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30 mars 2019

Le chant des baleines (Lecrilibriste)

 

le "Maybe" fend la houle
où l'horizon se perd
dans l'infini gris vert
entre le ciel et l'eau 

Sur l'île bienvenue où il a jeté l'ancre
pour réparer sa voile déchirée par l'orage
Josué entend le chant des baleines 

Est-ce une aubade, un hymne, une parade
De cœurs qui battent la chamade
Cet orphéonique déferlement ? 

Leurs chants étranges ont des accents
De cris, de pleurs, de couinements
Ils grincent, ils mugissent, ils roucoulent
Se lamentent, enragent, font du tapage
Dans un tumulte aux mille accents 

Et sur la plage, face à l’infini
dans cette ile perdue
L’archet d'un artiste inconnu
glisse sur sa contrebasse
Entre les graves et les aigus
Il se saisit de l’harmonie
Et compose une mélodie

 

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23 mars 2019

Xenophobe ? Oui, mais ... (Lecrilibriste)


Que reste-t-il en héritage
de ces pages d'histoire
métissées par le temps ?

Sous les paupières closes
s'agitent encore souvent
des paniques vandales
des désirs conquérants
des allures guerrières
des randonnées nomades
le goût des grands espaces
la peur de l'invasion
des saveurs épicées
et des parfums sauvages...

Empreintes du passé
déposées par le temps

Là-bas on dit "ola
ici on dit "allo"
tout près on dit "ave"
ailleurs on dit "ciao
rien que ces petits mots
qualifient c'est étrange
un pays étranger
d 'un même continent
chez qui s'ancre pourtant
un esprit de clocher
quelques relents chauvins
tenaces et bien vissés
au cerveau reptilien

C'est la gastronomie
noble idéologie
qui gomme les frontières
qui se répand plastique
comme l'eau des rivières

Sans xenos phobos attitude
partout on se régale
ici, l'café liegeois
et là, d'la moussaka
quenelles ou saucisson
aux traboules de Lyon
pizza ou paëlla
quand on descend plus bas
les papilles en fête
crient alors "c'est trop bon
donnez-moi la recette !"
Cliquons sur Marmiton !

Du Champagne à l'Asti
de la bière à l'Ouzo
un doigt de Génépi
ou un verre de Porto
d' la clairette de Die
la cuvée du Château
et quand on fait la fête
et qu'on est tous pompettes
Mongol Franc ou Romain
tu sais plus où t' habites
et tu noies les frontières
dans les bulles à gogo

Bouffe,Ô noble héritage
de ces pages d'hitoire
métissées par le temps

 

16 mars 2019

Adamsric et Nougarock (Lecrilibriste)


Aux temps reculés naquirent
dans la tribu Wisigothe
deux jumeaux monozygotes
On nomma l'un Adamsric
et l'autre Nougarock
Le premier menu et futé
l'autre trapu et râblé
mais leurs visages étaient mêmes
ils avaient le mat épiderme
un peu rêveurs un peu bohèmes
un jour castagne un jour poèmes
inséparables ils étaient


Mais la tribu Wisigothe
avait sans arrêt la bougeotte
de la région des Carpathes
fallut qu'elle se carapate
pour guerroyer en Illyrie
menaçant même l'Italie
Les jumeaux qui avaient grandi
Là, rencontèrent Aristote
qui détecta sans équivoque
chez l'un des deux le croque-note
l'autre doué en synecdoque
il les affermit sur leurs dons
qui n'étaient alors qu'embryon
Mais lors d'un siège en Slovenie
les deux, hélas, quittèrent la vie

Tandis que la tribu Wisigothe
pour intaller son paddock
en Gascogne à la fin s'établit.
Se souvenant d'Aristote
et pour l'augure vérifier
les deux jumeaux chez Saint Pierre
d'aller renaître décidèrent
mais en jumeaux dizygotes
qu'auraient pas les mêmes brassières
ni plus tard la même rosière
chacun mènerait sa vie
comme il en aurait envie

Il en fut ainsi le jour "J"
oubliant la tribu Wisigothe
deux gascons naquirent ici
Le doué en synecdoque
qui plie mais ne rompt point
Jean-Baptiste Adamsberg* devint
sous la plume d' une écrivain
et le rablé croque-note 
en musique, en jazz et en rock 
rythme dans la peau, dans les mains 
chanta Toulouse et Nougayork 
sur toutes les scènes et à tous crins

 

9 mars 2019

Au pays de Vernassal... (Lecrilibriste)


Dans le petit pays de Vernassal -  non pas que le pays Verna, fut sale, mais il s'appelait ainsi... Allez donc savoir pourquoi !
Donc, au pays de Vernassal il y avait deux familles qui se haïssaient, les Vernas (de verna vernae = esclave né dans la maison du maître) et les Vernis qui posssèdaient le château de Vernassal.

