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Le défi du samedi
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16 mai 2009

Effet d’optique (Caro Carito)

ro 


Margarita ou Gin Fizz ? Madame s’éclipsa dans un froufrou de satin paille. Le maître de maison s’avança, smoking de rigueur sur une impeccable chemise de sergé paille. Dieu qu’il est beau, pensa-t-elle en secouant ses boucles platine.

Sur un signe de Lawrence, le majordome, elle se tourna vers le troupeau de gorgones et autres dragons familiaux emperlées, cravatés et momifiés qui s’engouffra illico dans la salle à manger. Croustade d’écrevisses et asperges au citron, lotte au beurre « colbert », poulet aux agrumes confits et lemoncake. Décidément, Jasper et Lucy étaient à la hauteur de leur réputation culinaire. Un tour dans le salon parme ou le fumoir, avant de voir la meute d’invités s'engouffrer dans la nuit froide.

Elle l’observait, allongé sur le sofa,  l’air satisfait.  Orchidées, vins fins, cristal et argenterie au grand complet sur la nappe tissée de fil d’or. Jusqu’à ce jour, elle n’avait jamais connu sa belle-famille qu’à travers potins et articles de presse. Et à ce regard sombre qu’il avait parfois. Elle y lisait toute la tristesse d’une enfance solitaire dans le manoir grand-paternel. Jusqu’à la salvation de l’internat à la mort de sa mère.

Elle rit soudainement. Tu as remarqué, Chéri, comme c’était drôle. Leurs persiflages et leurs propos acerbes, toutes leurs piques perdaient de leur intensité au fur et à mesure du dîner. Leurs visages avaient pris une teinte jaunâtre, comme si leurs remarques amères leur étaient montées à la tête. Tu crois que c’était un effet d’optique ? Après tout, les chandelles étaient en cire jaune. Ses traits se durcirent. Elle vit passer un éclat de haine dans son regard. Ce n’est qu’au bout d’un long silence qu’il murmura acidité gastrique.

Au petit matin, alors qu’elle s’enivrait encore de l’odeur âcre et citronnée de sa peau, il se confia enfin. Ils souffrent tous de reflux variés, d’ulcères... Une tradition familiale en quelque sorte. Estomac délicat et fiel de vipère. Leurs lèvres ne s’ouvrent que pour faire souffrir leurs semblables. J’ai haï chaque repas sous le toit de Torsel Manor. Toutes ces viandes grasses, ces gibiers, me donnaient la nausée et je courrais aux cabinets pour vomir. Ma bonne me montait un porridge dans ma chambre pour que je ne crève pas de faim. Ce n’était rien. J’ai vu ma mère retenir ses larmes à chaque dîner. Ils l’ont tuée. J’ai pu respirer à nouveau le jour où, orphelin, j’ai pu entrer à l’internat. J’étais maigre et souffreteux. Mais j’étais sauf. Je me suis juré de n’avoir jamais à mendier leur argent. Qu’après ce repas, ils crèvent, ce ne serait que justice. Mais je voulais les faire souffrir. Une seule fois. Qu’ils savourent l’amertume de la cigüe, ces salopards.

Il se tourna vers elle et lui caressa la joue. C’est fini, nous ne les reverrons plus. Ils se pencha mais ne l’embrassa pas. Ces mots lui étaient-ils destinés ? N’avait-elle pas senti une frêle présence?  Sa mère ? Sur le sol anglais, ça n’avait rien de choquant. Et un fantôme au manoir, pourquoi pas.

Défi 2

 

Ecstasy is a Paradise lost.

 

Au creux de leurs yeux

Au creux de leurs mains

Un cachet pâle

Extase amère versus envolée fluo

Fruit défendu au goût de citron.

La nuit demeurera sombre


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11 avril 2009

L'ombre au tableau (Caro_Carito)

A A. en toute amitié.

 

Il la regarde. C. a toujours de drôles d’idées. Des sautes d’humeurs aussi. Elle a le chic pour les plans foireux. D’ailleurs c’est comme ça qu’il l’avait rencontrée, pendant une soirée foireuse. Ils étaient étudiants. Il avait bu ce soir-là. Beaucoup. Elle aussi mais l’alcool avait moins prise sur elle. Ils avaient dû se raconter des tonnes de conneries. Il était rentré dans son foyer sans penser que leur amitié avait déjà démarré.

