de la relativité du temps (Poupoune)
Après des années d’heures trop longues et de temps qui s’étire, les minutes et les secondes semblent maintenant me filer entre les doigts.
Une heure.
Rien qu’une heure pour savourer ce repas que j’ai mis tellement de temps à choisir ; j’ai envie de laisser chaque bouchée fondre sans mâcher et imprégner mes papilles de ses parfums délicats, mais j’ai peur de ne pas avoir le temps de finir mon assiette si je m’en délecte trop lentement.
Une heure.
Je devrais sans doute m’attarder sur des considérations plus… profondes ? intelligentes ? symboliques ? Mais mon esprit tout entier est concentré sur l’explosion de saveurs dans ma bouche.
Et pour ce que ça changerait…
Ne pas gâcher ma dernière gorgée de vin à me perdre en réflexions fumeuses. Il est trop tard. Juste le temps de boire mon café avant d’y aller.
A quelques kilomètres près, j’aurais été jugé au Nouveau-Mexique et non au Texas.
La vie tient parfois à peu de choses.