Les Vernis  avaient un blason tout vernissé de vert,  ils se prélassaient à longueur de journée-  et embauchaient tous les Vernas du coin pour faire leur travail – ce qui est dans l'ordre des choses lorsque l'on connait l'étymologie du mot et que l'on sait qu'au temps jadis, les Vernas naissaient, pauvres hères, dans le château des Vernis qui les utilisaient sans vergogne à toutes les tâches qu'ils ne voulaient pas faire et surtout débiter les vernes,  arbres de la famille des Bétulacées qui poussent sur des terrains humides où ils s'enfonçaient dans la vase avec leurs bottres,  sans pouvoir se dégager.

Balivernes me direz-vous  Mais non !  Pas tant que ça !

Toute grandeur a sa part d'ombre et les Vernis - qui se la coulaient douce - étaient loin d'avoir la force et la beauté des Vernas qui avaient développé une silhouette fine et magnifiquement musclée à force de s'atteler à toutes les tâches commandées par les Vernis, hantant plutôt les tavernes et vautrés dans leur fainéantise.

En outre,  il existait une légende chez les Vernas qui contait qu'un certain Spartacus, venu se perdre, on ne sait à quelle occassion dans le pays de Vernassal avait laissé sa Thrace dans la tribu des Vernas et engendré une belle descendance de rebelles esclaves - filles et garçons. Ce qui devait un jour changer la donne, disait la légende... Et tous les Vernas y croyaient dur comme fer !

Or, il était né chez les Vernas, sous les influences vernales, une petite fille, que l'on nomma  Julie Vernas, qui de jour en jour, plus fine et intelligente, devenait une beauté.
Elle n'avait guère la langue dans sa poche et, toujours très créative, elle avait inventé, ce qu'elle appellerait plus tard, le vernier, sorte de  pied à coulisse, pour mesurer les dimensions de la caverne des anciens qu'elle avait découverte inopinément

. Et toujours sous les influences vernales, était né, le même jour, à la même heure, à la même seconde,  du même mois un jeune gars chez les Vernis, nommé fort à propos, Jules Vernis, qui, loin de ressembler à ses ancêtres, écrivait dès le plus jeune âge  des vers magnifiques et des histoires incroyables avec une envergure poétique et imaginative hors de portée.

Ces deux là, bien sûr,  étaient faits pour se rencontrer …

Ce fut par un mois hivernal où les routes étaient verglacées que les jeunes gens se retrouvèrent à la cavernes vernissée, l'une pour mesurer les vertigineuses stalactites,  l'autre pour écrire  loin de tout vertige de ce monde, son roman inédit., ce qui faisait tordre de rire et moquer  ses ascendants, lorsqu'il écrivait chez lui.

En voyant Julie, le vertige le prit et son roman prit un tour sentimental immédiat, totalement fou et  inattendu qui eut par la suite un vif succès. Ce qui était normal pour un Vernis...

De son côté, en voyant Jules, le vertige la prit et elle confondit stalactites et stalagmites pour la thèse qu'elle devait présenter à la rentrée. Elle faillit échouer, mais, rebelle, et ne s'en laissant pas compter, son bagout et sa beauté firent merveille et elle réussit d'emblée.

Mais comme les stalactites et les stalamites arrivent à se rejoindre un jour, à force, les uns de descendre et les autres de monter, Jules et Julie tombèrent follement amoureux l'un de l'autre et se retrouvèrent tous deux au point de fusion.

C'est ainsi que les Vernas et les Vernis mirent fin au conflit éternel, en supprimant les « as » et les « is » de leur nom de famille,  en allant à l'état civil  pour le remplacer par un « e » muet et devinrent ainsi, cités dans le JO,  Julie et Jules Verne.  

Ils s'épousèrent, furent heureux et eurent beaucoup d'enfants, les uns mathématiciens et les autres poètes.  

Et le petit pays de Vernassal existe toujours,  avec son château comme vestige vernaculaire.

2 mars 2019

Wolfgang (Lecrilibriste)


Comme chaque soir, depuis que nous sommes revenus dans le village de son père, Bernard est allé fermer l'église, sise juste en face de chez nous et qu'il ouvre tous les  matins. Nous habitons maintenant pile sur le chemin de Compostelle qui va de Genève au Puy en Velay et  les Pèlerins et Pèlerines qui passent de mars à  octobre longent la maison et font souvent une halte dans l'église pour se reposer un peu, se recueillir ou laisser un mot sur le livre d'or.  

