Défi #196
Cadeaux venus du ciel ...
Qu'allez-vous en faire ?
Faites nous parvenir vos inspirations à :
A tout bientôt !
Cadeaux venus du ciel ...
Qu'allez-vous en faire ?
Faites nous parvenir vos inspirations à :
A tout bientôt !
W - T'as vu des galets, Roger ?
R - Des galets, où ça ?
W - Ben sur la photo de MAP...
R - Ah ouais, MAP, la mer...
W - Elle est amère, MAP ?!
R - Non, elle n'est pas ma mère, elle est plus jeune que moi !
W - Plus jeune que toi ? Tu galèges, Roger ?
R - Mais non, regarde ses yeux rieurs, sa peau lisse...
W - Elle a une police, MAP ? Privée alors, pour surveiller sa plage ?
R - Ouais, tout juste, sa plage à Gérardmer... T'es con parfois, Walrus !
W - Parfois, Roger ?
J’avais toujours voulu la rencontrer, et puis un jour, elle accepta de venir à ma rencontre.
C’était à Ostende, une ville que je ne connaissais pas encore. Quand je descendis du train, mes oreilles sifflaient encore des grincements des roues rebondissant dans le quai souterrain à Bruxelles, mais le jour était ensoleillé et venteux et j’ai vite oublié les désagréments en me précipitant vers notre lieu de rendez-vous.
J’étais en avance, comme d’habitude, mais en retard aussi. Le long du parcours, je me demandais pourquoi j’avais attendu si longtemps pour rencontrer cette âme sœur – pleine de vie, houleuse, changeable, souvent froide, jamais calme, sauvage et libre, mais riche et vitale, quelqu’un qui savait bien garder des secrets.
On s’était donné rendez-vous à la plage. Le sable était beige et épais sous mes pieds et bien que cela fût le mois d’avril, je ressentais sa chaleur estivale et j’avais envie de m’y asseoir. Toutefois, je savais que si je faisais cela, je ne bougerais jamais plus et je ne retournerais jamais chez moi.
Alors, je continuai tout droit, jusqu’au bout de la jetée, admirant le bleu du ciel éclatant à l’horizon avant de fermer les yeux. Une larme de bonheur absurde tomba sur ma joue droite.
D’un coup, je humai son parfum, j’entendis sa voix et je sentis sa fraîcheur sur mon visage.
J’ouvris les yeux pour encore la regarder, celle qui venait à ma rencontre, celle dont j’admirais l’énergie, la soeur que j’avais connue toute ma vie sans jamais l’avoir vue – cette magnifique mer du Nord.
Galet bleu sous le pas de la dame alanguie
Tu connais le secret de l’océan brumeux
Son appel de dément, sa fureur, sa folie,
Et ses hérissements de dragon caillouteux
Galet bleu endormi sur la grève où somnole
Le soleil du matin que l’été a surpris
Ta rondeur adoucie ressemble à une étole
Eclaboussée d’argent par-dessus le surplis
Galet bleu échoué sur le sable de l’aube
Tout bruissant du parfum échappé des lichens
Galet bleu que le flux et le reflux érodent
Ton mystère se tait à l’appel des sirènes
Vague, vague, vaguelette
Raconte-moi le monde si grand,
Bateaux pirates ou goélettes
Et ces marins qui virent au vent.
Petit galet, galet si blanc
Oui, certes le monde est grand,
Petit galet si rond, si doux,
Ecoute aussi comme il est fou.
Vague, vague, vaguelette
Conte-moi les légendes inouïes
Celle d’Ulysse, celle des squelettes,
Du bateau fantôme englouti.
Petit galet, galet si blanc
Il y en eut beaucoup de vaillant
Pour défier ma puissance monstrueuse,
Quand Poséidon me fait si coléreuse.
Vague, vague, vaguelette
J’aime de Jason la folle aventure,
Et cette toison aux mille facettes,
Et puis Surcouf riant dans sa mâture.
Petit galet, galet si blanc,
Suis triste d’en avoir pris tant et tant,
Colas ou Tabarly qui m’ont tellement aimé
Dans les abysses, je les ai couchés.
Vague, vague, vaguelette
Tu as la vie aussi et les poissons d’argents,
Tu vois tant de ports et de trinquettes,
De misaines, de drisses et de haubans.
