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Le défi du samedi
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26 février 2022

Merci l’abbé (Jean-Patrick)

 

jp   Il reste de nombreux points dans notre Histoire qui prêtent à polémiques ; on se demande pourquoi quelques-uns s’évertuent à octroyer des qualités à des faits anodins, alors que l’étude des années passées suffit à lever le doute sur la juste nature des évènements, sans les blanchir à outrance, ni les noircir injustement. En 1967, Jacques Dutronc posait ces questions pertinentes : Adam avait-il un nombril ? Socrate a-t-il bu sa ciguë ? L’affaire du masque de fer : est-ce que Louis Quatorze était son frère ? La vérité sur l’Obélisque : a-t-il été déclaré au fisc ?
   Un demi-siècle a passé sans qu’une seule réponse assurée ne soit livrée.

   Penchons-nous aujourd’hui sur une personnalité à qui certains attribuent la paternité (le mot exact serait la maternité) de la France, tandis que d’autres n’y voient qu’une modeste bergère ayant souffert d’acouphènes. Comme souvent, la vérité est à mi-chemin entre ces extrêmes.

   Au début du XVe siècle, le village de Domrémy est agité par les extravagances d’une donzelle sourde et muette. Mireille d’Arc , la pauvre infirme, devient le jouet des mâles du canton, qui profitent de ses handicaps pour l’entraîner dans des bassesses, dont l’évocation échaude les sens. D’abord innocente, Mireille trouve vite un plaisir diabolique, l’innocente fillette se métamorphose en prophétesse d’Aphrodite et devient l’adepte des pires turpitudes : elle aime être caressée en sa chair intime ; elle suce à toutes les sources ; elle bécote et baise sans vergogne ; elle se livre dans toutes les coucheries.
   À force de prières et d’étreintes prescrites par les missionnaires de Rome, la famille d’Arc accueille un nouveau nourrisson qu’elle baptise Jeanne et qu’elle élève dans le respect des règles de la Sainte Église. Les parents veillent sur sa pudeur et sa chasteté, interdisant tout soupçon.
   Un jour de débauche alcoolisée aux multiples partenaires, Mireille éprouve un étrange sentiment, une impression troublante ; il lui semble que les anges s’adressent à elle, que le Ciel lui envoie un message codé ; en effet, Mireille du fait de sa surdité et son mutisme le reçoit par signes, non en paroles claires et distinctes. La missive longtemps inexpliquée sera traduite par l’abbé de L’Épée en langue ordinaire quatre siècles plus tard, grâce lui soit rendue ; mais il sera trop tard, la roue aura tourné.
   La dévergondée saisit l’appel à se prémunir de la lubricité masculine, à se méfier des assauts de la gent dominatrice, à rebouter les libidineux et les chasser de sa vie. Mireille se demande comment diffuser la sagesse céleste autour d’elle : elle ne peut se confier à ses parents qui considèrent ses handicaps et ses lubies comme signes de folie. Après mûre réflexion, elle se résigne à prévenir sa jeune sœur, la petite Jeanne. Elle s’interroge toutefois : comment protéger la pucelette ? Comment lui enseigner la leçon divine sans l’offusquer, sans troubler son innocence primitive ? L’aînée tente de faire comprendre à sa cadette, avec retenue, de se méfier des hommes, de leur méchanceté, de leur envahissement dans le cœur des femmes.
   Jeanne saisit le message avec ses images puériles ; elle l’interprète avec ce qu’elle entend autour d’elle : les hommes venus d’Angleterre, leur méchanceté guerrière et l’envahissement du royaume de France. Aussitôt elle se met en quête d’un cheval et d’une épée (ce n’est pas innocent que l’abbé portant ce nom décode le message au XVIIIe siècle) et convainc le roi que le Ciel l’envoie affronter la perfide Albion jusqu’à la bouter hors du territoire.

   Les historiens sont partagés sur l’évolution des nations. Si Jeanne avait compris le sens premier du message livré à Mireille de refuser la gent masculine, les couples auraient cessé de se former et le pays serait peut-être un désert dépeuplé ; le tempérament français serait gommé de la surface du globe et la Terre entière serait appauvrie du caractère si particulier de ses habitants. Si la rosière n’avait pas limité le fond à son époque, les querelles, qui s’ensuivirent et ont émaillé l’histoire de France et d’Angleterre, auraient pu être économisées aux deux états.
   La seule certitude de cette anecdote méconnue est que la cadette préserva sa chasteté, sa pudeur et sa virginité que l’aînée avait sacrifiées. Que serait-il advenu si Jeanne fut restée mère au foyer ? C’est une autre histoire !

 

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Commentaires
P
Ah ! C'était donc la voix de sa sœur... :-)
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L
C'est vrai qu'on n'imagine pas jeanne avec le décolleté dans le dos si prodigieux de Mireille dArc
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Y
Heureusement tu lui as gardé sa virginité à la Pucelle ! Sinon ça n'aurait plus été celle...Bon. D'accord. Ça vaut deux balles. :-)
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M
J'ai une curieuse tendance à croire tous ce que je lis ! :)
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J
A force de compter les moutons, quelque part, on s'endort !<br /> <br /> <br /> <br /> Ou, comme écrit Walrus quelque part, on nous endort ! ;-)
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W
Au foyer ou au bûcher, de toute façon, ça chauffe ! ;-)
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