Or, Bernard est allé deux fois à Compostelle à pieds, une fois par Le Puy en Velay, une fois par le chemin d' Arles et lorsqu'il est revenu, il s'est investi corps et âme dans l'association des Amis de St  Jacques pour baliser et nettoyer les chemins en Isère, trouver des familles d'accueil dans les  villages d'étape  et renseigner les pèlerins de passage, à tel point que les gens l'ont surnommé "La coquille" (puisque la balise est une coquille St Jacques ) et nous  envoient tous les pèlerins paumés.

Ce soir là,  un pèlerin est couché sur les marches du porche de l'église sur une espèce de bache. Il est là pour passer la nuit.  Bernard lui dit qu'il ne peut pas rester là, lui demande s'il n'a pas trouvé de lieu d'accueil et le Pèlerin se lève, vacille un peu sur son baton de pèlerin en se relevant et, Bernard,  à sa grande stupéfaction voit que cet homme n'a qu'une jambe. Il le questionne un peu et l'amène à la maison pour passer la nuit.  Je fais cuire une platée de pâtes, avec quelques tranches de saucisson, ça fait toujours l'affaire et la dose de sucres lents, en cas d'urgence !

Il se nomme Wolfgang , il est grand et mince, les cheveux grisonnnants, il fait très aristocrate ...  ou prédicateur ascète et jésuite  (si tant est qu'il y ait un look spécial pour ce genre de personnage).. . Avec une grande pudeur, il nous explique un tout petit peu de sa vie. Sa femme est décédée, emportée par un cancer. Lui-même en est atteint et on a dû l'amputer d'une jambe. N'ayant plus rien à perdre,  il a décidé d'aller à Compostelle avec ses béquilles.
Il est parti de chez lui à Nuremberg le 25 Juillet 2007, sac au dos avec un grand courage et la volonté inébranlable d'aller jusqu'au bout.  Il fait une dizaine de kilomètres par jour  avec ses béquilles, et ce n'est pas des pieds dont il souffre mais de ses bras qui fatiguent et de ses aisselles sur lesquelles forcent les béquilles qui portent son poids et celui de son sac. Mais il n'aime pas que l'on s'appitoie et que l'on parle de son handicap, ça le gêne.  Il est,  et veut être,  comme les autres. Il nous demande simplement d'envoyer un message à sa soeur pour lui dire qu'il va bien.

Après la pause d'une nuit, Wolfgang est reparti avec son courage et sa volonté inébranlables. Le "téléphone arabe" de l'Isère l'a accompagné et a bien fonctionné tout le long pour l'accueillir, et sans doute plus loin car son passage et son personnage marquaient intensément tous ceux qu'il rencontrait.

Il pensait arriver aux alentours de Noël 2007 à Santiago mais il a dû s'arrêter à Burgos le 24 novembre, ses bras n'en pouvaient plus. Il a été hospitalisé.  Son état s'est rapidement dégradé.
Il a rejoint les étoiles le 12 janvier 2008, laissant à tous ceux qui l'ont rencontré un souvenrir impérissable de force, de foi en la vie, de libre arbitre, de courage et de détermination.

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23 février 2019

La voltigeuse (Lecrilibriste)

Magnifique sculputre de Valentine Laude "Les trapezistes"

lec


Là-haut pendue sur son trapèze
dans son body d' peau d'chagrin
en musclant cuisses et trapèzes
elle rêvait au jour prochain
où elle aurait sa robe trapèze
avec des sequins

L'avait r'pérée dans la boutique
de la place des Célestins
d'la mode elle était addict
et pour séduire sonValentin
elle rêvait d'sa robe trapèze
avec des sequins

C'était la reine de la voltige
d' l'équilibre et chutes de reins
des pirouettes et des vrilles
des toubillons et des twists
rattrapés d'un bras de fer
par son double,Valentin

Mais Valentin était épris
d' la belle aux cheveux de lin
jongleuse, reine en tours de mains
qui avec eux était en piste
et sortit soudain des lapins
des manches d'une robe trapèze
avec des sequins

S'élançant à la conquête
d'un saut perilleux coquin
notre voltigeuse experte
s'élançait vers Valentin
quand elle vit la robe trapèze
avec des sequins
sur le dos de la donzelle
qui exerçait avec zèle
sortant avec élégance
de ses longues et larges manches
un lot de dix huit lapins

Lors, son sang ne fit qu'un tour
en un sursaut repressif
elle plongea vers la piste
manquant rater Valentin
Mais il la sauva de justesse
 la rattrapant  d'une main
dans un ballet aérien
qui semblait avoir des ailes
La foule hurla d'effroi
l'applaudimètre explosa
et la donzelle aux lapins
croyant que c'était pour elle
de la liesse profita.

