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Le défi du samedi
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21 novembre 2009

Quatre à cinq bris de verre (Papistache)

Les quatre mousquetaires n’étaient-ils pas cinq ?

Quatre à cinq bris de verre

Souvenez-vous, Janeczka riait de sa petite taille. Dans les loges des défis du samedi, pour apercevoir sa frimousse dans le miroir  vénitien au-dessus du lavabo en marbre de Carrare, elle devait grimper sur la poubelle ; et même juchée ainsi, seuls son front et son chignon bouffant apparaissaient.

Quand il en eut assez que la maréchaussée le verbalise, à titre d’avertissement, pour “photographie non ressemblante” le toujours jeune Walrus  imagina coller un fin miroir de 3 cm sur 4 cm en lieu et place de sa sympathique bouille sur son permis de conduire. A la suite de cette opération, qui contrevenait indubitablement et intentionnellement avec les lois de son royaume, les pandores qui contrôlèrent ses papiers s’excusèrent régulièrement en déclarant : « Oh, vous êtes de la maison, mes respects, collègue ! » Ils le saluaient à chaque occasion et parfois lui ouvraient même la route. Il advint également qu’un 27 septembre, fête de la Communauté française de Belgique, un aspirant l’invite à goûter le velouté de chicons à la mimolette de son épouse ; notre ami allait refuser quand un argument à 9° fit fondre ses dernières réserves : la Chimay bleue serait servie directement au sortir de la cave de l’officier soit précisément à 10,5° C !

Dans ces conditions, pour enduire ses cils de mascara (voir récit concernant l’autre co-fondatrice du blog) elle se voyait contrainte de sauter, ce qui constituait au quotidien : 1° une gymnastique éprouvante ; 2° un maquillage approximatif (nous passerons sous silence les séances d’auto-coiffure dans ces conditions acrobatiques) ;et ce qui constitua, et ce sera notre dernier point : 3° la raison qui la tient — momentanément — éloignée de son bébé (les défis du samedi).

Au sein de la famille de la petite Maguelotte-Adeline-Pulchérie, c’était péché d’orgueil que tenter de voir son reflet dans une glace. Le père de l’enfant, seul, s’autorisait à extraire d’une petite boîte de carton rouge et noir un éclat de miroir brisé — qui tenait dans le creux de sa main — dont il se servait, le dimanche matin ou pour les grandes occasions, pour ordonner les larges sillons que le coupe-chou, hérité de son aïeul qui fut maréchal des logis au septième régiment de hussards de la Grande Armée de l’Empereur, traçait sur ses joues hérissées de poils durs et préalablement enduites de savon mousseux. La jeune fille conçut de ce rapport à l’image une si grande humilité qu’à l’aube de sa retraite professionnelle, elle refusait toutes les supplications de ses amis l’encourageant à sacrifier à la mode de son siècle. Elle promettait mais ne se résolvait pas à ouvrir son propre blog.

En effet, tout laisse penser qu’un soir où elle œuvrait seule aux commandes, un saut moins adroit que les autres provoqua l’ouverture du couvercle de la poubelle. Son Croûton se souvient avoir déposé les sacs de l’association (il faisait gracieusement et dans l’ombre les basses besognes dans les coulisses) au point de collecte du secteur.

Un soir, très tard, alors qu’elle interrogeait de nouveau son miroir magique : « Miroir, miroir, vilain miroir, dis-moi que je suis la plus méchante des méchantes de toutes les prairies du Far-West » et que la réponse de celui-ci eut le don de l’agacer à la puissance dix :   « Valérie, tu es méchante autant que moi je suis l’inventeur du Rimmel waterproof » —ce qui était une manière ironique de dire qu’elle n’était pas méchante parce que le Rimmel waterproof fut inventé  par Eugène Rimmel (1820-1887) parfumeur et  homme d'affaires français responsable de la fabrication et du marketing de produits de beauté ; associé à son propre  père, à Londres, en 1834, il commença à commercialiser ses premiers cosmétiques. Très vite, les deux hommes présentèrent le premier produit non-toxique : le mascara. Il est devenu si populaire que le Rimmel est à ce jour le mot pour le mascara dans plusieurs langues notamment en français et italien — la jeune administratrice des défis du samedi, plutôt que d’entrer dans une colère noire et de jeter son miroir magique dans le fleuve qui roulait des eaux sales sous sa fenêtre, mue par un instinct surgi de son cerveau reptilien, projeta violemment, d’un mouvement des épaules, son front contre la paroi de verre et, stupeur, alors que son mari s’attendait à voir s’étoiler l’objet sous l’impact irréfléchi, il vit son épouse disparaître toute entière de l’autre côté du miroir. En dépit des litres et des litres de café que l’époux, inconsolable, dépose avec obstination et cérémonie devant le miroir choyé comme nul autel païen ne le sera jamais, à ce jour, la jeune femme n’a pas consenti (ou réussi) à effectuer le chemin inverse.