Il jette un coup d’œil. Elle sautille dans tous les sens. Une dizaine d’inconnus hétéroclites sont rassemblés à la sortie du métro. Il ne connaît que sa coloc. Une grande bringue férue d’art et de peintres décadents C’est pas elle qui a ramené dans leur petit appart ce nu masturbatoire d’Egon Schiele ? Après tout, C. a toujours fréquenté des gens bizarres, des conférences obscures, des auteurs nébuleux. Ils parlent de psychologie et théorisent le monde. Comme elle, ils sont tous fauchés. On aurait pu croire qu’elle se donnait un genre. Mais il en était venu assez vite à la conclusion que, chez elle, c’était naturel.

Il aimerait savoir où va les mener ce pique-nique. Manger dehors en septembre, il n’y a qu’elle ! Heureusement il fait beau car C. n’a sans doute pas prévu de solution de repli. La bande est là au complet et sans retard notable. Première étape : s’entasser dans les deux petites voitures. Deuxième étape : dès l’arrivée à Ville d’Avray, débarquer paniers, boutanches et plaids. Il se demande bien pourquoi il accepte ses invitations. Elle lui a pourtant pété quelques câbles et des méchants. L’un surtout un matin alors qu’ils devaient assurer ensemble un vague taff de WE. Elle était partie en vrille, il avait faillir se barrer juste avant de la voir en larmes. Ce jour-là, il avait eu mal alors qu’elle sanglotait dans ses bras. Barjo, elle l’était restée, à coup sûr. Imprévisible ; si elle lui annonçait son intention de rentrer dans les ordres ou de partir en Afrique, cela l’étonnerait à peine. Il jette un coup d’œil à sa montre. L’après-midi est entamée mais des lampes ont été prévues. Pas de connerie notable en vue. Est-ce l’amour qui la rendrait enfin raisonnable?

Pas mal cette assiette de fromage et bien trouvée l’idée des salades et des pains variés. Il reprendrait bien celui aux noix. Le côte du Rhône est parfait. Il observe à la dérobée, celui qui l’a amené. C’est donc lui. Il a l’air sympa. Il en a rencontré des pires. Il se marre en douce. Il a, lui-aussi, présenté à C. quelques spécimens notables de foldingues. Quelqu’un lui passe le dessert, raisins et pommes, avec quelques chocolats et biscuits secs et remplit son verre. On sort un thermos de café et même une bouteille de cognac d'un des paniers en osier.

Il contemple les étangs de Corot. Il comprend que l’on ait voulu les peindre. Il ne peut s’empêcher de penser que c’est quand même con toute cette étendue liquide sans  même une seule bouteille d’eau minérale à portée de main.


corot1

4 avril 2009

Brushing (Caro Carito)

« Tu comprends, j’ai voulu me faire un brushing pour cet entretien mais ce foutu engin était cassé. Je suis arrivée avec une tête de folle. Ils ne risquent pas de me rappeler !» 

Un léger tremblement a parcouru son corps râblé. Il pense à elle, sa femme. Marie-Christine. Des bouffées de souvenirs l’envahissent. Il se souvient de cette colère alors qu’elle venait d’ouvrir sa valise. « Mon sèche-cheveux m'a lâchée ce matin, je ne sais pas comment je vais faire» Ils rentraient d’un séjour à Rome. Des années durant lesquelles ils avaient rêvé partir sans se décider jamais. Et finalement... Il se tenait juste derrière elle, l’écoutant s’irriter, l’observant passer une main nerveuse dans ses boucles rousses. Elle n’aimait pas le gaspillage, supportait difficilement que les objets se cassent, qu’il faille les jeter. Elle le ressentait comme un défi personnel, une attaque à l’ordre réglé des choses. Une manie ancienne dont elle n’avait jamais pu se défaire et que les enfants moquaient gentiment. « Maman est sentimentale... mais pas avec papa. Ou nous. Uniquement avec les fourchettes à dessert et les ampoules basse tension ! » Lui ne disait rien. Il maniait les outils, pas les mots. Ce jour-là, il avait pris le sèche-cheveux de ses mains et l’avait descendu à son atelier. Il l’avait dépecé, nettoyé, ausculté. Il lui avait redonné vie. Étrangement, c’est entre ses quatre murs que leur amour semblait le plus présent. Quand il se demandait pourquoi elle l’avait choisi, lui si modeste, il revoyait les objets que ses mains avaient remis d’aplomb. Pour elle. Parfois, il sentait qu’elle était là, que ses yeux gris se posaient sur son bleu de travail, sur ses mains calleuses. Elle aimait le surprendre. Il jetait un coup d’œil à l’épaisse alliance qu’il avait posé sur le rebord en se disant qu’un bref instant il savait.