La voltigeuse addict et triste
retourna dans la boutique
de la place des Celestins
pour acheter, devinez quoi ?
Un bikini rouge et jaune à p'tits pois

16 février 2019

Saïgon et le « Saïgonvroom » (Lecrilibriste)


Rémi était un enfant étrange... Très étrange même … Il était né un 31 janvier, un Verseau pur jus tombé pile dans le signe et sur la planète des imprévus .... Ce qui promettait de belles réjouissances...
Tout ça ne disait pas grand chose à Rémi,  mais  avait une incidence incroyable et totalement imprévisible sur son comportement.

D'une part, c'était un pur gaucher, ce qui n'a rien à voir avec le Verseau (mais allez savoir ? ) et d'autre part, il lui fallait bricoler et transformer tout ce qu'il touchait avec une habileté incontestable.
Parfois, c'était pure catastrophe et parfois pur génie. Et Rémi qui était un fan d'Edison, chaque fois disait à son Père qui le questionnait « tout nouvel essai Papa, est un pas vers la victoire ! » Et son Père riait dans sa barbe en se disant  « on en fera quelque chose de ce petit ».

En pur et dur gaucher, Rémi avait commencé à écrire sur ses cahiers de droite à gauche, ce qui lui avait valu quelques coups de règle sur les doigts de la part du Maïtre qui s'en était plaint à ses parents.  Sa mère s'en désolaiat, mais son Père (qui avait  découvert le fil à couper le beurre mais qui ne savait même pas qu'on pouvait faire breveter une pareille invention) comprenait bien son fiston.... « Les chiens ne font pas des chats ! » N'est-ce pas ?

Ecrire de la main droite ! Fallait le faire ! Pour sa Mère, le Maître et les copains, c'était facile, mais  pour Rémi, c'était une autre histoire !  Contraint et forcé, il s'y employait tant bien que mal, le plus souvent, en faisant de belles taches sur son chahier du jour, si bien que le Maître écrivait réglulièrement dans la marge « Sagoin ». ce qui, bien sûr,  faisait ricaner toute la classe.

Rémi n'aimait pas du tout ce mot, ça le mettait en rage. Il trouvait  qu'il faisait sale, qu'il le réduisait à rien, ou un peu mieux,  à un ouistiti, ce qu'il préfèrait d'ailleurs, car il adorait grimper aux arbres et se suspendre de la main gauche à la belle branche  du cerisier.
Un jour où, puni par le maître pour « sagoinisme invétéré » Rémi devait écrire 100 fois pendant la récré :  « je suis un sagoin et je change », il arriva une chose étrange. …
Il avait déjà écrit les 100 « je » les uns au-dessous des autres,  puis les 100 « suis » les uns au-dessous des autres, puis les 100 « un » les uns au-dessous des autres, il en était au  90ème  sagoin, les uns au-dessous des autres quand sa main droite se raidit d'une crampe subite qui lui fit faire une tache inopinée juste à côté du point sur le i. Etait-ce l'ange des imprévus  ? Nul ne le saura jamais !
Mais c'en était vraiment trop pour Rémi !  Ses larmes coulèrent sur la tache et un Ï  tout neuf  le regarda soudain avec deux yeux pochés, étonnés, souriants  et attendris, le laissant tout ébahi.
Or, Rémi qui changeait tout, avait déjà essayé de changer ce sale mot de sagoin ... En « sagoni » mais ça faisait italien, en « gonians »  ça faisait vraiment trop lyonnais, en  « agonisan » et là,  ça faisait un peu mortuaire...
Les deux yeux du  ï lui apparurent soudain comme une révélation, il écrivit « Saïgon » et  finit sa punition en transformant les 10 autres mots qui manquaient en « Saïgon »... Voilà un mot qui sonnait bien, qui faisait exotique, qui le faisait voyager, qui le faisait même planer par delà les bureaux de la classe, bien au-dessus des océans !!!  
Le Maître ne s'en aperçut même pas (ou plutôt,  il fit semblant, car il venait de suivre un stage sur les gauchers qui l'avait quelque peu fait réfléchir).

C'est ainsi que je le jour de la distribution des prix où était invité le consul du Vietnam, ami du Maïtre …. , Saïgon, que le Maïtre (tout contrit par ce qu'il avait appris à son stage), s'était mis à appeler ainsi, gagna le premier prix de la course de caisses à savon  avec son « SaïgonVroom »  prototype qu'il avait fabriqué après de nombreux essais (toujours repris sans découragements à cause d'Edison).  Le prototype avait dévalé la pente à toute vitesse à cause des voiles qu'il y avait mises et du vent qui soufflait heureusement dans le bon sens ce jour-là.
Il fut vivement félicité par le Maïtre et par le Consul, applaudi par la foule, fièrement embrasssé par son Père et sa Mère et  invité à se rendre à Saïgon avec son équipe .
C'était le lot offert au premier prix par le consul du Vietnam qui, touché par ce nom et fine mouche, avait pressenti en Saïgon un génie en puissance qu'il fallait, à tout prix,  attirer dans son pays.

