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Le défi du samedi
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28 mai 2022

99 dragons : exercices de style. 71, Hyperbole (Joe Krapov)

C’était le plus innocent, le plus candide, le plus immaculé, le plus inoffensif, le plus affectueux, le plus caressant, le plus doux des êtres que portait la terre. Un véritable agneau. D’ailleurs c’était un agneau, magnifique, prometteur, blanc comme neige, très vivace, étonnamment déluré, plein d’appétit. Certes il ne pesait pas bien lourd encore mais le cours du temps arrangerait les choses. A paître dans les herbages de notre beau pays, la Lybie, dont la publicité de Sa Majesté disait qu’on n’avait rien vu de plus vert en ce bas monde à part peut-être les grivoiseries du trouvère espagnol Don Diego de Las Vegas de La Sarthe que, du reste, personne ici ne connaissait, il deviendrait, l’agneau, pas le poète, une belle et grasse brebis dont la viande tendrissime donnerait son pesant de côtelettes, de gigot, de collier et d’épaule et rapporterait, au marché d’un de ces samedi, au propriétaire éleveur, le sidi Mathurin Lepopeille, un pactole mirifique, une hyper plus-value, un rendement maximum, un retour sur investissement comac, de quoi arrondir sa pelote qui était déjà conséquente vu qu’il possédait le plus gros troupeau du canton.

Seulement… Seulement, d’un coup de son lance-flamme incorporé, un dragon, surgi de la nuit à la rencontre de l’aventure au triple galop, ou plutôt au trot ou même à son allure d’animal dandinant, l’avait grillé sur son super-barbeuc en kit de chez Ikéa-drive et n’en avait fait qu’une seule bouchée.

La suite, vous la connaissez, ou vous croyez la connaître parce que vous l’avez lue dans les journaux.

Dites-vous bien que tout est faux ! Qu’on vous ment éhontément ! On vous fait prendre des méga-vessies pour des big lanternes au point de vous brûler l’entendement ! Cette histoire de chevalier Saint-Georges, c’est calembredaines et compagnie ! Coquecigrues de chantier, carabistouilles d’estaminet minable, supermenteries guignolesques, inventions de moinillons, manipulation, pire, défèque-niouzes ! Elucubrations d’Oulipiste ! Bourrage de crâne pour embrigadement dans une secte dont on nous fait croire qu’elle a réussi ! Si cette conversion massive à la foi en un Christ rédempteur avait réellement eu lieu, comment expliquer l’absence de toute cathédrale, de tout calvaire aux carrefours, de tout pèlerinage pour remercier un quelconque saint-guérisseur du panaris douloureuxissime sur le majeur en Libye ? De nos jours, 97 % de la population libyenne est musulmane, l’Islam est religion d’état et la charia a valeur légale. On nous aurait menti à l’insu de notre plein gré ? Il y aurait eu un grand remplacement ou quoi depuis ?

Et puis cette histoire de roi débonnaire – oxymore de rire on est, tous les rois sont sanguinairissimes à l’époque, les empereurs hyper-sadiques ou complètement barjots, il n’y a qu’à lire Suétone pour s’en convaincre, les triumvirs sont bien souvent une andouille, une andouille et un assassin – ce monarque tout sauf shakespeakrine, pardon, shakespearien, c’est du pipeau, magnifiquement joué, certes, mais pareil au concerto pour piccolo de Vivaldi : c’est joli pour l’oreille mais pas crédible en tant que « grande musique ». 

Que dire de cette armée déliquescente, composée de gros lâches qui font dans leur froc alors qu’on leur demande juste de rejouer Pierre et le loup ? C’est Pagnol à Hollywood, pas crédible, incroyable, merveilleux. Dès qu’il s’agit de trancher dans le lard, de casser du sauvage, de plumer de l’Indien, de buter du gars d’en face, de démonter la gueule à qui ne nous revient pas, tout le monde se précipite comme un gorille en rût à l’assaut des gendarmes de Brive-la-Gaillarde et croyez-moi, on s’en souvient, chez Dame Yvanne, de cette hécatombe-là. Pas de dérogation ici, on sait tous être sévèrement burnés, éparpiller façon puzzle, balancer la purée, les gnons et les mandales aux vandales. Toute castagne est bonne à l’homme des cavernes qui sommeille à peine en nous dès qu’il s’agit de fuir l’ennui du casernement. A quoi ça servirait sinon que les trouvères, les aèdes, les bardes se cassent le tronc à composer des chansons de geste, des épopées de plus de mille vers, des Iliades, des Odyssées, des chansons de Roland qu’on accompagne au synthé ? Autant faire accroire que Poutine est fou et que c’est à reculons qu’il envahit un pays voisin qui, tiens donc, est leader en exportation de blé et autres denrées nécessaires. Elle est verte, elle est verte, l’herbe du voisin !

Qui y croirait un seul instant au pacifisme effréné des militaires, au « Tu ne tueras point » des mercenaires, au « Je peux pas j’ai poney » de légionnaires devenus soudain pleutrissimes ? « Du sang, du sang, du sang ! » crie-t-on peut-être encore à la moindre bagarre dans les cours des collèges et lycées de notre république ! Comment, en primaire aussi ?

Jules Claude Ziegler - Saint-Georges (MBA Nancy)

Jules Claude Ziegler - Saint-Georges (Musée des Beaux-Arts de Nancy)

Nous ne perdrons pas notre temps non plus à discuter de ce fameux Saint-Georges. Vous avez vu les représentations de ce freluquet dont on se demande ce qu’il est dans le bouquet LGBTQIA+ que moi-même je sais même pas traduire ce signe ? Pratiquement toujours androgynissime, propre comme un sou neuf alors qu’il vient de se farcir, déserteur en cavale, un Nicomédie – Mazaca sous une pluie digne d’un Paris-Roubaix de légende – nous avons retrouvé les bulletin météo de mars 303 : c’était pis qu’à Waterloo, la flotte, ça tombait comme à Gravelotte, ca pissait aussi dru que la jument de Gargantua pendant les guerres picrocholines – et le gars arrive, hyper-smart, gravure de mode, il nous la joue façon Georges Clooney sortant du pressing et s’en va dessouder d’un seul coup de cure-dent un monstre gros comme un lézard ? Trop fastoche !

Laissez tomber ce fatras d’incongruités, cette hagiographie stupide dont ni Netflix ni Disney + ne voudraient comme intermède entre deux pubs. La vérité est bien celle qu’ont rapportée les seuls courageux journalistes de « Libye détective » : quand il a vu le crime, Mathurin Lepopeille est rentré chez lui hors de lui (?), il a empoigné sa carabine 22 long rifle et il a descendu d’un coup le dinosaure carnivore. Ensuite sa femme Olive en a fait des conserves pour l’hiver. Chez nous rien ne se perd.

Oeil pour oeil, dent pour dent ! Faut pas emmerder les paysans sur leurs terres, surtout s’ils sont affiliés à la NRA* de l’époque.

*National Rifle Association. En fait c’étaient les mêmes initiales que portaient à l’époque les ceusses qui ne voulaient pas qu’on dérobât leur Darmanin de jardin : « Nardinamouk ! Recule, Affreux ! ».

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21 mai 2022

Français langue étrangère ! (Joe Krapov)

« Au diable la varice ! » comme disait cette dame qui n’avait pas la veine d’avoir de jolies jambes. Dès lors elle ne s’épargna pas, elle se dépensa sans compter, elle jeta tout sur le tapis et eut une collection d’amants tout ce qu’il y a de plus honorable - la collection, pas les amants bien qu’ils l’eussent couverte de cadeaux fort mérités du reste parce qu’il n’y a pas que les guibolles dans la vie.

Après tout la beauté ne se mange pas en salade et je connais plein de dames à qui ça fait une belle jambe de savoir que moi-même ai de beaux mollets.

DDS 716 Picsou

Tandis que ce vieux grigou d’Onc’ Picsou, je ne suis pas certain du tout qu’il y ait eu une tante Picsou dans l’histoire. Je ne puis cependant pas l’assurer car j’ai toujours été plus Tintin que Mickey, plus Belge qu’Américain sans parler des aspects plus russophiles de mon environnement, car c’est de très mauvais ton de les évoquer aujourd’hui. Du reste, qui connaît encore Pif le chien de nos jours ?

De la même manière, je n’ai jamais vraiment entendu parler de grigoute mais je suis certain que le « biloute » des Ch’tis n’a pas de masculin. Un bilou, ce serait quoi ? Pareil pour choucroute alors que le masculin de La Redoute c’est le redoux.

