MATOU PREMIER (Sergio)
Il était une fois, à l’aise dans son quartier
Un matou, éduqué, portant beau, bien coiffé
Le minet bien sapé, affichait, sourire lifté
Toute sa scolarité. Il sortait d’HEC.
Il faut dire que dans sa vallée
Seul, il pouvait clamer, à la face de ses amis
Monsieur, moi Matou premier, je suis greffier
Ses copains de communale tournaient, végétaient à « little italy »
L’arrogant accumulait fortune & impertinence
Enfonçant ses voisins qui rouillaient en silence.
A force de vanité, une vague d’inimitié
Enfla, enfla & se mit à rouler.
Perché sur son olympe, le félin suffisant
Ne sut lire l’annonce de cette forte houle.
En secret, sachant, toute la communauté
Ourdit contre le minou une terrible souricière.
Lui ayant expliqué que de ce tunnel
Déboucherait bientôt une souris, une reine.
& qu’elle était pour lui, pour lui le superbe.
Il lui suffisait donc de se jeter sur elle.
Mistigri, insouciant, assourdi par sa gloire
Bien que souffrant c’est sûr, du complexe d’Icare
Se ruât sans comprendre sur sa prise débouchant.
E = m * v² .Dure leçon de physique.
Sa suffisance reçue la masse d’un TGV
Multipliée, augmentée de sa vitesse au carré.
Sous tant de joules, écrasé on déclara le minet,
Le vaniteux minaudant, désormais décédé.
MORALE –
Un peu d’humilité évite le TGV.