Petits galet, galet si blanc
Ecoute aussi mon murmure apaisant,
Quand mon clapot caresse ta douceur,
La lune m’appelle, zut, c’est déjà l’heure…
Les algues
(chanson de la littorine)
Ce jour-là, les galets qui se couchent généralement sur le sable du littoral breton s'étaient tous tus. Ils avaient comme disparu. Je les imaginais alors envahissant toutes les crêperies qui poussent comme des champignons sur nos côtes, pour rejoindre leurs bonnes amies. Galets et galettes bretonnes enfin réunis.
Ce jour-là, alors que je me promenais sur une plage au bord de la Rance, je m'amusai à ramasser des coquillages avec mes enfants.
Et, en la glissant délicatement dans ma main gauche, voici ce que me chanta, verte de rage, une jolie littorine, née jaune citron :
Regarde la mer qui ramène les algues
Sur la plage
Tu as vu comme elles ont l'air vague
On les dirait sans âge
Les goémons nous narguent
Sur le sable ils nagent
Mais regarde les algues s'échouer sur la plage
Ca te changera un peu de paysage
Regarde mes yeux
Comme ils sont deux
Le ciel nuageux
Comme il n'est pas bleu.
Regarde les beaux châteaux de sable
Que font ces enfants,
Et ce voilier au large
Qui avance dans le vent,
Comme les flancs de ces barges
Filent droit devant.
Mais regarde les algues s'échouer sur la plage
Ca te changera un peu de paysage
Regarde mes lèvres
Comme elles sont gercées
Au loin le Cap de la Chèvre
Et non, ce n'est pas Jersey.
Hey ! T'as vu ce mec tout nu
Qui mange sa banane
Il se l'enfile ni vu ni connu
Comme un jet de sarbacane
Les algues sont comme de la glu
Sur son corps mé-lagon-man !
Mais regarde les algues s'échouer sur la plage
Ca te changera un peu de paysage
Regarde le sel
Qui fait péter le feu
Au loin le Cap Fréhel
Et non, ce n'est pas l'île d'yeu
Mais regarde les algues s'échouer sur la plage
Ca te changera un peu de paysage
Regarde mes yeux
Comme ils sont deux
Le ciel nuageux
Comme il n'est pas bleu.
et pour écouter la chanson de la littorine :
A chaque marée montante, la mer arrivait avec une nouvelle vague de plaisanteries stupides, de devinettes et d’attrape-couillons dont elle faisait cadeau aux galets :
- Pincemi et Pincenous sont dans un bateau. Pincemi tombe à l’eau. Qui est-ce qui reste ?
- Pincenous ?
Et la mer pinçait les galets et rigolait bien.
La fois suivante, elle leur demandait :
- Est-ce que vous avez déjà glissé dans la piscine ?
- Non, répondaient les galets.
- Et manié le béton à la tonne ?
- Non plus.
Et la mer s’écroulait de rire.
- Pourquoi tu ris ?
- Ce sont des contrepets. Si vous changez deux lettres de place ça prend un tout autre sens.
- Manier le tét… Ah oui, tu nous as bien eus, disaient les galets !
Douze heures après elle disait :
- Il fait beau et chaud aujourd’hui
- Oui ?
- Allez je vous aide, c’est aussi un contrepet !
- Il fait chaud et beau ? Mais ce n’est pas drôle ?
- C’est parce que c’est un contrepet belge !
- Ah ?
Et la mer se pliait de rire de plus belle.
La fois suivante :
- Savez-vous pourquoi les paquebots belges ont trois cheminées ?
- Non . C'est un contrepet ?
- C'est parce que les transatlantiques !
- ???
- C'est une devinette absurde que j'ai piquée à Gotlib !
Et la mer se couvrait de rides sur toute sa surface à force de rire.
Et toutes les douze heures, la même situation se répétait sur la plage de Saint-Jean-Cap-Ferrat.
La mer sans arrêt roulait ses galets.
"Les galets écoutent la mer
qui leur raconte des légendes"
peuplées de monstres, de chimères
de flibustiers de contrebande.
Elle décore son récit
de cônes et de porcelaines
y ajoute de-là de-ci
quelques bigorneaux et solens.
Quand l'histoire se fait tragique
viennent patelles et berniques
comme autant de mauvais présages
noircir le sable de la plage.
Mais viendra le tour des amandes,
et des pétoncles de saint-Jacques
venus d'îles paradisiaques
et les galets en redemandent...