Marie-Christine. Il la revoit encore. Une valise éventrée sur le lit. Elle se tourne vers lui et lui tend le sèche-cheveux « Prends-le. Je n’en aurais plus besoin là-bas, à la clinique. » Il s’en saisit trop vite. Il ne peut s’empêcher de voir le bras mince sous la blouse. Il lève les yeux, rencontre son regard gris. « Tu ne le jetteras pas ; il peut encore servir à quelqu’un. » Elle répète. «  Tu le donneras, hein ?...» Cette voix suppliante, inconnue, le désarçonne. Il acquiesce en silence. Elle se penche à nouveau sur le linge éparpillé sur l’édredon. Il contemple sa nuque fragile. Elle a noué un foulard pour masquer son crâne à nu. Il sait désormais que cela sera son dernier voyage. Elle ne reviendra pas.

28 mars 2009

La chambre (Caro Carito)

Je me sens mal à l’aise chez ce psy. Je ne les aime pas de manière générale. Leur retenue glacée m’effraie. Il me demande un moment heureux. Ce ton tranquille me ramène au temps du collège, à cette prof de français détestée. Elle aussi avec la même tranquille assurance. Elle aussi nous demandait de nous dépouiller de notre intimité. Il nous fallait coucher sur le papier – quatre pages minimum -  des extraits de nos vies, des sentiments, des impressions. Tout ça pour inscrire une mauvaise note bien en vue, surlignée de rouge, au bas de la copie.

Il répète la question, je ne réponds toujours pas. Je jette un coup d’œil alentour pour prendre contact avec la chambre inconnue. Le canapé est recouvert d’un frais liberty et la fenêtre s’ouvre sur un jardin. J’aperçois les corolles rosées d’un cerisier et un merle qui se balance avant de plonger dans le vide. Sur le mur crème, deux ou trois estampes japonaises et une photographie en noir et blanc, un garçonnet sur le chemin de l’école. Un souvenir agréable ? C’est si simple en fait…

 

Tu es trop grand maintenant, je vais te couper… Il enfouit sa bouille ronde dans mon cou et s’arrache à mes bras. J’aimerais t’enlever quelques années. Je regarde s’éloigner la silhouette emmitouflée dans le caban bleu marine qu’une amie a prêté et qui lui va si bien. Un dernier signe de la main avant que la voiture des grands-parents ne disparaisse.


J’attrape l’un des doubles du doudou originel qui traîne dans l’entrée et gravis les escaliers. Sa chambre se trouve à gauche, au bout du couloir. La couette est roulée en boule comme toujours. Je serre contre moi l’oreiller Barbapapa et ne peux m’empêcher de le porter à mon visage. Son odeur d’enfant est restée là, incrustée dans les replis de coton.


Je m’allonge sur le lit en chien de fusil et je ferme les yeux. Je viens de fermer le livre d’images. Les volets sont clos. Nous nous pelotonnons l’un contre l’autre. Je chantonne. Toujours cette même comptine. Les notes se taisent dans le calme de l’après-midi. J’entends son souffle, je compte ses soupirs. Déjà le sommeil m’entraîne dans le paradis accueillant des rêves. Juste une minute, savourer mon tout petit.

 

Au loin, j’entends une voix étrangère qui me demande à nouveau : un moment heureux ? Je n’ai toujours pas appris à répondre. Et puis, tout se mêle : hier, demain, aujourd’hui. Le  désir de la fillette, de la jeune femme. D’une vieille dame au seuil de sa vie aussi, silhouette fragile qui se dessine le long de mes jours. Avec ce besoin inchangé de respirer encore une dernière fois, l’odeur de sommeil de mes brigands.  Jusqu’au bout.

