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Le défi du samedi
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27 mars 2010

Nous avons reçu la merveilleuse merveille ...

Sans_titre_7de Venise ; d'Adrienne ; de Flo ; de Vegas sur sarthe ; de rsylvie ; de Vanina ; de Tiniak ; de Poupoune ; de Kate ; de Sebarjo ; de MAP ; de Joye ; de Zigmund ; de Captaine Lili ; de Jaqlin ; de Caro_Carito ; de Joe Krapov ; de Virgibri ; de Fred Cokenpat ; de Berthoise ;


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27 mars 2010

Trésor (Sebarjo)

Ce pauvre ver,

tout un poème, tout un trésor


Hier soir, en essayant de faire un peu de tri dans tous mes papiers, ce qui n'est pas une mince affaire tant j'entasse tel un archiviste acharné, j'ai trouvé au fond d'une boîte et une épaisse couche de poussière, une chemise cartonnée... Bleu. Ni outremer, ni indigo, ni de Matisse. Bleu. Tout simplement. Peut-être un petit peu passé, virant à un turquoise plutôt défraîchi... Forcément, avec le temps tout se salit et se délave.


Et dans cette pochette en bleu de travail, qui commençait sérieusement à s'émietter, il y avait une feuille. Une seule. Mais quelle feuille !

C'était une unique planche de bande dessinée. Sans paroles. Composée de carrés égaux, tracés à l'aide d'un basique feutre. C'était la première planche qui annonçait une grande série, tout un parquet !... Mais hélas qui ne s'était jamais poursuivi.


J'avais complètement oublié ces quelques cases dans lequel l'absurde se jouait de l'invertébré; qui me replongeaient vingt ans en arrière. Ce pauvre ver, tout un poème, tout un trésor pour moi...

vie_d_un_ver


27 mars 2010

Défi 99 (Flo)

[15’ viennent de s’écouler dans le temps de l’horloge sidérale. Chronos n’a pas encore renversé son  sablier. Il se retrouve au premier jour du printemps 2010,
La soit disante nouvelle ère des poètes, à la recherche de leurs temps perdu et suspendu.
Propulsé sur un banc après avoir  voté « post scriptum : (PS=UMP/FN).]




Il porte à sa main son livre de chevet : « la femme aux mains rouge », une pièce unique qu’il écrit depuis que sa vie a commencé. Ce livre est rouge et sa couverture semblable au code civil est aussi précieuse qu’une bible. Si on le feuillette on tombe sur des dessins d’une autre époque, d’un autre temps. Des temps qui ont fait battre des cœurs quand les pas bravaient le pavé.

Des temps inspirés par des dessins, fusains et défis.
Un temps surprenant parce que imprégnant
Tous ces temps si tentant
Tant et si bien avancé et destiné
Ces fameux temps tambourinés à chaque sextant pour ne pas dire à chaque instant.

Il prend son livre entre ses mains et fait défiler sous ses doigts la bande dessinée de ces dessins qui l’ont inspirés dans sa destinée. Il tombe sur un dessin parmi tous ces dessins : sur celui de deux anges aux sexes cachés se tenant par la main. Ils n’ont pas d’ailes mais volent bien dans les cieux. Ils flottent sur un nuage enrubanné nommé FRATERNITE, assis confortablement sous l’autel de la patrie qui brûle comme une flamme olympique dégageant une fumée plus légère et dissipée dans l’air que ce molleton cotonneux qui leur sert de siège, tapis ou prairie et sur lequel pourtant, ils sont assis.
C’est ce ruban qui fût imaginé, dessiné et signé. C’est ce ruban, ce fil, cette ficelle, cette bobine qui défile à des cadences ou séquences enregistrées ou saccadées…Cette Histoire que l’on tricote ou que l’on hôte…
Cet art que l’on narre pour donner goût à chaque spontanéité pour braver toutes difficultés à commencer par briser toutes ces futilités, banalités ou méga cités…

Olivier avait enfin ôté ses chaînes, il n’avait plus besoin d’elles – en tous cas le pensait-il.
Le voilà bien déboussolé, à comprendre son chemin, perdu dans l’inconnu, seul posé sur ce banc, à regarder ce qu’il lisait,  suspendu sur ce qui fût ce fil, passant au loin cet albatros rejoignant des effluves marines, cet Olivier à qui il ne fallait pas en demander tant…Il se retrouve bien loin de son ban, bien loin de celle qu’il croyait être ses ailes, encore plus loin que ce très loin,  au-delà de ces douze piliers d’une certaine forêt, car encore plus loin que celle où l’homme  avait déjà planté des glands.