9 février 2019

La duchesse et le raturier (Lecrilibriste)


Au coin d'la rue des Basses Fosses
Lovée en manteau de chat noir
La Duchesse attendait son carosse
qui l'emportait vers le manoir

Bien à l'abri derrière son kiosque
il ne rêvait que d'aventure
Il avait nom Elie Ratùr
Mais il était plutôt breau gosse
Et il vendait ses horoscopes
que Duchesse chaque mois achetait
Il était amoureux de Duchesse
Mais il n'osait se déclarer
Quand on s'appelle Elie Ratùr
des Duchesses on se fait jeter

A l'école on l'avait moqué
« Lis tes ratures », on l'appelait
d'échec en échec il allait
car ça l'avait traumatisé...
Il raturait, il raturait
comme on bégaie, il raturait
toutes les pages qu'il écrivait
Même dans ses rêves il raturait
ça le laissait tout déprimé ...
Un psy, il fallut consulter
La psy, fine mouche lui dit
Votre nom est  prédestiné
travaillez vos ratures et puis
écrivez, transformez, écrivez ...

Ce qui fut dit, Elie le fit
Des pages et pages s'entassèrent
Elie transformait ses ratures
Et une histoire s'écrivait
De voir ainsi cet Epîcure
et son sourire d'Estrémadure
toujours plongé dans ses césures
notre Duchesse s'enhardit
tout de go à donner son adresse
pour qu'elle savoure ses prouesses
car elle était une éditrice
et proposa de lire gratis
son spécimen sans rature …

Ce qui fut dit, Elie le fit
il se rendit à cette adresse
Melle Duc qu'on appelait Duchesse
l'attendait !
Elle lut pendant deux jours, deux nuits
les aventures d'une Duchesse
amoureuse d'un roturier
Elle en fut tout émoustillée

Et croyez le, si vous voulez
Le premier prix d' littérature
décerné à Elie Ratûr
pour « la duchesse et le raturier »
fit un tabac incontesté
Pourtant y 'avait une rature
dans le titre bien imprimé
Mais personne n'avait remarqué.

2 février 2019

Arminda et le DRH (Lecrilibriste)

 

  • Arminda : Tu vas voir c'que che vais y met', moi, Arminda Casanova à tous ches chignols ! Cha va chier, foi d'Arminda et quand Arminda a dit, ch'est l'armée qui dit ! !!!
  • Le DRH : Arminda, cha n'peut (oh pardon ! ) ça n' peut plus durer. Vous avez versé la poubelle pleine de papiers importants dans le cendrier de M. Zimboum et vous y avez mis le feu !

  • Arminda : Ché pas moi, che vous chure ! C'h'est Mr Chimboum ! L' était chaoul comme cochon ! A vidé lé verre dé vhisky dans la poubelle, pis il a vidé la poubelle dans lé chendrier en croyant qué la poubelle était lé chendrier, et il a étieint cha chigarette dans lé chendrier ! Mais lé chendrier a pris feu pachqué lé papier était plein dé vhisky. Che fous chure ! Ch'étais là en train de pacher la cherpillère à côté, vers M. Boumcrac !

  • Le DRH : Justement, Arminda, M. Boumcrac prétend qué fous (Oh pardon!) que vous prenez tous ches trombones. Il en retrouve plus quand vous êtes passée !

  • Arminda : Ché pas moi, che vous chure ! Les trombones ? ? ? Mais M. Boumcrac fait des colliers dé toutes les couleurs avec, pour cha chérie … Vous chavez, comme les colliers de nouilles ! Com' cha, cha coûte rien  du tout, ch'est original et cha copine est contente pachque personne en a des comme ça !

  • Le DRH : Bon, je vois ! Mais encore une petite chose … Arminda , et là, che n'est plus possible ! Les toilettes étaient encore toutes inondées !

 

  • Arminda : Ché pas moi, che vous chure ! Ai pas d' bizouquette, moi !

  • Ch'est l' président qui est vénu pour lé grand débat ! Il a fait pipi à côté du siège tel'ment l'était speed avec les gilets jaunes ! Ch'peut pas êt toujours derrière avec mon balai, moi, ch'habite pas à Ploubalay moi ! Ch'abite Coïmbra , a côté d'chez toi ! Tu vas pas m'fair chier avec ça , Rodrigo !

