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Le défi du samedi
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20 janvier 2024

La religieuse et le gland (Vegas sur sarthe)

 
C'est au terme d'une innocente balade par une chaude journée de juin qu'on s'est assis sous un grand chêne vert.
De nous deux c'est moi qui avais l'air d'un gland.
Pour l'impressionner j'aurais pu tenter de déclamer ces vers de Charles Peguy que j'avais eu tant de mal à réciter en classe :

Mais vous apparaissez, reine mystérieuse.
Cette pointe là-bas dans le moutonnement
Des moissons et des bois et dans le flottement
De l’extrême horizon ce n’est point une yeuse

mais ces pointes là-dessous son chemisier ça n'était pas la cathédrale de Chartres et puis elle était loin d'être une reine mystérieuse ; c'était juste Madeleine la fille du boulanger-pâtissier.

Botaniquement parlant, le plus pubescent de nous trois – si je compte le chêne – c'était elle avec ce fin duvet noir qui ombrait ses avant-bras et faisait d'elle la risée de la cour de récré, mais je m'en fichais pas mal.

Assise en tailleur face à moi elle m'expliqua qu'en pays occitan – son pays natal – les filles avaient pour coutume de cueillir sept glands un dimanche pour être heureuses en amour.
Ça commençait mal car on était mercredi et comme on ne trouvait pas de glands je lui proposai de chercher sept mots en yeuse.

Son imagination ne dépassant pas le seuil du commerce de ses vieux elle proposa Religieuse.
Pourquoi pas des Pets de nonne, tant qu'elle y était !
Je me gardai bien d'énoncer ce qui sonnait comme une évidence, à savoir Chieuse ou Ennuyeuse et je proposai à mon tour Curieuse puis Audacieuse.
Elle répondit par Malicieuse avec un petit sourire espiègle.
Je m'enhardis à suggérer Chatouilleuse mais en écho elle m'envoya un Orgueilleuse qui calma mes ardeurs.

J'allais conclure avec un septième mot quand elle me cloua le bec d'un gros baiser aussi mouillé qu'imprévu …

Pourquoi ai-je pris mes jambes à mon cou ?
J'ai cherché une réponse toute la soirée, me remémorant ce sublime instant.
Le mot Effeuilleuse trottait sournoisement dans ma tête et l'image d'un mille-feuille et sa crème pâtissière à la vanille m'emporta vers un  sommeil agité.

Au petit matin j'ai sauté dans mon jeans et j'ai couru comme un dératé jusqu'au grand chêne.
Seule Madeleine avait pu graver cette horreur sur le tronc « Vegas est un gland »

Dans la ramure des corneilles ricanaient ; j'ai cru les entendre corbiner « La yeuse … drôle de nom pour un défi »


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20 janvier 2024

Yeuse (jacou33)

Défi 803

Je  parierais (faut rester prudent)

qu’Yvanne en connait…

 Yeuse

8031

Yeuse fut conçue,

Un jour de gaité pluvieuse,

Vous savez, ces aubades perlées,

Crépitant joyeuses,

Averse jolie, arc en ciel promis.

Une ramure accueillante,

Protection chaleureuse,

Lit de mousse attendrie,

Ils étaient sous une yeuse,

Ne le savaient point,

On le leur apprit

Sur le champ, furent conquis

Charmés et ravis,

Choisirent

De  baptiser ainsi.

Cette surprise d’un instant batifolie,

Gazinet, le 14 janvier 2024

Jacou33

20 janvier 2024

Jour de Mistral (Lecrilibriste)

 

Au lacis touffu des garrigues
Le mistral cherche querelle aux yeuses
Sorties d’un ilot de broussailles
De cystes et de salsepareilles
Où se cachent les bartavelles
Leur tronc se tord sous l’âpre vent
Qui fait danser sa farandole
Valser les branches et les coupoles
Mais résiste à ses se estocades
Attendant que cigales et cymbales
Rivées aux écorces crevassées
Chantent l’érotique mélopée
Quand le ciel à nouveau s’ensoleille


20 janvier 2024

En voiture Simone ! (Yvanne)


