1 - Assemblage (titisoorts)
Au début, j'ai commencé plutôt tranquille, il m'arrivait de sourire, bercé par mon berceau. Le temps a fait le reste. Nous portons en nous et sur nous, un sac à dos. Au commencement il y avait nous, et des rouages, des vis que nous ont légué nos parents, le tout, mélangé dans le sac. Le problème c'est que nous n'avons pas de mode d'emploi, alors, tant bien que mal, nous essayons telle vis, tel rouage. Il en suffit d'un qui ne soit pas convenablement positionné, pourtant pour nous, tout a l'air d'aller bien, on ne s'en rend pas bien compte, c'est là que les parents interviennent, et commencent par nous serrer la vis.
Nous pouvons de nous même le deviner, il suffit d'écouter et d'entendre les autres " Hé gars, çà tourne pas rond chez toi..."
Et à partir de ces moments, soit vous démontez et remontez, pour éviter que tout parte de travers, soit, vous continuez votre route, le sac au dos, droit devant, avec encré les mots je suis comme je suis. Vous pouvez avoir, dès la naissance la bonne combinaison, des rouages au bon endroit, sauf qu'il en suffit d'un voilé, pour que la vie soit moins facile. Vous pouvez donner quelques tours de vis pour parfaire le réglage, l'avoir plus fin, et vivre le tournevis à la main dans une continuelle perfection d'imperfection.
Et, lorsque vous en avez plein le dos, plein le dos de les porter, garder votre sang froid, ce ne serait pas bien de péter un boulon. Peut être simplement pourriez vous, changer de direction, changer quelques habitudes, vous verrez le sac s'allégera de lui même. Avec le temps qui passe, la hotte se remplit de rouages, d'expériences de la vie, d'expériences de l'amour, un rouage bien huilé et tout roule comme sur des roulettes. Par manque de fonctionnement certains peuvent se gripper, un grain de sable, un grain d'amour, un grain de folie.
C'est bien, de sans cesse fouiller dans son sac, pour parfaire l'assemblage. Il m'est déjà arrivé dans ma vie, d'imbriquer un rouage du cerveau, plutôt vers le bas ventre, je sais, je ne suis qu'un homme, nul n'est parfait. C'est se mettre des bâtons dans les roues. On ne sait pas, on fait ce qui semble être bien pour nous, déjà pas si mal. En mettre trop n'est pas toujours le mieux, pour se retrouver sur le bord du chemin la cinquième roue de la charrette.
Je sais bien qu'il va falloir du temps pour me connaître, pour savoir à qui je ressemble vraiment que je sois moi, que je me ressemble, que je me reconnaisse. Je sais aussi que le temps m'est imparti, il se peut qu'un jour je réussisse à m'assembler convenablement. On dit bien "qui s'assemble se ressemble".