La stagiaire (KatyL)
La stagiaire !!
Lorsqu’elle prit son travail ce matin-là toute guillerette d’avoir à s’occuper d’une stagiaire qui entre autre devait l’aider à combler son retard de paperasses, Béatrice pensa qu’elle avait de la chance d’être enfin comprise par sa hiérarchie.
La DRH lui avait juste dit à Béa : « que cette personne était un peu ronde mais vu son envie de travailler, ses références et son sourire elle devait faire l’affaire » !, elle avait donc cette dame à accueillir ce matin.
Elle était à peine parvenue en haut de l’escalier de la mairie qu’elle entendit la porte s’ouvrir à nouveau, et comme elle était en avance elle alla donc s’acheter son petit café du matin en vigueur chez les fonctionnaires !
Un pas montait péniblement les escaliers et Béa sentait un souffle rauque l’accompagner.
En attendant de voir de qui il s’agissait elle sirotait ce café trop chaud à toutes petites lampées.
Quand tout à coup « elle » surgit en haut des marches, sa figure toute rouge, sa respiration saccadée, ses cheveux collés par deux semaines au moins sans lavage, et surtout son aspect faillirent créer un malaise total à Béa.
Quoi cette femme avait un corsage long sans rien dessous !!! Et Elle était ENORME !
Elle ne portait ni jupe ni pantalon !
Ses cuisses s’entrechoquaient roses et plissées, elle ne pouvait avancer sans les frotter l’une sur l’autre tant elles étaient grosses et elle était presque nue !!
Cette apparition à laquelle elle n’était pas préparée avec une tasse de café brûlant le matin dans un lieu public lui fit l’effet d’une bombe ! Et elle lâcha sa tasse qui rebondit au sol sur sa chaussure et lui éclaboussa les jambes !! Merde de zut ! Ça commence bien cette journée, elle qui voyait cette femme presque obscène s’avancer vers elle!
-« bonjour lui dit-elle, je me nomme Clotilde Degarde en s’essuyant le visage déjà en sueur, pouvez-vous me dire où est le bureau de Mme Duchmol car je suis la nouvelle stagiaire et je viens d’être embauchée en contrat d’essai »
Béa était médusée incapable de prononcer un mot, quoi la nouvelle stagiaire un peu forte et souriante était cette ENORME femme pas vêtue, sans doute folle ? un peu crade et transpirante !! Un cauchemar elle allait s’éveiller, elle ne pouvait pas partager son bureau exigu deux mois ou presque avec cette personne et accueillir public et collègues toute la journée affublée ainsi, il y avait méprise.
Elle s’entendit cependant répondre :
-« mais c’est moi Madame Duchmol Béatrice, vous êtes au bon service, par contre Madame Degarde il doit y avoir une erreur quelque part, ici nous devons avoir une tenue disons….. « convenable pour un service public » or vous n’avez sans doute pas pris tout votre temps ce matin, ou vous étiez endormie encore en venant ici, ou vous n’allez pas bien, je ne sais pas ? Dites-moi pourquoi vous êtes juste vêtue de votre tunique sans rien en dessous, ce n’est pas possible je vous assure »
-« Mais dit Clotilde Degarde dans un râle pleurnichard et en s’essuyant les mains sur ses cheveux gras, je suis habillée, que vous faut-il de plus, j’ai une tunique et un caleçon couleur chair ! »
-« ah vous avez un caleçon couleur chair, mais dites-moi c’est très bien imité cette couleur chair on dirait que vous êtes nue, sans rien…et un caleçon collant à ce point lorsque l’on est……….disons un peu forte ne me paraît pas adéquat dans un lieu comme une mairie !! Enfin rendez-vous compte ? »
Madame Degarde s’approcha en marchant dans le café renversé au sol et au fur et à mesure qu’elle arrivait à la hauteur de Béa elle fut envahie par une odeur de transpiration bien installée, et son nez ne fit qu’un tour ! C’en était trop !
« Oh ! dit-elle (en reculant progressivement vers son bureau) venez nous serons plus à l’aise pour parler, entrez ! »
Béa ferma la porte rageusement ! Et dès que celle-ci se fut refermée l’odeur envahit la minuscule pièce.
La femme se colla presque à Béatrice pour lui faire toucher « le fameux caleçon chair. »
-« tenez touchez si je suis nue, c’est bien un caleçon en synthétique lui dit-elle en reniflant »
Oui elle avait un caleçon chair de chez chair !! Belle imitation ! Incroyable !!
On ne voyait rien puisqu’elle avait eu la belle idée de mettre des chaussures un peu montantes qui cachaient les élastiques du bas du caleçon.
Cette vision apocalyptique accompagnée de reniflements et de cette odeur à 8h30 du matin lui donna le sentiment à Béa qu’elle allait vomir et se réveiller, mais non elle ( Clotilde) était bien là dans SON bureau.
Béa ouvrit la fenêtre en grand et entreprit d’expliquer à cette Madame Degarde comment s’habiller lorsque l’on se présente au travail surtout en étant stagiaire, afin d’éviter les cheveux gras, les caleçons collants elle lui expliqua gentiment et avec calme et pondération que les déodorants existaient.
Mais comme elle ne voulait pas l’accabler, elle lui suggéra de passer derrière son bureau pour la matinée de manière à ce que ses collègues ne la remarquent pas, et si possible ce midi en rentrant chez elle de se vêtir différemment, sur ce, Béatrice laissa sa fenêtre ouverte toute la matinée alors que le temps était assez frais »
Lorsque midi sonna il fallut que Clotilde Degarde s’extirpe de son siège et qu’elle sorte.
La tête de ceux et celles qui l’ont croisée !!!
Le mouvement des cuisses était une chose, mais l’arrière avec le caleçon chair qui rentrait dans la paire de fesses de façon magistrale, produisit un choc à un collègue masculin qui fumait dehors, il faillit en avaler sa cigarette !!
Ce fut une véritable vision que de la voir arriver pensa Béa, elle s’en souviendrait toute sa vie.