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Le défi du samedi
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31 mars 2010

C’est écrit sur son front (Vanina)

Seule en scène, comme chaque soir, devant son public, elle s’évertue à jouer incognito.
Dans le rond de lumière, elle offre son sourire à chaque spectateur. A se demander lequel des deux, de la poursuite ou de son sourire est le plus lumineux.
Jouant son rôle, elle s’imagine jugée : ce n’est pas la comédienne qu’ils regardent, ils sont là pour « me » dévisager.
Mais rien ne peut effacer ce sourire, fascinant dans son contraste, sur ce visage aux yeux tristes.

Trop tourmentée, pour la centième, elle n’entrera pas en scène…

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30 mars 2010

38 « sâ » pour 100 mots (Vanina)

Ils étaient cent mots transcendants, adolescents, sensés devenir centenaires vieillissants et donner du sens au centuple. Certains étaient accentués, on aurait dit de ravissants centaures, tous étaient dissemblables. Au centre de cette effervescence, tous brillaient : incandescents, phosphorescents, opalescents, parfois évanescents… Certains étaient innocents, d’autres cassants, tous étaient bouleversants. Même les plus caressant, aux sensuels sentiments, ne connaissaient pas la censure, tant ils restaient décents. Semblables à des santons, ils suivirent un sentier ascendant, traçant un puissant chemin aux sans-abri désireux de trouver leur sanctuaire.
Ne sont-ils pas saisissants dans leur resplendissante quintessence ?

 

29 mars 2010

Aimer écrire… (Vanina)

Aimer écrire… (Vanina)


Le meilleur endroit pour écrire, celui où j’aime aller, est au plus profond de moi : au cœur des sentiments. Lorsque j’écris, je me découvre, tout en me créant.
Lorsque j’emploie la troisième personne, c’est que je désire rompre avec ma propre histoire encore trop présente. Lorsque je suis détachée des évènements, j’emploie un « je » universel.
Bien au-delà de l’histoire et à la fois si proche, il y a cette émotion que je tente de faire passer. Car si pour écrire j’empreinte à la vie, je tente aussi de la dépasser.


28 mars 2010

Coup de cœur pour la centième... (Vanina)

<p>Cent mots sans images </p>

 

Cent mots sans images ?!... Cent mots sans images ?!...
Cent mots sans images ?!... Cent mots sans images ?!...
Cent mots sans images ?!... Cent mots sans images ?!...
Cent mots sans images ?!... Cent mots sans images ?!...
Cent mots sans images ?!... Cent mots sans images ?!...
Cent mots sans images ?!... Cent mots sans images ?!...
Cent mots sans images ?!... Cent mots sans images ?!...
Cent mots sans images ?!... Cent mots sans images ?!...
Cent mots sans images ?!... Cent mots sans images ?!...
Cent mots sans images ?!... Cent mots sans images ?!...
Cent mots sans images ?!... Cent mots sans images ?!...
Bâ si, quand même. Na !

27 mars 2010

Un sourire… (Vanina)

« Il était reveneure ; les slictueux toves
Sur l’alloinde gyraient et vriblaient ;
Tout flivoreux étaient les borogoves
Les vergons fourgus bourniflaient. »*

Et si j’étais de la génération Web que serai-je ?
Sans doute un smiley, peut-on dire un smi’Alice…
Et si j’étais une poésie ?
Je serais pleine de mots-valises.
Et si j’étais un métier ?
Je serais un philosophe, un peu nihiliste, apparemment fou.
Et si j’étais un pays ?
Je serais le pays des merveilles !
Si j’étais un illustrateur ?
John Tenniel, Walt Disney**, et j’en oublie.
Et si j’étais un animal ?
Je serais un chat, LE chat de Cheshire.
Et si j’étais une partie du corps ?
Une bouche souriant à pleines dents !

Un sourire, une merveilleuse merveille .pour un musée imaginaire…
Mais faites vite ! Avant qu’il ne disparaisse.

Sourire_Chat_OK_V_2_

« J’ai souvent vu un chat sans sourire mais jamais un sourire sans chat… » remarqua Alice.


