J'ai fait la guerre, moi, Monsieur ! (Walrus)
Bon, c'était la guerre froide, mais, hein, à la guerre comme à la guerre, n'est-ce pas !
Oui, vous ne voyez pas ce que l'X vient faire là-dedans ? Je vais vous l'expliquer...
(ça fait déjà deux phrases de gagnées, peut-être même trois...)
En raison de mon âge avancé, je fais partie d'une génération qui était encore soumise au service militaire obligatoire.
Au moment de mon incorporation, j'ai posé ma candidature d'officier de réserve (dans ma petite tête je m'imaginais qu'officier c'était mieux que simple plouc, ne fût-ce que pour le confort du mess et la richesse de son bar). En conséquence de quoi, j'ai participé à une petite virée de trois jours dans un camp spécialisé où j'ai pu participer à un tas d'épreuves de sélection dans les domaines les plus divers.
Au terme de ce séjour enchanteur dans les bois d'Heverlee, j'ai été reçu en privé dans le bureau du commandant du centre de sélection pour obtenir les résultats de mon évaluation.
Ça a été dur !
Déjà, le mec a commencé par m'engueuler : "Mais pourquoi diable avec vos capacités et votre intelligence n'avez-vous pas fait polytechnique ?!"
(Oui, je sais, en Belgique, une école polytechnique s'appelle bêtement (on est Belge ou on ne l'est pas) école polytechnique et pas l'X comme à Paris, mais même ténu, il y a donc un lien avec le sujet de la semaine, en dat in a kas !)
Je ne lui ai pas parlé de mon affection pour la chimie ni de mon passé d'enfumeur incendiaire, j'ai laissé passer l'orage (non mais de quoi je me mêle, hein ?).
À la suite de cela, il m'a annoncé avec les ménagements d'usage, que ma candidature ne pouvait être acceptée pour, je cite : "inaptitude totale au commandement". Je me suis abstenu de lui balancer "Tu m'étonnes !" mais je l'ai quand même dit en dedans.
Pour compenser cette cruelle déception, j'ai été autorisé à choisir l'arme dans laquelle je voulais servir. Sans hésitation, j'ai choisi l'artillerie, moi, du moment que ça pète, je suis pour !
"Vous dites ça pour me faire plaisir ?" m'a demandé cet artilleur en chef, suite à quoi je lui ai fait remarquer que les chimistes et les artilleurs avaient la même patronne : Sainte Barbe. J'ai quand même évité de lui chanter les beautés de l'artillerie de marine, je ne suis pas certain d'être insensible au mal de mer.
On s'éloigne de plus en plus de l'X insinuerez-vous maintenant...
Pas du tout! (comme dit Dutronc), vous connaissez les armes de l'artillerie (chez nous en tout cas) ?