Les fantômes (Venise)
Alors que je déjeunais au restaurant l’ECTOPLASME rue des exorcistes j’ai vu rentrer Georges Méliès suivi de près par Antoine lumière . Le patron du Resto en souriant le geste pointé sur l’index sur ses lèvres intima le silence à tous les clients.
Une personne me demanda alors ce qu’il était en train d’arriver. On ne pose pas une telle question dit le serveur soit on les connait soit vous les découvrirez seule .
Ceux qui ont assisté à un tel mystère en rient et pleurent encore .
Derrière le voile du temps Georges Méliès découvrait le cinéma d’ANTOINE Lumière et s’agitait sur son siège comme un fantôme pris de convulsion .
J’étais fascinée de les voir se réincarner là devant moi de cette manière la plus abrupte je pressentais dans leur voix l’émergence de paysage de braises et de bois lunaires .
Pareil à des chasseurs cherchant la bonne vision Méliès dessinait avec ses mains des formes insolites
On leur apporta une bouteille de champagne et sans faire cas des clients qui ne semblaient point voir ils trinquèrent à leur projet
C’est l’arrivée de COPPOLA accompagné de Dracula qui me fit sauter sur mon siège .
Georges Méliès s’était un peu affaissé sur son siège et comme un chaman pris par des visions. Il finit par ouvrir un œil curieux. Coppola était en train d’expliquer que son Dracula lui posait quelques problèmes et cherchait apparemment les conseils avisés de Méliès. .Méliès n’avait plus besoin d’un écran pour poursuivre son œuvre . La lumière était devenue un obstacle à ses visions. Je le vis se saisir de Dracula pour extraire de son enveloppe son feu intérieur. Il se tourna alors vers COPPOLA et lui dit/ Arrangez-vous pour que ce feu ne meure jamais.
Alors votre œuvre ne mourra point dans les cendres.