Finale mémorable (Yvanne)
Je ne suis pas sportive et en règle générale je n'aime pas le sport. Alors, me direz-vous pourquoi vais-je vous parler rugby ? Par chauvinisme sans doute je l'avoue. Et parce que je n'ai jamais entendu un tel concert de klaxons (défi oblige!) que lors de l'accueil réservé par les corréziens à leur équipe fétiche en ce début d'année 1997.
A croire que pas un corrézien, petit ou grand, n'avait voulu rater le retour triomphal des noirs et blancs. Tout le monde se pressait sur la Guierle, grande place située tout à côté du célèbre marché Georges Brassens ( vous vous souvenez des gaillardes et leurs crêpages de chignon à propos de bottes d'oignons!) pour ovationner leurs idoles du jour.
Le 25 janvier 1997, le CAB avait remporté la finale de la coupe d'Europe face aux Tigres de Leicester (28 à 9, quelle déculottée mes amis!) dans ce que tous les fans appellent le temple du rugby, Arms Park. Il fallait fêter cette victoire comme il se doit sur la terre briviste.
On attendait nos héros, massés devant le théâtre et dans les rues tout autour. C'était un ciel de drapeaux noirs et blancs agités fièrement. D'autres avaient choisi de sillonner la ville en criant, chantant et surtout en trompetant à qui mieux mieux. Quel chahut ! Quelle cacophonie ! Mais qu'importe. Une belle fraternité dans la joie et le partage. Incroyable comme soudain on se sent appartenir à une même grande famille ! Et comme le disait le Grand Jacques – à l'époque Président de la République – dans son allocution en hommage aux joueurs : « on est toujours fier d'être corrézien mais il y a des jours où on l'est un peu plus que d'habitude ».
Enfin nos valeureux « guerriers » sont arrivés dans un bus les ramenant de l'aéroport suivis par tous ceux qui étaient allés les attendre à la sortie de l'avion les ramenant de Cardiff. Les klaxons dominaient tout le reste. Assourdissant. Chacun à leur tour, les joueurs brandissaient La Coupe. La liesse fut à son comble. Tout le monde voulait s'approcher, les toucher. Des dieux vous dis-je ! Cela me fait sourire aujourd'hui mais je n'étais cependant pas en reste. Il faut dire que de par mon travail, je côtoyais certains d'entre eux et je voulais aussi les féliciter.
Et bien sûr, a suivi la tournée des bars. Certains consommaient pour trinquer avec les héros. La bière coulait partout à flot. D'autres dansaient, s'embrassaient. Bien chanceux celui ou celle qui arrivait à obtenir un maillot de son joueur préféré. Ou même une signature au bas du drapeau. C'était une cohue invraisemblable. Et non, je n'ai pas réussi à acquérir pour mon fils aîné la cravate de celui que je connaissais le mieux.
Après le feu d'artifice nous sommes rentrés à la maison fourbus mais la fête a duré toute la nuit dans la ville. Et dire que je n'avais même pas vu le match !!!