* « Jabberwock » poème de Lewis Carroll, traduction Henri Parisot (1946)
** J’ai un faible pour le Disney qui berça mon enfance d’où le petit .gif…

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20 mars 2010

Le mythe du temps perdu (Vanina)

NavireHorloge
La corne de brume sonnait lugubrement, au loin, dans le brouillard. Sillonnant des terres inconnues, un navire avançait lentement, toutes voiles dehors, sur les eaux grises d’un fleuve immense aux nombreuses ramifications, aux canaux parfois souterrains.

Sur le pont du navire, la gardienne de l’éternité appuya son trident sur la poitrine de l’homme qui n’esquissa pas l’ombre d’un mouvement et… L’éclair bleu se produisit d’un seul coup. Pas un éclair ordinaire, une vive clarté qui le traversa et neutralisa la guerrière. Une vision cosmique, étrange et belle, qui hantera son regard jusqu’à la fin de sa quête.
Ce « pirate du temps » recherchait la réalité. Car la vie, elle-même, s’était égarée dans les pièges du temps, quelque part dans le replis des heures.
Est-il envisageable que dans d’autres éternités, même la mort puisse mourir ?... ou, comme ici, que la soif de la vie soit remplacée par celle de la mort ?

Des années, des dizaines d’années s’étaient écoulées depuis le début de sa quête. Une quête qui laissait inexplorée une partie essentielle de ces terres inhospitalières : le cœur de la forêt, le royaume ultime disait-on, la source du temps. Là où l’immortel rencontrait le mortel… Hors de toutes les cités, de toutes terres labyrinthiques.
Là-bas, disait-on encore, s'étend une forêt sans fin, inexplorée, hantée. Une forêt qui s'offre et se protège à la fois, fait signe et se refuse.
Et au cœur de cette forêt, à l’abri des regards, se dessinent une clairière entourée de douze arbres plusieurs fois centenaires : l’Horloge sidérale.

Un seul homme pourra l’atteindre et rétablir l’ordre mortel…

13 mars 2010

Et si un canard s’occupait de l’ours… (Vanina)

Ours_CanardJe suis le jeune policier, observateur attentif, qui se tient derrière la vitre sans tain d’une salle d’interrogatoires, dans les bureaux de l’immeuble devant lequel a été retrouvé le fameux nounours. Je vous livre le fond de ma pensée, ma version des faits…

* * *


Sans doute les policiers avaient-ils été prudents : la peur probablement de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Car, avant même que ne paraisse la dépêche, ils interrogeaient un homme ramassé à quelques dizaines de mètres de la porte de l’immeuble abritant les services de la police. Cet homme en pyjama n’avait rien d’un ours mal léché malgré, à l’évidence, son alcoolémie élevée. Lorsque les policiers l’avaient arrêté, l’homme souffrait du tic de l’ours, il ne cessait de se balancer d’un pied sur l’autre, répétant, pour lui-même, être à la recherche de son doudou...

Il tentait de répondre depuis plus d'une heure maintenant aux questions de la police, pendant que son ours lui avait-on dit allait passer aux rayons X. Il semblait ne pas comprendre leur histoire d’attentat.
Il se souvenait être allé en pyjama sous son imperméable, le nounours sous le bras, à une fête thématique, « Retour en enfance », chez d’anciens camarades de classe retrouvés grâce au site Internet « copains d’avant »… Ils avaient écouté de vieux tubes, musiques de leur jeunesse, Led Zep, Franck Zappa, etc. ; lui revenait en mémoire « Teddy bear »… Bien que les évènements de la soirée lui soient flous, il se doutait que pris par l’alcool, la nuit étant douce, il avait dû oublier de récupérer son imperméable en partant de chez ses amis ; c’est pourquoi il n’avait pas ses papiers. Mais, il ne se souvenait plus du tout à quel moment il avait perdu son ours au retour de cette soirée bien arrosée de Bear Beer entre autres. Peut-être l’avait-il posé, au moment où il avait uriné, dans la rue, le long d'un mur en renfoncement...