       -    Allo Paulo ? C'est Jacky.  Ça va ?
    • Oui salut Jacky. Et toi ?
    •  Ben ça va. Je vais profiter d'une éclaircie pour aller caver ma parcelle de l'Yeuse.
    • Tu vas à la gueuse ?
    •  Oh tu m'embêtes avec ça Paulo. Arrête de te foutre de moi parce que j'ai donné ce nom à ma truffière de chênes verts.
    • Tu aimes bien les noms savants. Mais je trouve que c'est joli. J'ai récolté à la Vigne Haute hier.
    •  Tu es content ?
    • Pas mal : 2 bons kilos dans l'après midi. Et elles sont belles celles là. Pas comme au mois de décembre où elles ne valaient pas grand chose. Je n'ai pas tout vendu sur le marché de la Guièrle à Brive avant Noël. Manque de grosseur, de parfum et de fermeté . Et toi ?
    •  Comme toi. Je les ai cédées à quelques restaurateurs du coin pour leurs pâtés. Je compte beaucoup sur l'Yeuse justement. Les arbres ont une quinzaine d'années. Ça devrait commencer à produire. Tu veux m'accompagner ? Figure toi que j'ai acheté une truie dressée au René de Cantegril.
    • Le voisin du Louis ? Je ne savais pas qu'il élevait des cochons.
    • Si si. Depuis qu'il possède les terres du Louis, il a fait construire une porcherie. Il éduque des femelles pour chercher la truffe. Et il s'y entend il paraît. Ma Simone est obéissante et déjà elle me suit comme un petit chien. Elle est gourmande et c'est un très bon signe je crois.
    • Simone ? C'est pas un nom pour un cochon !
    • Il lui va bien je trouve. Je n'ai pas cherché à vrai dire. C'est René qui l'a baptisée quand je l'ai embarquée dans ma bétaillère : « en voiture Simone » Et voilà !
    • Une drôle d'idée quand même de caver avec un cochon ! Pourquoi tu n'as pas remplacé ton vieux fox par un jeune ?
    • Parce qu'une truie ne se fatigue pas comme un chien. Elle peut caver toute la journée sans peine . Écoute : si Simone tient ses promesses comme je l'espère et il n'y a pas de raison, je connais un beau Ronchonchon. On leur fera faire des porcelets et je te donnerai une femelle. C'est dit !
    • Bon. Attends moi. Dans une petite heure je serai chez toi.

Mes deux amis trufficulteurs dont je vous ai souvent parlé (Histoire de truffes – A la chasse – A la pêche – Revanche ) étaient quelque peu fâchés dans le dernier épisode ( Revanche). En cause : cet animal de Louis mais je ne vais pas y revenir. Copains comme cochons, Jacky et Paulo ont eu tôt fait de se rabibocher et finalement aucun des deux n'a eu les terres du vieil original qui les a vendues à René rien que pour les emm.

Aujourd'hui ils ne parlent plus de ces moments délicats et sont heureux d'être ensemble . Ils prennent le chemin entouré de murailles en pierres sèches qui les amène à la Yeuse . Simone suit son maître docilement en grognant de bonheur. La promenade lui plaît semble-t-il. Jacky a entouré son cou déjà replet d'une corde tressée en matière de laisse. Il la fait avancer avec une baguette souple de noisetier, la coquine ayant tendance à renifler à droite et à gauche pour dénicher des glands.

Les voilà à la truffière. Pas très grande mais plantée de petits chênes vigoureux que Jacky bichonne comme des trésors. A l'entrée de la parcelle est construite depuis très longtemps  une jolie cazelle où entreposer les outils. Jacky y retrouve un vieux cavadou ayant appartenu à son père. Le travail peut commencer. En avant Simone !

20 janvier 2024

yeuse (joye)

 

Il y a quelque chose qui n'aime pas les yeuses,
Qui fait qu'elles meurent le coeur brisé,
Leurs branches tordues par La Nature, bourreau
Qui envoie des pestes pour terminer son travail.
Le soleil les brûle, la sècheresse les étrangle,
Le froid les mord cruellement tout l'hiver.
En été, elles oublient leur tourment, poussant
De grandes feuilles vertes pour nous protéger du soleil,
Pour nous laisser respirer dans leur ombre miséricordieux.
Leurs glands amers attirent les dindes sauvages
Et les geais bleus en hiver qui essaient de prendre du poids,
Une assurance-tous-risques contre les gelures de la mort.
Les yeuses sont habillées des écorces rudes
Qui défavorisent les écureuils et d'autres voyous sylvains
Et voleurs. Leurs robes noires rappellent le deuil ancestral.
La verdure de leurs cimes est le signe avant-coureur
D'un printemps doux et chaleureux comme une demoiselle.
Les yeuses font de bonnes amies, mais pourquoi ?
Parce qu'elles sont belles et drôles et tendres et soucieuses
De notre confort ici dans les grandes espaces.
Il ya quelque chose qui n'aime pas les yeuses,
La jalousie, le dépit, la convoitise des non-initiés
Aux délices des bois, de leurs profondeurs généreuses.
Je renifle leur parfum doux mais acride et je tâte encore
Le velours de leurs feuilles, un cri du coeur
De l'arbre qui s'éclipsera devant la cruauté des hommes.
Et je me le redis, à moitié endormie dessous, contre un tronc :
Il y a quelque chose qui n'aime pas les yeuses.