![]() |
Récolte du goémon |
![]() |
Naufrage sur la côte bretonne Pierre-Émile Berthélémy, peintre normand (1818-1890) |
Professeur ici sous ce galet !!!
Vous pouvez y aller la batterie est raccordée.je mets les écouteurs.
Allez y j’enfonce la sonde dans le sable. Est ce que je suis à la bonne distance professeur ?
Oui oui vous y êtes j’entends la mer. Écoutez professeur.
Le professeur coiffé de son casque en aluminium d’où partaient de longues spirales était absorbé par les bruits qui parvenaient à son oreille.
Une suite de syllabes s’interposa au milieu de craquements puis des mots de formèrent.
« Je dois bien l’avouer je suis souvent allée dans des contrées inconnues » disait la mer en s’adressant aux galets.
« Mais nous nous n’allons jamais nulle part » répondaient les galets.
« « L’anarchie et le vacarme des mes vagues me précédent partout. »
« Et nous nous entendons seulement le clapotis qui chantonne allégrement au rythme de vos courants. »
Réduisez un peu le volume, criait le professeur, filtrez les aigus !!
De nouvelles syllabes, puis des mots accompagnaient les oscillations du sonoscope.
Le sonographe enregistrait la voix nasillarde des galets
Allez raconte nous des histoires criaient–ils en cœur.
Pressez vous disait elle le danger est imminent ils vous faut partir.
L’assistante ne quittait pas des yeux les écrans enregistreurs
Les écouteurs transmettaient aux deux savants des mots parfaitement audibles entrecoupés de craquements
Des phrases courtes frappèrent le tympan des expérimentateurs.
Vous serez un court instant sur une zone tiède, mais avant de vous enfuir avertissez les hommes. Disait la mer.
Attention criaient les galets nous sommes aveuglés !!
Des touristes ont étalé leur serviette sur la plage et recouvrent de leur pied les galets.
Le professeur a éteint le sonographe Il sait que désormais il n’y aura plus
Les galets -comme dragées-
se répandent sur la plage
Enfants sortez vos râteaux
vos pelles, vos petits seaux !
Faites-en de hauts remparts
ornez-en tous les créneaux
de vos sablonneux châteaux !
Et puis écoutez la mer,
-le chuchotement des vagues-
au creux d’un beau coquillage !
C’est une jolie berceuse
qu’elle vous chantonnera
ou alors quelque légende
qu’elle vous racontera !
………………….
« Il était une sirène
qui attirait les gars laids
par son charme et sa beauté
son corps souple comme une algue !
Dans son filet les piégeait
et chacun elle embrassait
pour ensuite les rejeter
sur le sable de la plage
mais transformés en galets."
……………………….
Enfants, sortez vos râteaux
vos pelles, vos petits seaux
Les galets -comme dragées-
se répandent sur la plage …
* * *
Et voici la version mise en musique et chantée par Joe Krapov :
Grand merci à lui !
Je n’ai pas beaucoup de temps aussi je vous envoie, un tableau de ce vieil arbre au soleil couchant.
Il vous dit combien ici en Lorraine la mer nous manque.
La couleur orange va allumer je l’espère en vos coeurs la chaleur de cette fin d’été, que reflète cette image.
Le ciel tourmenté vous montre le vent du soir, gage d’une bonne nuit ou l’air n’est pas étouffant.
Le sol, l’arbre, comme les pierres revêtent la lumière, celle que je vous adresse.
Ecoutez la mer, les vagues une à une vous apportent la joie et la paix.
Asseyez-vous sur une pierre vous entendrez ma voix qui dit :
« Bonjour les amis ( amies) regardez comme nous sommes bien, heureux, partageons ce moment de calme et d’amitié, venez contre moi, nos joues orangées par le soleil face à la mer, nos mains jointes les unes aux autres, pour former une chaîne d’hommes et de femmes de bonne volonté qui ont envie de se faire plaisir , d’être en osmose avec les autres ne serait-ce qu’un instant, c’est cela le message de ce tableau qui vous parle »
Bonnes bises comme dirait une amie qui est une étoile de mer, et dont le coeur est de la nacre. KatyL
Ecoutez l’histoire de Jéjé, ce tout petit enfant
Qui, un jour, grimpa sur la digue et défia l’océan.