 

21 mars 2009

Jingle - JK, Hom & Caro

Encore un défi

Ni grand, ni petit

Histoires teintées de nos vies

Demain au matin

Ecrire le mot fin

Mes mots seront aussi les tiens

 

Samedi pour défier, samedi pour rêver

Pour pleurer ou pour s’amuser

Samedi pas sérieux, rendez-vous 9 heures

Pour quelques grammes de bonheur


Encore un matin

Qui se joue du sort

Nos phrases prennent enfin corps

Encore un matin

Au bout de la toile

Et ensemble mettre les voiles


Un matin, un défi de rien

Sans destin

Sans aller plus loin

Ce défi

C'est le mien, c'est le tien
Un défi de rien

Juste un rêve

Entre des gamins


Aujourd’hui c’est dit 

Nous serons tous là

Pour des comm’ et des hourra

Un autre défi, une joute amie

Entre douceur et folie

Pour lecteur muet ou fidèle assistance

Des rimes et quelques stances


Défi insolence, un peu d’indécence

Tempo d’une coquine cadence

Ce matin, il ne rime à rien

Un matin
Sans le mot fin

Sans aller plus loin

Ce défi

C'est le mien, c'est le tien
Un défi de rien

Juste un rêve

Entre des copains



Jingle
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14 mars 2009

Génie sans frotter (Caro_Carito)

 

Je viens de refermer la porte de la salle de bain. Habits jetés pêle-mêle. Evier où s’incrustent des trainées de dentifrice rose.

Si je pouvais ne pas les entendre pendant une minute, si leurs cris cessaient.

« Les clés ! Où as-tu rangé les clefs ? Ton cartable ! Quoi tu n’as plus d’effaceur ! Tu vas me rendre fou… »

J’empoigne le shampoing-douche.

Pour une fois, le mitigeur n’est pas complètement déréglé.

Grelotter une seconde avant que la tuyauterie semble se distendre et mugir comme si elle allait éclater. A chaque fois, ce boucan me rappelle l’envol d’un avion de ligne.

Sauf qu’en prenant ma douche, ça me tape sur les nerfs. Je pars pas en vacances, moi ! Je dois me dépêcher pour aller au boulot.

Ici, même se laver à la bonne température est devenu un enfer.

P…. ce savon est vraiment visqueux. Ca m’apprendra à essayer un vague truc bio. Pas de mousse. L’odeur est âcre et en plus, ça ne glisse pas sur la peau.

Je rêve où j’entends des voix ? N’importe quoi. Il faut que je dorme. J’entends même les gamins sous cette douche qui beugle. A croire qu’elle voudrait participer à la star Ac.

Mais si, j’entends bien une voix.

Un truc de ouf ça. On dirait un couinement.

Argh j’espère que c’est pas une souris.

C’est quoi ce truc coincé dans ma bouteille de gel douche ?!

Un génie !...

En tout cas, il est moche et il m’a pas l’air très malin, vu l’endroit où il a débarqué.

Je me doute bien qu’il ne voit rien et qu’il n’entend rien. Quelle andouille ! Et c’est quoi cette histoire de vœux.

Avant, il faut que je le sauve ? Ca pue l’arnaque tout ça. Quoi ! En plus, il y a une gradation dans les vœux ; ça me rappelle une histoire dans le même genre avec vœux et tout le toutim. Le truc finissait en eau de boudin.

Et d’abord qu’est-ce qui me prouve que c’est un génie.

Je l’entends à peine, si cette douche pouvait faire moins de boucan….

Ah pas mal, le coup de la douche.

Et mon autoradio, il ne pourrait pas, le génie embouteillé ?

Si !

Cool…

Ah oui,  les deux autres, les trucs au rabais. Ben… J’ai pas le temps. Tu comprends, il faut que je me grouille : les enfants à déposer… Et puis tu sais peut-être pas mais c’est la crise, ça n’a pas dû arriver au pays des génies, cette histoire de conjoncture économique mondiale. Mais les patrons, en ce moment, ça les rend nerveux, cette histoire de conjoncture économique mondiale. Alors les retards j’évite. Mais t’inquiète, dans deux minutes, ma belle-doche rapplique et juste avant, je te délivre. Tu te débrouilleras avec elle.

