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Le défi du samedi
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22 mars 2014

1 - Assemblage (titisoorts)

Au début, j'ai commencé plutôt tranquille, il m'arrivait de sourire, bercé par mon berceau. Le temps a fait le reste. Nous portons en nous et sur nous, un sac à dos. Au commencement il y avait nous, et des rouages, des vis que nous ont légué nos parents, le tout, mélangé dans le sac. Le problème c'est que nous n'avons pas de mode d'emploi, alors, tant bien que mal, nous essayons telle vis, tel rouage. Il en suffit d'un qui ne soit pas convenablement positionné, pourtant pour nous, tout a l'air d'aller bien, on ne s'en rend pas bien compte, c'est là que les parents interviennent, et commencent par nous serrer la vis.


Nous pouvons de nous même le deviner, il suffit d'écouter et d'entendre les autres " Hé gars, çà tourne pas rond chez toi..."
Et à partir de ces moments, soit vous démontez et remontez, pour éviter que tout parte de travers, soit, vous continuez votre route, le sac au dos, droit devant, avec encré les mots je suis comme je suis. Vous pouvez avoir, dès la naissance la bonne combinaison, des rouages au bon endroit, sauf qu'il en suffit d'un voilé, pour que la vie soit moins facile. Vous pouvez donner quelques tours de vis pour parfaire le réglage, l'avoir plus fin, et vivre le tournevis à la main dans une continuelle perfection d'imperfection.


Et, lorsque vous en avez plein le dos, plein le dos de les porter, garder votre sang froid, ce ne serait pas bien de péter un boulon. Peut être simplement pourriez vous, changer de direction, changer quelques habitudes, vous verrez le sac s'allégera de lui même. Avec le temps qui passe, la hotte se remplit de rouages, d'expériences de la vie, d'expériences de l'amour, un rouage bien huilé et tout roule comme sur des roulettes. Par manque de fonctionnement certains peuvent se gripper, un grain de sable, un grain d'amour, un grain de folie.


C'est bien, de sans cesse fouiller dans son sac, pour parfaire l'assemblage. Il m'est déjà arrivé dans ma vie, d'imbriquer un rouage du cerveau, plutôt vers le bas ventre,  je sais, je ne suis qu'un homme, nul n'est parfait. C'est se mettre des bâtons dans les roues. On ne sait pas, on fait ce qui semble être bien pour nous, déjà pas si mal. En mettre trop n'est pas toujours le mieux, pour se retrouver sur le bord du chemin la cinquième roue de la charrette.


 Je sais bien qu'il va falloir du temps pour me connaître, pour savoir à qui je ressemble vraiment que je sois moi, que je me ressemble, que je me reconnaisse. Je sais aussi que le temps m'est imparti, il se peut qu'un jour je réussisse à m'assembler convenablement. On dit bien "qui s'assemble se ressemble".

ti01

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15 mars 2014

Défi #290

 

"Qui s'assemble se ressemble " dit-on !

Pouvez vous nous en fournir la preuve ? 

Qui s'assemble

Bonne recherche à toutes et à tous !

Envoyez vos participations à l'adresse habituelle : 

  samedidefi@gmail.com

A tout bientôt !

 

15 mars 2014

Sont sortis du tunnel

15 mars 2014

LES JEUX DU CHAT ET de LA SOURIS (Venise)

Les chats et les souris n’ont jamais été à la recherche de la toison d’or !!!

                                   Que je sache

                                   Ils ont fait office de méga stars pendant toute mon enfance

Jusqu’à ce qu’un jour un gros matou m’a prise en chasse comme une petite souris.

J’étais fascinée et hypnotisée par la grâce féline

Et je fondais comme une glace à la banane au moindre miaulement.

Je rêvais d’être un nid de poule dans lequel les empires  brisent les essieux

De leur char alors ce matou tombait à point.

Quand il me prit d’assaut ma tête ressentit  un fracas comme le bruit d’une bataille lointaine.

J’avais l’impression de me transformer en cuillerée de saindoux  grésillant dans un fourneau de soie.

Soudain je compris que sous son emprise j’étais partie  pour le craquement des os l’écrasement des cartilages.

Le sang se ruait sur mon visage à la vitesse dune boule de bowling.

J’avais le sentiment de sauter d’un avion en plein vol et d’atterrir au milieu d’une course en sac avec au fond mes glandes surrénales pillées saccagées  par le fauve .

Et comme une débutante en tai-chi qui aurait les deux pieds pris par un piège à ours

Je pivotais lentement vers le trou de souris pour en sortir.

Je suis là sur ma garde prête à me faire engloutir par le vilain matou et comme une horrible crème de cholestérol coagulée par l’adrénaline la peur mêlée au désir jai les conduits qui mènent cerveau bouchés .

Et si j’étais tombée dans un piège qu’affectionnent  les vieux chats ronronnant ?

Qu’il s’amuse à tenter encore quelque chose dis –je en sortant ma bombe lacrymogène. .

Je veux ressembler   maintenant aux lèvres d’une sainte nitouche et je suis prête à asperger ce salaud de gaz lacrymogène en le poursuivant jusqu’à Tombouctou

 

15 mars 2014

Participation de Fairywen

 

 

L’histoire de Gribouille.

 

 

 

Voici l’histoire vraie de Gribouille, un tout petit chat perdu dans un jardin un froid mois d’octobre…

 

 

 

Me voilà, Gribouille, tout petit bout de chat aux yeux bleus trouvé dans un jardin, couvert de tiques, presque mort. Une gentille dame m’a ramassé et m’a amené dans une clinique, où les gentils vétérinaires m’ont soigné, nourri (j’étais tout maigre, tout sale) et m’ont cherché une famille.

