Chaud devant, cré vain diou! (Vegas sur sarthe)
Je ne suis pas n'importe quel colimaçon
un vulgaire petit-gris, un Corse mollasson
Je suis un Bourguignon, hermaphrodite certes
mais Helix pomatia et bête à cornes experte.
De Gevrey-Chambertin, mon village natal
Il en faut pour me faire sortir de ma coquille
échalote, persil, ail et beurre, la totale
de Noël à Toussaint pourvu qu'on me persille.
Les beusenots* comme nous il faut se les farcir
et s'il manque à nos pied la marche à reculons
il n'y a pas plus fier qu'un fieffé Bourguignon.
On en bave c'est vrai mais on a des excuses
sauvés des prédateurs, au chaud dans la cambuse
c'est bien en persillé que l'on meurt de plaisir.
beusenot* : niais, naïf
Ode mitigée au gastéropode et essai de dialogue (Anémone)
Devant le labyrinthe de ton dos.
Et je t'aime hermaphrodite,
Mâle et femelle, superbe mythe.
Mais je n'entre pas dans ta spirale
Je suis obligée de t'exterminer
Et dans le même temps de m'incliner.
Tu ne dis rien? La bière t'a noyé?
Ce n'est qu'à ce prix que peut s'éployer
Ce qui peut porter nom de potager.
Désolée de ne pas t'encourager,
Très cher gastéropode, à vivre.
Mais je défends les légumes libres!
Cornes de brume (Walrus)
J’ai rencontré Irma Phrodite
J’lui ai dit “T’as d’beaux yeux, tu sais !”
Et qu’a répondu la petite ?
“T’es un gars ben ! T’as du succès ?”
Participation de Djoe l'indien
Il étaient loin, si loin...
Et cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus !
Mais quand même, 50m. 10 heures de route, rendez-vous compte ! En y allant version "sportif", en plus.
Pourtant ils avaient fini par se décider.
- On fait moite-moite, cinq heures chacun, ça peut le faire, non ?
- Ok. On se rejoint où ?
- Près du petit tas de branches, à côté du lopin de salades. On aura le resto à côté comme ça.
- Ca marche, à tout à l'heure. Bonne route ma toute belle !
- Bonne route mon tout beau. Soit prudent, roule doucement, hein...
- Bien sûr, tu me connais !
Je ne voudrais pas vous lasser en vous contant le trajet, qui soit dit en passant n'eut rien de passionnant.
Même si j'aurai pu, pour le fun, imaginer mile et mille péripéties.
Quant à la discussion, c'est tout ce qu'il en reste.
J'ai bien essayé de savoir si ils désiraient un apéro, si ils préféraient la feuille de chêne ou la laitue, mais une fois retrouvés ils pensaient à autre chose qu'à m'écouter...
info : j'ai trouvé de 3,5 à 50m à l'heure, mais le 50 me semble être une jolie bourde !
Sans bruit (Lise)
Trouvant ma feuille de papier
Cette nuit, sans se presser,
Un escargot s'est amusé
A grignoter mes idées.
Il n'a laissé qu'ici et là
De fines traces de ses pas
Puis s'est retiré dans un coin
Pour digérer son festin.
Je n'ai rien pu récupérer
De tout ce que j'avais préparé
Pour vous parler de lui
Comme j'avais envie.
Moi qui croyais le dépasser
Toute pressée d'exister
Je découvre la leçon
De la lenteur et de l'obstination.
Il m'a appris à glisser
Dans la vie sans déraper
En posant seulement un pied
Adapté au support, sans effort.
Et je m'aperçois qu'en baver
Sert aussi à avancer
Lorsqu'on sait utiliser
Les opportunités.
Voilà pourquoi je l'ai laissé
Dans sa coquille se reposer
En écrivant sans bruit
Pour ne pas l'éveiller.
Microcosmos (Joe Krapov)
- Alors ? Heureuse ?
- Très heureux ! Et toi, heureux ?
- Très heureuse ! *
* Ne l'oublions pas, les escargots sont hermaphrodites.
Rêve d’escargot… (Célestine)
- D’une galante de jadis, si tu te posais sur la bouche ?
-Je serais un escar...mouche.
-Si tu passais de main en main, roulant entre garçons et filles ?
-Je serais un escar...bille.
-Si les baigneuses nues dormaient, sous tes branches, à l’ombre d’airain ?
-Je serais un escar...pin.
-Si tu étais, aux ailes bleues, volant sur l’étang funambule ?
-Je serais un escargulle.
-Si ta coquille ressemblait à un frac de cérémonie ?
-Je serais un escarpie.
-Si tu rugissais aux scaroles d’un généreux Amphitryon ?
