

7 septembre 2013

Strip-tease (Prudence Petitpas)

pru1

Strip-tease


Un peu, beaucoup,
Passionnément, à la folie,
Comme une marguerite
Elle se déshabille,
Sans se soucier
De sa conduite.
Comme une Marguerite
A nouveau elle quitte
Tout ce qui la pare
En faisant la nique
A tous ces regards…
Cette Marguerite
Qui ainsi s’effeuille
D’un geste agite
Sa jupe portefeuille
Qui soudain glisse glisse…
Arrive aux chevilles
Et vole comme une torpille…
Allant s’exploser sur le pauvre nez
Du bedeau passant très intéressé
Par la belle Marguerite déshabillée…
Sans aucun pétale
Sans plus de tissu
D’une danse estivale
Marguerite est nue…

7 septembre 2013

Sans chemise, sans pantalon (Joe Krapov)

J’écris le slam de l’homme en slip qui slalome rue d’Isly en gueulant aux passants qu’il lui faut du müesli pour aller à Oslo.130706 437

J’écris le slam du type en kilt qui joue aux osselets et plante la phacélie au cimetière d’Elseneur et réclame un cheval pour fuir à tout jamais ce royaume pourri brûlé par le Gulf stream et l’orchestre des vents à tout jamais mauvais.

J’écris le slam du string de Lady Godiva qui jouait du violon tout près du Papyrus, immeuble de bureaux de la rue de Lorient et le soleil se lève et jamais ne se couche et les dancings fermés ne rêvent plus de pluie depuis je ne sais plus, disons comme Aragon depuis que je me suis séparé de mon premier slip aéré dont tout le monde se contrefiche.

J’écris le slam de la madone du sleeping Paris-Méditerranée qui en gare de Sète cherche son terminus près de la tombe à Georges mais ne la trouve pas. Ce qu’elle a sur le cul est garni de dentelle mais le poète est mort et ne peut plus bander toute son énergie pour attirer la belle. Ah la la ! Quel gâchis ! Elle qui justement cherchait une moustache parce que c’est meilleur, le slam, avec du poil. 

DDS 261 magritte

J’écris le slam du gars d’Oslo dont le slogan est « tous au slow à l’élastique » et sur son pagne est dessiné un plan de campagne finlandaise où les bergers sur des échasses gardent les moutons des nuages coincés au chambranle des portes.

J’écris, vous l’aurez deviné, le slam du réchauffement climatique, de l’industrie textile restée sur le carreau car il n’est plus besoin de porter de chemise, la cravate est tombée et nous errons pieds nus sous quarante degrés partout sur nos gamelles. Un reste de pudeur fait que d’aucuns portent encore un kilt en Elseneur, un caleçon rue d’Isly, un bermuda au Triangle à Rennes, un string en Slovaquie, un slip au Vatican pour voir son Eminence.

J’écris le slam de l’archiduc mort à Sarajevo le même jour que moi enfin le même jour quarante années plus tard où moi j’ai vu le jour pour la première fois. Il y avait encore de l’eau tombant du ciel et nous portions alors d’affreuses barboteuses. Je me souviens encore de ce siècle passé, le slam n’existait pas et l’on se demandait dans les chansons d’alors si les chemises de l’archiduchesse étaient bien sèches * et l’on avait projet d’aller pendre son linge sur la ligne Siegfried pour voir si l’antisLASH VOLAIT DES VACHES QUI RIT. C’était guerre contre paix.

Loin des réclames de la lessive, hors du temps qui délave tout « cause you know that time, time fades away » j’écris le slam des lessivés qui en ont pris plein les gencives, des gnons, des champignons, des hallucinations, de la science-fiction et des coups de bâton et qui slamment ici leur dernière salive et crachent pour demain des salves de noyaux d’olive avant que ne se pratique une explosion d’ogive en grand bouquet final de l’évaporation d’une espèce de monde assez chic, assez chié, asséché à jamais.

