Le ciel, la poétesse et eux (Captaine Lili)
En un ciel de soir qui tombe sur la ville, je voyais une trainée flamboyante de poudre rose, crachée par une dragonne farceuse.
Elle a dit : « c’est la pollution ».
Entre trois gros nuages de coton blancs et bleus, je voyais des bisounours roses, jaunes et verts, sauter à quatre-moutons, rieurs.
Il a dit : « dans les ciels du sud, le soleil ne se cache pas ».
Le corps au creux des vagues grisées, les yeux dans l’horizon tremblant infini, je voyais des îles aux trésors enchantées de rumeurs, vives.
Tu m’as dit : « c’est fou ».
Sous une brume mauve, transparente et gracile, je voyais un jeu d’ombres dansantes, flammes sombres sculptant, graffant la ville sourde.
Vous avez eu peur.
Parmi les gouttes lourdes d’une averse de pluie d’été, je voyais un tambour oriental m’invitant joyeux à ondoyer, libre et légère.
Elles ont dit : « ciel, mon brushing ! »
En un ciel de nuit tombée sur le monde, je voyais un clin d’œil ardent, rond de lune comme une perle de vie.
Ils ont dit : « c’est un lampadaire ».