Le commissaire commençait à tourner comme un ours en cage sentant bien que cette histoire allait le rendre ridicule : il risquait d’être montré comme un ours de foire.
Il commençait à imaginer la presse satirique s’emparant de l’affaire… et titrer :
- « Un ours chez les poulets »
- « Face au petit ours, la police perd le nord »
- « La commissaire épluche la peluche »
- « Dure, dure, d’être doudou… »
- « Bear Beer contre nounours »
- « Ours court ! »
- « Il allait faire la bombe chez des amis avec son ours »
- « Il ne faut pas confondre "faire la bombe" et "aller à une boum" »
- etc.

27 février 2010

Echo (Vanina)

<p>Echo (Vanina)</p>

Olivier commençait à trouver le temps un peu long...

Il se voyait allongé à plat dos, le thorax grand ouvert à la façon d’un écorché. Cependant, il gardait un regard confiant, l’air presque enjoué.
Une main gigantesque, aux ongles propres et coupés court obstruait son champ de vision…
Une voix derrière lui répétait : « Chapeau… chapeau… chapeau… »

Depuis le temps que son médecin et néanmoins ami, lui serinait de faire attention à son taux de cholestérol…
Lors de sa précédente visite, une phrase s’était gravée dans sa mémoire : « Chapeau !... Tu viens de gagner le gros lot : une magnifique intervention de deux ou trois heures avec à la clé un double ou triple pontage coronarien !

« Olivier !....Olivier… ! Réveille-toi ! »

20 février 2010

Le jardinier de l’arc-en-ciel (Vanina)

« Rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet ! 7 ! 7 d’un coup ! » s’écria le petit lutin.

Il était une fois au pays des hommes, un généreux petit lutin qui protégeait le trésor du pied de l’arc-en-ciel. Il s’en occupait tant et si bien qu’il en était venu à jardiner de magnifiques sentiments que tous les hommes ressentaient à la vue de ce vaporeux arc coloré...
Des sentiments de:

- Respect... avec le R de rouge, flamme vive et chaude
- Ouverture d’esprit... avec le O de orange, couleur de la confiance
- Joie... avec le J de jaune, soleil étincelant

- Vertu... avec le V de vert, terre de l’équilibre, couleur du cœur de l’arc-en-ciel

- Bonheur... avec le B de bleu, infini du ciel et de la mer
- Infini... avec le I de Indigo, couleur indéfinissable
- Vie... avec le V de violet, spirituel et éthéré

L’on prétend encore aujourd’hui que tant qu’un seul homme croira au petit lutin œuvrant au pied de l’arc-en-ciel, les meilleurs sentiments humains continueront d’exister...

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10 juillet 2009

Défi #68‏ (Vanina)

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11 avril 2009

Le verre (Vanina)

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6 décembre 2008

Quand j’avais 4 ans - Vanina



Ils sont à table assis l’un à côté de l’autre ; la petite fille de 4 ans et l’homme de la cinquantaine, ami de la famille.
Vigilent, l’homme entreprend de converser avec elle, pour qu’elle ne s’ennuie pas dans cette grande tablée familiale.
« Dans quelle classe es-tu BaieDangereuse ? »
Ce surnom à lui tout seule vaudrait un petit texte, là n’est pas le lieu de son développement.
« Bâ, répond-t-elle, quand j’avais 2 ans, j’étais en petite section avec un instituteur qui nous faisait faire du coloriage ; je n’aime pas colorier ! Puis à 3 ans, j’ai changé de classe. J’étais en moyenne section... Maintenant j’ai grandi, j’ai 4 ans, j’apprends à lire et à écrire et je suis en grande section, la maîtresse… » La petite bavarde s’applique, détaille, l’homme respectueux écoute bien qu’il s’impatiente un peu.
Autour de la table, tout le monde s’est mis à écouter le récit de BaieDangereuse.
Son récit fini, l’homme prend la parole : « Bâ moi, quand j’avais 2 ans j’étais encore à la maison. A trois ans aussi, car on commençait à aller à l’école plut tard qu’aujourd’hui. Mais quand j’ai eu 4 ans je suis allée à la maternelle, ma maîtresse… »
Le récit ne faisait que commencer ! Un éclat de rire unanime secoue la tablée au grand étonnement de la petite fille qui prêtait l’oreille candide et fort attentive de celle qui ne sait pas encore compter jusqu’à 50...