Un homme soûl dans la soute, un homme roux sur la route et des zazous à Knokke-Le Zoute. C’est quoi le féminin de Knokke, docteur ? Et celui de zoute ?

Ah ça je sais, c’est « zout ». Ne dit on pas "j’ai un poêle à mazout" ?

C’est vraiment compliqué, la langue française ! Je plains les étrangers !

14 mai 2022

Aphorismes et périls ! (Joe Krapov)

C'est vrai : plus on avance en âge moins on utilise le verbe "pogoter"

- La Femme est l'avenir de l'Homme ! C'est elle qui l'illumine parce qu'elle lui apporte la lumière (lux en latin)
- Et donc, Joe Krapov ?
- Vive la lux-ure !
- Sors d'ici immédiatement !

Il faut définitivement préférer "Lettre et le néon" de Vegas-sur-Sarthe à tous les écrits sartriens. D'ailleurs Camus lui-même les fuyait comme la peste car ils lui restaient étrangers.

Quand on lui a posé la question "De quelle couleur sont les souvenirs ?" Alois Alzheimer a répondu : "Je l'ai su mais je ne m'en souviens plus."

Le Cupidon de la Saint-Valentin a tiré une volée de flèches : quatorze fées vrillées ! Ok, je sors !

C'est rageant de ne pas trouver ce qu'on cherche sur Internet quand on voit tout ce qu'on trouve et qu'on ne cherchait pas !

La musique et la poésie sont le contrepoint de la folie des hommes. Mais cette derrière court toujours, telle une dératée sourde ou un canard sans cou !

Sur le confinement : « Les vieux sortent parce qu'ils en ont marre de respecter la chanson de geste d'Alain Barrière, les faits et gestes du garde-barrière et même les jardins du casino Barrière !
Les vieux sortent parce qu'ils ne se mouchent pas du coude à usage unique ! ».
Je n'ai encore une fois pas tout compris ?

- De quoi nous plaignons-nous ? Nous ne sommes pas confinés sous la cendre, nous !
- Oui mais nous dansons sur un volcan, Joe Krapov.
- Exact ! Comme une patate en ce qui me concerne !
- Sous la cendre ?

Merci de ton invitation mais n'oublie pas que je suis vegan !
- Et moi végétalienne !
- Moi je suis abstème !
- Et moi allergique au gluten !
- Moi simplement flexitarienne.
- Vous êtes chiant·e·s, surtout, oui !

Il faut tout ce questionneMENT
Pour démêler bon grain d’iVRAIe !

Il y a encore des gens qui essaient de construire le meilleur des mondes sans voir que 1984 est déjà derrière nous ! Ou que les deux sont déjà là !

De Michel Onfray j'ai lu récemment "Les Avalanches de Sils-Maria" : toute la pensée de Nietzsche résumée en cinq phrases, ça fait faire de sacrées économies de lecture. Dommage que j'ai déjà oublié les cinq phrases depuis !

Sic transit Gloria Lasso ! Copyright opera mundi !

Il y a des gens qui cherchent fortune autour du Chat noir et qui ne rencontrent... que Ninib peau d'chien ! ;-)

On devrait les jeter du haut d'un avion avec leur parachute doré : je suis sûr qu'il ne marche même pas, ce truc, et qu'ils s'écraseraient au sol !

Finalement un blog entretenu quotidiennement avec de l'écriture et des images montrant des moments de vie humaine, c'est un concept qui mêle bouteille à la mer et pochette-surprise. Et pourtant nous ne sommes ni naufragés sur une île déserte, ni à la fête foraine tous les jours !

Vivent les décroissants au beurre !

On commence par se disputer pour une dinde puis après on échange des marrons. C’est classique, non ? Surtout à Noël ?

Faire flèche de tout bois contre Amazon, quelque part, c'est normal, non ?

C'est ça le drame : on n'est plus que des internautes, des auditeurs au bout du fil, une part de pourcentage dans un camembert qui sera oublié dès après lecture du sondage. Des asticots, quoi !

L'insouciance des passagers du Titanic n'a d'égale que la solidité des icebergs. Heureusement que le réchauffement climatique de la planète va les faire fondre et que nous pourrons vivre bientôt dans un monde sans danger !

"Polenta et tartiflette", on dirait un titre d'Exbrayat ! Alors que "What a Wonderbra world !" ça évoque plus San Antonio que Louis Armstrong !

Ah oui, c'est vrai, Le Catalogue des Trois cuisses où ces dames se déshelvêtent et celui de la Redoute nous ont bien ad-r-oubés !

"Tous les Défis du samedi sont difficiles" commente l'éléphant qui habite un magasin de porcelaines et à qui on vient d'offrir un yoyo !

Quelle coïncidence ! Il y a quatre ailes dans le mot libellule ! ;-)

La cuisine c'est comme le bonheur ! S'il y avait une recette infaillible tout le monde serait heureux sur terre. Il faut ajouter des larmichettes, des suppléments d'âme, une touche personnelle, laisser mijoter, retirer du feu, saisir au bon moment, créer l'ambiance adéquate... C'est un boulot de navigation où l'on est seul sur le pont ! Et ça explique pourquoi parfois, le cuisinier, quand il est à l'abri des regards, s'ouvre et se réchauffe une boîte de cassoulet industriel pour souffler ! ;-)

Tant que l'oeil n'est pas dans la tombe à regarder Caïn, on peut dire que tout va bien !

« La Lorelei, malgré son bon coup de Rhin
N’a pas le pied marin »

« C’est après avoir choisi le métier d’en-seignant qu’on s’aperçoit de l’utilité du sparadrap d’Archibald (Haddock of curse) »

Le tatouage est une façon silencieuse de faire du tintouin au Congo ! ;-)

On ne s'attendait pas à se retrouver dans le port d'Amsterdam mais pourquoi pas ? Tant qu'on ne nous tranche pas le cou avec la francisque à Brel, je n'ai rien contre la poésie voyageuse !
OK, je sors, il est vraiment mauvais, cestuy calembour-là, reine !

- Un maître du barreau, c'est celui qui t'évite de te retrouver derrière !
- Derrière quoi ?
- Derrière les barreaux. Ou Gros Jean comme devant si tu préfères !"

La tradition du comique troupier est restée vive en France : ils viennent défiler sur les écrans tous les cinq ans. On appelle ça les élections présidentielles. Mais ils sont de moins en moins drôles ! ;-)

On mène sa barque comme on le peut, les vagues sont fortes, les récifs dangereux...
Quelle lutte est-ce ! C'est, au fond, un pari : fluctuat nec mergitur !

La société demande qu'on sache bien écrire et bien parler "comme tout le monde" alors que l'essentiel dans la vie c'est le silence qui suit l'interprétation d'une oeuvre de Mozart ou accompagne un coucher de soleil !

Quand les gens vous font visiter leur maison ou leur appartement, ils ne vous font jamais entrer dans la chambre. Soit parce que c'est un lieu où ils font des choses pas très catholiques dans un silence parfois religieux ou pas, soit parce que le lit n'est pas fait et que la pile à lire menace de s'écrouler.

Morale entendue sur le GR 34 (le sentier des douaniers bretons) : God save the kouign amann !

***

C’est fou ! Quand je transforme mes fulgurances en liste d’aphorismes, elles ne me font plus rire ! Alors que sous forme de commentaires de billets de blogs elles me font me bidonner comme jamais !

7 mai 2022

Indignez-vous ! (comme disait l'autre) (Joe Krapov)

Bien souvent je me dis que tout cela a un sens. On ne peut décemment pas, semaine après semaine, proposer à la réflexion d’autrui un mot de la langue française et récolter sur un site appelé « Le Défi du samedi » les définitions farfelues que rédigent des gens des quatre coins de l’hexagone, du fin fond du royaume d’Iowa ou des hauteurs incommensurables de l’Olympe belge, sans qu’il y ait de concertation entre eux ni de synthèse finale pour inscription dans le marbre d’un dictionnaire académique, et n’avoir pas en vue un objectif, caché aux autres participants, peut-être inatteignable mais forcément antiproustien comme ne le laisse pas supposer cette phrase à rallonges dans laquelle je me suis à nouveau embarqué (comment vraiment, je peux m’arrêter ici ? Ah oui, ça tient debout à la relecture même si j’aurais mieux fait d’écrire « sans avoir en vue » mais ça faisait une répétition pas claire).

Non, c’est vrai. Ça cache forcément quelque chose. Il y a anguille sous roche, entourloupette ou vieille magouille de derrière les fagots si pas complète arnaque.

