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Le défi du samedi
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17 novembre 2012

Participation de Pivoine

1972-1973. Agitez avant emploi...

Et osez la couleur !

Rouge et blanc. Et rose. Et bleu. Grenat comme la Renault 12 familiale. Comme la robe du New D, avenue Louise (vous prononcerez New Dee). Ma robe en toile serrée, à ramages rouges et blancs, ceinture assortie. Boucle éteinte et jupe courte. Un printemps cerise comme un tee-shirt échancré, comme mes bracelets tressés, de rouge, de bleu. De scoubidou. Comme la première soirée dansante.

Et comme le premier baiser. Trahison, stupeur d'été. Dans un âge de bonbons. 

Phare multicolore! Voilà la musique! Le petit Livre d'Anna-Magdelana Bach. "Sergent Pepper's lonely hearts club Band". La reprise. Couleur de batterie. Le tourne-disques qui chante et tourne... Oscillation du désir, dans la maison. Et les premiers concerts. A Forest-National. Ike and Tina Turner. Le 11 novembre.

Forest-National ! C'est, ce restera toujours Pink Floyd à Bruxelles, le  5 décembre 1972. A 20h00. Avec David Gilmour, remplaçant Syd Barrett. Avec le bassiste, Roger Waters. Nick Mason, à la batterie, et Richard Wright aux claviers.

"Dark side of the moon"

Oseriez-vous seulement évoquer, après ce moment -historique- les chanteurs de charme qui polluaient le Lycée? Les filles dingues de Claude François? Les Patrick Juvet, Alain Chamfort et Gérard Lenormand? La folie Mike Brant, les Vaches rouges blanches et noires, "Podium" ou "Mademoiselle Age Tendre" ?

Une année dorée : "Le Bourgeois gentilhomme" au Théâtre National, par un dimanche d'automne, avec le tram 32... Les "Lettres persanes", que je lus à voix haute, déjà captive du charme. "Tristan et Iseut". La concordance des temps. Et ma poésie, dans les Limbes.

Mais un temps, parfois gris triste, vient me hanter. Avec la fin de la coopérative "L'Union Economique". La fin des cache-poussière gris. Des jus d'orange pressés. Des livres Rouge & Or. De mes "dames blanches" et de leurs Cafés liégeois.

Et des poupées Francie, Twiggy, Skipper, remisées au grenier. 

A 1972, pourtant, noire et verte, j'aurai dédié un roman - la poésie, la flamme.

L'esprit adolescent.

Une page noire

Pour peindre la fixité d'une pupille

Un brouillard vert  Pour l'iris et l'éclat  Qui font rage

 

Un amour noir, comme le velours

Douleur verte et manière noire

Comme le trouble ingénu  Qui vous paralysait

Mais la lumière? Où serait la Lumière intense, irradiante... De ce petit matin glacial de vos quinze ans? La couleur sera-t-elle jamais lumière? Précédera-t-elle jamais toute chose? Car s'il lui échappait le goût des siècles, la grappe de raisins, à la cantine, son joyeux brouhaha, l'heure de grec ancien du jeudi midi, et les retours à la maison, enserrés de migraine... Le contrôle de biologie, la robe du prof de math, l'abandon du solfège, la panne de chauffage, la crise du pétrole et les dimanches sans voiture, le manteau serré contre soi... Et ce regard aigu sur vous, tel une lame... Oui! Encore lui, toujours lui, ce trouble intime du coeur, qui reviendra encore et encore.

Encore, encore! Raconte encore... Supplie l'enfant, affamé...

Dites-moi ! Si tout cela échappait à la couleur, aux mots, vain mode d'emploi de toute année de vie, quelle lecture, et puis quelle écriture?

Devrais-je repenser

Pour figer à jamais

La coupe des splendeurs

De ma seizième année

Pivoine, le 14 novembre 2012.

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Commentaires
A
Voilà, je sirote mon thé comme promis en m'imaginant en votre bonne compagnie. La lecture de ton texte met de joyeuses couleurs sur les photos sépia du passé. Et dans mes propres souvenirs de jeunesse qui n'étaient pas si colorés. Il ne suscite pas chez moi l'envie. Il m'apporte plutôt la joie du partage. De plus, comme tu le suggères, on peut comprendre que derrière cette année dorée, tout n'était pas que paillettes. Dans mes années de grisaille aussi, la couleur était là en filigrane. Et la joie pouvait sourdre sous la peine, même si ce n'était pas à grands éclats. Finalement, je n'ai pas de si mauvais souvenirs de cette époque, Merci de me l'avoir rappelé chère Pivoine. Même si comme katyL, je vis désormais pleinement le présent, sans plus d'états d'âme pour mes 16 ans.<br /> <br /> Bisous à toi!
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J
Mais alors, Pivoine, tu as deux ans de moins que moi. Je te souhaite un bon anniversaire : 21 ans, c'est l'âge de la majorité. On arrose ça ! <br /> <br /> ;-)
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V
Une évocation haute en couleurs d'une tranche de vie où chaque "évènement" prend par ton récit un parfum d'exaltation et de nostalgie. On se foutait des modes d'emploi<br /> <br /> Tes seize ans, mes vingt cinq... Waou! ça fait queque chose!
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C
Bon sang, que c'est beau, les souvenirs quand ça sent la passion comme ça...<br /> <br /> J'ai vécu à peu près la même chose l'année de mes quinze ans:<br /> <br /> <br /> <br /> http://samedidefi.canalblog.com/archives/2012/10/06/25261059.html<br /> <br /> <br /> <br /> bises
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P
Pas besoin de repenser, Pivoine, vous semblez totalement immergée dans vos quinze ans. Quelle mémoire !
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Q
Merci, EVP, c'est charmant d'écrire ça !!!
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E
C'est un bien joli arc-en-ciel dans cette coupe de splendeur !! Colorier; comme un enfant, des souvenirs...C'est drôlement chouette !!
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Q
Je suis désolée si des lectrices n'ont pas pu profiter de leurs années d'adolescence ... On a tous nos moments, nos périodes "down". Je ne suis pas satisfaite de ce texte, quand je l'ai pensé, j'étais en forme (en pensant au concert de Pink Floyd, notamment), je voulais restituer le climat des années 70... Mais j'ai plutôt l'impression de ressasser qu'autre chose !!! En tout cas, merci à vous pour vos lectures sensibles.
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K
oui pour l'artiste peintre que je suis c'est haut en couleur!! mais comme Sandrine mes 16 ans !! aux oubliettes !! mais depuis j'ai peins la vie avec mes couleurs comme toi chère Pivoine<br /> <br /> katyL
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M
Un fameux mode d' AN-ploi !!!!!
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W
Tu aurais pu intituler ça "Peinture, mode d'emploi". Tu nous montreras ?
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T
Très jolie texte , années charnières? Assister à un concert de ce niveau à 15 ans ce n est pas un hasard.
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S
Mince y'a eu de l'écho !!
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S
Je n'est jamais eu seize, je n'ai pas eu le droit, mais à dire vrai ça ne manque pas (plus), je crois que même avec un mode d'emploi, ça ne m'aurait pas tant plu.
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S
Je n'est jamais eu seize, je n'ai pas eu le droit, mais à dire vrai ça ne manque pas (plus), je crois que même avec un mode d'emploi, ça ne m'aurait pas tant plu.
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