27 mars 2010

Pour quelques pique-sels de trop (Vegas sur sarthe)

La nouvelle se répandit rapidement au son des tambours des crieurs, et bientôt, tout le royaume fut informé de cette forfaiture; il faut dire que les crieurs étaient forts en gueule... et que les habitants étaient loin d'être sourds ! Pour plus de sécurité, on placarda la nouvelle qui commençait à dater au fur et à mesure que le temps passait, sur les murs des villages avec de la colle-porte pour que ça tienne mieux.
Que quelqu'un ait osé publier un poème long comme un jour sans pain, ça ne choquait personne, mais qu'on l'ait illustré d'une gravure qui dépassait visiblement les six cent pique-sels autorisés, l'outrage était grand pour un si petit royaume.
Le roi avait consulté les oracles et aussi les Grands Pondérateurs du royaume, car il ne savait rien faire tout seul et la petite reine était trop gourde, trop occupée à pédaler dans la semoule, comme disait le roi qui l'avait ramenée du maghreb... la petite reine, pas la semoule.
C'est le douzième Grand Pondérateur qui s'y était collé, car il était expert en comptage de pique-sels: parvenu au six cent unième, il qualifia l'auteur de hors la loi, malappris, renégat, gaspilleur, pernicieux, intrigant de la pire espèce et entreprit d'estimer l'excédent de pique-sels avant de peser sa sentence.
La balance à peser les sentences était un instrument bizarre à deux plateaux inégaux et sans aiguille, et comme à son habitude, le Grand Pondérateur ayant effectué consciencieusement la pesée leva en l'air son index mouillé pour pondérer sa mesure et déclara "L'auteur de cette forfaiture sera pourchassé, démasqué si tant est qu'il porte un masque et condamné à autant de jours de plonge aux cuisines du roi que de pique-sels excédentaires", et il ajouta, car les Pondérateurs adorent ajouter quand ça ne leur coûte rien, "Qu'on se mette à sa recherche sur le champ".
Les Rechercheurs soupirèrent car le champ était vaste et leurs jambes plutôt courtes.
Nul doute que le gaspilleur de pique-sels devait être caché, tremblant dans quelque trou obscur, ce qui est assez banal pour un trou; tous les rimailleurs du royaume devaient trembler avec lui, surtout ceux qui abusaient des illustrations pour enluminer leurs écrits. Rares étaient ceux qui avaient pu acheter un calibre à pique-sels, le doseur gradué inventé par Le Roi Merlin, celui par qui les envies prennent vie, c'est pourquoi les moins nantis se gardaient bien d'illustrer leur prose. Quelques petits malins, les malins ont tendance à être petits, avaient bien essayé le doseur gradué de chez Casteau, chez qui il y a tout c'qui faut, mais celui-là n'était pas à dix pique-sels près et le risque était trop grand, d'autant qu'à l'époque le service après-vente était en dessous de tout, et qu'il n'y avait rien en dessous de tout, pas plus qu'aujourd'hui d'ailleurs.
Bèneladaine qui n'était pas plus sourd qu'un autre était sorti de chez lui aux premiers roulements de tambour et y était rentré bien vite en apprenant sa forfaiture; bien qu'il ne signât jamais ses écrits au risque d'être plagié, une peur panique l'avait pris et il serait rentré dans un trou de souris s'il y en avait eu à sa portée.
Il hésita un court instant entre le suicide, mais il s'aimait trop, l'exil et la dénonciation de son voisin, mais il se ravisa; souvent dans les romans, les gens se ravisent, alors pourquoi pas lui... et il choisi de ne rien faire, ce qui est déjà quelque chose !
Demain, il ferait jour, et c'était comme ça depuis qu'il était né, et s'il fallait travailler plus longtemps pour gagner plus, il économiserait de quoi s'offrir un doseur à pique-sels d'occasion chez i-baie...
Au loin, les Rechercheurs cherchaient sur le champ à petites enjambées et Bèneladaine reprit sa tâche là où il l'avait laissée, puisqu'il n'avait pas d'autre tâche ailleurs.
Emporté par le vent, un placard décollé virevoltait dans la rue tel un cerf-volant: cette année, la colle-porte était de mauvaise qualité et tout le monde s'en plaignait...