Avec l’accord du mari, nous avons laissé courir le bruit de l’installation du couple en Arizona pour éviter de paniquer le lectorat de notre sautillant Aramis et nous écumons inlassablement les centres de traitement et de valorisation des déchets urbains du Royaume-Uni — notre connaissance en rudologie, croyez-le, s’est accrue considérablement.

Né le 31 13 1881 à 16 h 61, le Papistache* fut porté sur les fonts baptismaux, le jour de la Saint Hannah, en la belle ville de Senones (Vosges 88) par sa marraine Eve  Sées et son parrain Léon-Noël Lebel. Les fées facétieuses qui s’étaient penchées sur son berceau avaient scellé son destin. Sa joie fut grande quand Zigmund donna son défi — MIROIR — à la communauté, il allait versifier en se jouant de la symétrie inversée, trop de palindromes avaient veillé sur ses premières respirations. Il déchanta vite : la tâche dépassait ses forces.

Il pondit bien (enfin, bien ! disons qu’il excréta dans la douleur) :

Son miroir à Rio, rimons

mais une erreur fatale entachait le vers, il eût fallu écrire “rimnos” : l’exercice était difficile.
Obstiné pourtant, il osa :

Un rêveur à la rue, ver nu

mais se vit incapable d’enchaîner. 
Léon-Noël Lebel, son parrain ne l’inspirait guère :

Rime grave Var gémir...
Rêver reflet, tel fer rêver
...

C’était maigrelet et dépourvu de sens. Il se découragea. Comme l’envie de piller ses aînés ne lui vint pas, il jeta au panier ses scories et renonça au Panthéon.  Lui auriez-vous tendu cette perche : gros_émir@rimes.org afin qu’il y puise inspiration et joie d’écrire, il n’aurait pu assurer.

L’ami servile livre si mal.

* Ne lui souhaitez pas son anniversaire, bien qu’affublé du doux patronyme de Narcisse à l’état-civil officiel de Senones (88), il a horreur des commémorations égotistes.


Nous ne désespérons pas ; si personne ne l’a encore vue, il est impossible que nul ne l’ait entendue.

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21 novembre 2009

Instant tanné (Sebarjo)

Instant tanné

Je ne peux plus me voir

Ca me glace.

On m'a refait le portrait,

C'est la faute aux matons

21 novembre 2009

Le reflet (Brigou)

Les deux miroirs de la salle de bains se font face. Sarah s’interpose entre eux.
La lumière qui éclaire son visage est douce.

Enfant on lui a dit de ne pas se fixer trop longtemps devant la glace, qu’elle risquait d’y voir le diable. Alors elle restait là à attendre, inquiète, mais curieuse.

Plus tard, après avoir compris qu’elle n’y verrait jamais que son image, Sarah aime à se regarder.

21 novembre 2009

L'heure est au bilan ... (Berthoise)

Bien, l'heure est au bilan. Elle se plante devant le miroir, bien décidée à faire un état des lieux sans concessions.

Ce qui la frappe d'abord, c'est son teint d'endive. Dit comme ça, c'est morose et pas très appétissant. Ça évoque la vieille fille, les légumes bouillis, l'amertume et le sans-sel. Mais l'endive, si on la prend autrement, si on l'accompagne d'une pomme râpée et de quelques noix, si on l'assaisonne d'un filet d'huile d'olive et d'une pincée de curry, l'endive devient beaucoup plus amusante. On dit « Oh, tiens, ça c'est une bonne idée !», on en reprend.  Un teint d'endive est un teint de fête.