 

Un jour, une dame est venue. Elle emmenait sa petite chatte pour la faire stériliser. Elle m’a vu, je l’ai vue, j’ai fait « miaou ! » dans ma cage, et là, miracle ! La cage s’est ouverte, elle m’a pris dans ses bras, et je me suis blotti au chaud dans son cou en faisant ronron, ronron, ronron… Le soir, elle est revenue avec son mari et sa fille, et j’ai fait des ronrons et des câlins à tout le monde, en ouvrant grands mes yeux de petit chat tout seul sans maman. Et puis plus rien. J’étais triste, je voulais tellement qu’on m’aime…

 

Et puis tout à coup, deux jours plus tard, elle était de nouveau là, j’étais de nouveau dans ses bras, et cette fois, je suis parti avec elle, son mari et sa fille !! Ils avaient passé ces deux jours à préparer la maison pour moi, et j’ai trouvé une petite chambre bien douillette, et aussi deux autres chats !! Ca y est, je n’étais plus tout seul !! J’avais une famille et des copains !!

 

Et depuis, je vis là, bien au chaud, avec des tonnes de câlins et de papouilles, et je me suis promis-juré de ne plus jamais, jamais repartir tout seul à l’aventure…

 

De toute façon, ma Maman me surveille…

 

 

 

Et depuis, Gribouille dort bien au chaud sur des coussins moelleux, vient faire des câlins à tous ce qui a deux pattes, joue à la bagarre avec les autres chats de la maison (il a eu un petit frère depuis) et s’invente des histoires où des souris imaginaires surgissent des murs.

 

Des photos du héros de l’histoire sont visibles ici, rubrique ʺMes écrits des Défis du Samediʺ, et dans l’album photos ʺchatsʺ.

 

 

 

 

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15 mars 2014

Sur l'air du train lin lin lin (Vegas sur sarthe)

C'est la mère Michel qui a perdu son chat
Qui crie par la fenêtre à qui le lui rendra
C'est le Père Lustucru
Qui lui a répondu
Allez la mère Michel c'est un malentendu
Refrain
Sur l'air du train lin lin lin
Sur l'air du train lin lin lin
Sur l'air du train déraillera et tra la la
C'est la mère Michel qui lui a demandé :
Mon chat n'est pas perdu ou vous me baladez?
C'est le Père Lustucru
Qui lui a répondu :
Il a pris le rapide, on ne l'a plus revu
(Refrain)

Et la mère Michel s'écrie : Non, c'en est trop
Il a horreur du train, du bus et du métro!
Et le Père Lustucru
Dit qu'il a pris le train
tout droit dans le museau, en plein dans le tarin
(Refrain)
C'est la mère Michel qu'a perdu son matou
il était trop curieux, un vrai passepartout
C'est le Père Lustucru
Qui lui a déclaré
que les trous de souris sont durs à explorer
(Refrain)
Et la mère Michel qu'a perdu son greffier
se dit: de tous les trous il faudra se méfier
Car le père Lustucru
est un sacré poivrot
qui pourrait bien avoir bouffé son Figaro.
15 mars 2014

Gurbuz Dogan Eksioglu (à vos souhaits !) (EVP)

Et au bout…

Dame Souris Goriste moustache raide, museau pointu,

Faisait à Dame Souris Golotte leçon de sage vertu.

Voyez comme on est serré dans ce wagon bondé,

Et l’odeur, une infection, quelle horreur la promiscuité !

                   Allons voisine, soyez plus alerte, nous sommes en vacances,

                   Bientôt, le jardin et l’herbe qui chatouille, quelle chance !

Voyez ces rustres qui prennent la voiture-bar d’assaut,

Ces souriceaux qui courent du bas jusqu’en haut.

Il leur faudrait quelques vilains coups de cravache,

Au moins juste une bonne claque sur la moustache !

                   Regardez-les comme ils s’amusent, tout est nouveau pour eux,

                   Peuvent bien faire un peu de raffut, ce n’est qu’un jeu !

N’empêche, que sera leur avenir s’ils n’apprennent à se tenir,

La vie ce n’est pas un amusement, à la discipline il faut obéir.

Etre prêt à tout instant, à affronter les mauvais vents,

Chômage, maladie, trahison, c’est là notre tout-venant.

                   Les sourires ? Les amitiés ? Sont aussi choses de tous les jours,

                   Et aussi, pourrions-nous l’oublier ? Le grand, le bel  amour.

Votre naïveté m’inquiète et pour tout dire m’agace un peu,

Le devoir n’est pas chose de fête, il faut y mettre du sérieux.

Je vois que vous ne serez jamais prête à rendre compte à Dieu,

Il saura bien effacer vos risettes et punir les trop joyeux.

                   C’est vrai que je n’y pense guère, je veux rire et plus qu’un peu.

                   Vous êtes vraiment trop amère, demain sera sans doute heureux !

 

Cette conversation s’arrêta là, et on ne sait qui l’emporta,

Car quand le bout du tunnel arriva, le chat, illico, les croqua !!

 

15 mars 2014

Un livre dont vous n'êtes pas le héros...sauf si vous êtes un chat (Epamine)

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Yurdagül et Asmar, les jumeaux de la maison, passent presque tout leur temps libre dans le grenier - leur grenier - et je ne sais pas ce qu'ils y font. Les parents y montent parfois avec des cartons et redescendent en faisant des commentaires du genre: "Wouaouh!", "Coooool!", " Génial!"...    Pour moi, c'est bof et charabia!
Pour protéger leur mystérieux trésor des mains du petit dernier, le frère et la soeur ferment soigneusement la porte à clé dès qu'ils quittent le grenier et accrochent la clé (dont le porte-clé est un petit cochon rose à bottes rouges!) à un clou. Tel un sanctuaire, le haut lieu est ainsi protégé non pas par un chaouch mais par un cochon botté, bien à l'abri de tous les dangers.