  *

7 septembre 2013

Participation de KatyL

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k2

7 septembre 2013

La petite robe déshabillée (JAK)

jak1

jak2

7 septembre 2013

La petite robe à pois (MCL)

MCL

 

Je venais à peine d’avoir treize ans le jour où elle a disparu. Elle est partie sans laisser d’adresse, sans explication, pas même un mot d’adieu. Moi qui n’avais jamais connu mon père je me retrouvais orpheline, à l’âge où j’avais le plus besoin du soutien et de l’écoute d’une mère aimante. Je vouais un amour sans bornes et une immense admiration à cette femme qui m’avait mise au monde et élevée seule. Elle n’était pas comme les autres mères. Mes copines enviaient cette complicité qui nous unissait, nos confidences et nos éclats de rire. Je fus placée dans une famille d’accueil, loin du quartier où j’avais passé mon enfance et, hormis une photographie, je ne fus pas autorisée à emporter le moindre objet qui pourrait me la rappeler, pas même cette jolie robe qu’elle sortait quelquefois pour évoquer l’époque de sa splendeur, de sa jeunesse heureuse et insouciante. « C’est pour ton bien », avait prétendu l’assistante sociale, mais je n’en croyais pas un traître mot. Les Meyer, chez qui j’allais habiter, ne voulaient pas de complications. A présent, j’allais marcher droit. J’allais devoir respecter de nouvelles règles, leurs règles. J’étais destinée à une vie monotone, à devenir une gamine ordinaire qui resterait dans le rang, mais c’était sans compter sur mon imagination et mon goût immodéré pour les rêves. Dès que j’en avais l’occasion, je m’enfermais dans ma chambre. Allongée sur le lit, je fermais les yeux et je la revoyais, la petite robe réalisée sur mesure par les mains habiles d’une grande couturière. L’organza dans lequel elle avait été taillée la rendait aérienne, presque impalpable. Son corsage à fines bretelles était orné de minuscules boutons ciselés et, à partir de la taille, soulignée avec grâce d’un ruban noir, plusieurs volants superposés s’évasaient en corolle. C’est exactement avec ces mots que ma mère la décrivait, je me rappelais encore ses paroles. Je l’écoutais bouche bée lorsqu’elle me racontait la somptueuse soirée à laquelle elle avait alors été invitée. Ce bal prestigieux où on ne voyait qu’elle, virevoltant au son d’une douce musique, dans les bras de son promis. Fillette rêveuse, je m’enivrais de ces souvenirs que je m’étais appropriés.

A ma majorité, le notaire m’informa que je pouvais récupérer ce qui restait des affaires de ma mère. Tout avait été vendu pour rembourser les dettes qu’elle avait contractées. On me remit une malle ancienne et un cahier à spirales sur lequel était inscrit « Journal » en lettres capitales. C’est dans cette malle que ma mère rangeait les objets qui lui étaient le plus précieux. Tout au fond, emballée dans du papier de soie, je découvris avec émotion la petite robe noire à pois blanc. Elle était telle que dans mon souvenir. Elle avait quelque chose d’intemporel qui m’intriguait. Qu’est-ce qui avait poussée ma mère à se faire faire ce vêtement un peu suranné en plein milieu des années 80 ? C’est en feuilletant le journal que je trouvais la réponse et bien plus encore.

Samedi 18 mai 1985

Aujourd’hui, j’ai dégoté une ravissante petite robe dans la boutique de troc de la place Wilson. Comme toujours, j’ai été incapable de résister. Dès que je l’ai enfilée, dans la cabine d’essayage, j’ai su qu’elle était faite pour moi. C’est quand j’ai franchi le seuil de la boutique, serrant fébrilement le sac de papier, que j’ai compris que je venais de commettre une erreur. Même si je l’ai acquise pour un prix très raisonnable, je sais très bien que je n’aurai jamais l’occasion de la porter.

Vendredi 24 mai 1985

Ce soir, je suis allée au restaurant avec Charlie. Il m’a invitée. J’avais l’intention de porter ma petite robe noire, car elle me va à ravir. Je n’ai pas pu. Au dernier moment, je l’ai enlevée pour mettre mon éternelle jupe plissée et mon gilet bleu marine. A part l’admirer, accrochée à un cintre, je n’ai pas réussi à franchir le pas. Moi qui croyais qu’elle était faite pour moi, j’ai à présent le sentiment de ne pas être faite  pour elle. Elle est bien trop belle. Je ne la mérite pas.

Lundi 3 juin 1985

Je sors de ma séance hebdomadaire avec le docteur Grimal. Il m’a encore parlé d’achat compulsif, de tendance autodestructrice. Il prétend que ma dépression s’est aggravée alors que je ne ressens rien de tel. La petite robe en serait la représentation flagrante. J’ai décidé de la remiser là où je range tous ces objets inutiles auxquels je n’ai pas pu résister. Je la ressortirai uniquement pour les grandes occasions.

