Mes meilleures vacances dans l'Orne - rsylvie
-« t'es quand même revenue c't'été ? »
-« oui, mon père a dit que c'était pas encore pour cette année les vacances à la mer ».
-« ha ! ?. c'est bien, on va pouvoir être ensemble ».-« oui c'est bien, mais c'est triste ».
-« ha ! »
-« maman a beaucoup pleuré quand papa à dit ça l'autre soir ».
-« ben oui j'comprends, elle voulait aller à la mer.
Et toi, tu voulais y aller, à la mer ? »
-«
ho oui, je voulais y aller. Avec ma soeur on en parlé tout le temps. Le
soir avant de se coucher... dans notre lit avant d'éteindre la
lampe....Tellement parlé que certaines nuits j'en rêvais. »
-« Et ben dites donc, t'avais drôlement envi d'y aller à la mer ! »
-«
ben oui. Mais papa a dit que cette année, il fallait se serrer la
ceinture. Et que ça commençait par les vacances - « plus de superflus »
qu'il a dit » !
-« dis-donc, l'était sacrément en colère ! »
-« non, il était triste. Comme maman ».
-« toi aussi t'es triste » ?
-« oui, un petit peu; à la maison c'est plus pareil.
Ma
soeur, elle ne chante plus. Et maman je la vois moins souvent; l'autre
jour je l'ai entendu dire à papa : « maintenant que la Suzette a ses 6
ans et qu'elle rentre à l'école communale en septembre, sa soeur peut me
remplacer pour la "bordée".
Après le repas du soir, elle part faire des ménages à l'Agence de monsieur Duprey ».
-« pleure pas ma Suzette! j'ai une idée. Suis moi ! »
Ils
marchèrent 50 bonnes minutes, traversant nombres champs de blé, jouant
à faire des paniers d'herbes folles, à tresser des couronnes de fleurs,
pour arriver au bord de l'Orne.
Un joli petit ruisseau qui serpente
le long d'une campagne verdoyante, et caresse de ses bras lénifiants
les pierres argentées que le ciel fait scintiller quand les rayons du
soleil viennent s'y baigner.
-« Faut m'promettre que tu n'révèl'ras à personne le passage pour arriver jusqu'à là.
Faut m'jurer ma Suzette. Parc'que sinon, le Pierre va m'tuer.
C'est là qu'il vient pêcher et l'aime pas que j'me baigne.
Ça fait fuir les poissons.
Son p'tit coin d'paradis, il y tient plus qu'à la vie, qu'il dit !»