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16 janvier 2024

Pas de panique !

 

Si vous trouvez bizarre le surgissement d'une nouvelle bannière, sachez qu'il s'agit d'un "rafraîchissement" proposé par Nana Fafo.

Les bannières ont déjà fait l'objet de plusieurs versions. Pour ceux que cela intéresserait, l'historique est visible ici. Quand j'ai hérité du blog, j'avais récupéré sa bannière originelle.

 

13 janvier 2024

Défi #803

 

Je  parierais (faut rester prudent)
qu'Yvanne en connait...

 

 Yeuse

 

8031

 

 

13 janvier 2024

Ne se sont pas montrés "xénonphobes"

13 janvier 2024

Nom d’un chien ! (Lecrilibriste)


Mon chien s’appelle Xenon
Pour un chien c’est un joli nom
C’est un boxer croisé griffon
Il est joyeux, blanc et marron
C’est une vraie bénédiction
Qui éclaire mes jours
Qui protège mes nuits
Il est béni !

Il jappe en point d’exclamation
Quand il ressent une émotion
Jouit d’une bonne réputation,
Aime les chats et Ronchonchon
Les croutons et les calissons
Mais n’aime pas la soumission
S’il désobéit
On le punit

On croit qu’il n’en a rien à faire
Mais il nous jappe sa chanson
Comme un point d’interrogation
Ou attend que ce soit fini
Dormant tranquille dans son tipi
En rêvant qu’il est parti
A la chasse aux wapitis

13 janvier 2024

Xénon (joye)

xenonxenonxenon

Je t’avais prévenu, je suis étranger.

Je suis le numéro 54, noble, inodore et incolore

Ici comme ailleurs dans les environs du Xe.

Sous une lampe à décharge, je rayonne mes blues et tes bleus.

Je suis rare et cher, pas cher et tendre,

Un inconnu dans cette gueule d’atmosphère.

Quand je veux m’extraire, il faut me liquéfier dans l’air distillé.

Je te préviens encore : je mène à l’ivresse des profondeurs.

Tu plonges, tu te risques, car je serai là, léthal.

J’anesthésize. Tu t’endors, et je m’évapore.

Quand tu te réveilleras, je serai déjà reparti.

Tu me retrouveras dans les météorites.

Je suis l’enfant du supernova, un vrai bad boy des galaxies.

Mais ici, sur ta planète, je me ferai rare.

Je t’avais prévenu, je suis étranger.

 NB : Cliquez sur l'image en haut pour une belle surprise.

13 janvier 2024

La vie en bleu (Walrus)

 
J'aurais pu suivre la voie, l'ornière même, tracée par Satchmo, la Môme et un tas d'autres et vous chanter la vie en rose, mais ça, c'est bon pour les fans du néon !

Kwâ, néon ? me demanderez-vous...

Que je vous explique : dans la famille des gaz rares ou nobles ou inertes, à vous de choisir, l'architecture atomique génère une propriété commune (on s'y serait attendu, sinon, pourquoi dire "famille" hein ?)  : une facilité à s'ioniser au contact d'une décharge électrique et à émettre une lumière colorée  (on appelle ça une lampe à arc).

Si votre lampe contient du néon, la couleur sera dans les rouges. Si elle contient du xénon, elle sera dans les bleus (bête question de niveaux d'énergie).

Donc, quand je dis xénon, je vois la vie en bleu, cqfd.

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Je vous entends d'ici : "C'est un peu court, jeune-homme !"

À quoi je répondrai n'étant pas de Bergerac mais de Montignies-sur-Sambre "On voit bien que vous ne m'avez pas connu au temps où je m'en tirais d'une seule phrase !"

