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Le défi du samedi
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12 juillet 2008

« En 2018, … » (Armelle)


 8 juillet 2008.

Cela fait un mois que je marche. J’ai tout quitté. Je cherche fortune. La tâche est difficile. Pas de plan, pas de guide ni de panneau indicateur. Je suis mon instinct, mes envies, mes désirs. Je me suis donné dix ans : en 2018, j’aurai trouvé la fortune.

15 mars 2011.

Elle me semblait toute proche, au bout des doigts. Gagnée à la sueur de mon front. Il y a deux mois, un entrefilet dans un journal local : on cherche des bras pour une mine d’or. Je me voyais déjà propriétaire d’un trésor. Mais non, rien de tel. Le minerai qui s’échappe de vos mains pour alimenter la richesse d’un autre. Et l’on se déchire pour quelques pépites. Alors je suis reparti. La fortune ne peut habiter dans des cailloux jaunâtres ternis par le sang d’hommes qui ont perdu la tête. J’ai repris la route. Mais en 2018, c’est promis, je serai riche.

25 septembre 2014.

Encore un espoir avorté. Il y a quelques jours, je longeais des champs de blé. Ondulations dorées dans la brise du soir. Quiétude. Pourquoi ne pas rester et vivre les émotions de cette terre ? Mais soudain, le zéphyr a laissé place à un vent violent, puis à une tornade qui, en quelques instants, a tout ravagé. Plus rien de l’élégante blondeur des épis. Désolation. Je me suis senti trahi et j’ai passé mon chemin. Il me reste quatre ans. En 2018, la tiendrai-je, ma fortune ?

3 février 2017.

Catastrophe et nouvel échec. Le hasard de mes pérégrinations m’a mené le mois dernier sur un îlot perdu au milieu de l’océan. Ce n’était peut être pas la fortune mais ça ressemblait fort au paradis. Cocotiers, sable blanc, délices d’une eau sans ride… croyais-je. Bien plutôt raz de marée dévastateur. La mer aussi m’a trompée : je la croyais porteuse de vie mais elle est mortifère. Tant pis. Un peu lourd, un peu triste, je me suis relevé et je poursuis mon errance. Encore un an de recherche. En 2018, serai-je fortuné ?

31 décembre 2018.

C’était hier à peine. Je n’y croyais plus. En 2018 ? Autant dire aux calendes grecques ! A l’orée d’un bois, une clairière baignée de soleil. Il y régnait une paix infinie, extraordinaire, inexplicable. Et c’est alors que je les ai vus : dans un rayon de lumière, un homme, une femme, un tout petit enfant. Je me suis approché, l’enfant m’a regardé et j’ai compris. Ma quête était finie. Je cherchais la fortune et j’ai trouvé : l’éternité.

 

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Commentaires
M
J'ai beaucoup aimé cette quête Armelle.<br /> Belle participation !
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C
Armelle, tu vois, tu as trouvé le chemin! Je susi ravie de pouvoir nous rejoindre autrement. Un besito.
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J
L'univers est dur lorsqu'il faut même aux fantômes de travailler vers un but. (c'est ainsi que j'ai compris le récit, si je me trompe, tant pis, c'est que ton texte se lit parfaitement sur un autre niveau aussi !)
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C
Sympa cette quête, tant dans le fond que dans la forme. A lire en écoutant la chanson Les murs de poussière de Cabrel ?
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V
J'aime bien cette idée de journal. <br /> Et pour la quête, ben en effet le plus beau a été trouvé à temps ;) .
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P
Elle sera contente Tilu que vous ayez lu, dans son image, cette sérénité, elle qui la cherche du bout de son objectif.<br /> Elle sera contente Tilu. <br /> J'en suis sûr, Armelle.<br /> <br /> Bienvenue à vous, après que vous aussi, vous avez galéré pour trouver le chemin des défis du samedi.<br /> <br /> Intéressant parallèle, non ?
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P
Un joli conte philosophique sur le sens de la fortune ;-)
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M
ah oui, la quête des richesses, c'est intemporel! Et la découverte des vrais petits trésors, toujours tardive..., ça aussi c'est intemporel.<br /> hélas...
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J
Un deroulement de l'histoire tres original, et une fin (pour moi du moins) inattendue. Bien vu.
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