Ont ressorti leur ENIGMA de la cave
JAK ; Fairywen ; Venise ; Vegas sur sarthe ;
Walrus ; Emma ; joye ; Joe Krapov ; bongopinot ;
Lilou ;
Participation de JAK
Ma Grand-mère avait raison
Je sors de chez mon psy, sonnée, déconcertée
Lui qui est peu bavard, me laissant d’habitude dans mon déballage logorrhéique, m’a posé à brûle pourpoint la question ;
Sauriez-vous décrypter un secret ???
Interloquée, m’attendant à ce qu’il me révèle quelques confidences croustillantes je lui ai répondu :
J’ai pour principe d’appliquer la sagesse des 3 singes je vois, j’entends, mais je ne dis rien.
Pour ne pas changer je n’avais rien compris (j’avais flashé sur le mot secret et mon cerveau avait interprété à sa manière)
Il m’a rétorqué sèchement (ayant dû décoder ma curiosité malsaine)
-Qu’il voulait simplement que je l’aide à résoudre un problème de code secret qu’il devait d’urgence dénouer.
Alors là !, lui ai-je répondu,
Au prix ou vous me faites payer les consultations, vous êtes un peu gonflé de me demander des conseils gratuitement !
Furax, (je l’avais habitué à plus de soumission=, il m’a désigné la porte, en me disant de ne plus revenir, que les séances étaient finies !
Stupéfaite, je n’ai pas saisi le pourquoi du comment. Tant mieux, mon budget en sera allégé, et me voici trottant dans la rue, me sentant de plus en plus légère, je vais mieux, beaucoup mieux.
Finalement ma grand-mère avait raison, un secret n’est plus un secret si il est révélé, et ne comptez pas sur moi pour que je laisse filtrer négligemment quelques indices, en vous décryptant quoi que ce soit : je resterais muette comme une carpe
Participation de Venise
Je suis entrain de vivre une aventure géopolitique palpitante.
J’ai reçu sur mon I phone un message crypté.
Qu’est ce que je suis sensée répondre ?
J’ai examiné ce charabia de près.
Maintenant je pense que je n’aurais jamais dû me lancer dans la traduction de ce message.
Une heure après l’avoir décrypté je recevais un second message
Ressaisissez-vous ou on entame une procédure de licenciement et tu rembourseras chaque boulette de viande que tu bouffes.
Mais qu’est ce que j’avais bien pu traduire pour que ça tourne au vinaigre
C’est là que ma vie a pris soudain une autre tournure.
Mon I phone s’est mis à clignoter comme un sapin de Noël.
Je me suis assise sur la chaise mon I phone tout chaud dans ma main, je me suis penchée à la fenêtre et là j’ai remarqué une ambulance dont le gyrophare tournoyait en silence.
Ce qui signifiait qu’on venait me chercher.
Je suis restée ainsi immobile à fixer le vide de ma nullité, un agneau qui arrive à l’abattoir doit être dans cet état d’esprit.
J’ai écrit quelques mots yiddish de ma grand mère en guise d’ultime tentative de traduction du message crypté , mon cœur montait aux bord de mes lèvres quand les ambulanciers grimpaient simultanément les escaliers de mon immeuble.
j’ai attendu, attendu ils ne sont jamais venus jusqu’à moi.
Je n’ai pas eu droit à la fouille au corps aux perquisitions à la fouille de mes données personnelles. J’ai cru que si je ne sautais pas j’allais payer comptant.
Il fallut quelques instants pour arriver à comprendre ce qui m’arrivait. La queue levée de l’hélicoptère son nez baissé en vue de mon exécution se dirigeait sur mon balcon.
Un soudain accès de peur existentielle me fit sombrer dans un profond désarroi.
Je n’avais plus qu’une seconde pour décoder le message crypté. Avant ma mise à mort.
Soudain les lettres se mirent dans le bon ordre , c’était la pire combinaison possible,puis je me suis mise à genoux et j’ai pleuré .