13 janvier 2024

Participation de TOKYO

 

 J’ai chaud. J’en ai assez de monter cette pente tous les matins. Tous les jours, le même chemin,

les mêmes portes et fenêtres. Parfois, quand je suis bien en retard, je vois l’antiquaire au coin de

la rue Vauban, ses babioles. Il a vraiment une dégaine particulière. Toujours un petit foulard

en soie noué autour du cou, je ne me rappelle pas l’avoir vu porter deux fois le même. Un gilet

D’homme sur une chemise, je ne me rappelle pas non plus avoir vu une couleur unie sur le dos de

ce monsieur. J’y suis presque, je commence à transpirer. Je me déshabille un peu, mais bon, dès que je serais

Dans le tram je crèverais de froid avec une nuque mouillée.

Enfin l’ascenseur, il y a toujours la queue à cette heure-là. Les cyclistes, pourquoi avez-vous un vélo si vous avez peur de vous en servir en montée ? Vous bloquez tout le monde, déjà

Qu’il a des poussettes ce matin.

Bon, je me faufile. Appuie sur le bouton si tu veux qu’on démarre, allez appuyer.

Ah, ma récompense. Ma joie visuelle du matin, et du soir. Le lever du soleil.

S’il y a une chose que j’aime à Marseille , c’est que quand on est dans la rue, on peut se permettre

de lever la tête, de boire toutes les vues possibles sans se faire bousculer.

Alors c’est ce moment-là, sur 300 mètres, où regarder devant soi est inutile. La tête rivée à

Gauche, sur le vieux port.

Comme dirait ma prof d’histoire de l’architecture, Marseille c’est la mer sa plus belle architecture D’ailleurs 7h48, je vais encore être

en retard à son cours.

Le portique central doit être situé à 40 mètres de haut, il est surmonté du buste de Thémis,

. J’adore cette statue, je l’aurais bien dans mon jardin.

v

Alors xenon encore en retard ce matin . !!

13 janvier 2024

Xénon (jacou33)

 

 

Défi 802

On le dit rare

Xénon,chose étrangère,

Entre un xénarthre,

Sorte de tatou paresseux fourmillant

Et un xénophile nonchalant

Coincé se retrouva.

Ça ne pouvait tomber mieux, pensez vous.

Que nenni!

Xénon ne comprenait pas ce qui lui arrivait.

Son voisin xénarthre souffrait-il de bipolarité?

Brusquement s’agitant, puis soudainement tombant en léthargie.

Xénon tentait de dormir, l’autre fourmillait.

Xénon s’éveillait, l’autre le prenait comme oreiller.

Xénophile lui faisait signe, un doigt sur la bouche, de ne pas le déranger.

Xénon s’ennuyait. Soupirait.

Un jour, il explosa en silence, et se dispersa dans les airs.

Inodore, incolore, on n’entendit plus parler de lui.

Sauf que l’histoire ne s’arrête pas là.

Dans un résidu d’air liquide fut trouvé.

Par la science, de noble, qualifié

Il s’en fallut de peu, qu’on ne le remarqua pas.

Diverses fonctions lui furent attribuées.

Que  plus scientifiquement et correctement que moi.

WIkipEdia saura vous expliquer.

 

 

 

Gazinet, le 8 janvier 2024

Jacou33

 

 

13 janvier 2024

Xénon de non ! (Kate)

Xénon de non !

- Mais Vincent, tu joues les paparazzi ?

- Non.

- Tu photographies des gens ?

- Oui,

enfin, je peux bien photographier le Clair Mont ?

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- Mais on était assis à côté d'eux, enfin devant,

quand on a bu un café.

Ils avaient fait leur marché.

- Jean-Mi, c'est bon.

- Tu les as écoutés ?

Pendant qu'on discutait ?

- Ils ont parlé de Deuxpardeux.

- Et surtout de Xénon.

- "Elle parle pas trop d'eux"...

- Ah, Vincent ! Fanny Ardon ?

- On monte la rue des Gras ?

0

0-2

- Ça me rapprochera de chez moi.

- Tu habites par là ?

Pas loin de chez moi.

- J'ai déménagé,

trop de radon...

- Dans les rochers ?

- Oui. Tiens, j'achète du thé

au Palais d'Été.

- Ça sonne bien, ce nom.

- Et ça sent bon.

Vincent, dis donc...

- "Dessine-moi un mouton."

mouton

0-1 2

- Tiens, par terre, un carton !

