17 mars 2012
Le goût de Camille et Madeleine (Anémone)
N'en déplaise à certains, le goût de lire et d'écrire m'est venu par la comtesse de Ségur.
Termes désuets, tournures anciennes. Elle fut mon premier contact avec une langue autre que quotidienne et parlée.
Fillette très solitaire dans un milieu modeste, j'ai un jour rêvé que j'étais conviée au château.
C'était en fait une toute petite tour, isolée du reste de la bâtisse et réservée uniquement à la chambre de Camille et Madeleine.
Je voulus ensuite écrire mon rêve, mais je ne savais pas encore manier le stylo. Et personne ne put ou ne voulut m'aider.
Je voulus ensuite écrire mon rêve, mais je ne savais pas encore manier le stylo. Et personne ne put ou ne voulut m'aider.
Je ne l'ai donc rédigé que plus de quarante ans plus tard. Dans un style sûrement meilleur que je n'aurais pu le faire enfant. Mais fidèle à mes sentiments de petite fille.
A l'âge où je l'ai écrit, j'avais l'impression d'enfin naître davantage à moi-même, et de trouver pleinement ma place en ce monde.
Ceci donne à l'issue du texte une nouvelle signification.
Camille et Madeleine, (et je m'identifiais plus à Camille qu'à Madeleine), ce sont les jours heureux de mon enfance.
L'éveil aux bonheurs de la littérature, aux sentiments d'affection, à la nature.
Voici mon rêve:
Je cours au château. Je sais où trouver Camille et Madeleine.
Un escalier en colimaçon. Je le monte et suis à leur chambre.
Madeleine a descendu quelques marches: elle vient à ma rencontre.
Elles sont là, comme je les attends.
Madeleine en robe bleue. Camille en robe jaune.
Elles jouent avec leurs poupées.
Et je peux voir, tout comme je les avais imaginés,
les jolis trousseaux, les petites armoires.
Je touche le taffetas vieux rose d'un manteau.
C'est enfin arrivé.
Je suis admise à jouer avec elles.
A leur montrer que je les aime.
A recevoir leur affection.
Mes héroïnes. Mes belles.
Les petites filles que j'aurais voulu être.
Je suis au château.
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