A l'abri ? Que nenni ! Car ce serait sans compter Attila, le chat ! Attila, ça vous parle? Sanguinaire, sournois, barbare, sans pitié, griffu, les dents acérées, le pelage hérissé à la moindre contrariété, faisant frémir et frissonner tous ceux qui osent l'approcher... Eh bien, Attila, c'est moi! Eu égard à mon caractère belliqueux et à mon attitude toujours martiale, on m'évite et moi, je mène une vie de chat,  de pacha voire de padişah !

Il a, l'Attila-là, croquettes à volonté, eau fraîche, litière propre, balle à grelots, souris pouêt-pouêt, fil et laine et ficelle en pelotes, herbe et arbre à chat, coussin, panier, griffoir... Mais aucun lien tendre avec les bipèdes: pas de caresses, pas de mamours, pas de gratouillis car jamais, jamais, je ne les gratifie du moindre ronron ni ne fais la chattemite. Par vengeance sans doute, ils m'ont accroché un GPS autour du cou, un Gros et Puissant Système d'alerte sonore: une clochette qui ne tintinnabule pas mais qui CARILLONNE! Je me déplace donc toujours nonchalamment pour passer inaperçu...

C'est qu'à part gober les souris après avoir cruellement joué avec elles et faire mes griffes partout sauf sur mon griffoir et de préférence dans de la chair humaine, je n'ai qu'une idée en tête: monter dans le grenier ! Chaque jour, dès potron-minet, je grimpe les escaliers mais la porte est désespérément close. En catimini, quand il n'y a plus un chat dans la maison à part moi, je tente ma chance mais redescends toujours fort chagriné et déçu. Quand les deux sont là-haut, je guette en espérant trouver la porte entrebâillée, bernique! Pourtant chafouin, je n'ai jamais pu, hélas, me glisser furtivement à l'intérieur quand la porte s'ouvre en haut car cela se produit toujours quand je croque mes croquettes en bas...

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Mais aujourd'hui, Rrrôminet, le dieu des chats, est avec moi: quelqu'un a oublié de fermer la fenêtre du grenier...

Souple et agile comme tous les félins, je joue à chat perché et me retrouve vite chat de gouttière puis chat de grenier! Que l'on joue la chaconne d'Amadis, je suis au paradis! Après quelques entrechats deci, delà, pour me sentir vraiment chez moi dans cet endroit, je réalise enfin ce que font les jumeaux dans leur repaire: ils ont construit, pour moi, un grand labyrinthe à chat avec des petits chemins, des cachettes, des ruisseaux, des tunnels et... des trous de souris! Voilà pourquoi ils ne voulaient pas que j'entre: c'est une surprise! Mais maintenant que j'y suis, je vais en profiter... Greffier dans l'âme de père en fils, je suis toujours friand de quelque vile forfaiture sur la famille Trotte-menu. Aussi, je m'installe félinement près d'un chas de mur de belle taille, à l'arche maçonnée de pierres et de carton. Le décor est planté... Je suis prêt à bondir...

J'attends... j'attends... j'attends... Pas de bruit au fond du trou, pas le moindre grignotis, aucune odeur alléchante... Je m'impatiente! Je ne peux rester sur mon quant-à-chat et je fais stupidement tinter ma clarine...

"Je l'entends! Il est là-haut, dans le grenier! s'écrie Asmar. Il est passé par la fenêtre qu'on a laissée ouverte! Zut!! 

- Heureusement que tous nos trains sont arrêtés!" ajoute Yurdagül."

A. Les enfants attrappent le chat. Déduisez 10 points d'endurance de votre feuille d'aventures.  Rendez-vous au 302.

B. Le chat s'échappe par la fenêtre. Ajoutez 10 points d'habileté de votre feuille d'aventures. Rendez-vous au 322.

 ;)

 

1ae3ad20 - Copie

 

 

15 mars 2014

99 dragons : exercices de style. 21, Conte animalier, ferroviaire et Lucky Lukien (Joe Krapov)

On venait de quitter l’Iowa. Depuis que l’on avait posé des rails sur la prairie, le train traversait d’Est en Ouest les Etats enfin unis d’Amérique, histoire de confirmer ce que cette sentence du Sussex susurre même aux sourds : « il faut bien que les guerres de succession et de sécession cessent sinon c’est du souci incessant». On était en 1878 et si on ne se battait plus depuis plus de dix ans entre Nordistes et Sudistes, on n’était pas sortis de l’auberge pour autant vu que les guerres indiennes avaient pris le relais. Enfin bon, ça faisait un an que les Sioux et les Cheyennes du Nord s’étaient rendus. On allait pouvoir assister à une autre ruée vers l’or dans les Black Hills.

DDS 289 sd_mitchell03

A l’arrêt de Mitchell, une femme jeune et jolie, vêtue d’une robe mauve, d’une grande capeline assortie et coiffée d’un chapeau à rubans était montée dans le wagon. Elle l’avait balayé du regard, s’était installée sur la banquette vide tournant le dos aux quatre employés de banque qui jouaient aux cartes. Elle avait sorti un livre de son sac et s’était mise à lire.

Johnny Horse était le seul autre occupant du wagon. Il décida de tenter lui aussi sa chance. Il vint s’asseoir en face d’elle et la dévisagea le plus innocemment du monde.

- Bonjour, dit-il. Tu t’appelles comment ?
- Je m’appelle Lily Lasouris. En fait non, je m’appelle à nouveau Lily Saint-Georges.
- Tu es française ? C’est un pseudonyme ?
- Saint-Georges est mon nom de jeune fille mais je suis la veuve du sergent Lasouris. Et toi, beau blond, comment t’appelles-tu ?