30 août 2008

Sans avenir - Vanina

Nous en étions là, sous le panneau : « enlèvement de la marchandise ».

Enfin !

C’était après avoir longuement comparé les prix et les caractéristiques des divers ordinateurs portables et autres tours informatiques, après avoir commandé, puis négocié le prix et payé. Bref, nous étions devant la dernière ligne droite.

Il n’y avait pas grand monde devant nous, une, deux personnes ? Je ne m’en souviens plus.

Mais si près du but, de la sortie devrais-je dire, cela me paru interminable.

Comme toujours dans ce cas-là, je laissais vagabonder mon regard à l’affût d’une lumière particulière, d’un reflet significatif ; prête à dégainer mon appareil photo.

 

Quant tout à coup, mon regard fut fasciné par un ensemble de pancartes disposées sur une porte.

Mon imagination commença à délirer…

Le logo des toilettes accessibles aux personnes handicapées était associé à celui de la poubelle. Pire, le lieu était dit « sans issue ».

Une fois entré dans les lieux, pouvait-on en sortir ?

Qu’arrivait-il aux personnes osant franchir cette porte ?

Etait-ce un nouveau moyen de se débarrasser, sans avoir l’air, d’une minorité encombrante ?

Je commençais à imaginer un scénario de SF, voire d’anticipation, où des disparitions apparemment inexpliquées ne seraient pourtant pas dues au hasard, mais à une machination machiavélique d’hommes et de femmes « bien portants » désirant nettoyer le monde de « ses nuisibles »…

 

« Vanina, tu viens, on a tout ! »

Ces quelques mots prononcé à mon encontre me réveillèrent.

Bien qu’une vidange de vessie eût été opportune, j’ignorais cette porte à l’invitation peu engageante…

Mais avant de quitter les lieux, je fis un cliché, histoire de vérifier le soir même que j’avais bien fait un cauchemar, éveillée !

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5 juillet 2008

Le corps face à l’esprit (Vanina)




J’oublie…
Depuis « ce coffret » roulant métallisé :
J’ai oublié.

J’ai oublié la simple sensation du pied posé au sol.
J’ai oublié l’effet de picotement du sable chauffé au soleil se glissant entre les orteils, chatouillant la voûte plantaire.
J’ai oublié ce qui titille chacun plusieurs fois par jour, le gratouillis, le fourmillement, la douleur (?) d’une vessie pleine.
J’ai oublié la place des mes jambes dans l’espace, la souffrance d’une cheville tordue, etc.

J’ai oublié mes impressions de cavalière : le talon baissé, le genou fixe, le mouvement du bassin qui permet de garder l’assiette.
Je les ai oublié … je les avais oublié !
Je les avais oublié … jusqu’au jour où je suis montée sur un cheval mécanique.
Et mon corps s’est souvenu.
J’ai pris mes marques, je me suis sentie à ma place, bien dans la totalité de mon être.
Les personnes présentes se sont étonnées de ma prestation, de cette mémoire du corps.

Malgré ce « coffret » roulant métallisé, il y a la vie !
Pourtant j’avais oublié, j’ai oublié, j’oublie…

7 juin 2008

En fer et contre tous - Vanina

Laure a plutôt une imagination fertile, doublée d’un sens de l’humour parfois peste. Elle a surtout un caractère indépendant.

 

Suite à une lettre de candidature spontanée à laquelle elle a joint un CV, elle a obtenu un rendez-vous pour un entretien d’embauche.

Elle se rend donc le jour dit à l’adresse de la société, et se retrouve au pied d’un immeuble de la banlieue parisienne. Ses renseignements sont exacts, pas de marches, et l’ascenseur n’est pas en panne !