Et voyez-vous, cette semaine, en listant les sujets sur lesquels nous avons planché ces quatre dernières années, j’ai trouvé !

Ça m’est venu en constatant la présence dans la liste des mots « bachi-bouzouk », « ectoplasme », « rastaquouère » et « sagouin » clairement désignés parfois comme éléments de langage du capitaine Haddock (Archibald pour les dames).

Les mots sur lesquels nous planchons sont des insultes ad hoc pour ce projet à long terme de notre oncle préféré : scénariser, dès que l’oeuvre d’Hergé sera tombée dans le domaine public, à partir de nos élucubrations hebdomadaires, de nouvelles aventures de Tintin et Milou.

Vous me direz certes, comme le personnage de Fernand Raynaud avec son fût du canon, qu’il va se passer un certain temps avant que les éditions M**lins*rt ne lâchent leur emprise sur la machine à cash. Mais ce serait oublier que l’oncle Walrus et moi-même faisons partie de la même famille aux caractéristiques très spéciales : nous sommes immortels. De plus « Patience et longueur de temps font plus que force et que rage » est la devise des chauffeurs de taxi bruxellois dont notre éditeur-entourloupetteur est le maître incontesté.

Des preuves de ce que j’avance ? Tout de suite, avec ce document tombé de sa poche alors qu’il promenait son chien qui est une chienne et que m’a transmis un voisin ramasseur de détritus (!) rencontré sur son trajet dans le domaine des Trois fontaines :

DDS 714 Haddock

30 avril 2022

Raconte pas ta vie ! (Joe Krapov)

Ils ou elles se posent un peu   : il existe des gens pour qui le mot « diapason » n’évoque rien du tout. D’ailleurs, la plupart du temps, les mots que distribue l’oncle Walrus, chaque samedi que Dieu le mélophobe nous attribue encore, ils n’y entendent rien. Souvenez-vous du capodastre !

Du coup ils s’en vont voir chez Madame Wikipe et découvrent la note "la majeur", mètre étalon des violonistes, et les différentes formes que peut prendre l’instrument qui la fait résonner.

J’ai l’air de médire, comme ça, mais je suis de la même espèce que vous ! Chaque semaine, j’apprends des tas de mots et de choses grâce au Défi du samedi mais il se trouve que désormais pour moi, « diapason » a un autre sens et évoque d’autres moments d’accordage, aussi techniques sans doute mais bien plus plaisants.

Le Diapason est le nom d’un lieu de plaisirs divers installé sur le campus de Beaulieu à Rennes. On trouve là une cafétéria tenue par de sympathiques jeunes femmes, une salle de sport pour étudiant·e·s athlétiques, une salle de spectacle, un hall d’exposition, des salles de réunion et les bureaux du service culturel de l’Université de Rennes 1.

DDS 713 Diapason 129870374

Je vais là tous les jeudi après-midi. J’arrive à 13 h 45, je sors deux ou trois jeux d’échecs du placard et j’installe les pièces sur les plateaux. A 14 heures mes acolytes me rejoignent et, après quelques échanges, autour d’un café, de plaisanteries à propos du Stade Rennnais football club, nous disputons des parties endiablées… auxquelles personne ne comprend rien ! C’est normal, nous poussons du bois, c’est-à-dire que diapason 440, intervalle d’octave, zugzwang, défense Philidor ou Italienne (Sylvana Mangano, a dit Maurice hier !) mes partenaires se fichent de la technique ou du nom des ouvertures comme de leur premier slip aéré. Ce qui explique pourquoi, bien plus souvent qu’à mon tour, je gagne les parties que je joue ! Je ne dédaigne pas pour ma part de lire Europe-échecs ou Ludek Pachman ni de suivre les conseils de Monsieur Quénéhen sur sa chaîne Youtube !

DDS 713 echecs

Mais revenons à nos boutons d’accordéon ! Un mardi matin tous les quinze jours je reviens au Diapason avec ma guitare sur le dos et mon chariot bourré d’un pupitre, d’une boîte d’harmonicas et de cahiers de partitions pour jouer de la musique avec un violoniste, un accordéoniste et une dizaine de chanteurs et chanteuses. Ici aussi, c’est moi le chef, même si cela m’occasionne beaucoup de travail à la maison ! Nous répétons de 10 heures à 11 heures 30 dans la salle du Refuge du Diapason, à l’étage.

DDS 713 m'A2R1 d'O douce

Avant cette ténébreuse affaire de Covid 19, nous avions l’habitude, trois fois dans l’année, de monter sur la scène du Diapason pour faire entendre nos bêtises chantées aux autres membres de l’association réunis pour l’Assemblée générale ou la galette des rois. D’ailleurs, nous avons récidivé récemment et rejouerons le 31 mai à l’A.G. de l’A2R1.

Quand arrivent ces trois jours de prestation publique nous avons pris l’habitude de rester ensemble à la cafétéria le midi et de prendre le repas en commun.

Et c’est là où je remercie l’oncle Walrus de m’avoir fait plancher sur le « diapason » qui permet aux musiciens de s’accorder et sur le Diapason qui permet au loup solitaire que je suis d’être plus en harmonie avec ses contemporains (beaucoup plus que pendant un spectacle au TNB, un concert de rap ou une campagne électorale, par exemple). Car je vais enfin pouvoir raconter cette anecdote ahurissante que je n’ai relatée qu’à Marina Bourgeoizovna qui supporte depuis longtemps mon répertoire de chants de marins et de chansons de marrants.

Un jour que nous étions à table pour ce fameux repas trimestriel, quelqu’un a posé la question de nos origines diverses. Nous avons fait un tour de table : il y avait un Ch’ti, une Mayennaise, des Rennaises, une Parisienne, des Malouins…

Vous le croirez ou non mais je vous jure que c’est vrai : les natifs-natives de Bretagne étaient d’un côté de la table, les autres, de l’autre !

Mélangez-vous, qu’ils disaient !

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23 avril 2022

Irresponsabilité (Joe Krapov)

- Sept milliards de colocataires ! Dans quel état vont-ils laisser la Terre ?

- T’occupe ! Chantons et dansons sous la pluie !

- Sur « Jésus que ma joie demeure » ? T’es vraiment un drôle de farceur !

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Image emprunteé à Dame Licorne sur son site-atelier Filigrane

16 avril 2022

Mais pourquoi tu parles petit nègre ? (Joe Krapov)

2022-04-12 - Nikon 159 réduiteLOREILLE - J’y suis 'etou'né au pays de Miss MAP, la cha'mante dame qui nous g'atifia un temps de consignes colo'ées su' cet atelie' d’éc'itu'e ! Je pa'le assu'ément de la Lo''aine, plus p'écisément de la Meu'the-et-Moselle dont la p'éfectu'e, la ville p'incipale, a pou' nom Nancy.

LARDU - Nan ?

LOREILLE - Si ! J’y étais déjà venu avant 2007 pou' assiste' à un cong'ès de l’association Coupe'in puis en 2012 pou' un colloque du CA'IST.

LARDU - Ah oui ! Du temps de ta vie professionnelle !

LOREILLE - Oui mais cette fois, en 2022, c’étaient de v'aies vacances. Les p'emiè'es depuis not'e pèle'inage à Sète chez B'assens.

LARDU - Et alors ? C’est comment, Nancy ?

LOREILLE - La place Stanislas est toujou's aussi plaisante avec ses te''asses bondées et son 'oi de Pologne qui tend l’index pou' di'e aux 'usses de 'ent'e' chez eux !

LARDU - ???

LOREILLE - Le ma'di 12 av'il la statue de Stanislas Leczinski s’est t'ouvée 'evêtue d’un joli d'apeau uk'ainien !

LARDU - Et sinon ?

LOREILLE - Ce jou'-là on a ma'ché comme des malades le long des quat'e ci'cuits « a't nouveau ». le me'c'edi on a visité le musée des beaux-a'ts. On y a vu de magnifiques peintu'es du XIXe siècle et une collection d’objets d’a't de la manufactu'e Daum dont je ne te dis que ça ! L’ap'ès-midi on s’est fa'ci le musée-aqua'ium avec sa gale'ie d’histoi'e natu'elle. On était entou'és pa' un 'égiment de mômes piailleu's tu'bulents et b'uyants et ça nous a fait tout d'ôle de so'ti' ensuite nous balade' au calme le long du « b'as ve't » où sont ama''ées de g'osses péniches. Le jeudi on est allés au musée de l’Ecole de Nancy puis à la villa Majo'elle. Le vend'edi on a fait le g'and ci'cuit de 'andonnée su' les 'ives de la Meu'the, photog'aphié des cygnes et des hé'ons…

LARDU - Bon, ça va ! Arrête de nous bassiner avec ton baratin de touriste. Tu peux nous expliquer pourquoi, depuis le début, tu baragouines en petit nègre ?