0 2

Vincent, atterris !

- J'arrive de Saint-Exupéry.

- Ah ! Tu reviens de Hongrie ?

- Oui, j'ai toujours envie de dire Satolas...

- Quand on disait Satanas...

- Et Diabolo !

- Vade retro !

- Jean-Mi, tu en penses quoi ?

- Des escape games ?

Je préfère les parcs à thème.

- Non, des familles, des hommes de loi ?

- Ah, tu reviens sur Xénon ?

- Oui et non...

C'est de l'or pour la presse people

Et les avocats !

- Mais ça déboulonne

Des idoles

Qui tombent si bas...

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- Vince, les gens aiment ça,

ça les détourne de leurs tracas.

- Jean-Mi, attention !

- Mais c'est un secteur piétons !

C'était un camion ?

- Une voiture mais sans phares... au xénon !

- Xénon de non !

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13 janvier 2024

Peur bleue. (Yvanne)


Il avance, légèrement voûté, d'une démarche pesante, sa sacoche se balançant mollement au bout de son bras droit. Brusquement, il les voit. De violentes zébrures balaient le ciel obscurci. Les éclairs violacés le figent. Il ne voit plus qu'eux depuis le pont qu'il traverse chaque soir en rentrant. La lumière du gyrophare à leds ou au xénon, bleue comme sa peur, l'électrise, affole son cœur. Une angoisse soudaine l'étreint. Le sentiment diffus d'une menace imminente le submerge. Il frémit.  Ses jambes fléchissent et il s'effondre contre la rambarde.

Il n'aurait pas dû la laisser seule ce matin. Mais tous les matins se ressemblent désormais. Les soirs aussi d'ailleurs. Quand il franchit la porte de l'appartement elle l'accueille, souriante, apparemment détendue. En femme amoureuse et attentionnée, elle se jette à son cou, le débarrasse de son manteau. «  Ça va chéri ? Pas trop fatigué ? Tu me raconteras ta journée ! Tes clients ou...plutôt tes clientes, pas trop envahissantes ? «  Elle accompagne ces paroles somme toute banales d'un regard qui en dit long. Un regard qui n'appartient qu'à elle.

Il a d'abord pris ces amorces de conversation pour de l'intérêt, de la sollicitude et s'est volontiers plié au jeu. Il a raconté un peu ses consultations de médecin nutritionniste. En rapportant ces séances il en rajoutait même au début pour la faire rire. Elle, si belle, si fine, aux membres déliés se moque cruellement de toutes ces femmes qui insistent auprès de son époux pour obtenir le Graal : maigrir sans trop d'efforts. Il s'est vite aperçu qu'elle prenait un plaisir pervers à les évoquer.

Il sait que ces personnes souffrent et il n'aime pas faire étalage de ces souffrances. Malgré son insistance il tait les vrais secrets qui le lient à sa clientèle.  Il a commencé à comprendre quand elle a voulu savoir s' il obtenait de bons résultats. «  Elles te vouent de la reconnaissance non ? Grâce à toi, elles redeviennent désirables ! « Il a alors saisi son tourment, sa jalousie maladive. Sa torture est d'autant plus insidieuse qu'elle s'applique farouchement à la cacher.

Il est désemparé. Son amour pour elle demeure malgré tout intact. Il a renoncé cependant à la convaincre de sa fidélité sachant que cela ne sert qu'à exacerber sa rage. Il est vrai que, tel un magicien, il a su redonner une allure, une beauté à des corps en perdition. Elle le sait aussi car il l'a souvent surprise à guetter les allées et venues de sa clientèle, assise au café d'en face.

Bien sûr, les femmes ayant retrouvé l'envie de plaire lui témoignent de la gratitude. Et il juge leurs compliments et remerciements assez légitimes. Mais jamais la moindre ambiguïté, le moindre trouble. Les relations avec ses malades ont toujours été limpides. Bien sûr, il les a aidées, stimulées, il fait sienne leur lutte. Mais il ne mérite pas ses doutes. Devant cette injustice, il a d'abord senti monter en lui une révolte qu' il avait de plus en plus de mal à maîtriser. Puis il a fini par baisser les bras. Les insinuations, les persiflages, les sarcasmes, il leur oppose maintenant le silence. Il la regarde et se demande comment ces yeux superbes, d'un bleu profond, ces yeux qui le séduisent toujours peuvent se charger d'éclats aussi haineux, comment cette bouche d'une rondeur encore enfantine peut vomir des flots de paroles  aussi odieuses, blessantes.