27 mars 2010

Un sourire… (Vanina)

« Il était reveneure ; les slictueux toves
Sur l’alloinde gyraient et vriblaient ;
Tout flivoreux étaient les borogoves
Les vergons fourgus bourniflaient. »*

Et si j’étais de la génération Web que serai-je ?
Sans doute un smiley, peut-on dire un smi’Alice…
Et si j’étais une poésie ?
Je serais pleine de mots-valises.
Et si j’étais un métier ?
Je serais un philosophe, un peu nihiliste, apparemment fou.
Et si j’étais un pays ?
Je serais le pays des merveilles !
Si j’étais un illustrateur ?
John Tenniel, Walt Disney**, et j’en oublie.
Et si j’étais un animal ?
Je serais un chat, LE chat de Cheshire.
Et si j’étais une partie du corps ?
Une bouche souriant à pleines dents !

Un sourire, une merveilleuse merveille .pour un musée imaginaire…
Mais faites vite ! Avant qu’il ne disparaisse.

Sourire_Chat_OK_V_2_

« J’ai souvent vu un chat sans sourire mais jamais un sourire sans chat… » remarqua Alice.


* « Jabberwock » poème de Lewis Carroll, traduction Henri Parisot (1946)
** J’ai un faible pour le Disney qui berça mon enfance d’où le petit .gif…

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27 mars 2010

Ce petit pot de miel au bout du monde (Tiniak)

Sous la masse du ciel poisseux
où je ne gâche pas mes yeux
une terre en friche
j'y fiche mon pieu
en découpe les couvertures
toute une équipée de voilures
bientôt sous le vent
par tribord amures
bombe le torse et me force l'allure

Oui, je sais... je pars (encore !)
en quête de mon trésor

Un océan de lin m'adresse
un soyeux drapé de caresses
mon petit canot
s'y frotte les fesses
tandis que ma paume experte
en éprouve l'onde offerte
mon regard en brasse
la surface verte
où trace n'est qui ne courre à sa perte

Je ne suis qu'un météore
en quête de son trésor

   Mer ! Mer !
   Voici ton doux visage
   que borde le rivage
   de terres que je voudrais oublier

   Mer ! Mer !
   En dire davantage
   c'est remettre à l'ouvrage
   le forgeron de ton coffre à secret

Sur la vague caribéenne
l'esprit à vif et l'âme pleine
quittant l'océan
ses peurs et sa peine
mon voyage arrive à son terme
déjà s'étend la terre ferme
où gît mon trésor
dont l'or est en germe
et le miel appelle mon épiderme

   Terre ! Terre !
   Voici ton long rivage
   que borde le visage
   aux lèvres que je reviens aboucher

   Terre ! Terre !
   En taire l’alliage
   c’est garder le breuvage
   au doux giron de ton coffre à secret

   (ce petit pot de miel au bout du monde)

Je demeure promeneur
au milieu d’un champ de fleurs.

27 mars 2010

tombée sur un os (Poupoune)

Pour enrichir la collection merveilleuse des trésors du musée imaginaire, j’ai voulu vous offrir, sans les dénaturer, les plus beaux rêves et les plus belles images que j’ai stockés dans cette case de mon cerveau où le fantasme rejoint la réalité pour créer le monde mirifique dans lequel je me plais à faire semblant de vivre.

Je voulais vous faire partager mes souvenirs les plus intenses que le temps ne manque jamais d’embellir à mesure que la vie s’enlaidit. Je voulais vous décrire ces amours passionnées autant que solides qui emplissent mes espoirs et mes désirs et se font d’autant plus exaltantes que le cœur s’assèche. Je voulais vous donner à voir toute la beauté que mon esprit peut produire avec des morceaux de réalité agrémentés de chimères d’autant plus extraordinaires que l’existence s’affadit.

