À malin, malin et demi (Walrus)
Si je puis me montrer malicieux dans mes écrits, j'ai été tout au long de ma jeunesse, et suis resté aujourd'hui, un garçon sans malice.
J'ai beau me torturer l'esprit, je ne retrouve dans mes souvenirs, anciens ou récents, aucune occasion où j'aurais usé d'un quelconque subterfuge destiné à me rendre intéressant auprès des filles (ni des garçons d'ailleurs).
Par ailleurs une conquête, fruit d'artifices, est-elle une conquête ?
Non, il
s'installe au fond de vous cette lancinante certitude : ce n'est pas
vous qu'on aime, c'est cet autre que vous avez bâti et dont vous ne
savez que trop bien qu'il ne vous ressemble pas.
Bien sûr, je pourrais faire preuve d'imagination et vous torcher une histoire au délicieux goût de vécu, mais la consigne est formelle :
"Et vous, quelles sont ou ont été vos malices amoureuses ???"
Il ne se trouve là aucune place pour l'imagination. On exige la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, crue et nue, question d'émoustiller le lecteur !
Et s'il y a au monde une chose que je respecte, c'est la consigne !