noyer le poisson (titisoorts)
Vous pouvez passer près de la flore et ne jamais les entendre. Pourtant un jour, que je traversai la forêt, je les entendis. Peut être se sont ils habitués à ma présence? Au début je me retournais, je croyais que quelqu'un me parlait. Mais non, c'était dans l'air, des informations " forcez encore trois nuits sur la chlorophylle, la photosynthèse doit être parfaite, forcez sur le feuillage l'été va être sec". Ça n'arrêtait pas, un flot de parole ininterrompu " les feuilles, préparez-vous, la pluie arrive, juste après la fin du prochain coup de vent". Lorsque Je me déplaçais l'intensité changeait. Je décidais d'en rechercher la source. Je me suis retrouvé devant un immense noyer, les voix venaient des coquilles de noix. Des milliers de coques qui parlaient à l'unisson. Serait-ce la voix de Mère Nature? Mère nature qui détermine ses derniers réglages. D'une racine, surmontée d'un tronc, avec en continuité des bras, des branches qui se croisent et s'entrecroisent. Au bout, des feuilles, comme des paumes de mains qui se creusent pour recevoir l'eau. Et au milieu de tout cela, les cerneaux de noix, encore une faute de frappe de Gutenberg, les cerveaux de noix, qui à l'unisson se rallient, pour trouver des solutions, aux problèmes contre nature. Nous avons du chemin à faire pour arriver à leur niveau, faire de l'ombre, cela reste pour eux une protection pour leurs semblables, pour nous, humains, c'est tout autre chose. Peut être trouverez-vous cette réflexion à la noix, pourtant, écoutez bien la forêt, elle en a des choses à nous apprendre.