tourisme low cost (Poupoune)
Après avoir parcouru des milliers de kilomètres hors des sentiers battus dans le monde entier, j’étais prêt à tout pour un peu de sensations nouvelles. L’accroche était laconique, mais tentante et vu que je connaissais la ville comme ma poche j’étais curieux de voir ce que cette agence proposait. J’en ai parlé à ma femme et on s’est inscrits dans la foulée, pressés de découvrir ce « tourisme d’un nouveau genre », comme l’annonçait la brochure.
Le jour du départ du safari, une douzaine de personnes était là quand on est arrivés. Le guide nous a accueillis d’un « Ah, voilà les basiques ! » et j’ai supposé qu’il parlait de la formule que nous avions souscrite. Les « conforts » ont fait volte-face pour nous dévisager, ce que j’ai trouvé limite inconvenant, mais ils ont rapidement été distraits par le guide qui leur a distribué leur équipement : jumelles, lunettes à vision nocturne, cartes et boussoles, couvertures de survie, fusils et balles. Tout ce petit monde faisait des essais et rangeait son barda dans des sacs. Comme personne ne s’occupait de nous j’ai fini par appeler le guide pour lui demander ce qu’on avait, nous, pour nos 100 € forfaitaires. Il m’a répondu « Une heure d’avance ». J’ai ri. Il a regardé sa montre et a dit « Ça commence dans 5, 4, 3, 2, 1… go ! ». On a mis un moment à réagir. Le temps de comprendre qu’il ne déconnait pas.
On est très bien planqués dans cette cave. On y est depuis deux jours. Mais je vais bien devoir sortir tôt ou tard : ma femme perd beaucoup de sang et il va falloir de quoi la panser et nous nourrir très vite. Si on s’en sort, on s’est jurés de plus jamais mégoter sur le budget « loisirs ».