LOREILLE - Moi, je ba'atine ? Moi je ba'agouine ? En petit nèg'e ? Et tu veux savoi' pou'quoi ? Eh bien à v'ai di'e, La'du… Je Nancéien !

2022-04-11 - Nikon 277 réduite

9 avril 2022

Asymptote ! (Joe Krapov)

Asymptote !

On n’imagine pas la quantité de temps précieux que l’oncle Walrus me fait perdre avec son dictionnaire de mots tordus ! Est-il bien conscient des lectures abominables auxquelles la volonté de comprendre « de quoi-t-est-ce qu’il cause encore » nous conduit les un·e·s et les autres ?

Une chose est sûre : ce n’est pas la page dédiée par Madame Wikipe à ce vocable étrange, "asymptote", qui va me réconcilier avec les mathématiques !

Et maintenant, si, en retour, j’applique ce vocabulaire à une trame bien connue de la maison, est ce que ça rend l’un ou l’autre des deux textes mélangés plus lisible ?

« Longtemps, je me suis courbé de bonne heure. Parfois, à peine mon hyperbole éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’envole. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher l’infinitésimal m’éveillait ; je voulais poser le paramètre que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage : une asymptote, un infini, la branche parabolique de François Ier et de Charles Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma tangente mais pesait comme des équations sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le trident n’était plus allumé. Puis elle commençait à me devenir inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d’une existence antérieure ; le sujet du livre se détachait de moi, j’étais libre de m’y appliquer ou non ; aussitôt je recouvrais la vue et j’étais bien étonné de trouver autour de moi une droite d’équation x=a, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle apparaissait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle heure il pouvait être ; j’entendais le sifflement des nombres qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la fonction f prochaine ; et le petit chemin qu’il suit va être gravé dans son souvenir par l’excitation qu’il doit à des courbes représentatives de la fonction inverse, à des actes asymptotiques, à la causerie récente et aux adieux sous la parallèle étrangère qui le suivent encore dans le silence de la nuit, à la douceur prochaine du retour de y(t) – ax(t). Par mesure de précaution j’entourais complètement ma tête de mon oreiller avant de retourner dans le monde des spirales logarithmiques ».

On ne sait pas mais au moins, j’ai rendu la monnaie de la pièce en forçant mon oncle préféré à relire cet abscons de Marcel ! Un partout, la balle au centre !

PhotoFunia - Proust parachutiste

2 avril 2022

Zythologie (Joe Krapov)

2022-03-25 - Nikon 1

C’est un type vêtu de noir qui entre dans un café. Le patron lui demande :

- Et pour Monsieur, qu’est-ce que ce sera ?

- Une bière !

- De quelle marque ?

- Je ne suis pas trop fixé. C’est pour faire suite à une mort subite.

- Delirium tremens ?

- Non, plutôt cirrhose du foie.

- Je ne la connais pas celle-là. Je peux vous proposer un cercueil, si vous voulez. Avec mandarin et grenadine.

- Ben oui, c’est ce que je viens chercher mais ça ne résout pas la question de la marque.

- Je peux vous servir un Monaco, si vous préférez. Ou un velours. C’est le champagne de la bière brune !

- Mes moyens sont modestes, vous savez !

- Bon alors je vois : un galopin plutôt qu’une Blanche hermine !

- Ce n’est pas trop petit ? Papa mesurait 1,70 m, quand même ! J’ai regardé sur votre site web, j’ai relevé ces références : Pantone, Tanagra, Cressent, Planol, Tournac, Talcé, Paraphe, Terroir, simple…

- Connais pas ! Vous savez, avec toutes ces micro-brasseries, on est dépassés ! Et je ne comprends pas : c’est pour vous ou pour votre père, la bière ?

- Ben c’est pour Papa. Et des cercueils en carton, vous en avez ?

- Des sous-bocks ? Vous êtes  cervalobélophile ?

- Soyez poli, s’il vous plaît ! Il paraît que c’est écologique et que pour une crémation c’est mieux.

- Dites Monsieur, je me demande si vous ne marchez pas à côté de vos pompes, depuis tout à l’heure. Vous êtes là à me mettre la pression… Vous êtes sûr que vous ne vous êtes pas gouré d’adresse ?

- Vous voulez dire… Ce n’est pas un magasin de pompes funèbres ici ?

- Ah non, ici c’est le bistrot « Mieux vaut boire ici qu’en face ». En face c’est un cimetière !

- Ah désolé ! Au temps pour moi, je me suis trompé de boutique mais tant qu’à faire d’être là, servez-moi donc une Affligem… et un allongé !

DDS 709 Mieux ici qu'en face

26 mars 2022

Fable du capitaine Zouglouglou (Joe Krapov)

Ce récit en vers est inspiré d'un conte de Coline Promeyrat (La Grande oreille; 78)

C’était un guerrier zoulou
Qui allait à Tombouctou
Sur son tout petit youyou
Pour danser dans une guinguette
Appelée « La cabane Bambou ».

Comme il avait toujours peur de tout
Il avait emmené sa nounou

V’là que deux jolies doudous
Dans de somptueux boubous
De la rive firent « Coucou !
Nous prends tu dans ta barquette ?
On va à Tizi Ouzou ! »

Comme il était débonnaire
Les deux belles doudous montèrent.

Plus loin une jolie louloute
Qui s’appelait Poupoune Pidou
Leur cria : « Vas-y Poupou !
Puis-je me joindre à la fête ?
Je vous ferai des poutous ! »

Il n’était pas mauvais gars
Et Poupoune Pidou monta

Puis ce furent un kangourou,
Bruce Lee, le roi du kung-fu,
Riri, Fifi et Loulou,
Koutouzov et Mobutu,
Maréchaux un poil zazous,
Mouloudji, Toulouse-Lautrec,
Fu Manchu et son coupe-choux,
Riquiqui et Roudoudou
Qui se mirent à faire les fous.

Tout le monde fut en courroux
On leur dit d’y aller tout doux :

- Le youyou a le souglou ! *
Il y a de l’eau là-dessous
Et des piranhas voyous
Qui apprécieraient beaucoup
D’agrémenter leur choucroute
D’un tourlourou en goguette,
De ses toutes récentes conquêtes
Et d’animaux un peu bêtes ! ».

Tant bien qu’mal on continua
En chantant de Mouskouri (Nana)
Coucouroucoucou
Paloma

Vint une dernière voyageuse,
Une libellule baladeuse
Qui, sans même rien demander,
Se posa sur la chéchia
Du zoulou du pont de l’Alama !
Lors ce fut Fukushima !

A cause de l’excès de poids
Le petit youyou coula
Et tout le monde fit « glouglou » !
« Miam ! Miam ! » dirent les piranhas.

***

MORALITÉ :

Faut de la légèreté, certes,
Mais point trop n’en faut, parfois !


* Souglou : hoquet en patois du Nord de la France

19 mars 2022

99 dragons : exercices de style. 70, Problèmes de maths (Joe Krapov)

C’est certain, je n’ai pas fait l’X. Mais je suis quand même capable, à défaut de les résoudre, de poser certains problèmes. A mon entourage, déjà, qui se demande si je ne suis pas devenu complètement fou avec les 99 dragons qui tournent dans ma tête !

***

Dragon Adrienne 02

 

Monsieur Youstin Al-Brih-Dou, éleveur de moutons libyen, possède un cheptel de 62 animaux (A). Un dragon mal élevé et bâfreur sans scrupules, prénommé Coutainville, débarque un jour dans sa prairie et entreprend de lui bouffer une brebis le midi et une brebis le soir (B=2). Dites au bout de combien de jour le troupeau aura été réduit à zéro.

X=A/B

La Réponse est : 31

(cliquez sur les deux points, laissez enfoncé, et faites glisser la souris vers la droite pour avoir la réponse)

***

Par bonheur Monsieur Youstin Al-Brih-Dou est plutôt du genre réactif. Il décide d’aller porter plainte à la gendarmerie locale. « On ne me tondra pas comme ça la laine sur le dos ! » peste-t-il en avançant sur la route de Janzour à Tripoli.