 

DDS 289 LuckyLukeMississippi

(Les Anglais et les Américains en viennent d’autant plus vite au tutoiement que dans leur langue le « vous » de politesse ne les étouffe pas : il n’existe simplement pas. Cela donne de piquants dialogues comme :
- Permets que je te baise, baronne, le bout des doigts ?
- Fais, Dulogis ! (Car le maréchal se nomme ainsi).
- Les yeux dans les yeux, je te jure que je n'ai jamais eu de compte en Suisse !

- Il y en a un peu plus. Je te le laisse ?
- Comment as-tu trouvé le Minnesota ?
- En remontant le Mississippi !)

- Je m’appelle Johnny Horse. Je reviens d’un stage de pâtisserie orientale que j’ai effectué à Davenport dans l’Iowa. J’ai pris ce train pour rejoindre mon salon de thé à Rapid City. C’est quand même super le train ! Autrefois on était obligés de prendre la diligence pour faire ce trajet. Et toi, Lily, où vas-tu ?
- Je vais derrière les Collines noires, à Gilette. C’est là que mon mari a rendu l’âme. Je vais me recueillir sur sa tombe et après je m’installerai là-bas pour évangéliser les Cheyennes.
- Evangéliser les Cheyennes ? Après qu’on les a exterminés et parqués dans des réserves ? Je trouve ça un peu Sioux, comme démarche, pour ma part.

Lily ne répondit pas.

- Tu n’as donc peur de rien ? Ne sais-tu pas que plus on va vers l’Ouest, plus il y a de dangers ? Il y a sans cesse du grabuge à Pancake Valley : quand ce ne sont pas des voleurs de chevaux, c’est une alerte aux Pieds bleus ! Et puis toute cette lignée de hors-la-loi, Jesse James, Billy the Kid… sans compter que les Dalton courent toujours !
- J’ai une lettre de recommandation pour le lieutenant Chicken au 20e de cavalerie. Il était sous les ordres de Custer avec mon mari à Little Big Horn. Il pourra me protéger, m’offrir une escorte en cas de besoin.
- En tout cas, tu n’es pas rendue, le voyage est encore long. Sans compter qu’il y a un passage dangereux après Canyon Apache. Et puis… il y a Gulliver.
- Gulliver ? Qui est-ce ?
- C’est une espèce de dragon, un monstre sanguinaire qui dévore tout ce qui s’aventure sur la voie ferrée.
- Tu racontes des bêtises, Johnny ! Tu essaies de me faire peur pour me détourner de mon projet, de ma mission. Je parie que tu es célibataire et que tu rêves de te trouver une bonne petite épouse bien soumise pour tenir ton saloon !
- C’est un salon de thé, Lily, tout ce qu’il y a de plus honorable, destiné aux dames de la ville et pas un abreuvoir à cow-boys.
- Ta ta ta ta ta ! C’était bien essayé mais n’y songe pas, même en rêve ! Et à part ça, à quoi il ressemble ce Gulliver ?

DDS 289 Kansas wildcats

- C’est un chat sauvage du Kansas. Un chat géant qui a la particularité d’être tigré et omnivore.
- N’importe quoi ! Un chat omnivore ! Pourquoi pas un cochon avec des bottes rouges pendant qu’on y est ? Que veux-tu qu’un chat, même géant, puisse faire à un train lancé à toute vapeur sur ses rails vers les promesses de l’Ouest ? Un chat sauvage du Kansas ! Many Dick Rivers to cross ? C'est pas sérieux ! Tiens, je veux bien parier avec toi, Johnny Horse ! Si un jour je rencontre ce Gulliver, je reviendrai m’engager comme femme de mauvaise vie dans ton saloon, foi de Lily Saint-Georges !
- C’est un salon de thé, mais pari tenu, je t’engagerai comme cuisinière pour faire des gâteaux.
- Maintenant, si tu veux bien me laisser lire ma bible, Johnny, je t’en serai reconnaissant. Au moins, là-dedans, il n’y a pas d’histoires aussi abracadabrantesques !
- Mais certainement. Lis, Lily !

Un peu dépité, Johnny retourna s’asseoir à sa place initiale, il posa son front contre la vitre et regarda défiler le paysage.

 Plusieurs heures après le train s’arrêta à Rapid city. Johnny prit sa valise et en passant au niveau de Mme Lasouris qui lisait toujours, au lieu de soulever son chapeau, de lui souhaiter bonne route, d’échanger un mot d’adieu avec elle ou de lui reparler de leur pari, il se contenta de faire un signe de croix.

Ce geste, bien que discret, n’échappa pas au regard de la jeune femme. Elle eut un regret. Il était mignon, ce beau blond mais un peu trop craintif, un peu trop crédule et finalement très, très voire beaucoup trop popote. Elle avait besoin d’aventure pour sa part, sans cela elle n’aurait pas épousé un militaire. Et si c’était pour ouvrir un salon de thé, elle pouvait tout aussi bien faire ça sur la côte l’Est.

La souris bibliophile se replongea dans son livre sacré. Le train se remit en marche. Vers la fin de l’après-midi on atteignit les premiers contreforts montagneux des Collines noires. Cela faisait déjà très longtemps qu’on ne voyait plus ni fermes ni barbelés sur la prairie. Un peu avant Sundance, comme le soir tombait, le train pénétra dans un tunnel.

DDS 289 Gurbuz Dogan Eksioglu

Quand la locomotive et les wagons furent ressortis à l’air libre, le chat géant donna un coup de patte qui fit dérailler le convoi. Puis Gulliver croqua Lasouris, les employés de banque, le jeu de carte, la bible, le wagon, la loco et même le tender avec la réserve de bois et de charbon. A quoi ça servirait sinon, d’être Chat sauvage du Kansas, omnivore et tout le temps affamé ?