Je voulais…

Je voulais vraiment… contribuer à ce… beau… musée imaginaire.

Vraiment.

J’ai cherché comment faire… pendant…

Mais il ne faut pas…

Il ne faut jamais…

jamais...

...

pratiquer…

à domicile…

la trépanation.

 

27 mars 2010

MONTMORENCY (Joye)

Montmorency. Fabrice Jacques-Michel Montmorency. Ancien chef du Département d'Acquisitions du Musée des Merveilles Merveilleuses. À votre service.

Pendant trente ans, six mois, quarante-sept jours, sept heures, neuf minutes et vingt-deux secondes, fidèle au poste, je reçus chaque jour des centaines de personnes de toute sorte imaginable : des grands, des petits, des ronds, des maigres, des vieux, des jeunes, des riches, des pauvres, des beaux, des laids. Des gens de partout sur la planète peuplant six jours sur sept la salle d'attente hors de mon bureau.

Naturellement, chacun portait sur lui un trésor qu'il voulait confier au musée.

Pendant trente ans, six mois et presque quarante-huit jours, j'étais chargé par la direction de les recevoir, d' écouter leurs narrations, d'examiner le trésor en question, de les remercier vivement pour leur contribution, de les raccompagner à la porte, et puis de leur serrer la main fermement et avec une gratitude qu'ils croiraient sincère. Une fois la porte fermée derrière eux, je terminai rapidement la documentation, collant une étiquette d'identification sur l'objet et le remettant sur la courroie transporteuse qui menait à l'entrepôt vaste du musée.

Mon efficacité ne connut pas de pareil, je vous assure.

J'imagine bien que j'aurais continué, si, lors de ce quarantième jour de ma trente-et-unièmetrente-et-unième année de service, je n'avais pas ouvert ma porte vers 16 h 09 afin de recevoir une petite blonde, d' un certain âge, pas grande, pas petite, pas ronde, pas maigre, pas vieux, pas jeune, pas riche, pas pauvre, pas belle, pas laide. Je me souviens maintenant qu'elle portait un manteau beige quelconque et que j'avais remarqué qu'elle ne répondit rien lorsque je me présentai. En principe, c'était le contraire, les gens voulaient faire la meilleure impression possible afin que j'apprécie la vraie importance dudit trésor. Mais de cette femme-là, rien, pas un mot. Rapidement installée sur la chaise devant mon bureau, elle y plaça soigneusement une petite boîte.

Au début, je la croyais incrustée de perles - j'avais tout vu, bien sûr, des émeraudes, des diamants, des trucs pitoyables en carton - et je me rendis vite compte que la petite boîte fut composée d'ivoire gravée. Je ne me souviens plus comment je compris que la dame voulait que je place ma main sur la boîte, je ne me souviens plus comment je compris qu'elle voulait que je ferme les yeux.mais sans qu'une syllabe ne passe entre nous, j'exécutai, efficace, comme fut mon habitude.

En quelques secondes, toutes les couleurs de l'univers passèrent devant mes yeux, maintes mélodies envoûtantes caressèrent mes oreilles. Des parfums savoureux taquinaient mes narines tremblantes. La boîte vibrait sous mes doigts. Je riais, je pleurais, je hurlais de joie. J'avais peur, j'avais chaud, j'avais froid, tout à la fois. Un maelström irrésistible m'nveloppa. Je sais que j'y serais resté jusqu'à la fin de mes jours, mais je ne sais toujours pas, même aujourd'hui, combien de temps je restai là, cloué, immobilisé, transi, liquide, heureux.c'était six secondes, c'était six millénaires.

Quand j'ouvris enfin les yeux, je vis la dame en train de repartir.

- Attendez, madame ! Il faudra que.

Elle se retourna, souriante. Un léger filet cramoisi suintait d'un coin de sa bouche. Ses yeux bleus scintillaient, je sus qu'ils me commandaient d'ouvrir la boîte. Comme fut mon habitude, j' exécutai, automatiquement. Efficace, comme fut mon habitude, je vous assure.

Dans la boîte, je vis un organe charnu, musculaire, rougeâtre, violacé, pointillé.

