Vite trié ! Vite trié ! (Joe Krapov).
J'ai beau la chanter souvent, la plaisanterie que Georges Brassens a offerte à Patachou, il faut bien l'avouer : je ne suis pas manuel pour un sou. Et, de la même façon que le bricoleur de la chanson avec son clou de la veille, j'ai choisi de recycler ici ce jour un petit poème écrit en 1999 lors d'un atelier d'écriture en vrai dont je n'étais pas l'animateur.
Vous allez voir, ce n'est pas du mastic mais ça colle bien quand même au thème !
LE CABINET DENTAIRE
Le cabinet dentaire
Est installé... en l'air !
Le fauteuil à bascule, sans façon,
Vous fait franchir le mur du son.
Le dentiste s'appelle Dieu,
C'est un type un peu vieux
Avec un chalumeau
Pour griller vos chicots
Et du mastic pourri
Pour soigner vos caries.
Par-dessus sa tête chenue
Une grande lampe ronde vous éclaire :
Elles n'ont plus de secrets, vos molaires !
Votre âme et vos nerfs sont à nu !
Quand il a terminé d'infliger ses sévices,
Il vous prend cinq cent balles et vous dit :
"Va, mon fils !"
Il vous renvoie sur terre,
Au pied des tours de verre,
Dans l'étrange calvaire
De cette ville d'enfer.
Finalement, je préfère
Au cabinet dentaire
La beauté des églises
Et des ponts de Venise.