Et Arminda tourna le dos et ch'en alla tout de go, chongeant aux bijarretés de la vie, tandis que le DRH chtupéfait et nochtalgique rêvait choudain des même choses ... des forêts odorantes d' eucalyptus, de l'immensité de l'océan, des plages ensoleillées, du porto de la morue, du Portugal qu'il avait quitté et de la petite Arminda qu'il aimait jadis au pays, et auquel il avait eu l'envie soudaine, en la voyant surgir, d'arracher le foulard qu'elle avait sur la tête pour redécouvir sa magnifique chevelure d'ébène...

  • Le DRH, qu'elle avait chubjugué, Arminda, le DRH, chon ami de toujours, chon ami de pays Coïmbra, chon petit ami Rodrigo qu'elle aimait tant et qu'elle avait retrouvé là, incidemment … DRH …Et ... En France !

  • Et Arminda tordit cha cherpillère chinq fois plus fort en che tordant de rire car elle l'avait bien fait vachiller le Rodrigo avec chez incroyables hichtoires de ménache , cha déterminachion, chon chourire  encholeur et ches chouvenirs !

  • Foi d'Arminda ! La prochaine fois, ch'te d'mande l'augmentachion ! Et cha va chier, Rodrigo, cha, ch' te chure ! !

26 janvier 2019

Les amours sulfureuses de « La Foudre et Nana Brisefer » (Lecrilibriste)

 

Il était une fois un dragon si belliqueux qu'on l'avait nommé « La Foudre » car il crachait du feu pour un oui pour un non et brulait tout ce qui était devant lui lorsqu'il était en colère. Pour le punir, le Roi des Dragons l'avait renvoyé sur terre pour purger son karma et l'avait affublé, (je dis bien, affublé c'est du moins ce qu'il le pensait), d'une gentillesse exceptionnelle.

C'est ainsi que « La Foudre », nom qui lui était resté mais que des gens malveillants lui attribuaient dans cette nouvelle vie pour se moquer, car il était plutôt tranquille, était arrivé dans un pays neuf, et dans un collège mixte où pouvaient aller les dragons pour apprendre à se comporter avec une parfaite civilité.

Or, il s'était trouvé dès le premier jour à côté d'une très belle collégienne brune avec des yeux verts, à faire pâmer n'importe quel dragon digne de ce nom , Anna, que l'on avait surnommée tout de go « Nana brisefer ». pour son énergie et sa témérité indéfectibles Nana Brisefer avait lu toutes les aventures de son héros préféré, Benoit Brisefer dans sa prime jeunesse et les avait reproduites avec fidélité, ce qui lui donnait auprès de ses camarades une aura exceptionnelle.
Dès le pemier jour « La Foudre » en était tombé éperdument amoureux, car il admirait Nana et son caractère intrépide (qui lui rappelait sans doute ses antécédents de dragons colérique).

Avec une grande gentillesse, une grande douceur et un souffle tiède et maîtrisé, juste ce qu'il fallait, « La Foudre » avait une fois séché les vêtements de Nana qui était tombée à l'eau en se penchant trop dans une barque pour attraper une tuite.. Une autre fois, il pleuvait à torrent, Nana qui n'avait pas de capuche avait les cheveux trempés, « La Foudre », avec une grande gentillesse, une grande douceur et un souffle tiède et maîtrisé, juste ce qu'il fallait, avait soufflé doucement sur sa chevelure brune pour la recoiffer. Plein de bouclettes s'étaient mises à friser dans son cou. Ainsi, elle était encore plus adorable et « La foudre » plus amoureux que jamais.

Pour le remercier de sa sollicitude, elle lui avait frotté le museau, caressé le dos. Il avait applati ses écailles pour se faire tout doux et l'avait regardé avec des yeux qui en disaient long sur ses sentiments mais Nana, trop fière, n'avait rien voulu remarquer.
Mais ce pur amour avait bien été remarqué par quelques garnements qui lui tournaient autour et qui la convoitaient. ; ça les faisait ricaner et ils se moquaient, car Nana Brisefer n'était pas de sa trempe, ils le savaient bien, mais faisait partie de tous les coups tordus que concoctaient sa bande et c'est elle qui les incitait même le plus souvent.

Mais c'était une fille, elle avait grandi, elle était belle, et l'un d'eux ne voulait surtout pas s'en laisser compter par une fille et désirait avant tout la posséder et la mettre au pli. Un jour où elle voulait tout commander à sa manière, ce rustre voulut la tabasser pour la faire plier. Et comme il avait une carrure et une force herculéennes, Nana Brisefer impuissante allait se laisser briser en sanglotant , les bras tordus par la brute qui la maitrisait.
« La Foudre » arriva juste à temps pour la sauver. La colère de l'ancien dragon « La Foudre » ressurgit des profondeurs de son être et il se mit à cracher le feu comme jadis et d'une telle manière que la brute lacha sa prise en hurlant, et s'enfuit en courant avec quelques brulures sévères et les cheveux qui continuaient à cramer au vent comme des flammèches, ainsi que ceux de tous les autres garnements de la bande. Une forte odeur de souffre et de cramé plana un bon moment sur la lande ….