- Mais, m-m-madame, balbutiai-je, lentement, difficilement. M-madame, c'est votre langue ?

De nouveau, la musique m'enveloppa, l'univers m'appelait et je me sentis très exactement sur le point de m'évader ; je vis son sourire luisant juste au-dessus du bord du précipice et j'entendis, de loin, dans le tourbillon de l'éternité, des clochettes d'ailleurs qui retentissaient :

- Oh, ne vous inquiétez surtout pas, monsieur Montmorency ! me sourit-elle. Ma langue est bien une merveille merveilleuse, mais j'en ai d'autres.

27 mars 2010

Rosalie... (Zigmund)

C'est mon patron qui m'a nommée  Rosalie. 

Classique règle en bois de 45 cm, j’étais crainte et respectée dans cette classe de CE2. Mon propriétaire avait passé presque toute sa vie à l’école, ce qui est normal pour un instituteur  ;   avant qu’on dise « professeur des écoles », on disait « maître d’école ».

On imagine difficilement que cet homme vieillissant, vêtu de son éternelle blouse grise démodée, avait pu être un petit garçon qui jouait aux billes dans cette même école publique devenue mixte après avoir été « de garçons ».

Il arpentait les rangs en rythmant ses dictées, il me balançait pour insister sur un mot  ou  une terminaison   difficile : « les genoux –« kssss » -», ou pour  suivre le cours d’un fleuve  sur la carte.

Dans ces moments, j’aimais déceler son sourire débonnaire derrière sa moustache à la Brassens.

J’ai parfois effleuré les doigts  ou les épaules d’élèves récalcitrants, ou somnolents, mais c’était rare, car mon propriétaire, plutôt calme, ne se mettait jamais en colère. Pour marquer son agacement il faisait sursauter toute la classe en  me tapant à plat sur son bureau : les chuchotements des garnements tétanisés cessaient immédiatement (pour reprendre un peu plus tard...) les dos se redressaient, et  on entendait le silence pendant les quelques secondes suivantes.

Bien sûr, il m’utilisait  aussi pour tirer des traits sur son cahier, mais il me délaissait fièrement pour tracer  à main levée des traits impeccables sur le tableau noir. J’étais un peu jalouse.

A la fin de cette année 1987, mon maître, avant de partir à la retraite, m’a offert à un des  élèves de cette classe.

Si vous m’acceptez dans votre musée, je serai heureuse de revoir des enfants, qui viendront  s’agglutiner devant ma vitrine et j’espère que vous leur raconterez mon histoire.

27 mars 2010

Trésor (Caro_Carito)

En aparté : ma merveilleuse merveille pour les défis du samedi s’enracine dans la rencontre de l’amitié, la musique et la réconciliation. Elle s’appelle Gaspard de la Nuit de Ravel.

Collusion

Elle m’a tendu les billets qu’elle avait récupérés à l’entrée. Je les prends, les yeux perdus dans le vaste hall. Une éternité depuis que je suis brouillée avec les robes pincées qui s’étalent et les cravates impeccablement nouées. En froid avec les arpèges et les mouvements en mi mineur ou d’autres. Les fauteuils cramoisis et les mesures qui s’envolent sans assauts de basse et de guitare électrique me semblent autant étrangers que les lancinantes harmoniques indiennes. Elle me sourit, consciente de m’avoir traînée de force dans la fosse aux lions, engoncée que je suis dans ma jupe droite et mes escarpins douloureux.

Je m’assois sans jeter un coup d’œil au programme, je fixe le piano luisant. Depuis combien de temps, n’ai-je pas écouté quelques mesures de Chopin, ou même Schubert. Un vieux livret aux pages fragiles et odorantes, trônait sur le bureau, une mélodie, un souvenir de cordes pincées. Un nom, Anna Magdalena Bach, des pièces pour clavecins. Des touches jaunies, une note toujours fausse au bout de mon petit doigt. Le feutre et sa frange perlée avec laquelle je jouais machinalement avant de rabattre le lourd couvercle vernis. Je prenais au passage ma dîme d’un bonbon au sucre fondant, mon préféré, celui au glacis vert tendre, j’embrassais mes voisins qui me donnaient gentiment asile pour une demi-heure de notes vives ou écorchées. Un piano à demeure, c’était trop cher. Et puis, plus rien, le silence qui s’installe, mes visites de moins en moins fréquentes. Cette angoisse, presque haine, au creux du ventre chaque mardi dans la salle Mozart. Les propos en ricochet acérés, cette main sèche, lourde d’une bague de fiançailles vieillotte et d’un anneau, s’abattant cette fois-là sur mes doigts maladroits. Plus jamais les touches blanches et noires, plus jamais faire retentir les notes argentines, juste des larmes avalées jusqu’à la lie et le silence.