Arrivée à l’étage désiré, juste à l’heure, elle frappe à la porte du bureau que la secrétaire lui a indiquée. Elle ouvre la porte sur invitation et se présente en entrant. En retour, elle se prend en pleine tête une phrase pleine de reproche : « Vous ne m’aviez pas dit que vous étiez en fauteuil roulant. » Trouvant la réflexion mal placée à la limite de la discrimination elle répond du tac au tac en regardant son interlocuteur droit dans les yeux : « Vous ne m’aviez pas dit que vous portiez des lunettes ! »

Laure est souvent comme ça, plus pertinente qu’impertinente. Vexée, il lui arrive d’avoir la repartie assassine, lorsqu’elle arrive à surmonter sa timidité.

Sur ce, elle est partie, sans doute pour que personne ne voit les larmes qui montaient dans ses yeux. Elle n’a pas été retenue.

 

Ce soir là, en rentrant chez elle, furibonde, elle a commencé cette lettre de motivation qu’elle n’a finalement jamais finie, mais qu’elle garde précieusement sous le nom de fichier : motiv00.

 

« objet : candidature spontanée maquettiste-infographiste

 

Madame, Monsieur,

 

Je suis veuve et j’ai un enfant à charge, de plus je suis paraplégique, et pour compléter le tableau, j’ai décidé d’entrer dans la vie active ! J’ai fait de longues études, celles dont j’avais envie, j’ai élevé mon fils qui commence à être grand maintenant, il me reste donc à trouver un emploi.

Or, devant un écran mon handicap ne paraît pas.

 

En fait, ma différence fait ma force. Les trois mots-clefs tant prisés par les entreprises : adaptabilité, flexibilité et mobilité, je les vis au quotidien. J’ai des compétences, du sérieux et de l’originalité, il ne me manque que le travail qui va avec.

Alors pourquoi ne pas m’accorder un entretien ? »

 

Elle a finalement choisi la modération et a ajouté, à regret, une ligne à la fin de son CV :

« Reconnaissance COTOREP : travailleur handicapé 100 % »

 

Cela lui est égal de savoir qu’elle perd des chances d’obtenir un entretien d’embauche. Son problème finalement, c’est de vivre en « milieu ordinaire » et de ne pas se sentir différente des valides… valide comme elle l’était jusqu’à 16 ans.

Et comme elle le sera pour toujours dans sa tête.

 

26 avril 2008

Courrier de Vanina

Ce samedi, je rentrais de faire quelques courses pour recevoir des amis le soir même. Dans le hall de mon immeuble, je passais devant les boîtes aux lettres. Comme il m’arrive de le faire occasionnellement, je prenais le temps de retirer mon courrier.
Par habitude sans doute, je ne prends jamais mon courrier lorsque je sors de l’immeuble ; à quoi bon m’en encombrer ! Du fait de la disposition des lieux, si j’utilise ma voiture, ce qui est le cas le plus fréquent, je prends l’ascenseur pour me rendre au garage et je ne passe pas devant les boîtes aux lettres.
Ce jour-là donc, je décidais de lever mon courrier.
A part des pubs et quelques factures, recevoir des lettres est de plus en plus rare dans notre société de téléphonie et de messageries électroniques.
Mais là, j’avais un brelan !
- Une lettre de mon percepteur : pas de doute, il acceptait ma demande d’échelonnement. Pas besoin d’ouvrir l’enveloppe, c’était acquis.
- Une de mon médecin : une confirmation écrite du diagnostic oral fait lors de mes dernières radios … rien de nouveau. Je ne voyais pas ce que cela pouvait être d’autre.
- Et une troisième anonyme « extérieurement ». Sur l’enveloppe tramée, un peu épaisse, l’écriture manuscrite était élégante et déliée et la personne avait pris le soin de mettre un joli timbre de collection.
Je me réjouissais à l’avance du contenu de cette lettre d’un autre âge : tout allait bien.
Si récupérer mon courrier n’a rien d’urgent, l’ouvrir l’est encore moins !
J’aime prendre mon temps, pour ouvrir, pour lire, d’ailleurs je ne déchire pas les enveloppes, j’utilise toujours un coupe papier ou un ouvre lettre ; je ne suis pas apertopapyrophile pour autant.
Une fois à l’appart., je déposais les lettres sur mon bureau. Puis, je vaquais à mes préparatifs pour la soirée.
Lorsque ma première invitée arriva, je n’avais toujours pas ouvert les enveloppes.
Ce n’est pas grave, pensais-je en apercevant le courrier sur le bureau : je l’ouvrirai demain … ou plus tard !