Et je vous laisse, chers lecteurs, deviner la suite de l'hisoire !

 

19 janvier 2019

Les notes de P'tit Nours blanc (Lecrilibriste)

 

 

Ma maman !
Comme je suis bien là, tout zen sur le dos de ma maman. J'ai le ventre au chaud dans sa fourrure, elle me berce avec son pas lent et je rêve en regardant le même horizon blanc qu'elle...
Je rêve... Je rêve...Je rêve d'aventure …
Du petit ourson brun que la petite fille blonde serrait sur son cœur. Du petit lit et des jolis draps qu'elle avait confectionés pour moi dans sa chambre...
Je rêve des histoires que lui raconte sa maman sur « Petit ours brun » qui fait plein de choses …
Qui est sur le pot … Mais au fait, c'est quoi un pot ?
Qui s'habille tout seul … Mais à quoi ça sert ? Moi, je n'ai pas besoin de m'habiller !
Qui range ses jouets … Au fait, C'est quoi les jouets ?
Qui va dormir … Mais moi aussi, je dors, là, sur le dos de ma mère et je suis bien
Et p'tit ours blanc alors , il est où ? il fait quoi ? Est-ce qu'il existe ? Pourquoi on en parle pas ?,

 

Mais M'man entend tout, même ce que je pense tout bas...
Elle se met à ronronner, ronfler, bougonner , chantonner, (c'est sa manière à elle de me parler ...)
- « ça n'vaut pas la peine
de laisser ceux qu'on aime
pour aller faire tourner
des ballons sur son nez »

 

- Mais M'man, j'veux pas faire tourner des ballons sur mon nez, je veux juste partir à L'AVENTURE …
- Tu veux aller à l'AVENTURE, p'tit Nours, eh bien, allons-y et... Prends des notes  et souviens-toi !
- Allons pêcher le saumon … Je suis sûre que petit ours brun ne sait pas faire …
Et nous sommes allés pêcher le saumon dans la rivière, J'en ai attrapé quatre ! J'ai A-do-ré !
Est-ce que petit ours brun attrape des saumons P'tit Nours a dit M'man  ? …. Non !
Alors, Pense à prendre des notes a dit M'man
- Maintenant, allons glisser sur la banquise a dit M'man
et nous sommes allés glisser sur la banquise où j'ai retrouvé plein de copains oursons et et de copines oursonnes tous blancs, et nous avons fait des loopings sur la glace, plongé dans les trous d'eau et attrapé des poissons ...
Est-ce que petit ours brun glissse sur la banquise P'tit Nours a dit M'man ?
Ben non !
- alors P'tit nours, Pense bien à prendre des notes a dit M'man

 

Puis M'man s'est soudain mise à ronronner, ronfler, bougonner, chantonner :
« Viens avec moi faire les poubelles
on va trouver des choses très belles »
Et nous sommes allés chez les Inuits pendant la nuit ( c'est là que j'ai fait la connaissance de l'ours de la petite fille blonde et des albums de « petit ours brun ») Et on a fait toutes les poubelles, « on s'en est mis plein la lampe » de leurs restes ! Qu'est-ce qu'on a rigolé !
-   T'as pensé à prendre des notes P'tit Nours a dit M'man ?
Mais juste à ce moment, une fusillade a éclaté et on est partis en courant, J'ai eu juste le temps de grimper sur le dos de M'man
Non ! M'Man, J'ai pas eu le temps de prendre des notes … J'ai crié !
Alors, souviens-toi seulement P'tit nours !
Comme ça, on a poursuivi l'aventure tout l'été
Et l'hiver, quand le grand silence blanc est arrivé, j'ai repris mes notes et et mes souvenirs, et perché sur le dos de M'man, pendant les veillées, j'ai raconté aux oursons et oursonnesdu grand Nord, les aventures de P'tit Nours blanc. M'man a même dit qu'on va en faire un vrai livre « pour l'envoyer à « Petit ours brun » et le faire bisquer !

 

12 janvier 2019

Nonante me hante ... (Lecrilibriste)

 

Soie de vert sur la sente
pour accueillir le printemps
Sept petits nains tentent
de réveiller les habitants
Nunc et hoc ma tante
plantons un charme dans le champ
pendant que la folle nonne hante
le cimetière des innocents.

