À la croisée des chemins (Walrus)
Encore un pas et ils arriveraient au sommet du raidillon. Un pas ! Combien en avaient-ils faits depuis qu’ils avaient commencé à fuir, d’abord en courant, puis de plus en plus lentement au fur et à mesure que la fatigue leur alourdissait les jambes.
Encore un pas et il leur faudrait choisir car devant eux, par-delà la crête, le chemin se séparait en deux.
Le garçon, esprit simple, vous connaissez les mecs, se posait le problème sous forme d’alternative :
- À gauche ou à droite ?
La gamine plus subtile, comprit immédiatement qu’en dépit des apparences, il ne leur était pas offert deux solutions mais quatre : ils pouvaient aussi se séparer et retomber sur une question presque similaire : Qui à gauche ? (Qui à droite n’étant alors plus une vraie question, puisque dotée d’une solution implicite).
Elle en fit part à son frère...
- Nous séparer ? Mais tu es folle !
- Non, si nous nous séparons, ils ne rattraperont peut-être qu’un seul d’entre nous...
- Et alors ?
- Eh bien, l’autre au moins ne devra pas manger ces foutus épinards !