Mais qu' il se taise ne fait qu'attiser sa hargne. Depuis peu, elle se rue sur lui telle une furie et martèle sa poitrine de coups de poing. Il ne peut rien pour elle pense-t-il pour se donner bonne conscience. En fait, il n'ose pas s'ouvrir de ses soucis à des confrères. Et d'ailleurs, elle refuse obstinément de consulter et prononce des mots terribles : « Tu me crois folle et tu voudrais me faire interner n'est-ce pas ? Ce serait pour toi la porte ouverte vers la liberté ? Mais je ne te ferai jamais ce plaisir, mon cher ! «

Qu'est elle capable d'inventer ? Ses névroses dévastatrices le hantent. Il se hâte maintenant. Il court jusqu'au bout de la rue craignant le pire. Mais non. Tout est calme. Le gyrophare bleu de l'ambulance s'éloigne, balayant la nuit de sa lueur glacée.

 

13 janvier 2024

Quand l'azote me rend zozote (maryline18)


J'ai respiré trop d'azote
Et voilà le résultat !
Je râle, je crie...(La sotte !)
J'ai frôlé la crise, deux fois :
S'en est finit des linges
Rouges, marqués au fer
S'en est fini de faire le singe
Pour égayer l'atmosphère
J'ai respiré trop d'azote
Préparé trop de repas
Était-ce de ma faute
 
Si je ne savais faire que ça ?
                                
Plus pâlotte
Qu'une escalope
Je m'essaie aux sorbets
les glaces ? J'ai renoncé...
_ "Crise... Une fois ! Crise... Deux fois ! Ad jugé !
    Affaire conclue !
Vous repartez Monsieur, avec votre po(s)tiche sous le bras !
Venez chercher votre dû !"
...
< S'il vous plaît, arrachez l'emballage,
Que je respire enfin !
J'ai besoin d'oxygène !
Sortez-moi de ma barquette de polie sirène !
Trempez-moi dans l'"O"
Je ne suis suis qu'un  œuf
Rejet d'une poule
Qui n'a pas voulu couver.
Trempez-moi dans l'huile
Pour me faire exister.
Recette infantile,
Ou besoin d'aimer...

13 janvier 2024

Un Monde parfait à base de Xénon (Lothar)

 Sur Xénon

Sur Xénon

Les cartes du ciel étoilé s’affichent  - encore toujours plus belles -  encore toujours plus accrocheuses, sur les écrans géants, en zooms de pensées qui posés sur les systèmes stellaires - encore toujours, ne discontinuent plus.

Dans la salle du Conseil, le Grand Concours annuel de planètes approche de sa fin. Notre Grand Père vient juste de finir de réunir les Vieux Sages, les barbes blanches, et de délibérer.

Les critères ont été passés au peigne fin. Que ce soient les composants de base de la vie choisis pour le Concours :

Aluminium, Silicium, Carbone, Fluor, Soufre ou même Xénon - ce gaz rare qui semble inerte, mais dont les composés chimiques sont quand même possibles.

Que ce soient les types de programmes injectés pour la reproduction des habitants des planètes : réplication par double ou quadruple hélices d’ADN.

Que ce soient les interventions sur les êtres supérieurs sur les Mondes créés :

- Dix millions de réincarnations possibles
- Deux Messies ou trois Prophètes maximums.

Utilisables in fine en jokers.


L’année dernière c’est l’équipe de l’Aluminium qui a terminé en tête du classement. Leur Monde planétaire était parfait. Durable, non polluant, intact. Toutes les espèces étant en symbiose.

Il y avait un projet terrestre global des êtres pensants dominants, cohérent, pérenne, en non-prolifération extra planétaire de métastases pécheresses …

Mais cette année encore, le Xénon l’a remporté haut la main. C’est avec ses six cent victoires, le grand gagnant du millénaire.

La fête sera longue. Les prix colossaux !

Depuis … dans leurs plus beaux atours sombres, les Huissiers du Recyclable du Concours, lancent consciencieusement la destruction totale de toutes les planètes intelligentes ... qui n’ont pas été nominées cette année.

 

Lothar

 


 

 

 

13 janvier 2024

Louis s'affirme (Joe Krapov)

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Si je te dis que c’est non, c’est que c’est non !