-Je serais un escarlion.
-Mais je ne vois, sur ton passage, qu’un filet de bave luisant,
Ton ventre-pied, hideusement,
se traîne tel un pédoncule
Cependant que piteusement
Se balance sur ton dos
Cette excroissance ridicule…
-Eh oui, je ne suis qu'escargot !
Est-il interdit de rêver?
dites-moi, oui, vous, s’il vous plaît,
Est-il interdit de rêver aux malheureuses créatures
Oubliées par Dame Nature?
Ont déjà été les hérauts du Zéro :
Zéro z'héros (Teb)
Par-delà les brouillards hantés des aigles noirs……
Participation de Venise
O
Que serait l’homme sans l’ O. !!!
Un parapluie dans un vestibule, sous une rangée d’imperméables ! Sous ce
O !que lui donne tant de fois l’occasion de gémir sur sa vie qu’il est pourtant seul à mener.
L’O. donne un sujet à la conversation qui n’en avait pas un .
On connait des hommes qui se soignent en prononçant des r Öts bien ronds.
Le point de référence de notre langue frileuse c’est la diversité de la musicalité de l’O !!
Mais s’il fait zéro, on jette du sel aux trottoirs et on s’écharpe en surveillant les cols du fémur !
Un jour nous avons une histoire de chasse d’ O
On sait que le bonheur d’une famille se trouve suspendu à la chaînette des cabinets !!
J’aurai souhaité pour finir inventer un acronyme comme dans ‘il vient de décrocher un CDD.’
Je suis allée à la conférence OOO (organisation ornithologique Oregon )
La genèse pour les Nuls ou le Y-en-a-pas (Vegas sur sarthe)
On a tendance à croire qu'au commencement Dieu créa le ciel et la terre, la nuit et le jour et qu'ainsi fut le premier jour, sauf qu'avant le premier jour il n'y en avait pas et qu'il avait donc bien fallu commencer par créer le "Y en a pas".
Ainsi naquit le "Y en a pas" que Dieu baptisa d'abord Zéfiro, puis Zéro pour faire plus simple.
Difficile d'ailleurs de faire plus simple tant Zéfiro était simple avec un corps vaguement rond d'où ne dépassaient ni tête ni membres - si tant est qu'il en eut besoin - et Dieu comprit aussitôt qu'il ne pourrait pas compter sur lui tant il se montra nul.
Pas très fier de son prototype, Dieu ne cessait de pester et le harcelait par ses: "Des comme toi, y en a pas deux", ce à quoi Zéfiro répondait, l'air de rien :"Il ne tient qu'à toi, Dieu de faire que nous soyons plusieurs".
Dans sa grande bonté mais redoutant le pire il fit donc "Y en a plus" et son jumeau "Y en a encore" puisque quand y en a plus, y en a encore.
Ils formaient alors ce qui allait devenir le fameux "Et-un-et-deux-et-trois-zéros", éclipsant le non moins fameux "La-tête-à-Toto"!
On a beau dire que Zéro est pair, sa parité est discutable et on sait aujourd'hui qu'il ne se reproduisait pas et que seule l'intervention divine a pu lui permettre de se multiplier; ainsi naquirent "Y en a déjà", "Y en aura demain", "Y en avait hier", "Y en a jamais eu" et bien d'autres "Y en a"... jusqu'au jour où "Y en a marre" mit un terme à cette lignée d'inutiles.
"Y en a pas un pour racheter l'autre" se lamentait Dieu en contemplant cet alignement de zéros qui ne servaient à rien sinon à répéter inlassablement ce slogan débile : "On est des zéros parce qu'on le vaut bien".
"Si c'est ça la Création " se lamentait Dieu "autant aller se noyer" mais aucun fleuve n'avait encore été inventé ni le Déluge prévu 1656 ans plus tard.
Heureusement, le lendemain du commencement qui tombait justement un lundi vit la création du ciel et de la terre, et ainsi fut le jour "Zéfiro-plus-Un" qu'il appela Premier jour... on connait la suite.
Le zéro pour les Nuls (Walrus)
Non ce n'est pas mon nouveau best-seller !
C'est la fière devise de l'enseignant à qui on ne la fait pas.
ZERO (EVP)
Petit Théo est bien amer,
Il n’aime pas les mathématiques.
Ne comprend rien au grand mystère
De ces signes trop cabalistiques.
Petit Théo n’aime que les mots,
Qui font vivre son monde fantastique
Alors, pour se moquer des zéros,
Il imagine cette drôle de technique :
Il lui met un bras en l’air,
Que voilà un sexy six !
Il lui met une jambe par terre,
C’est un neuf qui est ici !
