Escargot mon ami la lune et l’enfant. (Venise)
L’homme : : sais tu que tu es ma plus belle vignette de l’enfance ?
Tu es ce minuscule personnage qui marche sur une ligne discontinue, et plus d’une fois tu m’as consolé sans le savoir.
L’escargot : je me dis souvent que je suis soucieux comme un somnambule fuyant la lumière qui m’accable. J’avance de mon pas sur l’herbe tendre parce que je ne sais pas voir l’ombre de moi-même.
L’homme : je suis allé poser mon pas sur la lune
L’escargot : Sur ce collier de perles bleues ?
L’homme : oui et j’entendais le grognement de la terre.
L’escargot : et moi entre les arbres ,entre les ruisseaux je continue ma marche sous la pluie fine. J’ai labouré le ciel en ligne droite et je peux te dire qu’en mai c’est la fête des œillets dont la fleur éclate sur le côté.
Je sais aussi que les lauriers palmes tachent les becs des merles en automne.
Mais toi tu as les cheveux gris à présent
L’homme : c’est à cause de ce voyage sur la lune .je n’ai pas su conserver mon visage je suis maintenant une vielle écorce recousue qui revient d’un grand voyage
L’escargot : ton destin –t’-a t il sourit là-haut ?
L’homme : je suis au désespoir de ne pas t’avoir ramené une étoile, une étoile de chair et d’encre.
Toi qui séjournes sous ce ciel noir et qui arpentes ce territoire sans aurore.
L’escargot : je me suis simplement ancré dans la terre, je ne suis qu’une bête il n’ s’agissait pour moi que de marcher entre la nuit les bourrasques et la neige.
L’homme : peut-être qu’on pourrait vivre malgré tout !!
L’escargot regarde les framboises !!