En continuant de s'examiner, elle voit ses yeux, des yeux de merlan frit. Ce n'est pas qu'elle soit abattue, mais la fatigue cerne et se lit dans ses quinquets. Merlan frit : repas de cantine, un huitième de citron dans l'assiette avec les patates à l'eau. Le bruit, la bousculade et dépêchons-nous. Non, le merlan frit, ce n'est pas que la salle de repas froide et assourdissante, ça peut avoir des odeurs de fêtes foraines. Les fishs and chips des ports anglais, ce n'est pas triste. On mange dehors avec les doigts, en riant et en parlant très fort. Des yeux de merlans frits, mais c'est la fête.

Elle regarde ses cheveux. En baguettes de tambour. Raides, elle qui a toujours rêvé d'une opulente chevelure bouclée, elle doit se contenter de baguettes de tambour. Mais un tambour, c'est plein d'entrain. Ça donne de l'allant, le tambour. Il y a beaucoup d'endroits où on ne sait faire la fête sans tambour. C'est dit, elle a des cheveux de fête.

Son front n'est plus lisse, il se strie, se biffure, comme une lettre pleine de ratés, comme une plaine ravinée. Pour trouver un air de fête à un front couvert de rides, il faudrait être optimiste. Ça tombe bien, c'est ce qu'elle est. Si elle avait été scoute, elle aurait choisi comme totem la grenouille rebondissante, celle qui ne reste jamais à plat bien longtemps. Un front lisse, ça donne l'air idiot, ce n'est vraiment pas intellectuel, qu'un front rompu à la réflexion, c'est autrement plus intéressant.

Dieu merci elle n'a ni les oreilles en chou-fleur, ni le menton en gras-double.

Il y a des femmes fines et délicates, ou encore nobles et racées. Il y en a qui ont des airs de dragons, de matrones, de commères. Il y a des bombes qui font se retourner sur leur passage avec leurs atouts en avant et leur derrière prêt à tout. Et puis, il y a les autres. Pas d'extrême, juste la normalité. Ce n'est pas foie gras et Sauternes, ce n'est pas non plus cassoulet en boîte et eau plate. C'est repas quotidien avec le plat du jour, un peu de verdure et avec un «  Qu'est-ce que tu bois, un verre de vin ou une pression ? ». Des fois, elle préfère le rouge riche en tanin, d'autres fois, c'est l'amertume fraîche qui l'emporte.

L'heure est au bilan et la voilà qui s'égare dans des projets de repas.

L'heure est au bilan et elle sait qu'elle est épargnée par les épreuves. Pas de détresses insondables, pas d'ivresses enchanteresses ; le bonheur quotidien, celui qu'on tisse avec méthode en remettant sur le métier, chaque jour, son ouvrage.

L'heure est au bilan et elle ferait bien une blanquette.

21 novembre 2009

"miroir, ho mon beau miroir, dis moi ce que tu vois en moi" rsylvie

 

"miroir, ho mon beau miroir, dis moi ce que tu vois en moi" par rsylvie

Maternité
Innocence 
Ravissement 
Ondes positives
Insouciance 
Rosir de plaisir devant l’image

 

                                     aiMer

                                 avenIr

                                      pRojets

                                   façOnner

                                     exIster

                                rougiR de plaisir face à l’image





réquieM
vieillI
dormiR
 
l’enfant d’O
finI
cassée, l’image dans le miroiR

   

   
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14 novembre 2009

Consigne #81

Nous sommes redevables de la consigne* de la semaine à notre ami Zigmund :


MIROIR

envoyez vos textes à samedidefi@hotmail.fr



*Elle nous a plu dans sa sobriété et dans son pouvoir évocateur ; attendez-vous à en retrouver d'autres de sa plume, l'ami a été prolixe. Vous aussi vous souhaiteriez défier la communauté ? N'hésitez pas, envoyez vos suggestions (vous connaissez l'adresse ! ).

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