Puis il s’en alla ronronner d’aise ailleurs et l’auteur posa sa plume. Lui aussi était satisfait de cette variante dans laquelle le dragon n’a rien d’effrayant, Saint-Georges ne remporte pas la victoire, les animaux ne se font pas bouffer, enfin si mais pas tous et pas comme on s’y attend, et la population autochtone qui n’a rien demandé à personne peut continuer à fumer son calumet électronique (ou pas) en paix.

 

140309 056

 

15 mars 2014

Gürbüz Doğan EKŞİOĞLU (par joye)

etoile

Dans l’univers du talent nu,

Gürbüz Doğan EKŞİOĞLU

Est un artiste très assidu !

Il aime les chats, c’est convenu,

chat 1

Les trains aussi, cet EKŞİOĞLU !

train 1

Prenons ce tableau farfelu,

saugrenu

Et celui-ci, bien saugrenu,

pasteque

Son monde est tellement biscornu

biscornu

Qu’on le croit timbré, cet EKŞİOĞLU !

timbré stamp

 

15 mars 2014

MATOU PREMIER (Sergio)

Il était une fois, à l’aise dans son quartier

Un matou, éduqué, portant beau, bien coiffé

Le minet bien sapé, affichait, sourire lifté

Toute sa scolarité. Il sortait d’HEC.

 

Il faut dire que dans sa vallée

Seul, il pouvait clamer, à la face de ses amis

Monsieur, moi Matou premier, je suis greffier

Ses copains de communale tournaient, végétaient à « little italy »

 

L’arrogant accumulait fortune & impertinence

Enfonçant ses voisins qui rouillaient en silence.

A force de vanité, une vague d’inimitié

Enfla, enfla & se mit à rouler.

 

Perché sur son olympe, le félin suffisant

Ne sut lire l’annonce de cette forte houle.

En secret, sachant, toute la communauté

Ourdit contre le minou une terrible souricière.

 

Lui ayant expliqué que de ce tunnel

Déboucherait bientôt une souris, une reine.

& qu’elle était pour lui, pour lui le superbe.

Il lui suffisait donc de se jeter sur elle.

 

Mistigri, insouciant, assourdi par sa gloire

Bien que souffrant c’est sûr, du complexe d’Icare

Se ruât sans comprendre sur sa prise débouchant.

E = m * v² .Dure leçon de physique.

 

Sa suffisance reçue la masse d’un TGV

Multipliée, augmentée de sa vitesse au carré.

Sous tant de joules, écrasé on déclara le minet,

Le vaniteux minaudant, désormais décédé.

 

MORALE –

Un peu d’humilité évite le TGV.

 

15 mars 2014

faire jaillir l'espoir (JAK)

jak1

15 mars 2014

Ronron (MAP)

D'où vient le RONRON du chat ?

C'est qu'un jour, il avala

un train -et tous ses wagons-

qui passait par le salon !

A son bord moultes souris

qui en furent bien marries !

Oh OUI !!!

 

On est bien marries

.................................................

Je suis bien contente

 

 

 

 

15 mars 2014

Le chat et le train (bongopinot)

bon01

 

Le Chamin de fer    par bongopinot

 

Je suis le chat siamois

Et je suis  chaf de gare

je travaille près des voies

Attention au départ

 

J’aime  les trains électriques

Et avec  mon ami Pierre

 je vous jure que c’est magique

Car notre train arrive à l’heure

 

Lorsqu’il passe un tunnel,

Je l’attends, je me tapis

C’est mon moment solennel

Et jamais je ne m’assoupis

 

bon02

 

De mes pattes je bouge les rails

Et pierre fait siffler le train

On rigole on se chamaille

Et c’est doux comme un refrain

 

Regardez mon chemin de fer

Moi je suis le chaf de gare

Et Pierre est garde barrière

Et notre train accélère

 

Mais jamais il ne déraille

Et jamais il ne défaille.

C’est le train du bonheur

Et de la bonne humeur !

 

15 mars 2014

Participation de Prudence Petitpas

 Après maintes ruses plus ou moins légales et honnêtes de notre bon gros matou, ce chat fatigué, usé, découragé n’arrivant toujours pas à attraper cette satanée souris, qui ne le ménage pas et lui envoie des pieds de nez à longueur de journée, n’en peut plus de cette chasse et catastrophé par ses piteux résultats, se désole sur son sort : il ne mange plus, ne dort plus, il déprime complètement et plus rien ne l’intéresse, même la télé, ne le concerne plus, encore moins les dessins animés de ce bêta de gros Tom auquel il ne veut surtout pas s’identifier… Il pleure donc sur son sort, et maigrissant à vue d’œil, notre adorable souris ne le reconnaît pas, et trouve le jeu un peu trop ennuyant depuis que son matou préféré ne s’intéresse plus à elle….

De son trou de gruyère, elle le voit se morfondre et se demande comment rendre l’énergie et la bonne humeur à ce chat décomposé … quel drame que de perdre son meilleur ennemi, sans avoir terminé la partie.

