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Le défi du samedi
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24 février 2018

Cannelle et les bars (Laura)

 

En déambulant dans sa ville de naissance, Cannelle ne songeait à rien d’autre qu’à fuir la maison de ses parents ; en fait, les fuir, eux et leur hypocrisie.
Elle allait de bars en bars (ceux qui étaient encore ouverts à cette heure avancée de la nuit).De plus en plus soûle, elle se prit une branche d’arbuste dans le visage. « Une ombellifère » se dit-elle. 
C’était son père –féru de botanique- qui lui avait appris à reconnaître une ombellifère. Comme quoi, les connaissances acquises dans la cellule familiale ne se diluent pas forcément dans l’alcool. Pourtant, ce n’était pas faute d’essayer…Oui, vraiment, elle essayait d’oublier tout ce qu’elle avait fait pour leur faire plaisir, pour être conforme à l’image qu’il se faisait d’elle. Elle aurait voulu s’oublier elle-même telle qu’il l’avait façonnée, pleine de peurs et d’inhibitions.
Elle arrivait à cet oubli en buvant mais ça ne durait pas ; car après l’exaltation venait la dépression et encore après, le lendemain au réveil (avant de reboire), le dégoût d’elle-même.
Elle avançait en tanguant d’un bout du trottoir à l’autre. Elle essayait de corriger sa trajectoire mais c’était difficile car le feu de l’alcool la brûlait, lui envahissait le cerveau. Elle savait qu’elle n’aurait pas du continuer à boire. Elle avait déjà son compte mais elle passa tout de même la porte de chez Roberto où elle avait commencé sa tournée tôt le matin :un petit blanc pour remettre la machine en route, pour oublier la nausée, pour se nettoyer. Elle avait vu de la lumière, elle était rentrée.

 

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Commentaires
B
Un texte sur une vie difficile une suite peut-être plus réjouissante pour Cannelle si touchante <br /> <br /> Merci et Bravo Laura
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C
cycle circadien de haut et de bas<br /> <br /> en bipolarité, bien rendu<br /> <br /> par ce portrait...
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P
Les bistrots sont les repaires des épaves toujours à sec. belle histoire.
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K
Une vraie maladie... portrait très réussi, Laura.
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M
La lumière qu'elle a vu n'est sûrement pas celle au bout du tunnel.
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J
Un hypocrite et botaniste le père, il devait fabriquer de l’absinthe
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J
C'est la tournée des grands (Bar-le-)Duc(s) ?
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V
c'est une sacrée amorce de roman cette intro un prélude de bach en somme bravo à toi
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W
Le chimiste que je fus ne peut qu'approuver chaudement : les emmerdes ne sont pas solubles dans l'alcool !
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M
Eh ben ! même avec d'aussi bonnes raisons, c'est dommage de boire autant !
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