"pour 250 Gr de beurre" ! (rsylvie)
-« Un sponsor, un sponsor ! et puis pourquoi pas se déclarer au registre du commerce » ! ronchonne dans son coin mademoiselle Aufray, intendante du pensionnat des Hirondelles à « Mentent Les Jolies » région Pivoleuze, en décachetant l’enveloppe d’un fournisseur pour pâtisseries industrielles..
Tout avait commencé, il y a de ça 5 jours, quand la mère supérieure avait appris qu’une plaquette de beurre de 205 gr, avait disparu du réfrigérateur de l’internat. Tout de suite, les soupons s’étaient portés sur la plus ancienne des sœurs. Celle là même qui n’avait plus toute sa tête. Et de ce fait, certainement rangé la dite tablette à un endroit non approprié. Qui, faute de bonne température, avait du la faire fondre comme neige au soleil.
Seulement voilà, aucune des habitantes de la congrégation ne semblait se satisfaire de cette réponse. Et surtout pas sœur Charlotte, qui le sonHAUTtonne en permanence déréglé hurlait à qui voulait bien l’entendre sans mentir, tout le voisinage à plus de 3 km à la ronde que ce n’était pas elle, dieu lui en était témoin ! C’est ainsi, qu’après le goûter de 4 heures, la prière de 16 heures, la congrégation réunie au grand complet votait à mains levées (pfff, j’ai bien vu que sœur Tilège avait levé la main, parqu’elle craignait les représailles de sœur Tonnerre… et la p’tite nouvelle, la caramélite, ai bien vu qu’elle faisait comme toutes les autres pour ne pas déroger à la régle…) …votait que moi, Mademoiselle Aufray, seule civile du pensionnat, sans parler bien sur des jeunes filles que nous accueillons et à qui nous enseignons l’amour de son prochain….serait préposée pour trouver le coupable et surtout, offrir une solution afin qu’un tel acte ne se reproduise plus. Car voyez vous, c’était la 3ème fois, que nous constations d’étranges disparitions au sein de notre Etablissement.
La première fois, veille de mardi gras, je n’en ai même pas parlé, pensant à une erreur de livraison. Il est vrai que depuis que notre fournisseur, Monsieur Baratte a pris sa retraite, la jeune crème qui lui succède est quelque peu novice en la matière et de ce fait, portée à commettre quelqu’étourderies !
la deuxième disparition ne m’a pas étonnée car nous étions surtout elles en pleine période de carême, et qu’à telle période de l’année, je diminue de moitié les quantités à commander !
Hors ce matin, quand une fois de plus j’ai du constater qu’il manquait 1 plaquette de beurre de 250 Gr dans le réfrigérateur de l’internat, je n’ai pas eu d’autre recours que d’en parler à la mère supérieure. Alors là, attention les yeux ! Sa Supériorité de nous jouer le grand jeux de l’enquête policière et « les coupables seront sévèrement punis »
Ni une ni deux, je me mets en poste de filature et guette tout c’qui bouge !
pas une ombre, un bruissement ne m’échappent !
je suis partout et nul part à la fois,
on me voit, on ne me voit plus…..
je suis chat elles sont souris, je suis le poulet dans cette basse court.
je suis ici, je suis là, j’n’suis plus !
….je n’y suis plus , c’est le cas de le dire , écoutez bien le dénouement de l’histoire .
En moins qu’il n’en faut pour l’écrire, je glisse furtivement de pièce en pièce, quand mon soulier vernis s’embrouille en pirouettes artistiques pour m’envoyer valser au fond du prétoire d’un parquet ciré, à tel point que j’en ai la cheville morcelée…. Et le poignet cassé !
Aux commentaires avertis de l’urgentiste devant le pale cliché d’une radio fraîchement développé
-« une fracture en motte de beurre,,,, oui Madame Aufray » !, J’ai pleuré de douleurs et de rage.
Mais j’ai vu jaune, devant les explications de sœur Bernique myope comme une taupe qui avait confondu crème pour les boiseries et plaquettes de beurre… Hors je n’étais pas dupe !
Légèrement handicapée par un plâtre que je devais garder 3 semaines,
j’avais eu le temps d’observer le manége de nos jeunes pensionnaires,
qui n'imaginaient pas être démasquées. Seulement c’était mal me
connaître, que de penser que l’idée ne me viendrait pas de les
soupçonner en voyant leur petit manège devant les fenêtres du dortoir
quand arrivait le fournisseur de produits fermiers !
Et ces demoiselles d’avouer avoir volontairement mis le beurre dans la boite de cire d’abeille, afin de faire revenir plus rapidement le charmant fournisseur !