La distance de Janzour à Tripoli est de 24, 2 kilomètres (A) ;
La monture de Youstin est un vieux bourricot qui fait du 3,630 km/h (B) ;
Combien de temps durera le voyage jusqu’à la gendarmerie si Youstin et son âne ne font qu’un arrêt de 20 minutes (C) à l’auberge de Nasr Eddin Hodja histoire de boire un coup parce qu’il fait drôlement soif dans ce désert médical ?

X=(A/B) + C

La réponse est : 7 heures

***

Arrivé au terme de son voyage Youstin Al-Brih-Dou frappe donc à la porte de la gendarmerie avec son bâton de berger. Le brigadier Tarq Win Inh Yi écoute ses doléances, interrompt ses employés dans leur divine sieste et propose à ses militaires d’aller occire le nommé Coutainville, dragon cracheur de feu de son état, qui fait du grabuge chez le sieur Al-Brih Dou ici présent.

L’effectif de la brigade est de 24 gendarmes(A).

1/4 de l’effectif se découvre soudainement des convictions antimilitaristes et pacifistes et présente sa démission ;
1/3 de l’effectif se fait immédiatement porter pâle et file à l’infirmerie ;
1/6 de l’effectif choisit la neutralité et demande l’asile politique à la Suisse ;
1/12 de l’effectif fait dans son froc, dit qu’il va changer de pantalon et déserte ;
1/8 de l’effectif dit ne pas pouvoir y aller parce qu’il a piscine ce jour-là.

Combien le brigadier Tarq Win Inh Yi peut-il envoyer d’hommes pour débarrasser le pays de ce
fléau ?


X= A – (A/4 + A/3 + A/6 + A/12 + A/8)

La réponse est : 1

***

Le soldat qui n’a rien répondu est en fait un stagiaire sourd et muet. On lui écrit sur un bout de papier qu’« il peut devenir un héros national en allant abattre un chien enragé qui course des moutons dans un pré. Cours-y vite, il va filer !». Touché par ce tant d’honneur-bonheur imprévu (aussi bien que mortel!) il fait une crise cardiaque et décède sur le champ.

L’histoire pourrait s’arrêter ici. Or il se trouve qu’un cavalier surgi hors de la nuit, courant vers l’aventure au galop sur un cheval infatigable, un nommé Georges Da Lydda, surnommé Itsy Bitsi par les militaires de la 1ère légion, 3e cohorte, 2e manipule, 1ère centurie dont il venait juste de claquer la porte en raison de divergences religieuses, demandait justement, du côté de Fam Molga, son chemin à une bergère qui gardait ses moutons. C’est à ses côtés qu’il entendit une voix divine qui lui intima, du haut du Ciel, de se rendre à la brigade de gendarmerie de Tripoli.

La distance de Domrémy Fam Molga à Tripoli est de 63, 6 kms (A) ;
La vitesse du cheval – ai je dit qu’il s’appelait Océdar ? - au galop est de 21 km/h (B) ;

Dites à quelle heure il doit quitter la bergère - qu’il avait entrepris de lutiner un chouïa malgré ses côtés masculins et sa coiffure bizarre - s’il veut arriver à 16 h 36 (C) pile chez le brigadier Tarq Win Inh Yi

Y=A/B
X=C-Y

Y= 3h 01 mn 42 s.
La réponse est : 13 h 34 mn 18 s.

***

Dragon envoyé par Adrienne 2022-02-05 (1) réduitIsy Bitsi, missus dominici, négocie avec le roi de Libye Pti Bik Inh Yi, un parent éloigné du brigadier cité plus haut.

- Si je te débarrasse du dragon, je demande en échange une chose très simple. Pendant les deux mois et les trois jours qui vont suivre (Y= 31+30+3 soit 64 jours) je convertirai à la foi chrétienne en la baptisant une personne de ton peuple. Le jour suivant je doublerai ce nombre. Je le doublerai encore le troisième jour. Et ainsi de suite pendant la période indiquée.

- Tope-là, répond le roi, j’aime les affaires carrées.

Le roi ne subodore pas qu’il y a un piège.

Calculer la valeur de 1 puissance 64.

La réponse est : 9 223 372 036 854 780 000. Vous ne trouvez pas qu’on est un peu serrés dans cette rame de métro ?

***

Le dragon Coutainville a décidé de manger non plus des brebis mais des jeunes filles. Le tirage au sort a désigné aujourd’hui mademoiselle Djamila Leup Riheur. Personne ne proteste contre ce féminicide parce que cette jeune fille est une impertinente qui pose beaucoup trop de questions, une chose très mal vue à l’époque. En même temps, comme on l’a vu dans le problème n° 3 (la gendarmerie) personne n’est en mesure de faire une grosse tête au dragon.

Djamila Leup Riheur, une fois allégée du poids de ses vêtements, pèse 55 kilogrammes (A). Son squelette, que le dragon Coutainville ne consommera pas – il n’aime pas tomber sur un os - , représente 15 % du poids du corps (B).
100 grammes de viande de jeune libyenne représentent 334 calories (Z).

Y=A-(A*15/100)
X=Y*100*Z

Dites combien Coutainville aura absorbé de calories une fois qu’il aura englouti le dernier bout de bidoche de la questionneuse obstinée.

La réponse est : 156 145 calories. Il ferait bien de faire un peu plus d’exercice s’il ne veut pas que son médecin le mette au régime sec un de ces quatre !

***

Une fois que Georges Itsy Bitsi Da Lydda est venu à bout du dragon, il a eu la surprise de voir celui-ci se transformer en une rose blanche de Corfou.

Le dragon pesait 6 tonnes 5 (A)au moment de son trépas.
La rose pèse 20 grammes (B).

Calculer le pourcentage de poids que le régime Saint-Georges fait perdre lorsqu’il est rigoureusement suivi :

X=100-(B/A)*

La réponse est : beaucoup. En fait, un peu arrondi, c’est 99,999969 %

***

Une bouteille de vodka polonaise pèse 1,081 kilo (A).
Vladimir Poutine est un dragon contemporain qui envahit les champs de blé de son voisin et sème une terreur bien plus grande encore que la peur engendrée jadis par le dragon Coutainville.

Si un même phénomène de transformation après décès pouvait avoir pour effet que Poutine soit transformé en une bouteille de vodka polonaise pleine, calculez son poids effectif.

X=(A/100)*99,999969

La réponse est donc : 35 211 726, 384 tonnes

Vous comprenez mieux maintenant pourquoi, au moment de le combattre,

1/4 d’entre nous se découvre soudainement des convictions antimilitaristes et pacifistes et présente sa démission ;
1/3 d’entre nous se fait immédiatement porter pâle et file à l’infirmerie ;
1/6 d’entre nous choisit la neutralité et demande l’asile politique à la Suisse ;
1/12 d’entre nous fait dans son froc, dit qu’il va changer de pantalon et déserte ;
1/8 d’entre nous dit ne pas pouvoir y aller parce qu’il a piscine ce jour-là.

N.B. Les deux dragons nous ont été très aimablement prêtés par Dame Adrienne.

12 mars 2022

Question culinaire (Joe Krapov)

DDS 706 ewok

Peut-on faire sauter un ewok dans un wok ?

La réponse est  : oui.

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5 mars 2022

Le Blues du vampire (Joe Krapov)

J’avais le choix entre trois chansons pour illustrer ce Défi du samedi consacré au thème « vampire » :

- « Champagne » de Jacques Higelin ;
- « Vampire blues » de Neil Young ;
- « Dracula » de Sttellla.

La première était trop compliquée et trop bien orchestrée pour une guitare toute seule.

La seconde, je m’y suis collé, même si j’avais un peu oublié l’air. Elle est extraite de l’album « On the beach » dont j’adore la pochette et comme il s’agit d’une traduction-trahison-adaptation, j’ai tiré les paroles et les illustrations du côté de l’actualité.

Voici ce que cela donne :

DDS 705 On the beach

1
Je suis un vampire
Je bois le sang de la terre
Oui j’ suis un vampire
Je fais le plein de super
Oui j’suis un vampire
J’t’en vends ou j’te fais la guerre

2
J’suis une chauve souris
Je viens cogner à ta fenêtre
Une chauve-souris noire
J’viens semer le désespoir
Oui tu peux trembler
J’en veux à tes champs de blé

3
Des temps meilleurs
Ceux qu’on souhaite de tout coeur
Des jours heureux
A coup sûr vont arriver
Des jours de paix
Mais ils ne sont pas pressés

Les paroles originales sont ici : https://www.lacoccinelle.net/1041103.html

 

La dernière était trop courte alors je suis allé chercher sur Youtube s’il n’existait pas une version rallongée.

