(cholé)calciférol (Walrus)
Zut ! Encore un mot que j'aurais pu mettre de côté pour un prochain C (si je vis jusque là).
Donc, né pendant la deuxième guerre mondiale et après la Saint Jean (dans mon pays les chats d'après la Saint Jean sont réputés plus chétifs que les autres), j'ai, vers mes cinq ans, été diagnostiqué un brin rachitique (beau mot également).
La médecine locale s'appuyant sur ses connaissances (et supputations) de l'époque m'a immédiatement appliqué le traitement ad hoc :
- lait en bonne quantité quotidienne
- bol hebd(r)omadaire de sang de bœuf (si, si) que mon père allait chercher à l'abattoir de Charleroi
- foie de veau cru (avec un peu de sel)
- huile de foie de morue ou Émulsion Scott
- vitamine D
Pour cette dernière, il faut savoir qu'à l'époque on n'avait pas encore synthétisé le calciférol et encore moins réalisé sa production à l'échelle industrielle.
On avait par contre déjà découvert que notre peau fabriquait du cholécalciférol par exposition aux rayons UV-B (ceux-là même qui te filent des coups de soleil), raison pour laquelle je me retrouvais de temps à autre en slip de bain et goggles anti-UV dans une pièce éclairée à l'aide de lampes à arc à hydrogène (avec production concomitante d'ozone, question de te filer un bon petit mal de tête).
On n'était pas très regardant à l'époque sur la sécurité des méthodes de traitement (ni de mesure d'ailleurs : au même âge, À la Chapelle, un magasin de chaussures de la ville basse, on vérifiait la position de mes pieds dans des chaussures en m'envoyant une bonne dose de rayons X dans les...).
Tu comprends pourquoi avec un tel traitement, la dernière fois où on a pratiqué sur mon corps chétif une mesure de densitométrie osseuse j'ai explosé les scores de l'appareil : 120% !
Comment ? Pourquoi cette mesure ? À la suite d'un traitement prolongé à la cortisone...
Quoi ? Pourquoi la cortisone ? Oh, on parle d'ultraviolet, pas d'immunologie, non mais !
Bref, aujourd'hui, ma médecine (oui, mon médecin est une femme), en raison de ma vie de reclus qui empêche ma petite usine à UV d'en produire (d'autant que ma tenue d'été, c'est plutôt chemises à manches longues, jeans et casquette), continue de me faire prendre mes 25000 UI de cholécalciférol hebdomadaires, ce qui me permet d'échapper à l'exposition à des lampes UV. Remarquez qu'avec les LED aujourd'hui on parvient à des résultats plus sélectifs dans les longueurs d'onde du rayonnement ultraviolet, mais c'est quand même plus simple d'avaler le contenu d'une ampoule de D-cure (publicité gratuite).
Voilà, c'est tout pour mes aventures dans l'ultraviolet !
Quoique... en fin de carrière au labo en plus de mon laboratoire de rayons X (les radiations qui suivent immédiatement les UV dans le domaine décroissant des longueurs d'onde - ne vous y trompez pas ; plus la longueur d'onde d'un rayonnement est petite plus son énergie est grande - ), j'ai hérité d'un labo de microscopie optique et d'un autre de spectrométrie IR (infrarouge) et UV, c'est le destin !
PS : (non, je ne suis pas socialiste) Ça m'est revenu après : quand je sévissais au labo d'électrochimie, je me souviens d'avoir utilisé une lampe à hydrogène pour générer de l'ozone pour tester un détecteur/doseur de ma conception, là aussi j'ai dû recevoir ma dose d'UV. Je crois bien que c'est tout cette fois-ci. Si je pense à autre chose, vous serez les premiers avertis !