Un jour, pleine de courage, elle s’approche de lui, sur ses gardes tout de même, de peur que cette accalmie ne soit qu’un piège de la part du matou, elle n’est plus qu’à quelques centimètres du museau dont les crocs reluisent au soleil, mais dont la réaction se fait attendre, en effet, de sa léthargie, il n’est même pas sorti, et les yeux mi clos, il semble bien ailleurs, ce pauvre petit chat malade…

Tellement enfoui dans ses pensées, il ne s’aperçoit pas que l’être tant désiré est si proche de lui, et que de ses petits bras croisés, elle le toise et se demande comment le faire réagir… faisant le tour de sa tête de la pointe de ses petites pattes, la souris, grimpe délicatement sur la pelage du chat, qui ne se retourne pas, tant il est déprimé et sans réaction. Puis prés de son oreille, de sa petite voix, elle se met à lui parler  tout doucement, feignant de n’être que sa conscience. Le gros chat ferme les yeux, et se croyant dans un rêve écoute distraitement cette petite voix venue de nulle part et qui lui dit quelques mots du genre : gros matou, petit chat de gouttière, ton plus grand désir n’est-t-il pas d’attraper cette petite coquine de souris, et de la croquer toute crue ? Ne vois-tu pas que ce jeu t’épuise et qu’elle est bien plus forte que toi ?

 Le chat dans son semi sommeil, lâche quelques larmes et la souris pleine de remords se penche plus avant vers son oreille : je te propose un deal : tu commences par limer tes grosses griffes trop pointues, ensuite, tu râpes tes crocs venimeux contre un mur bien crayeux,  puis, tu oublies ta fierté de gros matou dodu, et tu deviens tout doux comme un agneau, tout gentil comme un ange, tu me ménages une petite place entre tes grosses pattes de velours, où je me loverai alors, délicieusement, sereinement, ne craignant plus rien de tes actes, puisque la violence serait bannie de ta personnalité. Tu m’apporterais chaque jour, un morceau de fromage, gruyère ou parmesan, et même du saint Marcellin, ou une bûche de chèvre dont je raffole, puis tendrement tu lécherais de ta langue râpeuse juste comme il faut ma petite frimousse, tous les matins, afin de me réveiller en douceur, et de me laisser m’étirer de plaisir après chaque petite sieste… Tu me caresserais de tes moustaches délicatement sur tout le corps et murmurerais des mots tout doux dans le creux de chaque oreille, mais sans les mordiller, ou alors seulement quand tu sentirais le moment pour le faire, et puis tu ronronnerais de temps en temps, mais pas trop fort, pour ne pas m’empêcher de dormir, juste comme une berceuse, et je fermerais les yeux de douceur, et rêverais aux mille merveilles que j’aimerais que tu me fasses encore….

En échange : je te laisserais m’attraper délicatement de tes deux grosses papattes, et tu pourrais m’avoir constamment à tes côtés, quand tu te lasserais de m’avoir si près et de ne plus faire d’exercice, je ferais semblant de m’échapper, te donnerais juste le fil à retordre qu’il faut pour que cela reste un jeu, et je te laisserais de nouveau me prendre à ton piège, comme une petite souris docile que tu croirais avoir domptée… 

Toujours endormi, le chat opine de la tête, le contrat est signé, il est d’accord sur tous les termes, la souris  est à lui….

Le chat entrouvre les yeux, son odorat ne le trompe pas, c’est bien une souris qu’il sent et ce rêve bizarre qu’il vient de faire ! Il se retrouve tout penaud, tout étourdi comme si une souris lui avait grimpé sur lui pendant la nuit, comme si une petite bestiole de rien du tout, était là sur son dos et lui parlait à son oreille, comme si…. Et à ce moment là, Tom voit Jerry le toiser de haut, enfin plutôt notre gros chat se retrouve devant la plus merveilleuse des souris, à deux mini-mètres de son nez, et comble des souris, elle lui sourit… Il tend un peu la patte, n’y croyant pas, se pince de l’autre le museau, souhaitant ainsi finir ce rêve, mais elle n’a pas bougée, elle est toujours là, le sourire aux lèvres, le regard bizarre, comme si elle était d’accord pour se faire attraper. C’est un piège se dit le félin, dès que je vais tenter une approche plus directe, elle va s’envoler comme une bombe et je vais encore me faire ridiculiser par ce petit bout de rien du tout, à moins que, à moins que…Il ouvre alors la gueule dans l’espoir de la voir s’y engouffrer, et la souris s’approche de ses grosses dents pointues, sans frayeur dans le regard, sûre d’elle, elle ose même lui dire : bonjour mon gros matou chéri, alors bien dormi ? Croyant qu’elle se moque, le chat referme la gueule sur cette effrontée, mais au moment où il croit la croquer il entend à nouveau dans le creux de sa conscience les termes du contrat, que distrait il a signé… Il desserre  alors les crocs et mal à l’aise sourit à cette impertinente, qui bien que vaillante, commençait à croire au pire… Mais se reprenant très vite, elle lui susurre : je suis à toi, dans les termes du contrat, notre deal est en place, montre toi correct et je ferai de même, ne te dérobe pas à ta promesse et nous allons vivre tous les deux des moments plus que fabuleux dans le respect de chacun et peut être plus si affinité…

Et le chat et la souris vécurent heureux pour le restant de leur vie, ils ne firent pas d’enfants, de peur de perturber à nouveau les concessions faites ensemble et de réinstaller entre eux et leur progénitures leurs instincts sauvages.

Il ne serait pas de bon augure qu’un gros matou mange son petit sous prétexte qu’il ressemble à sa mère….

 

Et voici pour Katyl, notre beau matou au fusain, que j’ai eu beaucoup de plaisir à peindre…

 

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15 mars 2014

Chat-cariâtre (Célestine)

Cher Monsieur Eksioglu,

Je viens par la présente vous poser réclamation pour les conditions inhumaines dans lesquelles vous faites travailler les gens.

A la base, il s’agissait, d’après vous, d’un travail de tout repos. Pourquoi pas une villégiature ou une sinécure ? Que nenni !

Je me suis posté devant le trou comme vous l’aviez précisé sur la feuille de route.

