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Le défi du samedi
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26 septembre 2009

Toutes les nuits (Val)

Je dors avec elle toutes les nuits. Même son mari n’a pas ce privilège. Chaque soir, c’est le même rituel : elle s’étend sur moi, se blottit tout près, tout près, m’entoure de ses deux bras nus, et sa joue vient se coller à mon corps.
Je suis le compagnon de toutes ses nuits. Ou presque. Elle m’a choisi imposant exprès, mes dimensions la rassurent.  Elle dort nue, et j’épouse à chaque fois sa poitrine à la perfection, sans la sangler… je suis si doux…
Je suis le garant de l’équilibre de ses nuits. Quand elle est triste, elle me sert fort jusqu’à me déformer, et j’absorbe ses larmes en silence. Je respecte son chagrin, j’en bois les perles salées sans rien dire. C’est un pacte de retenue et de pudeur, que l’on a signé.
Je suis le spectateur impuissant de ses rages et de ses insomnies. En ami bienveillant et compréhensif. Je la laisse me malmener autant qu’elle en éprouve le besoin, me pincer un peu, me mordre parfois, me secouer souvent, me jeter avec fureur. J’aime autant qu’elle passe ses nerfs sur moi, je ne crains rien, je suis habitué. Tout lui est pardonné.
Je suis un voyeur discret et muet, le plus fidèle auditeur de ses soupirs de plaisir. Je suis un jaloux, je l’aime farouchement, et j’en tire une satisfaction orgueilleuse, je l’avoue, lorsque c’est moi plutôt que Lui qu’elle agrippe, dans l’abandon de ces moments-là…
Je suis un peu elle. Mes sens ne sont éveillés que pour elle.  Je suis imbibé de tous ses parfums. Je connais l’odeur légère de son shampoing, celle, plus forte, de son eau de toilette, le parfum un peu passé de son déodorant, celui, plus discret, de sa crème de nuit. Je connais le goût de ses larmes, celui de sa sueur, le souffle de son haleine.
Je mesure la qualité de son sommeil au rythme de sa respiration, et les battements de son cœur, qui résonnent en mon intérieur, me disent si elle est bien ou non.
Je suis son docteur. Elle me fait toute confiance. Elle jure que je suis son meilleur remède contre la migraine, elle ne m’échangera pas.
Oh, parfois elle m’est infidèle. Elle découche à l’occasion. Si le séjour est court elle ne m’emmène pas. Qu’importe, je ne suis pas inquiet, elle revient toujours. Et puis, avec les autres, ce n’est pas pareil, ils ne partagent pas la même intimité, ils ne la connaissent qu’en surface. J’ai vu comment elle faisait… ailleurs, elle dort vêtue. Il n’y a que sur moi qu’elle s’endort nue. Je suis son préféré, je l’ai toujours su.

Non, je ne suis pas un vulgaire objet. J’ai un cœur… même s’il est en plumes d’oie.

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Commentaires
V
Oj, Joe, il ne vous le raconte qu'à vous. ici, on est entre amis, non? <br /> <br /> Une autre fois, Papistache, pour écrire à la plume.
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P
Ecrit de la pointe d'un duvet d'oie dudit oreiller ? Beaucoup de sensualité assumée. Pourquoi diable Valérie n'écrit-elle pas plus ?
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J
Celui-là, à force de tout raconter des folles nuits de Valérie, il va finir oreiller des cadres. Encore que... ;-)))<br /> <br /> P.S. Je serais curieux de voir la taille de l'oreiller et des valoches de Joye. Il doit lui falloir quinze petit porteurs, pour peu qu'elle emmène aussi en voyage son parachute doré !
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V
Oh, merci Walrus! <br /> Mais ne rêve pas trop: tu ne pourrais pas être oreiller, parce que tu ne saurais pas rester sans rien dire (et surtout sans jamais râler ni railler)!!! :D
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W
On rêve d'être un oreiller en te lisant...
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V
Poupoune, le mien passe le bonjour au tien!!!<br /> <br /> Oh, Oncle Dan, vu comme ça, c'est un peu un nounours...<br /> <br /> Joye, mais non, c'est que tu y tiens beaucoup ;). <br /> <br /> Tiniak troublé par un oreiller? Oui, l'intimité, j'ai fait exprès pour insister sur la proximité entre l'objet et la personne.<br /> <br /> Borsolina, s'il est trop mou faut en changer :D. <br /> <br /> Merci, Sandrine. Partager ses nuits, ça crée des liens étroits...<br /> <br /> Virgibri, le mien est tout de même un peu dur. <br /> Mais qu'est-ce qu'il est doux...<br /> <br /> MAP tu me touches. Une autre fois je lui volerai une plume pour lui écrire une ode. <br /> <br /> Martine, vous feriez bien, lui vous regarde... ;)<br /> <br /> Oh, merci, Phil.
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P
C'est très joli, très sensuel. J'aime.
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M
Je crois que je vais regarder mon oreiller (justement en plumes) d'une autre façon maintenant
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M
Tu as bien fait Valérie de prendre ta belle plume d'oie pour traduire les mots de ton cher compagnon de toutes tes nuits ... Une très belle idée ! Une réussite incontestable ! Bravo !
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V
Quelle douce idée moelleuse et sensuelle...
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S
Sensuel...
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B
Je veux le même! Le mien il est tout aplati...
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T
sympa (et même un peu troublant) de nous faire accéder à tant d'intimité.<br /> <br /> je te souhaite de bons gros câlins,<br /> Paul Hochon.
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J
Très joli, Val !<br /> <br /> (maintenant, j'emmène les miens même à l'hôtel, c'est un signe sûr que je vieillis...)
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O
J'avais d'abord pensé à la poupée...
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P
nous avons donc le même genre de relation avec nos oreillers... ;o)<br /> C'est très joli, j'aime beaucoup.
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