2021, L'Odyssée estivale continue, persiste, perdure et se macère (joye)
Bonjour la Terre, me revoici !
Les Terrien·ne·s sont intéressant·e·s, très certainement, mais beaucoup de leurs manières sont difficiles à accepter.
Prenons le cas de leur consommation alimentaire. Il paraît que leur survie dépend de leur nourriture. C’est troublant.
Ici, sur Estivale, les Estivalien·ne·s se nourrissent, certes, mais de la quatrième forme de matière : ┴╬§╙§╦, ce qu'on appelle « plasma » en français. Ici le plasma est gratuit, et disponible partout. Tout le monde en a ce qu’il faut, pas moins, et pas plus.
Autrement dit, nous n’en faisons pas tout un culte. Notre « nourriture » ne nous file pas des cancers ni d’autres maladies. Personne n’est ni trop gros, ni trop maigre. Pourquoi ?
Parce que, chez nous, le plasma n’est pas une marchandise. Puisque c’est une nécessité pour tout·e un·e chacun·e, il est distribué librement.
Ainsi, nous ne passons pas tellement de temps à travailler pour survivre. Nous ne sommes pas obligé·e·s de tuer d’autres êtres vivant·e·s afin de les consommer. Nous ne mangeons pas tout ce qui bouge dans la mer. Nous ne privons pas les autres de leur plasma comme punition ni comme arme de guerre ni de contrôle. Ce n'est pas non plus une récompense quelconque.
Qui plus est, nous ne gaspillons pas tant de temps et de ressources à le transformer ni même à le préparer non plus. Chez nous, les trucs bizarres comme les « bain-Marie », les « poêles », les « autocuiseurs » et les « airfryers » n’existent pas. Nous ne les convoitons pas. Nous n’y pensons même pas.
J’ai demandé une fois à mes parent·e·s pourquoi tant de Terrien·ne·s ont cette manie. Il·elle ont répondu que c’est lié à leur biologie et donc à leur civilisation.
Civilisation ? Vraiment ? Comment les Terrien·ne·s peuvent-ils·elles se duper avec des platitudes sociales, telles que « Liberté, égalité, fraternité » lorsque des millions chez eux crèvent de faim ?
Nous les Estivalien·ne·s ne penserions jamais à y accorder tant d’importance émotionnelle.
À la fin de la conversation, Maman m'a pourtant prévenue : si je fais un jour la connaissance d'un·e vrai·e Terrien·ne, je ne devrai pas en parler, parce que les Terrien·ne·s se sentent souvent attaqué·e·s lorsqu'on fait des observations intellectuelles à propos de leurs traditions.
Ça alors ! Encore une bizarrerie culturelle et problématique ! On devrait alors l'écrire « quizzine ».
fin de transmission