Si, elle est sympa ? Oui, bien sûr… (Enfin c’est mon mari qui le dit.)

Allez, j’ôte le bouchon plastique, tu te débrouilleras bien pour sortir tout seul.

En attendant, je file. Ce fut un plaisir…

7 mars 2009

Une gabardine usée jusqu'à la trame (Caro)

Thème : Cravate ou t-shirt
Genre : nouvelle en cinq lignes

Columbo passa une main dans sa tignasse ébouriffée et s'étonna.

"Une cravate pour se pendre? Impossible, la victime était en T-shirt.

Bon sang mais c'est bien sûr." Il se retourna vers le présentateur vedette

"Cette cravate, c'est celle que vous portiez pour le 20 heures."

En regardant l'amant menotté passer la porte, l'inspecteur ralluma son cigare.

 

7 mars 2009

Recette de bonne femmes (Caro)

Thème : Comment devenir intelligent
Genre : proverbe inventé


Vingt vitamines chaque jour prendra,

Oméga et grec ancien sans faillir tu consommeras

et ton intelligence croîtra.

 

7 mars 2009

Extension du domaine de la joute poétique, sur un commentaire de papistache (Caro)

Thème : 40°5
G
enre : sonnet


La bouteille a du culot, hypothèse zéro

Le vin se mêle à ma thèse spinozienne.

Et je laisse la philo pour une théorie dionysienne

A plus B. Que la serveuse a le cul haut!

 

Kant me colle plus mal au crâne

que la dive boutanche et ses 40°5

Aux santés de Lock et Descartes, je trinque

En lorgnant les rondeurs qui devant moi se pavanent.

 

C'est alors que se plante dans mon esprit enfumé

cette question existentielle. Cette beauté

porte-t-elle culotte, string ou dentelle ?

 

D'une main leste, je palpe, je tâte, pour au final

accéder à l'axiome premier, tableau éternel

du monde dont Courbet peignit l'original.

 

 

7 mars 2009

Cours de dessin - Caro_carito

Thème: Perpendiculaire et parallèles
Genre: haïku

 



Un compas dans œil

Picasso rêve la femme

Le peintre veille

 

7 mars 2009

A quoi servent les hommes (Caro Carito)

Thème: à quoi servent les hommes

Genre: alexandrins

 

A quoi servent les hommes, pensa le tigre.

Ils sont laids, fades, se dit-il en mastiquant.

7 mars 2009

Jet set dorée (Caro-carito)

Thème : Arrêter la pilule
Genre : Nouvelle en 5 lignes

 

 

 

 

- Elle ne passe pas, la pilule.

- Parce que c’est pas une plaquée or. Ni ecta, ni LSD. Du toc.

- Il avait dit…

- Laisse béton. Ce mec, il cachetonnait, un bellâtre qui dorait son blason et ses cachets. Et tu sais...

- Je sais, ma puce. Pour le bronzage, un seul credo : string, soleil et sable blanc…

7 mars 2009

Un Gato, uno! (Caro Carito)

 

genre: haïku

Thème: Gâteau vite fait et bon

 

 A Sarragosse

Cour ombrée,  jatte de lait

Chat à pas velours

 

7 mars 2009

Chirurgie chimique - Caro_carito

Thème: La peinture n’avait qu’un défaut

Genre: quatrain


Linda attrapa la bouteille de White Spirit entamé

Et frotta du bout du chiffon une tache orange

Sur le bout du nez d’une femme aux traits d’ange

« Mon Botticelli ! » et le vicomte s’écroula, foudroyé.

7 mars 2009

Tourner sept fois sa langue dans la bouche avant de chanter (Caro)

Thème : bœuf virelangue
Genre : sonnet

Un saxophone et un xylophone aphone….

La zingara zézayante hésitait

La fausse fosse du public se défaussait

Si ça continuait, bientôt personne.

 

« Pas d’omelette sans casser d’œuf »

Aux musicos lance l’imprésario,

« oublie ton soliloque et ton solo

Ce qu’il nous faut ,c’est un bon bœuf !»