 

5 janvier 2019

Sarbacane (Lecrilibriste)

 

Allez mes potes  ! On va se marrer ! Je vous refile un bon tuyau !

Lundi pour la rentrée apportez tous quelques macaronis. Vous vérifierez bien que le trou soit assez gros pour faire une sarbacane. On bombardera le plafond du labo de chimie avec du papier machouillé (que vous aurez préparé auparavant et qui restera légèrement humecté) pour faire péter les plombs du prof  qui nous fait ch....! Vérifiez bien également que la boulette s'adapte au trou du macaroni et … que ça marche !

Vous verrez, c'est trop drôle ! Quand les boules de papier sont sèches, elles retombent d'un seul coup comme une pluie de météores !!!

C'est une colle assurée, mais rien ne vaut une bonne rigolade pour fêter le premier cours de l'an nouveau !

 

29 décembre 2018

Le roi Lycoperdon (Lecrilibriste)


Il trouva un trèfle à quatre feuilles, le p'tit Jean
dans un beau carré de cerfeuil
trônant près d'un  lycoperdon géant
Pour faire une omelette magique
il n'en fallait pas tant
Mais le lycoperdon était roi
doté d'un ego surpuissant
qui lui faisait gonfler les pectoraux
et se croire le plus beau, le plus grand
le pluss intelligent
Près d'un trèfle à quatre feuilles
ce n'était guère étonnant
Mais quand il fut dans la poêle
sous un feu crepitant
comme un pet, il explosa le pauvre …
il ne fut plus du tout ragoutant
et dégouta  carrément le p'tit Jean

22 décembre 2018

La bombarde de Lann Bihoué (Lecrilibriste)


Gaël, le barde  korrigan a embouché sa bombarde en bois de gaïac subtilisée discrètement à un musicien du bagad de Lann Bihoué qui lui a  fait une crasse impardonnable que je n'ose même pas vous révéler !
Vengeance, Vengeance ! Vengeance ! Vengeance  !!! (car, c'est bien connu,  il vaut mieux ne pas faire de crasses aux korrigans car ils se vengent ) .  
Que vais-je bien faire pour me venger, ?
J'ai une idée, je  vais lui piquer sa bombarde ! Na !
C'est qu'il la convoite depuis un bon moment cette bombarde magnifique en bois de gaïac avec une sonorité à nulle autre pareille.

L'occasion rêvée s'est présentée  lors d'une répétition du bagad et d'une pause de "crêpe partie" pour fêter l' anniverssaire du chef d'orchestre. Le bombardier se goinfrait de sa sixième crêpe croustillante au sarrasin fourrée d'une saucisse, tandis que sa bombarde trônait sur le piano.
Entré à pas de loup,  Gaël s'en empara discrètement  en ricanant dans sa barbe pointue et se sauva serrant son larcin sur le coeur.
Les autres musiciens ont bien senti soudain un courant d'air parcourir la pièce et ont regardé de tout côté, car à Lann Bihoué, on se méfie des courants d'air provoqués dit-on par l'intrusion  subite d'un korrigan, mais le bombardier n'a rien senti car notre notre korrigann'a pas oublié auparavant de lui jeter un sort.
Conquérant, voilà donc Gaël sur une écorce moussue, qui s'époumonne dans sa bombarde en bois de gaïac. Il gonfle les joues comme s'il avait un noyau de pêche dans chaque joue,  redresse le torse et se campe bien sur ses pieds,  pour annoncer à la bombarde, aux korrigans et korriganes des grottes et  des dolmens autour de la Mer d'Irlande  le grand rassemblement autour d'un feu de bois pour la fête de Samain.
Mais que se passe-t-il, aucun son ne sort ? Il en crache ses poumons, reprend son souffle et  recommence, toujours rien ! Vingt fois, il s'y reprend et vingt fois la bombarde refuse d'émettre un son.  
C'est vrai qu'il faut savoir souffler dans une bombarde ! On n'apprend jamais ça chez les korrigans, mais quand même  ! Foi de korrigan, elle a un sort, cette bombarde !
De rage, il se l'arrache de la bouche, exécute un shoot digne de Mbappé (car c'est bien connu que les korrigans sont dotés d'une force herculéenne ) et la bombarde se retrouve accrochée à la plus haute branche d'un chêne des oripeaux où elle n'a désormais à sonner que les jours de très grand vent, ce dont elle rêvait depuis toujours.

15 décembre 2018

Participation de Lecrilibriste

 

J'aguinche la gazette
A Guignol le Lyonnais
Requinquillant l'habit des gilets jaunes
Gigaudant vers le Pont de la Guille
Oeuvrant utile jusqu'à tant que
Niquedouilles engrenent Egalité z'et Paix

 

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Le défi du samedi
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