Vous allez rire : j’en ai trouvé une !
Vous allez rire encore : c’est moi qui l’ai faite, pour le Défi n° 283 en 2008 !
Vous allez rire toujours : je l’avais complètement oubliée !

Le jour où j’aurai envie de me payer une pinte de bon sang et une belle tranche de rigolade, j’irai écouter ma chaîne Youtube. Apparemment il y a plein de trésors deux-dents ! 

26 février 2022

99 dragons : exercices de style. 69, Jupitérien (Joe Krapov)

Quand t’es dans le désert depuis trop longtemps, rien n’est pire que l’incertitude et l’impression d’une morosité sans fin qui s’échappe des cailloux, des sables et du ventre qui gargouille.

Aussi quand le dragon Antivax pénètre dans cette riante contrée, la Libye, le 2 février de l’an 303 de notre ère, il s’en donne à coeur joie et à estomac bonheur en bouffant des brebis qui ne lui appartiennent pas.

***

Voici l’enchaînement des faits consécutifs à cette invasion inopinée, tels qu’ils ont été rapportés par l’Agence Lybienne de Presse dans ses dépêches pieusement conservées à la bibliothèque apostolique du Vatican à Rome.

3 février

16 h Communiqué de la FLSEA (Fédération libyenne des syndicats d'exploitants agricoles) :

Quelles que soient les circonstances, chaque citoyen doit pouvoir exprimer ses convictions et revendications à l’abri de toute violence et de toute pression. La Libye est un pays d’ordre et de liberté, pas de violence gratuite et d’arbitraire. Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen. La quasi-totalité des gens, plus de 90 %, ont adhéré au contrat social et c’est une toute petite minorité qui est réfractaire. L’immense faute morale d’Antivax est de saper ce qu’est la solidité d’une nation.

Nous attendons du roi et de sa police qu’ils nous débarrassent de cette calamité imprévue.

4 février

10 h Communiqué du grand chambellan, son excellence Passibeth Keuça :

Il n’y a pas de fatalité. Les crises peuvent être, à la fin, des accélérateurs de progrès. Nous devons être au rendez-vous de l’histoire. Et la Libye a tous les atouts pour l’être. Nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les jours heureux. J’en ai la conviction. Prenez soin de vous, prenez soin les uns des autres, et nous tiendrons. Tout sera mis en œuvre pour protéger nos salariés et pour protéger nos entreprises. Quoi qu’il en coûte. Soyez en assuré·e·s.

1234567304038_111 h Communiqué de l’ALP

Les paysans sont venus brandir leurs fourches sous les fenêtres du palais en lançant des slogans revendicatifs.

- C’est du blabla tout ça ! On n'est quand même pas venus pour beurrer les sandwichs ! Qu’il envoie sa soldatesque filer un coup de seringue au boulotteur ! C’est qu’il a de l’appétit, le dragon réfractaire !


15 h 
Communiqué de l’ASPTT (Association des Soldats Pacifistes Tendance Tranquillou)

Notre monde est, si nous le voulons, à l'aube d'une époque nouvelle, d'une civilisation portant au plus haut les ambitions et les facultés de l'homme. Ruiner cet espoir par fascination pour le repli, la violence et la domination serait une erreur dont les générations futures nous feraient, à juste titre, porter la responsabilité historique. Que notre majesté ait très envie ou pas « d’emmerder » l’Antivax nous chaut peu. Nous restons quant à nous opposés à l’exécution des êtres vivants. L'abolition de la peine de mort est un progrès des droits de la personne qui s'est incorporé à la tradition nationale. Notre responsabilité est de le protéger et de le transmettre. C'est un combat de conquête aussi : il y a un trop grand nombre, certainement sous-évalué, d'exécutions perpétrées dans le monde par des régimes politiques qui ont, pour la plupart, un goût partagé pour le despotisme et le rejet de l'universalité des droits de l'homme. Si le roi désire trouver un liquidateur, qu’il traverse la rue et il en trouvera.

5 février 

Verbatim de la conversation entre Padh-Man Umilhitari, roi de Libye, et son grand chambellan Passibeth Keusah.

P.M.U. - Un royaume, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. Parce que c’est un lieu où on passe. Parce que c’est un lieu qu’on partage.

PK - Il faut osciller entre humilité et arrogance. Si vous tombez d'un côté, vous devenez soit inefficace soit dangereux.

P.M.U. - J'ai toujours assumé la dimension de verticalité, de transcendance, mais en même temps elle doit s'ancrer dans de l'immanence complète, de la matérialité. Je pense qu'il y a une politique de fainéants et il y a la politique des artisans. Les valeurs que porte la foi chrétienne sont, j'en suis convaincu, celles qui permettent de relever nos défis contemporains. Oui je crois en une nouvelle alliance entre l'Afrique et l'Europe.

PK – Vous n’allez quand même pas faire appel à une agence de mercenaires ? Laquelle du reste ? Pfizer ? Moderna ? Ces gens-là, c'est l'amicale des boulistes. Mais sans l'amitié et sans les boules.

P.M.U. - Quelle autre solution avons-nous ? Avec les religions, je le sais bien, dans les prochaines semaines, le port du masque, du voile, du tchador, de la jupe plissée avec collier de perles sera obligatoire dans tous les lieux publics ! Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées. Mais la femme étant l’avenir de l’homme, dans le futur elles évolueront et porteront une certaine idée de l’Homme, militeront pour la liberté de chacun. Leur cause sera l'universalisme, l’unité du genre humain. L’égalité de tous avant l’identité de chacun. Et ce jour-là mon cher Passibeth, ni vous ni moi, nous ne vaudrons plus une peseta.

P.K. - Forcément, on sera passés à l’euro !

P.M.U. - Nous devons aujourd’hui éviter deux écueils. D’une part, le repli nationaliste. Ce dragon il n’a pas de passeport. Il nous faut unir nos forces, coordonner nos réponses, coopérer. La coordination européenne est essentielle et j’y veillerai.

PK - Et le deuxième écueil ?

P.M.U. - La débandade générale. La reine Birgit ne le supporterait pas.


6 février 

9 h Revendication émise par Antivax, dragon « qu’en a rien à taper du hashtag #balanceton » :

C'est dur d'avoir 20 ans en 303 parce que ce sont ceux qui vivent un sacrifice terrible. Quand on est jeune, on fait la fête, on a des amis. Je ne culpabiliserai personne mais j’ai la dalle et y’a plus de côtelettes d’agneau pour mon breakfeast. Alors désormais on change le menu ! Ce sera une jolie poulette chaque matin ! Et vite, j’ai la dalle !


10 février

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L’ex-légionnaire romain devenu mercenaire, Georges de Lydda, qui a lancé récemment sa start-up baptisée « ARN messenger », est arrivé dans nos murs. Il a fait ses premières déclarations à nos confrères de Radio Tripoli :

- Je crois que ce qui constitue, d'ailleurs, l'esprit religieux, c'est une aspiration constante à l'universel, c'est-à-dire cette tension entre ce qui a été et la part d'identité, qui est cette ipséité stricte, et l'aspiration à un universel, c'est-à-dire à ce qui nous échappe. Ce que révèle cette arrivée de dragon, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer votre alimentation, votre protection, votre capacité à soigner, votre cadre de vie, au fond à d’autres, est une folie.

- Ce qui signifie, en clair ?

- Ça va vous coûter bonbon. Nous devons convertir le plus rapidement possible. Nous sommes une nation de sciences, de lumières. Quand la science nous offre les moyens de nous protéger, nous devons les utiliser avec confiance dans la raison et dans le progrès. Nous devons viser la conversion de tous les Libyens. Beaucoup de choses que nous pensions impossibles adviennent, mais retenons ça. Le jour d'après, quand nous aurons gagné, nous ne reviendrons pas au jour d'avant.

 

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11 février

Georges de Lydda a affronté le dragon.

- Il y en a beaucoup qui ont essayé de m'intimider, a déclaré Antivax . Comme dirait Michel Audiard, il y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes, .

- Je ne suis pas là pour verser le sang ou pour castagner, a répondu Saint-Georges. Faire pousser des roses, ce n’est pas mon truc et puis « thaumaturge », c’était le défi de la semaine dernière, on n’y revient pas. La dimension christique, je ne la renie pas ; je ne la revendique pas. Je vous signale juste que, sur mes conseils, la roi a fait empoisonner le dernier troupeau de jeunes filles dont vous vous êtes nourri ces derniers jours. Une fois que la viande est ingérée, des puces dites « 5G » pour « Gag : Gérard Gavé = Gogol Gaga» se diffusent dans le corps de l’avaleur sans attendre des années et s’en vont lui détruire les cellules du cerveau.