Dans l’exacte position du tirailleur couché qui reste là, sans se tirer, d’ailleurs. Vous ne vous imaginez pas les crampes que j’ai endurées, le dos en compote et le poil mité. Et tout et tout.

Je me suis caillé les moustaches toute une nuit, j’ai guetté, guetté à m’en fendre les pupilles dans le sens longitudinal. Ou perpendiculaire.  Rien.

Rebelote le lendemain. Et les jours suivants. Toujours rien. A part ce truc indigeste et qui pue, qui sort du trou à heure régulière en poussant des sifflements. Un train…non mais je vous demande un peu. Pourquoi pas une poêle à frire ou une bombe à raser ?

Je vous préviens que cela ne se passera pas comme ça. J’ai fait appel au puissant SNCREC, le Syndicat National des Chats Rayés En Colère.

J’exige ma ration de souris fraîches. En lieu et place de cette mauvaise plaisanterie.

Je vous prie d’agréer, etc etc bla bla bla de toutes façon, avec votre nom à coucher dehors, si ça se trouve vous pas comprendre ce que moi vouloir dire. Hein ? Xénophobe moi ? Pourquoi pas mythomane ou schizophrène ?

cél

8 mars 2014

Défi #289

Laissez-vous inspirer par ce tableau

du peintre surréaliste :

Gurbuz Dogan Eksioglu !

 

Le chat et le tunnel 

Bonne recherche et à tout bientôt à

samedidefi@gmail.com

8 mars 2014

Ont utilisé leur botte secrète

8 mars 2014

CASTING (Epamine)

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Je m'en doutais... Je n'aurais jamais dû venir!

En entrant tout à l'heure dans l'immense salle, je me suis dit: "Mon pov' Riri, t'es grillé!" Et pour un petit cochon, être grillé, c'est pas bon du tout!...

Mais tant pis! Je suis là et je ne vais pas repartir sans avoir tenté ma chance! Je m'installe donc sur un des sièges encore libres et après avoir enfilé sur mes soies le dossard numéro 100 que l'on m'a remis à l'entrée (qui se trouvait être le dernier!!!!), j'attends mon tour en observant les autres.

Barbe-BleueAppelés par haut-parleur numéro après numéro, tous, sans exception, se présentent fébrilement devant une petite porte rouge située dans un angle de la salle. Au bout de quelques minutes, tous ressortent totalement anéantis, le visage décomposé, les yeux remplis de larmes: la frêle et pâle dame qui tenait le grand portrait d'un homme à la barbe bleue et qui ne cessait de répéter à sa voisine "Anne, ma soeur Anne"; la mystérieuse fille qui planquait sa sublime robe de gala sertie de cristaux Vazyenski sous une minable peau de bête grise sans fourrure; les trois gorets plus ou moins bien fagotés qui faisaient les andouilles; l'espèce de lolita, habillée comme une princesse, guindée dans ses atours amidonnés, qui lorgnait sans ciller le petit pois posé sur l'énorme coussin rouge qu'elle tenait sur ses genoux;  la pauvre gosse en guenilles qui ne portait qu'une seule Louboutin... en verre (ou en vair, j'ai pas bien vu!) et qui roulait une énorme citrouille; la 62, la belle endormie qui a traversé la salle comme une somnambule en tenant du bout des doigts, j'vous l'donne en un mot comme en cent: un fuseau vieux d'au moins cent ans!

snow_white_appleEliminée, la pauvre 68, la jolie brunette au panier de pommes rouges, accompagnée de sept lutins de jardin dont les sourires ont fondu comme neige au soleil à leur retour! Fini pour la gamine blonde et bouclée, la 73, pleurant comme une madeleine dans ses trois bols et pareil pour les deux amoureux éconduits réglant "leur conte" à grands coups de hérisson et de houlette! Idem pour la 82, une petite chipie habillée en rouge de pied en cap(e) et de colère qui s'empiffrait de petit beurre et de galette! Et que dire du majestueux cygne, le pauvre 88, qui hurla en sortant "Ils n'ont pas voulu me croire, boooouuuuhhhh, quand je leur ai dit que j'étais un vilain petit canard..."

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Et je n'en crois pas mes yeux : voilà le numéro 99, le gros matou, le maître chat, le fier félin botté tel un mousquetaire, qui ressort tout penaud, la queue entre les pattes et la moustache plate!

Tous sont éliminés!

"LE NUMERO 100 EST ATTENDU PRES DE LA PETITE PORTE ROUGE. MERCI!"

C'est mon tour... J'ai mon petit baluchon, ma queue en tire-bouchon, mon dossard, du lard mais pas de fard... J'entre par la petite porte rouge...

"Bonjour, présentez-vous!

- Bonjour! J'me présente, je m'appelle Henri, je suis tout petit et j'ai plutôt bon caractère.

- Racontez-nous votre histoire, petit Henri! Nous espérons qu'elle sera plus authentique que les contes à dormir debout des 99 candidats précédents...

- Bon, ben voilà! Il y a quelques semaines, j'étais le gros lot d'une tombola. Pour attirer les foules, à défaut de bottes de paille, on m'a affublé de quatre bottes rouges en caoutchouc pour cacher mes pieds de cochon...Voyez vous-mêmes..." Je sors mes petites bottes de mon baluchon et les enfile sous les yeux étonnés des membres du jury.

"Le gagnant de la tombola a demandé à l'organisateur d'où je venais et, depuis cet instant, je ne sais pas pourquoi, on me craint, on me respecte, on est copain comme cochon avec moi, on me fiche une paix royale. Mon propriétaire m'a finalement appelé Henri. Au début, il pensait à Saint-Antoine mais ça faisait trop cloporte... Il invente et colporte des histoires invraisemblables sur moi et lorsque l'on lui demande s'il compte bientôt me faire griller, il s'offusque, flanque les indélicats à la porte avec fermeté en leur reprochant de ne pas savoir de qui ils parlent puis il vient me cajoler en me disant: "On va en gagner des sous tous les deux, mon petit Henri, c'est moi qui te le dis!" Voilà, c'est tout!"

