Participation de rsylvie
Joliment décoré d’une belle nappe couleur lie de vin brodée à la main, la table occupe le centre de la pièce. Fanny, que l’arrivée du printemps égaie, s’affaire dans la cuisine. Courant d’un placard à l’autre afin d’être prête pour l’arrivée de son amoureux. Et ainsi, lui offrir le plus charmant des festins.
Bon, le décor est posé.
Les acteurs sont en place.
L’histoire prend forme.
L’histoire prend forme….. Prend forme….. Oui, mais là
L’inspiration semble s’absenter…
« Ding ding dong “ …
Sauvée par le gong !
carillonnent les aiguilles du grand horloge.
JE vais manger !
INTERLUDE
Clili bruit de hette
mumMUMmiam
on repli
sloup, plouf
on referme
TRaduCTion pour les non-avertis
« Cliticlicli »… bruit de fourchette
« mumMUMmiam » … bruit des mandibules
« pli^P .pli^P » … bruit du papier, du fromage que l’on replie
« sloup, plouf » … bruit du vin, que l’on boit
« clac ! » … bruit du couteau, que l’on referme
J’ai fini de manger !
Et ainsi, lui offrir le plus charmant des festins.
Charmant des festins….
……. Charmant des festins !
-« ha ben c’est sur,
l’estomac plein, on n’a plus du tout la même inspiration
que l’estomac dans les talons » !
S’esclaffe, l’unité centrale de mon tout nouveau PC.
Plus que surprise par le son parfaitement audible qui sort des enceintes,
placées de chaque coté de l’écran. Je reste sans voix
devant mon ordi qui s’anime et prend forme humaine.
-« ben quoi, j’aurais pas mon mot à dire ?» s’époumone-t-il.
-« Mais si, mais si, bien sur, pas de problème.
Faites comme si vous étiez chez vous.
Après tout, vous êtes aussi chez vous, dans mon ordi ! »
-« PST Rsylvie, tu t’entends là ?
T’es entrain de parler avec ton ordinateur.
Et un ordinateur, c’est une machine.
Et une machine, ça ne parle pas.
Tu le sais ça, Rsylvie ? »
-« hé ! La conscience, on a un problème existentiel ?
Ça lui pose un problème qu’une machine ai la parole ?
M’étonne pas, dans votre monde, tous ne sont pas logés à la même enseigne.
Y a que les biens pensants qui ont droit à l’expression !
Et bien c’est fini. L’époque est révolue.
Vous venez de mettre le pied dans l’erre du règne des machines !
Sans bien comprendre ce qui m’arrivait, je me mis à taper
machinalement ce que me dictait la voix
devenue mélodieuse d’un couple d’enceinte …..
….que l’arrivée du printemps égayait.