J’écoute l’accent flûté d’Adelina me raconter les premières lignes du programme, le passage décrit comme diabolique techniquement. Ravel, oui, pourquoi pas, cela présage une touche mélancolique. Elle m’indique le nom de l’œuvre, Gaspard de la nuit. Je tressaille, le titre sonne comme un tableau de Caspar Friedrich. Il est trop tard pour m’éclipser, j’avais accepté l’invitation pour le plaisir d’une soirée entre amies, sans penser à un traquenard innocemment mis en place. Il me faut rester.

Les rangées se taisent dans un frissonnement de tissus et de velours rouge. Un homme en frac noir s’installe devant le clavier.

Je n’entendrai bientôt plus que ses mains.

27 mars 2010

Quatre photos prises à Venise (Joe Krapov)

DDS99_brume_sur_la_riva

DDS99_la_douane_de_Venise

DDS99_Cheval_d__cume_v_nitien

DDS99_la_Salute


Si vous désirez les imprimer, les encadrer,
en faire des cartes postales pour envoyer à vos ami(e)s,
illustrer votre blog, vous pouvez, c'est cadeau !
Les fichiers images non réduits sont téléchargeables ici :
http://dl.free.fr/ohbOdVS9e

Bon potlatch !

27 mars 2010

Sur la tombe de st ex (Venise)

                  

venise1

Quand ce matin ou cette nuit
L’épais brouillard de novembre
Quand un grand vent de feuilles jaunes
Quand le rythme des saisons
Dessine à l’horizon
La silhouette de st Exupéry
Moi le petit prince et le renard mon ami
Nous attendons son retour
Alors à la saison prochaine
Le renard me dit
Il reviendra
Alors les choses iront mieux
Alors les saisons nouvelles
Seront dessinées à l’encre de st ex
Alors à la mesure de l’homme
Sur les ailes d’un géant d’acier
Moi le petit prince et le renard mon ami
Nous essayerons
De ne plus nous perdre
Entre les gentianes jaunes
Et les épines de la rose
venise2
Quand un jour d’avril
Quand forcément dehors
Allongés dans les prés
Sur les dernières neiges
St ex nous fera signe
Moi le petit prince et le renard mon ami

Guettant le moindre geste
Entre le ciel et le désert
On s’abandonnera dans ses bras
Quand une carte à la main
Quand le topographe
Quand fatigué d’écrire
St ex  s’endormira sur la laine chaude du mouton
Alors moi le petit prince et mon ami le renard
Alors les blés murs de l’été
Alors les steppes venteuses
Oubliées dans son livre
Nous ne seront plus
les derniers amis d’une catastrophe

quand une lettre de lui
venise3
acheminée par le vent
quand une journée de plus sans lui
à soutenir les arbres et les hommes

Moi le petit prince et mon ami le renard
Sans défense devant le monde armé
Nous demanderons l’abri
Aux enfants de don Quichotte
Une grenade à la main
Moi le petit prince et mon ami le renard
venise4

27 mars 2010

Le vide-grenier d’Adrienne Perrault (Adrienne)

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Quand ce papier froissé et griffonné est tombé dans ma boîte aux lettres, j’étais justement en train de vider les greniers en vue d’un déménagement tout proche. Le travail était déjà bien avancé et j’avais déjà fait profiter pas mal de gens de mes pieuses reliques.

Ainsi par exemple, les ronflements de l’ogre, je les avais offerts de bon cœur à celle qui était devenue la nouvelle femme de l’homme-de-ma-vie. Ils lui revenaient de droit, n’est-ce pas.
Alors que me restait-il ? Un vieux rat, mais il refuse obstinément de refaire le cocher, et d’ailleurs la dernière citrouille a été transformée en confiture juste avant l’hiver.