Je poursuivis ma lecture d’une traite, jusqu’au bout. En refermant le journal, je réalisai que je ne connaissais pas ma mère. Les mots que je venais de lire étaient ceux d’une personne qui m’était totalement inconnue. Je découvrais que la femme enjouée qu’elle était m’avait caché des pans entiers de sa vie. Était-elle une affabulatrice ou avait-elle sciemment enjolivé les choses pour me rendre la vie plus belle ? Les séances de psychothérapie, son incapacité à faire face aux difficultés et, pire encore, sa décision de tout quitter un jour pour m’offrir une autre destinée, toutes ces nouvelles venaient de tomber comme un couperet. Ce don qu’elle m’avait fait treize ans auparavant , elle ne s’était plus senti capable de l’assumer. Aujourd’hui, je venais d’avoir dix huit ans, c’était mon anniversaire et en guise de cadeau je venais de recevoir de terribles révélations. Comment se faisait-il que personne n’ait su ? Si seulement quelqu’un avait pu lire ce journal, il y aurait eu une enquête. Je me fis deux promesses, la première étant de tout mettre en œuvre pour retrouver ma mère. La seconde allait être réalisée dès ce soir. C’était ma soirée d’anniversaire et j’avais invité mes amis. J’étais autorisée à les recevoir à la maison, en l’absence de mes parents adoptifs qui s’étaient éclipsés pour le week-end. A vingt heures, lorsque je descendis les marches de l’escalier pour rejoindre mes invités, toutes les têtes se levèrent. J’avais revêtu pour l’occasion la petite robe noire à pois blancs, en hommage à ma mère, cette robe qu’elle n’avait jamais osé porter parce qu’elle était trop belle. Et elle était vraiment belle, je pouvais le sentir dans le silence religieux qui régnait. Je pouvais le lire dans les regards fascinés levés vers moi.

7 septembre 2013

Rêve de fringues (Célestine)

J’ai fait un rêve idiot et amusant.

-Tiens, d’habitude, les rêves sont plutôt étranges et pénétrants…

-Oui, mais celui-là était vraiment saugrenu et poilant. Enfin, je crois que c’était un rêve…en fait je ne sais plus trop…J’étais dans ma chambre et je regardais mon armoire entrouverte avec cet air de songe vague et distant que l’on prend quand on ne sait plus ce que l’on est venu faire là, tu vois…

-ah oui ! Ça m’arrive souvent : il suffit de revenir à son point de départ…

-Là n’est pas la question. Le fait est que j’ai entendu distinctement mes vêtements parler. Ils tenaient un étrange conciliabule.

-Ils te passaient un savon ?

-Non pourquoi ?

-Eh, con, s’il y a bulle, y’a savon ! Ha ha!

-Bon si tu m’interromps tout le temps...Tu ne veux pas savoir, pour mes fringues ?

-Ah oui , alors, qu’est-ce qu’elles disaient ?

-Voila, tout a commencé comme ça, avec le pull en cachemire, tout rose de plaisir, qui disait d’un ton feutré : «  J’aime l’envelopper à même la peau. Elle est si douce ! J’aime mouler ses petits seins ronds et pointus au bout

-Hé hé ! Il commence bien, ton rêve !

-Attends, laisse-moi raconter la suite !

« Peuh ! Disaient les chaussettes, tu as le beau rôle ! Si tu crois que c’est drôle pour nous…Elle nous sort du tiroir pour nous enfermer aussitôt dans les chaussures ! Sans compter que, enfin…vous voyez bien… à la fin de la journée…hum…nous ne sommes plus dans de la première fraîcheur! »

« Moi, dit une petite robe noire décolletée en panne de velours, j’adore l’accompagner car elle m’emmène dans des endroits brillants et colorés, pleins de bulles et de musique. Mais je finis souvent roulée en boule sur un tapis… »

Puis les tee-shirts ont râlé que je ne les portais pas assez, et que je n’en avais que pour les petits hauts à bretelles, les robes à fleurs qui virevoltent et les chemisiers en satin.

Les jeans ont pris ma défense en affirmant qu’ils étaient indissociables des tee-shirts en question…Bref, le ton est monté, les manteaux s’en sont mêlés…Et plus le ciré pleurait, plus les mitaines applaudissaient... les foulards s’agitaient, les caracos caracolaient, c’était un joli bazar dans mon armoire… Un corsaire haranguait les pantalons, pendant que le bustier bombait le torse.

-Et alors ? Et alors ?

-Alors…je me suis réveillée, et j’ai retrouvé pourquoi j’étais là, plantée devant mon dressing : j’avais une soirée, il fallait que je m’habille. Et  je me souviens aussi de ce que j’ai pensé à ce moment-là !

-Ah oui ? Quoi ?

-J’AI RIEN A ME METTRE !

cél

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