Camille, un enfant curieux. (32Octobre)
La fin des vacances de Camille chez ses grands-parents Nestor et Natacha approche.
Sa grand-mère Natacha a le cœur qui se serre en y pensant. Camille a été là pendant les deux mois. Elle ne s’est pas lassée de sa présence.
- Il est tellement sage cet enfant, ne cesse-t-elle de répéter à son mari
- Qui est sage ? dit une petite voix
- Mais toi Camille. On ne t’entend jamais.
- Mamy, il y a tellement de choses à découvrir dans le grenier à côté de ma chambre.
- Tu aurais pu profiter plus du soleil.
- J’avais plein de choses à faire.
Sa grand-mère souriait tout en s’inquiétant. Cet enfant est trop sage, il lit trop. Elle regrettait qu’il n’ait pas plus joué avec les enfants de la maison voisine, qu’il n’ait pas plus jardiné avec son grand-père ou fait du vélo. Mais il était heureux. Cela se voyait à sa mine réjouie du matin au soir.
- Arrête de te faire du mouron. Ce n’est pas la mort du petit cheval. Il est heureux comme cela, lui glissa Nestor.
Nestor se demandait d’ailleurs ce que Camille faisait car depuis 8 heures, il avait fait de nombreux aller-retour entre le grenier, sa chambre, la cuisine où sa grand-mère préparait son gâteau préféré, celui au chocolat intense et aux noisettes.
Il commençait à s’interroger quand il entendit :
- Papy, viens me faire voir sur l’ordinateur la carène du navire
- Tu te piques de navigation maintenant
- Mais non. T’y connais rien, c’est dans le ciel
- Dans le ciel, tu sais cela comment ?
- Dans ton grand livre tout vieux sur le ciel que je viens de trouver. Il parle de la Toison d‘or. Tu viens, Papy ?
Papy s’exécuta, navigua entre Argo, Jason, ses argonautes et la toison d’or. Il s’émerveilla de la curiosité de son petit-fils, fut très heureux d’apprendre avec lui. Cela les mena jusqu'’au repas pendant lequel Camille parla, parla et parla encore de Jason.
Après s’être régalé de gâteau au chocolat, il fila de nouveau à l’étage. Ils entendirent la porte de sa chambre se fermer.
- À son âge, on avale tout. Il est inquiétant. Il veut tout savoir.
- Il se sert mieux de l’ordinateur que moi, répliqua Natacha. Il faut aller jeter un œil quand même.
Nestor monta sans bruit l’escalier, entrouvrit la porte de la chambre de Camille, le trouva endormi. Cela ne le surprit pas. Il n’avait pas arrêté de la matinée.
Il s’approcha du lit, regarda le livre ouvert près de lui. C’était « L’oiseau indien ». Cela lui rappela son enfance. Ce livre, celui que lui avait rapporté son père d’un de ses voyages lointains racontait l’histoire d’un marchand persan.