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Le défi du samedi
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30 avril 2011

Défi 147 (Jo Centrifuge)

Dom engagea le diable sous la cuisinière que Léa s'efforçait de basculer malgré son irrésistible envie de rire :

-C'est gentil de nous aider. Ça aurait été l'enfer de déménager ça toute les deux...

-Bah, c'est normal, bredouilla Dom.

-C'est cela même, fit-elle malicieusement. Dis plutôt que t'as flashé sur Karine oui.

-Moins fort ! Elle est juste à côté !

Un petit toussotement se fit soudainement entendre derrière une pile de cartons. Karine en sortit précipitamment, chargée du micro-ondes, le rouge au front et un ravissant petit sourire aux lèvres, emportant hâtivement son trouble dans la cage d'escalier.

 

La vérité, c'est que Dom était tombé sous le charme. Il s'était laissé gagné, non pas sur un coup de foudre, mais bien plus profondément, comme le parfum suave des fleurs de glycine par un matin de printemps lui révélerait la beauté d'un paysage.

 

Voyant son trouble, Léa éclata de rire et tapota bruyamment la cuisinière :

-Fonce, mon Dom !

 

Il faut croire qu'un doux trouble le consumait car, par inadvertance, il poussa le diable sur une étagère vacillante, précipitant une étrange statuette dans une chute destructrice.

Léa contempla les débris de terre cuite :

-Oula ! Tu viens de bouffer ton ticket.

-Elle y tient beaucoup, c'est ça ? S'inquiétait Dom.

-C'est rien de le dire mon pauvre. Elle le vénérait à un point que tu n'imagines pas. Ce machin la hante, littéralement. Un soir, je crois même l'avoir entendu lui parler.

-Quoi ?

- T'inquiètes pas. Je connais assez Karine pour t'assurer que ta future n'est pas folle. Elle n'a jamais voulu m'avouer dans quelles circonstances elle est entrée en possession de ce truc, mais avec le temps j'ai compris que ce voyage n'a vraiment pas été de tout repos.

-C'est bien ma veine. Tu ne vas pas le lui dire, hein ? Après un déménagement il y a toujours des affaires qu'on ne retrouve pas. S'il te pait...

La supplication de Dom et sa mine de chien battu rendirent à Léa sa bonne humeur:

-Je serais muette comme une tombe, mais c'est bien parce que ce truc était hideux à mourir !


La journée de labeur passa, au grand ravissement de Dom si bien que, le soir venu, lorsque Léa les quitta, hilare comme à son habitude, les deux promis demeurèrent un peu gênés sur le pas de la porte. L'air du soir ramenait à Dom le souvenir des frôlements soyeux de leurs peaux dérobés lors des allers et venus de la journée. Ils se regardèrent un instant dans les yeux avant de s'embrasser langoureusement. Karine murmura :

-Elle m'a parlé en tombant, je l'ai entendu crier... Je sais ce que vous avez fait...


Cette nuit là, devant sa fenêtre, Dom pianotait frénétiquement sur son portable, mais Léa ne répondait pas, toujours ce foutu répondeur, alors que dehors, dans les ténèbres, Karine se tenait là comme un épouvantable zombie. Son regard révulsé semblait phosphorescent sur son visage souillé par une substance brunâtre, comme du sang séché.

 

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Commentaires
M
Reste à statuer sur son sort !!!
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D
hé bé! quelle histoire. bravo
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P
Diable. Je préfère le veau doux.
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J
Oh, c'était pas Dom, c'était la force jocentrifuge !
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Z
boum ! quand notre coeur fait boum !<br /> ça glace !
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W
C'est toujours comme ça quand le diable s'en mêle !
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K
en effet une histoire à frissons! bien intéressante à lire<br /> katyL
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J
Ah ben ça déménage bien, ici !
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