Puissance et légèreté . (maryline18)
Sous un vieux pont, glissait un cygne
- " Où vas-tu ? " S'enquit le premier.
- " Voir la vie ! " Cria le dernier,
Traçant sur l'eau, deux blanches lignes.
Un instant, dos à l'horizon,
Jambes et bras tenus au sol,
Il envia sa course folle,
Lassé, de ne voir que le fond.
Un jour, il en eut plein le dos
Qu'on lui marcha dessus, sans fin,
Et il s'affaissa, tout chagrin,
Laissant hébétés, les badauds.
Le cygne déjà loin alors,
Rencontra en chemin, Viviane,
Déprimée et toxicomane,
Dépendante à la verge d'or...
Elle voulu le suivre en Toscanne
Puisqu'elle avait laissé Médor
Se faire pourlécher à Andorre
Par une chienne nymphonane.
Pas toqué, le cador s'enfuit,
Laissant délirer la cane,
à la recherche de gentiane
Pour soigner... vous l'avez compris,
Des flatulences incommodantes !
Avait-elle trop bu de tisanes
De bardane ou de valériane ?
...C'est bien, plein gaz et divagante,
Qu'elle alla manger une pizza
Chez l'Martin pêcheur en cabane,
Dingue de musique tzigane
Mais aussi de Zarathoustra !
Attablé, il lui expliqua
La puissance des cannes légères,
La traitant de nouille, au dessert !
Trois ou quatre cannes à la fois...
Quel goujat ! (Pensa t-elle, vexée).
Et, refusant toute connivence
Et, rejetant toute concurrence,
La plume sèche, s'en est allée.
Elle pestait à contre-courant
lorsqu'elle s'écrasa sur le pont
D'un bateau grouillant de nippons
Venus là, pêcher le Hareng.
Ils n'étaient donc pas au courant
Qu'il n'y avait plus ni pont
Ni poissons en rangs ou en bancs ?
Ils s'en retournèrent au Japon.
Remise à l'eau, elle dériva
Jusqu'à la cabane...du pêcheur,
Qui la sauva, ( à la bonheur ! )
Avec des tisanes à tout-va !