- C’est des craques ! Je ne sens rien ! a répondu le dragon. Et puis d’abord, comment tu sais que je me prénomme Gérard ?

- Même si vous n'avez aucun symptôme, vous êtes peut-être contaminé et vous pouvez contaminer les autres.

- C’est pas de jeu ! C’est de la triche ! Qu’est-ce que je dois faire ?

- Retournez au désert médical. Voici l’adresse d’un excellent guérisseur qui habite bien loin à l’Est. Il vous faudra marcher longtemps, longtemps, mais vous verrez, ce sont aussi des pays qui valent le déplacement. Allez zou ! En marche !

Le dragon s’est mis en route. Peut-être est-il encore en train de chercher ce fameux Docteur Raspoutine, là-bas, très loin au-delà de l’Hourraloural.

Off the record :

En attendant, la vie a repris comme avant ici. Enfin presque. D’abord il y a ces maudites cloches qui nous rappellent toutes les heures que la meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler.

Au palais le grand chambellan les maudit lui aussi, les nouvelles mœurs de la très sainte Eglise, en jurant à travers les couloirs qu’un roi qui ne fait rien n'obtient rien, que « le kwassa-kwassa pêche peu. Il amène du Comorien ». C’est un proverbe ancien qui se moque de Saint-Georges le Romain qui nous a tenu des discours du type « We all share the same responsibility : make our planet great again ! » et qui n’a pas été foutu de rester plus de six mois en vie après son bel exploit sur nos terres !

19 février 2022

Saints guérisseurs, saintes guérifrères (Joe Krapov)

Si tu penses que ça urge de voir venir un thaumaturge, n’attends rien d’un président : on élit toujours un drôle de mecton !

Contrairement à ce que dit le dicton, il vaut mieux s’en remettre à ses saint·e·s qu’au bon Dieu !

Déjà, ils sont plus nombreux et savoureux !

DDS 703 saints guérisseurs

Saint Marcel soigne vos insomnies : grâce à lui plus de temps perdu à rechercher le sommeil ;

Saint Huron te protège des chutes de pantalon ;

Saint Accouchement met un terme aux grossesses ;

Saint Cougar justifie les libidos durables (mais pourquoi ne le seraient-elles pas ?) ;

Saint Georges en pommade combat le dragon (mais bon,  99 applications, c’est long !) ;

Saint Glinglin récompense la patience de Madeleine (son ami Léon est allé retrouver Germaine pour manger des frites chez Eugène) ;

Saint Guy guérit les transes des frappés de la danse ;

Saint Nazaire apaise la sous-marinière en mal de balèze ;

Saint Christophe protège de la catastrophe Lady Diana (c’est ce que raconte Saint Zouave du pont de l’Alma) ;

Saint Médard distribue des parapluies gratuits à celles qui n’ont pas de riflard ;

Saint Thomas guérit des croyances autant que le hasghtag « Balance... » ;

Saint Sylvestre vient à bout des années confinées, covidées, bien usantes, mal torchées, lamentables et des longues litanies dont Krapov est capable ;

Saint Raoul le D.J. nous enchloroquiquine mais pas autant sans doute que Sainte Seringue qui rend brindzingue ;

Saint Eustache protège ta trompe, éléphante (et pour les éléphants il faut voir Sainte-Phallope) ;

DDS 703 hildegarde-de-bingen

Sainte Ethique, à repasser, c’est pas coton ;

Sainte Hélène isole du Napoléon ;

Sainte Germaine guérit de la morosité via ses cocasseries, savamment relatées par son mari chéri ;

DDS 703 margueriteSainte Marguerite a péri pour toi un peu, voire beaucoup, pour que tu sois sûr que ton Anna t’aime ;

Sainte Cécile, patronne des musiciens ne te protège pas des couacs (faut pas trop demander, non plus !). Si tu en commets,  moussaillon, tu n’as à t’en prendre Cacatois même !

Si Sainte Rita ne peut plus rien pour toi remets-t’en à Saint L’Hasard qui arrive sans crier gare ;

Sainte Pilule de Viagra revigore Grand-papa ;

Sainte Tour de Gustave, au concours de celui qui aura la plus longue, rabat les prétentions ;

Sainte Vulgarité au défiant du samedi an mal d’inspiration redonne l’occasion de rire et faire rire parfois à profusion

Sainte Marie de la mer donne beau temps aux gitans et la palme à Kusturica pour son titre résume-tout : « La Vie est un miracle ». 

12 février 2022

... sauf quand ils oublient leur mot de passe (Joe Krapov)

 

- Amalia ! Amalia ! Qu’est che qué ch’est tou as fichou avec lé carnet des mots dé pache ? Yé né lé trouvo plous !

- Ch’ai pas touché tes affaires, Pablito !

- Et ch’est quoi lé mot dé pache dé l’ordinator ? Ché mé souviens plous !

- Tou mé l’as chamais dite, qué tou dis cha doit rechter oune chécrète, même por bibi. Qué tou n’as pas bisouane del controule parentale. Qué yé té soupchonne dou coup d’aller chour des chites cochonnes !

- Qué cha commence par oune « sch » et qué cha ché manche, yé mé rappelle !

- Chauchiche ? Choucroute ? Chalchifi ?

- Qué ch’est vert auchi !

- Flageolets ? Espinaches ? La chalate ?

- Oui ! Qué ch’est les pétites cherbes qué tou mets dans la chalate !

- Yé vois pas ?

- Qué ch’est auchi lé titre d’oune opérette avec trois hommes nous chour la schène ? Qué ch’est lé compliche dé Marchel Proucht qui a écrit la mousique dé ché trouc ! Reynaldo Hahn !

- Hé Pablito, cha chouffit ton yeu des mille euros ! Qué y’ai ma couichine à préparar !

- Qu’est-che tou fais de bon ?

- Des « accras de morue à la ciboulette » !

- Shibboleth ! Lé voilà lé mot dé pache que yo cherchais ! D’ailleurs y’ai rétrouvé moun carnette.

- ...

- Qu’il était tellement bien ranché à cha plache qué yé lé voyais plous !
 

5 février 2022

Votez C-3PO ! (Joe Krapov)

Il y aurait une France,
Une France en errance,
Une France un peu rance,
Une France qui entrerait en transes.

Et Marianne sur son timbre
Se collerait sur une carte
- Postale, pas électorale -
Puis se ferait porter pâle
Et se ferait poster loin
De ces drôles d’olibrius
Qui réécrivent Dreyfus,
Loin de ces beaux discoureurs
Amoureux des dorures
Et d’un poste-imposture.

2122-18 Jean-Paul C-3PO

Voici qui est drôle - ou étrange - dans ce jeu :

C'est toujours un robot du capital qui est élu !

29 janvier 2022

... Aux quetsches ! (Joe Krapov)

DDS 700 défense robatschTout reste encore à inventer :

Une réfutation de la Nimzovitch et de la Robatsch (ce sont des ouvertures du jeu des échecs) ;

Un placard qui fait « splash » en s’étalant dans l’eau ;

Le match de squash dans lequel on a remplacé la balle par une tarte aux quetsches ;

Le César et l’Oscar du meilleur sketch intello ;

Le concours du vieux tableau le plus kitsch ;

La kitchenette en caoutchouc ;

Le collier anti-putsch pour monarque africain ;

Un guide du Saskatchewan à trottinette électrique par temps neigeux ;

Le concours du plus gros mangeur de borchtch ;

Des couettes chouettes et chaudes pour celles des esquimaudes qui se prénomment Sheila et pour les autres aussi ;

Le brunch au cours duquel on ne mange que du Crunch ;

Une version de « Besame mucho » en jazz manouche ;

DDS 700 Contes-de-la-vie-de-tous-les-joursUn recueil des œuvres complètes de Mikhaïl Zochtchenko ;

Un film sans pitch qui raconte une journée du tovaritch Leonid Plioutch à Palm Beach ;

Une injure cinéphilique : « Son of Ernst Lubitsch ! » ;

Une quiche qui joue à cache-cache avec un welsh dans un goulash ;

L’expression « Wesh, Raquel ! » uniquement compréhensible par des « Boomers » ;

Une thèse intitulée « L’Influence de Walter Scotch sur Bertolt Brecht » ;

Le patch anti-connerie (on l’attend depuis longtemps, celui-là !) ;

DDS 700 SplotchL’onomatopée « Splotch ! Splotch ! » pour exprimer qu’on marche de plus en plus dans la boue à chaque campagne présidentielle ;

Un match de catch pour opposer au deuxième tour les candidats de ladite élection ;

Une brouette pleine de disques de Bratsch ;

Un coach adéquat qui vous apprenne à monter une tente Quechua en moins de quinze minutes du côté de Latche par grand vent ;

Le slogan « Ecce omo  est là, la saleté s’en va ! » ;

Une méthode pratique de bouche-à-bouche écrite à la lueur d’une bougie par un Gilles de Binche nommé Jérôme Bosch ;

Un speech d’orateur tchoutchke aux îles Sandwich, la bouche pleine ;

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Des bintjes en trench (Ben quoi ? On a bien des pommes de terre en robe des champs que tout le monde ou presque y disent « robe de chambre »?) ;

Une cuite au guignolet kitsch pour oublier le retour de Kirche Küche Kinder dans les projets des intégristes ;

Un moyen pas trop brutal de mettre un terme à ma tchatche.