Il lui serre une ceinture,
C’est un huit qui se dessine.
Avec une virgule en pointure
C’est au derrière qu’il se destine.
Petit Théo a un fou-rire.
Malgré le petit rond sur son devoir,
Il a remis à sa place, d’un soupir,
Ce nul qui fait tellement d’histoires !
Coure à cloche-pieÏ / zéro ! (Joe Krapov)
Le 29 mai dernieu la patronne et mai on allit bourlinguer dans la campaigne avec tout un troupiao de villotins comme nous. Un rallye, qu'on appeleu ça. Ce sont un arrachou d'dents et des ensegnous de Rennes qui organisent cet arpentaige de coins perdus de la Haute-Bertaègn. On se véhiculit avec nout' chârte jusque Broualan, au-dessus de Combourg, le villaige de Chateauberiand.
Ma bounefame et mai, on nous collit dans l'équipe des « mignons troglodytes ». C'est pas qu'on marchit dans la grotte la darnière fois qu'on fut à Lourdes, c'est juste que c'est le nom d'un moiniao de par ici qui fait son fricotaige, son ménaige et son tapaige dans les bosquets du voisinaige. On posit des questions pour savair le nom de l'église, où ce que nichaient les cinq piscines du bled mais ni la servouze du bar, ni la coiffouze ni le plombier-zingou ne surent nous conteu où c'qu'était la plus longue avenue de Broualan.
Tant pis ! Le troupiao s'ébrouit et une longue file de jouvenciaos forts en goule et de spécialistes du bavardaige s'allongit su' le chemin qui nous menit à la forêt. Ce fut un biao voyaige ! Le solai était d'la partie et toute la compagnie coiffit bientôt de biaos capiaos. On comparit son ramaige avec son piumaige, on batifolit et restit saige pendant un certain kilométraige. Au bout d'une heure, on entrit dans un bouès d'ormiaos. Et pis ao midi , ça gourgoussit là-deden ! L'heure de roûcheu ! On pique-niquit au bord de l'iao, près de l'étang de la Pompe.
Ah la la ! Les bons bervaches avec lesquels le galipaod accompagnit les tours de pain, le viao fret, la paire et le fromaige. Ah le baio partaige. On bezit une darnière boléed'cidr' pour la route et à partir de là tous les arpentous eurent de l'abattaige ! Après le déshabillaige – pas pour le badinaige ou le mraivaudaige , juste que « i f'sait ti chaod d'un coup ! » –on traversit un ruissiao qui faisait barraige, on glissit dans la forêt sur un passaige pentu, sur un chemin bouillonouz, on cherchit le moine au moulin pis on arrivit au chatè du Landal. C'est là que je participis à la coure à cloche-pieï ! Veuridique !
A mi chemin, je renfilis ma choqe, nouis le laceu mais en repartant je me ramassis la goule de tout mon long, m'écorchis la piao, me cognis le g'nou et les coudes et c'est tout juste si je n'eus pas la cheminze en lambiaos et des bosses au visaige ! Quel sabordaige ! Coure a cloche-pieï : zéro ! Ah le nochu !
Il n'empêche, malgré cette mésaventure, lorsqu'on dépouillit les questionnaires, le sair, à Combourg, au restaurant « le Romantic », grâce à la fable que j'aveu écrite et que je contis, nous autres les troglodytes mignons, on était les permiers ! Hissez les drapiaos, allumez les flambiaos ! A nous le tropheu !
Depuis, et jusqu'à l'anneu perchaine, je seus dépositaire d'une coupe véritablement hideuse qui trône au-dessus de mon buriao ! Et a c't'heure, je n'attends pus qu'une chouse : c'est d'y r'trourneu à la randonneu des étonnants baladous! Afin de me débarrasseu de c’t’horreur, je seus prêt à accumuleu les zéros, quitte même à r'tombeu par terre, par la faute à Voltaire, les nasiaos dans le ruissiao, faute à Jean Jacques Roussiao !
« Je seus pas un zéro, mes faux-pas me collent à la piao ! »qu'y chanteu, Balavoine ! Mai, je rêve de retourneu en faire un de faux-pas ! D'y r'tourneu... au gallo !
PHONING IT IN (*) (Joye)
(*) "phoning it in" est une expression en anglais américain moderne qui veut dire qu'on ne fait que l'effort minimum pour faire quelque chose. Cela vient de l'idée qu'on fait un coup de téléphone pour rendre son boulot au lieu d'être vraiment présent au lieu de travail.
On notera aussi que Siri fait pareil, puisque ceci n'est pas la messagerie d'un Applie i-phone mais plutôt de Verizon dont les abonnés n'ont pas droit au logiciel Apple.