Jéjé avait cinq ans et n’était pas plus grand qu’un petit bout de zan…
Ce jour-là, la mer, en colère, tenait en respect tous ceux qui l’approchaient.
Elle se ruait sur les rochers, se fracassant contre eux comme pour les briser.
Ça faisait un moment que plus personne n’osait même la regarder…
Comme ça la rendait fière ! Toute en gerbes d’écumes, elle se faisait mousser.
Et voilà que Jéjé, sans peur, s’est avancé.
Ce tout petit bout d’homme, sur la digue, s’est campé.
En attendant ses cris ravis, la mer s’est fâchée,
De ses plus hautes vagues, elle l’a submergé,
Puis elle l’a secoué comme un jeune prunier.
Pensant l’avoir vaincu, elle s’est retirée
Pour découvrir l’enfant trempé, tenant encore debout
Les bras levés au ciel et riant comme un fou.
"Les galets écoutent la mer
qui leur raconte des légendes
....."
Max Alhau
A vous maintenant de "légender" ....
et d'envoyer ce que la mer vous aura conté
à
A bientôt, à la marée montante !
Le hall du musée était impressionnant. Dans cet espace immense, tout était plus silencieux
Qu’au dehors. On entendait couiner les semelles sur les dalles polies, amplifiées par l’écho vertigineux qui tombait du plafond. Tout le monde même les enfants semblait tenir à mie voix d’importantes conversations sur la science et l’histoire.
Au milieu du hall il y avait un bureau d’informations surmonté d’une montagne de dépliants à destination des visiteurs. Les murs étaient remplis de frises chronologiques sur l’histoire dela Terre.
Il y avait aussi un diaporama sur les dinosaures Un petit garçon avait découvert un tableau de boutons et à cet instant j’avais envie de le rejoindre et de m’abandonner à cette activité jubilatoire qui consistait à plonger le musée dans la totale obscurité.
Mais tout au contraire je me suis dirigée vers l’espace climatologie quand un gardien d’un pas hâtif m’a dévisagée .C’est alors que je me suis aperçu que je n’avais pas refermé mon énorme parapluie.
Désolée ça porte malheur dis-je en en essayant de le fermer .mais il résistait. J’avais l’impression d’être un personnage de film muet en plein gag jusqu’à ce qu’un visiteur me prenne doucement le parapluie des mains, le replie et me le rende.
Le hall bruissait d’importantes conversations scientifiques. Quand soudain je me souvins que j’étais l’invitée de la journée, je devais faire un exposé sur les Indiens – pied noir.
Le directeur du Musée s’avançait vers moi les sourcils froncés comme si il avait une équation difficile à résoudre.
Pour tout vous dire en temps normal tout ce qui concerne l’indien pied noir m’intéresse beaucoup, mais à cet instant j’avais du mal à me concentrer et je décrochais malgré moi.
Le directeur du musée col roulé noir veste noire avait l’air d’un matheux coincé. La seule concession qu’il faisait au présent c’était un étrange anneau piqué dans le lobe de son oreille gauche comme si il sortait tout juste d’une fête de pirate et avait fait disparaitre toute trace de son costume .
Puis – je vous aider dit il. ?
Qu'est-ce qui avait pu me mettre dans un état pareil ?Je réfléchissais à toutes les manières dont je pouvais rassurer mon interlocuteur .
Je rêve dit il en me dévisageant quel âge avez-vous ?
Treize ans dis je ;puis :euh ….. Douze en fait.
Douze ans ? Mais c’est sss…..
Il s’est arrêté sur ce sss Zozoté et il a secoué la tête. !!!
C’est vous que j’ai eu au téléphone mercredi dernier ?
C’est vous qui me parliez de la plus vielle nation pied noir les peigans du nord ?
De leur langue le niitsipussin et de leur technique de chasse sur le bison d’Amérique du nord ?
J’ai fait oui de la tête. Le directeur du musée s’est pris le visage dans ses mains et s’est écrasé le nez dans ses paumes ,et il a soufflé par les narines en faisant beaucoup de bruit.
Mais vous savez tout ça à douze ans ?
J’ai cru qu’il allait lui aussi appuyer sur tous les boutons histoire de faire de la lumière dans le musée, mais il a crié parfait formidable, mais vos parents pourquoi ne vous ont –ils pas accompagné pour cette conférence ?
Euh dis je en bredouillant pour abréger cet insupportable interrogatoire ils sont morts !!