Oui, tout reste à inventer mais en matière de surréalisme, il faut bien admettre ceci : fût-il mallarméen, aucun coup de dés jamais n’abolira la force du hasard. Et c’est sur cette oeuvre d’art incroyable, fixée sur la pellicule numérique par ma pomme et intitulée « Beloved witch » (Ma sorcière bien aimée), que je clos ce billet… un peu tarte *, je vous le concède.

2022-01-16 - 285 5

* aux quetsches, la tarte ! Les brunes ne comptent pas pour des prunes !

22 janvier 2022

Les Polochons (Joe Krapov)

 

andy capp

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En ont-ils vu, les polochons,
De ces si communs greluchons,
Des freluquets, des maigrichons,

Presque rien dans le cabochon,
Certains mêmes fumant chichon,
Qui mènent vie de patachon

Et viennent jeter au plumard
Leur corps enivré de fêtard
Puis ronflent soûls sous l’édredon

Après avoir vidé cruchons !

Nous nous branchons,
Nous bambochons,
Nous étanchons,
Nous nous éméchons,
Nous pitanchons,
Nous trébuchons

Et à la fin
Nous nous couchons.

téléchargement

2
En ont-ils vu, les polochons,
Des gars devenir cornichons
Devant d’aussi jolis nylons,

D’autres arguments folichons
Et des jeux de califourchon
En veux-tu en voilà Fanchon !

Que de jolie viande au torchon ! 

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Nous nous cherchons,
Amourachons,
Nous aguichons,
Nous entichons,
Nous abouchons,
Nous déhanchons,
Nous nous léchons,

Nous chevauchons
Puis nous couchons.

3
En ont-ils vu, les polochons,
Des poussages au loin du bouchon,
Des je-te-tiens le barbichon,

Des montages de bourrichon,
Des "Je te tire le manchon",
Des « Cesse de m’appeler Mon bichon ! »,
Des « Casse-toi, tu pues, reblochon ! » !

téléchargement (1)

Nous nous fâchons,
Nous nous mouchons,
Nous embrochons
Escarmouchons,
Nous nous desséchons,
Nous nous accrochons

Et puis, encore,
Nous nous couchons.

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En ont-ils vu, les polochons,
Des Bidochon, des vieux ronchons,
Robert, Raymonde, Huguette, Raymond,

Des vieilles sorcières, d’affreux démons,
Des Pécresse et des Mélenchon,
Des bassineuses d’Arcachon,

Des drôles de Bagnères-de-Luchon !

DDS 699 Huguette et Raymond 650

Nous retouchons,
Nous reprochons,
Nous revanchons,
Nous remâchons,
Nous rabâchons,
Nous nous détachons,
Nous empanachons,
Nous nous ébréchons

Et puis et puis
Nous nous couchons.

5
En ont-ils vu les polochons,
Des béribéris berrichons,
Des indigestions de Fauchon,

Des perforés au tire-bouchon !
A l’heure de faire son baluchon
On finit d’écouter Souchon,

La tête perdue sur l’oreiller.
Le moine en train de vous veiller
Rabat d’un coup son capuchon,

Fait son signe de ratichon :
La mort, c’est un tour de cochon !

B9723285862Z

Jusqu’à la fin nous panachons,
Nous nous cachons,
Nous bavochons,
Nous nous épanchons,
Nous nous couchons,

Nous calanchons
Puis nous jonchons.

Et après… tout le monde s’en fichont !
 

15 janvier 2022

King Kong comme un ballet ? (Joe Krapov)

Rennes, le 14 janvier 2022

Ça ne va pas ! Ça ne va pas ! Ça ne va pas !

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Qu’est-ce que c’est donc que je ne digère pas ? Récapitulons ! Hier j’ai mangé un opéra. Un gâteau sympa. Dans cette ville-ci sa façade est semi-circulaire. Sur le sommet on a posé neuf muses en pâte d’amande et un Apollon en chocolat. A l’intérieur, ce n’est que du bon : fauteuils de velours rouge, superbe décor, tutus roses, lustre de sucre cristal, perles dorées, spectatrices de choix et jolis messieurs en habit de fête, ce n’est quand même pas ça qui m’a rendu patraque ? Alors ?

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Peut-être la petite fontaine à côté avec sa cerise en forme de tête de femme sur le sucre glace italien ? Je n’en ai fait qu’une bouchée, j’ai à peine senti le goût. Et c’est justement ça qui a commencé à m’inquiéter.




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J’ai passé l’après-midi à chercher une maison close. Oui, je sais,depuis que je sème la terreur dans les parages, toutes les maisons sont fermées, les gens se confinent chez eux en se disant qu’avec un peu de chance je ne les dévorerai pas. Mais il y a une différence entre « fermée » et « close ». Papa m’a toujours parlé des bordels – c’est là leur autre nom – comme d’un mets succulent, un régal composé à parts égales de stupre, de fornication, volupté, luxe, calme et beauté. « C’est fondant à souhait ! » disait-il en levant les yeux au ciel.








3_Im3Il a fini par y partir au ciel et je n’ai pas très envie de l’y rejoindre. Outre qu’il m’a toujours élevé à la dure, je suis sûr qu’il ne me laissera jamais, là-bas, toucher à sa réserve de planètes en sucre d’orge. L’outremangeur n’est pas prêteur, c’est là son moindre défaut. Déjà qu’il a toujours gardé pour lui le palais de Dame Tartine et la maison d’Hänsel et Gretel, ce cochon d’égoiste !

Sinon, qu’est-ce que j’ai pris qui pourrait m’avoir donné ces symptômes à la con ? Je tousse, je ne sens plus les odeurs et ce que je mange a de moins en moins de goût !

Voyons, cherchons. Avant l’opéra j’avais boulotté un EHPAD. D’accord, la barbaque était un poil vieille mais les fauteuils roulants et les déambulateurs qui croquent sous la dent, ça compense bien le petit côté faisandé.

Et puis j’ai bouffé l’école d’à côté. C’est peut-être là que j’ai chopé le virus. Déjà il y avait moins de marmots que d’habitude sur les bancs. Beaucoup parmi eux jouaient à Zorro ou à « Haut les mains, peau d’lapin ! Ceci est un hold-up !» avec un masque sur le nez. Je ne sais pas non plus ce qu’ils trafiquaient avec tous ces coton-tiges. On leur nettoie les oreilles aux minots pour être sûr que le savoir pénètre bien dedans ?

Ouille ! Ouille ! Ouille ! Je douille ! Si ça continue comme ça je vais devoir aller manger une pharmacie. Je sais les repérer, elles ont toutes une croix verte clignotante sur leur façade.Bien sûr, ça n’est pas très bio, c’est plein de produits chimiques mais les jardins de plantes médicinales comme du temps de Papy Gargante, même dans les villes minérales-socialistes, ça ne court pas les rues.

Bon ce sera tout pour aujourd’hui, cher journal. Je vais aller passer la nuit au jardin du Thabor. J’ai l’habitude là-bas de m’étendre sur un espace en pente et j’y ai un sommeil d’Enfer !

Et si jamais je ne vais pas mieux demain au réveil, vaille que vaille j’irai à Pontchaille m’envoyer l’hôpital même si maman m’a toujours dit que c’était un endroit dangereux. A cause des seringues.

N.B. Les deux images sont empruntées au jeu "Dixit" de Jean-Louis Roubira illustré par Marie Cardouat.

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