Polochons (TOKYO)
Sagement je choisis, de rester au lit la tête douillettement enfoncée dans mon polochon.
Je pense à ce que je dois au fisc, , je suis presque assurée de devenir sous peu une exilée fiscale, ou de me faire condamnée pour mauvaise conduite.
Je vois d’un coup bref notre famille, papa mendiant, maman mendiant fiston mendiant bébé mendiant parés de leurs plus beaux haillons.
Pour l’essentiel, c’est un léger’ je m’enfoutisme ‘qui l’emporte.
J’entends la voix de l’inspecteur des impôts/ mais où est donc passé tout votre argent ?
Au Bahamas mon bon ami. Je n’ai aucune vulgaire cupidité en moi juste un gout prononcé pour le confort et les polochons.
Cher inspecteur, c’est un besoin biologique comprenez-moi. Mon polochon maintenant prend la silhouette de l’inspecteur des impôts. A L’approche de la quarantaine j’entends le tictac de l’horloge et de son cortège de désagréments. Ma jeunesse me quitte, il me faut du pognon pour les liftings, les liposucions, les micros opérations chirurgicales du vagin et des lèvres. Je sais ça vous fend le cœur et bébé mendiant peut toujours courir après ses couches. J’écris sur mon polochon au feutre noir. Beaucoup de choses m’anéantissent.
Puis je me lève brusquement, j’enfile une petite culotte j’attrape mon parapluie de secours et les clés du porche et me voilà repartie.