12 avril 2008

Le pacte…- ou pauvre Guillemette - Vanina



C’est la fin des vacances, Lancelot et Guillemette, inséparables depuis quinze jours, sont dans leur cabane de branchages, à l’abri des adultes indiscrets.

- Bientôt je vais rentrer dans ma maison à Paris, annonce Lancelot.
- On ne va plus se voir !? s’inquiète Guillemette.
- Peut-être l’été prochain, si tu reviens ? Moi je viens tous les ans, ici, à la ferme.
- Je ne sais pas… Mais si on ferait comme dans mon livre : un pacte de sang ?! Plus rien ne pourrait alors nous séparer, propose la petite fille les yeux brillants.
- J’ai entendu dire que partager un secret était le plus fort de tous les pactes, surenchérit le petit garçon.
- Plus fort que le mélange des sangs ?
- Voui…
- Alors si nous partagions un secret ?!... s’enthousiasme la fillette sans doute rassurée de ne pas avoir à se couper une veine.
- J’y ai beaucoup réfléchi…, confie Lancelot d’un ton sérieux, presque mystérieux, les sourcils froncés.
Puis, il enchaîne dans un souffle : « Quand je serai grand … j’épouserai ma Maman ! »

5 avril 2008

Elle gît dans son incompétence - Vanina

Mme Lagerbe a été retrouvée morte chez elle, dans d’étranges et d’atroces circonstances.
Le Commissaire Flers, à peine arrivé sur les lieux, déclara :

« Elle a été suivie et l’homme s’est introduit chez elle dans son sillage. M. Poisse, c’est son nom, a été pris de colère lorsqu’elle lui a remis, un sourire moqueur aux lèvres, sa demande de prêt tamponnée en rouge : "REFUSE". Il n’a pas essayé de maquiller son crime, n’a rien dérobé. Il l’a étouffée, la tête dans ce sac plastique au logo de la banque où elle travaille, la lettre sous les yeux. Elle gît dans son dossier aux feuilles éparpillées... »

29 mars 2008

Un metier d'homme - J-F & V

8h : J’arrive dans mon petit salon de bois vernis et cuir bordeaux qui a pignon sur rue. Avant toute chose, je vérifie la propreté du lieu. L’hygiène dans mon métier, c’est indispensable !

8h30 : Mon premier habitué entre. Toujours ponctuel ! Depuis des années, il vient 6 jours sur 7. Je l’installe dans « son » fauteuil. Il est toujours curieux des préparatifs. Chacun de mes gestes est observé, analysé. Dès les premiers soins, il se détend, il se cale bien confortablement et s’abandonne. Il sait pourtant qu’il est à ma merci. Ma technique est celle du très très près. Pendant les soins, j’entame une conversation virile. Conversation n’est pas le bon mot. Monologue serait plus juste car dans la position où se trouve mon fidèle client, il peut difficilement me répondre !

8h50 : Mon habitué a payé. Il est parti direction la brasserie à deux pas d’ici. Deuxième rite de sa journée : prendre un petit crème en lisant le journal. Lorsque mon carnet de rendez-vous m’en laisse le temps, il m’arrive de l’accompagner pour refaire le monde. Aujourd’hui ce n’est pas le cas, alors je balais. Vous savez : l’hygiène dans mon métier … c’est indispensable. 

9h : J’accueille mon rendez-vous suivant. C’est la première fois qu’il vient. Comment sera-t-il ? Craintif ? Nerveux ? Confiant ?... Nous faisons connaissance. C’est un tout jeune homme et demain il se rend à un mariage. Mon métier, plutôt rare, mais bien dans l’ère du temps, c’est aussi de l’esthétique ! Dans la société actuelle, l’aspect extérieur est un critère social important !