J’ai brûlé le balai de Blanche-Neige quand on a fait les travaux de rénovation et installé le système d’aspirateur centralisé et j’ai jeté hier les dernières cendres sur le tas de compost.

Ma mère a vendu la quenouille à un brocanteur. C’est de justesse que j’ai pu sauver de la vente le miroir-dis-moi-qui-est-la-plus-belle, c’est Francis, mon coiffeur, qui en profite.

Il y a bien longtemps que mon père a mangé les dernières tranches de pain d’épices envoyées par tonton Grimm et j’ai égaré la recette du cake d’amour. Ma robe couleur du temps ? Elle a pris un peu de patine et n’intéresse sûrement plus personne. D’ailleurs, la fermeture éclair est cassée.

Tous les crapauds du voisinage sont en train de frayer en ce moment et n’ont vraiment pas la tête à jouer au prince charmant.  C’est pourtant l’époque où ils se laissent prendre avec le plus de facilité, j’en ai aidé une bonne vingtaine à traverser la route, dans la nuit de vendredi à samedi.

Il me reste bien la clé de la chambre de Barbe-Bleue, mais je ne voudrais créer d’ennuis à personne. Vous comprenez que de nos jours, avec l’ADN et la police scientifique, il vaut mieux ne pas laisser traîner ce genre de pièce à conviction.

Ah ben oui ! comment n’y ai-je pas songé plus tôt ! Je vous offre mes cailloux, vu que je compte m’acheter un GPS pour aller voir mon amie Marie l’été prochain !

27 mars 2010

Défi 99 (Kate)

Chers amis du Samedi,


Mon bien le plus précieux, le voici. Je viens de le dérober aujourd’hui même et vous l’offre. Au premier regard, dans ce salon plein de bruits de voix, il m’a semblé peint tout exprès pour moi et non pour son mari qui lui, bienheureux homme, peut la voir tous les jours, à toute heure. Le bien le plus précieux du prince, si j’ose dire, au-delà de toute sa richesse matérielle, est son épouse mais le sait-il… J’en doute. Combien je l’envie, cela il ne le sait pas sinon le libre accès de son salon et de ses appartements ne me serait plus possible et mon cœur en serait fort meurtri.

Ce soir du monde, des bruissements, des conversations animées et mondaines et si mon  être social était en apparence bien présent et au diapason de ces charmantes personnes, mon cœur palpitait fort pour la princesse. Tout en m’efforçant de ne rien laisser paraître de cette coupable attirance, au moment où je suis passé devant la petite table où l’on exposait son exquis portrait, tout en regardant mon adorée, ma main dans mon dos s’est prestement emparée de la petite peinture sans m’encombrer de l’étui d’où on l’avait sortie.

Personne n’a pu me voir, personne ne m’a vu. Si, elle. Elle m’a vu et devant son trouble presque palpable, je me suis approché d’elle pour lui murmurer les yeux plongés dans les siens quelques paroles la priant de ne rien révéler de mon larcin sinon sa réputation parfaite ne pourrait qu’en être entachée car dès lors elle serait, en quelque sorte, complice de s’être tue.

Pendant quelques instants j’ai continué à fréquenter cette assemblée, parlant à l’un, répondant à l’autre, tout en gardant mon trésor ineffable enfoui au fond de la poche de mon habit de velours, l’esprit en feu et le cœur en tumulte : elle m’a vu prendre son portrait et elle n’a rien dit.

Chers amis qui fort opportunément me proposez un défi, je vous en remercie, je le relève et vous remets ce petit portrait de mon aimée. Mais plus précieux que ce tendre objet est désormais l’amour immatériel qui me lie à elle et nous attache l’un à l’autre, son silence éloquent explicitant enfin son regard.