- Et d'où venez-vous, Henri ?

- De Nevers! Oh! Zut, j'ai mis mes bottes à l'envers!

- De Nevers! Et comment s'appelle votre propriétaire ?

- Monsieur Lagardère!"

Les membres du jury semblent d'abord médusés, me regardent un instant de travers (sans caramel!) puis se regardent amusés, enjoués, réjouis...

" Vous êtes donc une fine lame, Monsieur !

- Vous faites erreur, je ne suis point Monsieur! Je suis Henri, le cochon DE Monsieur Lagardère! Quant à être fine lame, je suis plutôt banal tire-bouchon...

- Sachez Henri, que dans certains cantons, il est mal venu d'appeler un cochon par son nom. On vous donne du Moussu ou du Ministre et on vous considère souvent comme un noble, un vêtu de soie...  Vous avez gagné! Votre histoire nous plaît! Le mystère des quatre bottes de Nevers de Monsieur Henri de Lagardère va faire le tour de la Terre! Et on ne vous fait là aucun tour de cochon..."

Je ne sais si c'est de l'art ou du cochon et je m'en fiche. Une chose est sûre: j'ai la queue qui tire-bouchonne! Et j'espère qu'avant le début du tournage du film, quelqu'un m'expliquera enfin cette histoire de "bottes de Nevers"...

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8 mars 2014

Cochons la bonne case ! (Joe Krapov)

Comment ? 23 lignes pour faire le tour de cet animal qui se vautre dans la fange comme Christine, Frigide et Ludovine dans la Manif pour tous ? Mais c’est ridicule ! Pire, c’est un tour de cochon qu’on me joue là !

Impose-t-on la même limite à ce mammifère omnivore de Philippe Meyer ? Et en plus, cette semaine, il faut faire rire les petits mômes ! Mais enfin ! Jamais aucun(e) de vos porcelets de petits-enfants barbouillés de Nutella ne sourira jamais à l’énoncé « Qui vivra verrat » sur lequel je ne saurais faire l’impasse ni à ce petit jeu des suppositions que j’adore : suppose que tu t’appelles A et que tu veuilles importer dans la Sarthe les méthodes d’élevage du Périgord. Alors je te dirai : « Ne fais pas, A, aux truies ce que tu n’aurais pas voulu qu’on fît d’oie ! ». Caca boudin !

Du coup je suis à peu près sûr que même à Pau ce défi gave ! Caca boudin !

Le cochon est un animal qui pond des œufs quand on tire sur sa queue. Encore faut-il qu’auparavant on ait pris soin de le suspendre au plafond. Les œufs du cochon ont ceci de particulier qu’une fois cassés dans votre poêle ils se transforment en omelette aux lardons. Caca boudin !

Le cochon est tellement synonyme de richesse que les Italiens ont toujours placé en lui leur confiance et leurs économies : en italien, cochon se disait autrefois « tire-lires ». L’usage s’en est répandu jusqu’en Bretagne où le summum du luxe est de passer ses vacances en compagnie de Peggy la cochonne à la pointe du Grouin ou à Porc-Navalho. Caca boudin !

Je connais au moins trois chansons consacrées aux cochons : « Piggies » des Beatles, « Tout est bon dans le cochon » de Juliette et « Pork’n’roll » des Nonnes troppo. Je ne sais pas encore laquelle des trois je vais interpréter en complément de programme de ce billet. J’ai lu « La Stratégie pour deux jambons » de Raymond Cousse mais ça non plus, ça ne fera pas rire autant les enfants que la formule ajoutée depuis quatre paragraphes à la phrase de fin de ceux-ci.

Bon j’aurais pu chanter aussi, c’est vrai, « un été de porcelet-ne » de Mort Shuman. Sans compter que je suis aussi l’auteur de ce couplet détourné et ajouté au chef d’œuvre des Charlots :

« On a parlé d'amour et de violettes,
Mais jamais d'amour et de rillettes
Pourtant je connais tout près d’Allonnes
Un hidalgo qui chante à sa bonne,
Tous les jours à l'heure du dîner
Ce chant d'amour bien tartiné :

Paulette, Paulette tu es la reine des rillettes
Notre amour ne serait pas si grand
Si je n’aimais pas les rillettes
Les rillettes du Mans ! »

S’il y a un Edmond le cochon en bande dessinée (Veyron/Rochette) et si Obélix tombe sur ceux de son temps sanglier gare, nous avons à Rennes un Léon le cochon qui est un restaurant non-végétarien dans lequel je n’ai jamais les pieds, fussent-ils panés ou pas !

Au cinéma il y a bien sûr « Le porc de l’angoisse », « Babe », les aventures de Lemmy Cochon avec Eddy Constantine, « POUR qui CEAUnne le glas » d’après Hemingway et, paradoxalement, « La guerre des moutons » pour sa célèbre réplique « Si goret su j’aurais pas venu ».

Avant que nous ne parvenions à la vingt-troisième ligne de cette chronique ou peu de temps après l’avoir dépassée, afin de vous éviter à vous aussi de prononcer cette dernière phrase, je crois qu’il est temps que je m’arrête. C’est vrai qu’une réponse négative à la question « Cela sert-il à quelque chose que je m’échine ? » me resterait en travers (de porc) de la gorge. Et je protesterais alors : Caca boudin !

Aussi évitons de pousser des cris d’Hugues orfraie, l’heure est venue de nous saigner d’une petite chanson. Sortez vos tire-bouchons !

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