9h15 : Je prépare mes pots, m’active autour de ce nouveau client, lorsqu’un chaland entre. Je finis l’acte en cours et interroge l’homme :
- Que puis-je pour le monsieur ?
- J’aurais besoin d’un débroussaillage, m’explique-t-il accompagnant sa phrase d’une gestuelle imagée. Vous auriez une petite place pour moi, entre deux ?
Un petit mot à mon client qui attend sagement dans le fauteuil et je me rends à mon bureau pour consulter mon emploi du temps :
- Mon client de 16h30 s’est désisté, 16h30, ça vous convient ?
- Parfait.
- Je peux avoir votre nom !?
- Impérial, me répond l’homme et il ajoute avec un clin d’œil en se dirigeant vers la sortie, c’est de circonstance !

J’accueille, je prépare, je soigne, j’esthétise, je cause, j’encaisse bien sûr : ainsi se passe ma matinée.

12h45 : Grand ménage : vous savez l’hygiène…

13h : Pause déjeuner : je vais au bistro du coin. Christiane, la serveuse, et Rolande, la patronne, sont aux petits soins pour moi : je suis un habitué de ces dames, j’ai ma petite table réservée dans le fond de la salle.

14h : Retour au salon. Je prépare ma sacoche et je prends mon agenda. Je me rends au domicile de mon premier client de l’après-midi. Dans la rue, il m’est déjà arrivé que l’on m’appelle docteur !
Mon premier patient est un homme très âgé quasi grabataire. Mon arrivée est toujours source de joie. Il se sent si seul ! Si mon travail est apprécié, ma compagnie l’est encore plus ! L’hygiène, l’esthétique : je vous en ai déjà parlé !?
Mon « im-patient » suivant comme j’aime à l’appeler est un jeune chef d’entreprise. Dynamique, toujours entre deux rendez-vous. Il n’a pas de temps à perdre, mais il sait que les soins que j’apporte lui sont indispensables. Si j’osais, je vous dirais que parfois j’ai l’impression de lui faire l’effet d’une masseuse thaïlandaise…

16h : Je suis de retour au salon. Mon habitué est déjà là. Je réédite des gestes mille fois répétés : j’installe le sieur dans le fauteuil, protège ses vêtements d’une large blouse blanche. Je prépare mes accessoires, mes pots : baumes, huiles. La serviette « plus blanche que blanche » posée sur l’avant bras, je commence les soins.
Les clients s’enchaînent toutes les demi heure. Il faut prendre le temps, savoir les écouter. Ils doivent se sentir bien.

17h20 : Une donzelle entre. Sans cesser de m’occuper de mon client, j’y vais de mon : « La petite Dame s’est perdue ? »
Mais non, la briseuse d’intimité vient prendre un rendez-vous pour son mari ! Ici c’est un lieu dédié aux hommes, un sanctuaire de la masculinité ! Je n’aime pas que ces dames y stationnent. A peine le rendez-vous noté, je la reconduis illico presto vers la sortie.

17h45 : Eponge, serpillière, c’est le balai ménager. Vous savez ?... L’hygiène dans mon métier… 

Si mes parents avaient anticipé, ils m’auraient appelé Figaro…
Je manie blaireau, ciseau et rasoir, moi le barbier de cette ville.

22 mars 2008

J’l’aurai, même si je rouspète ! - Vanina

A ça, quelle incroyable entourloupette !
Un curieux défi, ce poème en « pεt ».
Fini de tirer l’aiguille en arpète ;
Un papier, de l’encre plein la pipette,
Je suis poétess’, pas une carpette,
Dans mon crâne, les mots soufflent, tempêtent :
Dix rimes, pas plus, ce n’est pas perpette.
Dix décasyllab’, quelques galipettes,
A moins, bien sûr, que je ne « contrepète » :
En garde la plum’, saperlipopette !

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