On ne fera pas de méchoui au petit Trianon, foi de Louis ! Tu peux les faire cuire à la broche, tes brebis et tes moutons, moi je n’irai pas. Quand je dis qu’ c’est non, c’est qu’ c’est non, c’est pas oui. J’préfère, avec Manon, les mains pleines de cambouis, limer de beaux chaînons dans mon petit boui-boui, relire l’Organon de la serrurerie. Fabriquer des belles clés dans mon p’tit cabanon, ça, ça m’épanouit, Ça me réjouit même, nom de nom !

Allez, fâche-toi ! Vas-y ! Donne du canon ! Joue-moi ton air de tympanon, mon cacaoui  ! Traite-moi de Sahraoui ! Déroule tous les surnoms dont tu m’affubles, je suis tout ouïe ! Traite-moi de Gazaoui de Mézidon-Canon ! Accuse-moi d’aimer plus Madame de Maintenon et ses belles poésies que les cochonneries de ton Pierre Louÿs ! D’avoir un tout petit zigouigoui pas mignon, riquiqui, inouï, tout enfoui, de n’être pas monté comme Axel, ton ânon !

DDS 802 Marie-Antoinette
Va les traîner toute seule, Antoinette, tes ribouis de guenon à Versailles où c’ que c’est pas chauffé ! On s’y gèle les glaouis, c’est plein d’emperruquées qui remontent à Saint-Louis sinon au Parthénon et sont toujours évanouies, quasi-tombées en pâmoison devant tes fanfreluches en nylon et linon et tes horribles tartes aux kiwis !

Sache-le ! Je suis tout sauf un béni oui-oui ! Il y a de l’eau dans le gaz entre nous, Antoinette. Si je te dis qu’ cest non, c’est xénon !

En plus je fais janvier végétarien, cette année !

13 janvier 2024

Le jour où les lions au crochet mangeront de la salade verte (Nana Fafo)

Lion au crochet pantouflard

Xénon est ce qu'on appelle un Pantouflard,
un ingrat qui manifeste son mépris des autres,
il n'interagit avec aucun élément de sa tribu.
Aujourd'hui on dirait un narcissique,
et non je n'ai pas dit un pervers-narcissique qu'on nous ressort
à toutes les sauces sur le tapis dès qu'une personne
se comporte comme un "Toumédu", ça marche aussi avec "Trouducu".

Lion au crochet et ronchonchon

Lorsque Ronchonchon a rencontré Xénon, il trônait inerte
l'air distant, comme si les autres n'existaient pas.
Il les toisait de ses yeux bleus, rares et semblait dire
"je suis le Roi du monde et je vous encrotte".
Il détestait les étrangers étranges...
ça ne sentait pas bon pour Ronchonchon, qui lui, n'était pas inodore et incolore !

grand lion au crochet 1

Entrer en communication avec ce pacha-derme (terme éventé et inventé pour le contexte) n'allait pas être une mince affaire !
Ronchonchon a pensé qu'il ne devait pas avoir le gaz à tous les étages
pour se lancer un tel défi du samedi de convaincre et vaincre un con pareil.

Xénon n'était pas sans rappeler ces xénophobes
contrairement à Ronchonchon qui lui était plutôt xénophile
le combat Phoebe contre Phil' s'annonçait saignant, xé non de non !

Grand lion au crochet et Ronchonchon

Ronchonchon avait décidé que ce pédant allait devoir manger de la salade verte !
Un peu trop "burné", Môssieur Xénon exigeait périodiquement
de SES 54 femelles 54 offrandes ! rien que ça !
Comme si, avec le Wapapy on n'en avait pas eu assez !
Fier et noble, Xénon laissait toujours la garniture, ce n'était pas un lapin, lui !

Lion au crochet et cochon au crochet

Comment Ronchonchon allait-il bien pouvoir s'y prendre
pour lui faire gober ses salades ?
Peut-être en commençant par lui servir sa soupe distillée habituelle,
une mixture portée à ébullition qui permet toujours une fusion avec le précieux.
Si vous voulez le savoir va falloir lire de livre de Raphaëlle car
après 802 tentatives d'ingérer un wiki en chimie
Ronchonchon, lui a dévekoppé une Xénon-phobie.

Dis Nana, t'as bouffé du Lion ou quoi ?

 

6 janvier 2024

Défi #802

 

On le dit "rare"

 

Xénon

 8021

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Le défi du samedi
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