 

L’orchestre s’emballe

Et  l’auditoire partout s'étale

Zézette Virelangue tremble et puis ondule

 

Et c’est sans un couac et un cahot

Que la vedette mugit et stridule

Jusqu’au final en do

7 mars 2009

Au bonheur des dames - Caro_carito

Thème: rideaux pour fenêtres arrondies
Genre: abécédaire

- Ajourées ? Batistes ? Cotonnettes ? Drapées ? Empesées ? Festonnées ? Gaufrées ? Harmonisées ? Indiennes ? Jersey ? Kaki? Linon ? Moirées ? Nylon ? Organza ? Plumetis ? Quilté ? Rayonne ? Satinées ?Taffetas ? Uni ? Velours ? Washables ? XXL ?

- Yes.

- Zéphyrine ?

7 mars 2009

Matines (Caro)

Thème : Elle écrit tôt
Genre : Quatrain

Eos, dès l’aube, déploie dentelles

Organza de brume, ors sur des terres gelées.

D’un battement de cil, pointe la rosée.

D’un trait de ciel,  s’écrit une journée nouvelle


7 mars 2009

La Ballade de nos mers intérieures (Caro)

Thème : blog-en-bois
Genre : poème en forme libre

Nos blog-en –bois voguent

Sur les ondes cristallines de nos solitudes.

De la chaleur cloisonnée

De coffrets aux reflets d’ambre,

Des mots voyageurs s’échappent.

 

Une bouteille à la mer

Qui recèle des ombres délavés,

Fugaces réincarnation de nos souvenirs.

Le vent salé porte les frêles esquifs

Vers une grève lointaine.

 

Le soir venu, ils restent le regard perdu,

Les fragiles, les poètes,

Face à l’étendue lisse

Sous l’horizon démesuré.

 

D’une rive à l’autre,

Fassent les muses ! Daigne le ciel !

Porter à leurs rêves de papier

L’écho de leurs frères.

7 mars 2009

Faute de goût (Caro carito)

Thème : Wagner ou fromage

Genre : Nouvelle en cinq lignes


 

 

C’est l’heure, dit-il en lui tendant un carton au bord doré.

Elle admire son frac, étouffe un bâillement de sa main baguée et repose le bristol.

Elle entend la porte d’entrée claquer.

Dédaigner les Strauss et le Limburger. Bayreuth toujours…

Cela vaut bien un fromage… Et un divorce sans doute.

7 mars 2009

Maman t’avait pourtant dit de ne pas laisser traîner tes mains partout…. (caro_carito)

Thème : les tripotages dans la politique
Genre : tautogramme

Démasqué, Dominique, dit doigts de Déluré, décoche des diatribes désespérées dans des diètes décimées de députés. « Désolée, -  décrète Danièle désenchantée – Des délégués  dénaturés, dévergondés, débraillés, dehors ! Découchez des domaines des débatteurs. Décampez ! »

Déblayé, débarqué, déboulonné, Dominique, dépité, déboussolé, déambule. Domi, dernier dauphin des douteuses dynasties dorées,  devra débattre des dangers des demoiselles dactylos. Du désordre des débauches débridées.  Déclin dantesque. Dégringolade démesurée.

Des détracteurs dénoncent des desiderata déplaisants, dégoutants, des demandes de dépravé. Des dogmatiques décochent des déferlantes de dards déloyaux. Décomposé, Dominique déballe des défaites doublées de défections

Dédaigné, délaissé, Domi découvre du déshonneur des dirigeants désacralisés, des défaveurs durables. Dépossédé des démocrates, Dominique disserte des dommages désastreux des dégringolades. Déraillement donjuanesque déplacé, dès demain demi-mort. Dans deux décennies, Dominique désirera, des désordres, délivrance.

Déconvenue des démiurges désinvoltes. Déliquescence des demi-dieux. Délinquant démystifié devra déchoir de dégainer dare-dare. Dorénavant, devant, devenir du damné dantesque. Désormais, disparaître des déjeuners des démagogues.

Diantre, destinée devenue drame. Dissipation devenue désastre. Dominique devra distancer  des douleurs doublées de désenchantements. Définitivement,  drapé des discours dominicains, distinguer dépravation des devoirs démocrates des députations.  Discipline du désert? Disparition du diplomate ? Duo de décisions. Dilemme du diptyque des destinées.



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