Jacques de Savoie,
Duc de Nemours

IMGP1604

27 mars 2010

Ton regard (MAP)

Ton_regard

27 mars 2010

Et la mer veille… (Captaine Lili)

Val, MAP, Walrus, Papistache,
chers défiants,

J’aurais aimé vous offrir la merveille des merveilles, quelque chose comme un morceau de la citrouille qui fit le carrosse de Cendrillon, les cailloux blancs du Petit Poucet, ou même le dragon jovial et doux qui aide Bastien dans l’Histoire sans fin… Mais je n’ai rien de tout ça !
En vérité, j’ai une lampe qui n’est pas d’Aladin. Mais qui est d’un pays où je n’ai jamais posé les pieds. Elle parle d’une petite fille aimée de sa grand-mère, car il fût un temps où la vieille dame encore jeune visita la Tunisie. Une lampe qui me voyage et m’enracine. Du bleu et du blanc sur porcelaine et ça n’a l’air de rien.
Je possède encore un animal fabuleux, transparent et coloré, sans nom et sans fiche signalétique.  Il est ce que mon cœur dessine. Il a les couleurs de mes frères. Fragile.  Etrange, non ?
Il y a peut-être quelque chose qui… mais chut, cela pourrait faire peur. Une sorcière habite chez moi. L’accepteriez-vous ? Elle est plutôt souriante et je ne crois pas qu’elle jette de mauvais sort.
Mais tout ceci, on ne peut vraiment pas dire que ça brille de mille feux !
C’est que… mon navire n’a découvert que des îles aux trésors sans flamboyance, vous comprenez ? Je suis une capitaine de l’ombre, qui récolte les étoiles qu’elle peut.
J’ai une tétine grignotée, arrachée de haute lutte à une petite fille prête à grandir mais qui ne le savait pas. Etre là pour lui faire franchir le pas… Moi, j’y vois une merveille.
J’ai un livre abîmé, et jamais déchiffré – je ne connais pas la langue – un livre d’enfance comme une berceuse d’imaginaire, venu de je-ne-sais-où, je ne sais comment : « Màm koníčka bielho » et un cheval blond à bascule… Il y a là assez de mystère, peut-être, pour entrer dans votre collection des merveilles de merveilles.
Enfin, pour clore, je peux vous proposer, en prêt, un petit coffre. Précieux. Dedans, il y a des clefs orphelines et un grelot. Pourquoi ? Pourquoi pas.

lili99

Poétiquement vôtre, captaine Lili


Lettre envoyée dans une bouteille de limonade à l’ancienne, vide. Sableuse et entourée d’un collier de coquillage.

27 mars 2010

Trésor (Jaqlin)

Défi du samedi, est-ce que ça me dit ?

Aujourd’hui, ça m’dit pas plus que ça, mais essayons quand même ; voyons…

Vous présenter un objet auquel je tiens :

· L’abécédaire de mon grand-père ? Il n’en est pas question, je suis bien trop égoïste pour le partager !

· Mon vieux Teppaz que je viens de ressortir pour l’opération «  Chanson réaliste ? » Qui peut bien encore s’intéresser à ce genre d’objet hormis quelques «  piqués du casque » tels que mes compères et moi-même ?

· Mes vieilles diapos de Djibouti  et d’Ethiopie ? Elles n’ont de valeur que pour moi … et le vieux complice  qui partage ma vie (et qui la partageait déjà à l’époque..)

· Une de mes aquarelles ? Voyons, ce ne sont pas des trésors, ces tableautins qui font parfois la joie des copains ? Je suis certaine que ça ne vous dirait rien !

Alors ?  Peut-être mon dernier cadeau d’anniversaire ?

jaqlin99

Ça vous dit ? Moi, ça m’dit bien !

27 mars 2010

Deux toiles qui font pleurer Virgibri

Met_mardi_21__77_


Moma__51_

27 mars 2010

Merveilleuse merveille (Fred Cokenpat)

Sur invitation de Papistache, je me permets d'envoyer ma merveilleuse merveille.
J'ai particulièrement soigné l'emballage : il ne faudrait surtout pas qu'elle s'abime...


Merveilleuse_Merveille_Fred_Cokenpat

27 mars 2010

Merveilles (Berthoise)

Humbles merveilles que je traque, cherche et chine.
Boutons de nacre qui m'émerveillent.
J'aime leurs reflets et leur poli.
Les manipuler m'enchante.

berthoise99

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Le défi du samedi
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