Mon esprit était tourmenté par une angoisse juive maladive.
L’armada d’hélicoptères a pris la direction du nord.
J’ai renoncé à poursuivre ce cruel voyage parallèle dans l’impossible et à croire à une vie d’espion et j’ai repris ma vie routinière et mon air désinvolte.
HA j’avais oublié la traduction du message crypté :
Je jure j’ai travaillé comme une folle , Walrus a dû se tromper de sujet je rends copie blanche ! Je suis passée de l’exaltation à l’abattement et puis je ne veux pas d’histoire avec le KGB et le FBI !!!!
‘;
Ah, ne me parlez plus de décryptage ! (Walrus)
Participation de Fairywen
Un jour une carte…
Le jeune homme se renversa sur sa chaise en soupirant. Cette carte n’avait décidément aucun sens… Les terres dessinées ne ressemblaient à rien de connu, les indications fantaisistes ne correspondaient à aucune des mesures utilisées en Avalon. Pourtant il devinait que la solution était là, à portée de main. Il ne lui manquait sans doute pas grand-chose pour élucider le mystère qui le narguait.
Mais il trouverait. Il trouvait toujours, car il n’abandonnait jamais. Bien sûr, pour cela, il lui faudrait prendre quelques risques. Oh, trois fois rien, vraiment. Il devrait juste s’introduire dans le palais de la souveraine d’Avalon pour y « emprunter » un ou deux documents, et pour cela, contourner un nombre appréciable de sorts mortels. Une promenade de routine, en somme. Ah, évidemment, le fait que l’amant de la Dame du Lac soit présent avec les siens allait peut-être un peu compliquer la donne… Il n’était pas exactement réputé pour être sa clémence. De plus, ils n’étaient pas en très bons termes, tous les deux. Là encore, rien de grave, le prince consort avait simplement juré de lui faire la peau la prochaine fois qu’il le verrait. Simple détail…
Le pirate rassembla ses cartes avec un sourire et grimpa sur le pont pour lancer ses ordres à son équipage. Les voiles furent hissées et claquèrent dans le vent tandis que le navire prenait de la vitesse.
Le sort en était jeté. Une fois de plus, il irait défier les lois d’Avalon.
Le début de l’histoire est à lire ici.
Le décryptage pour les Nuls (Vegas sur sarthe)
Enigma - c'est son nom crypté alors que son vrai nom est gamine - fut inventée par un allemand pour les allemands ce qui est parfaitement compréhensible... sauf quand c'est crypté.
Son mécanisme à base de rotors brouilleurs qui brouillent, de cliquets qui cliquettent, d'anneaux métalliques, de réflecteur, d'entonnoir, de bande velpo qui velpotte, de décapsuleur, de dérailleur, de tableau de connexion et de câblage sophistiqué - appelé fil à retordre - est si complexe que même son inventeur en perdit les pédales.
Il conçut alors Enigma2 pour décrypter la notice d'utilisation de son Enigma1.
On dit que son clavier était si dur qu'il donnait des ampoules au bout d'un moment, ce qui permettait du coup d'éclairer le clavier pour les frappes de nuit.
La gamine a été conçue dans une boîte en bois flotté qui permet de la récupérer en cas de naufrage.
La boîte de la gamine était fermée au moyen d'une clef de cryptage - ou clé de chasteté - qu'on changeait chaque jour par sécurité jusqu'à ce qu'on finisse par mettre la clef sous la porte.
Réputée inviolable, portable, incroyable, inoxydable, insubmersable et plein d'autres trucs en able, cette machine à crypter et décrypter les messages fit les “beaux jours” de la Seconde Guerre Mondiale puisqu'elle occupa à plein temps 12 000 des meilleurs scientifiques, cruciverbistes, joueurs d'échecs et mathématiciens anglais, polonais et français pour percer le secret de la gamine.
C'est pourquoi on appella cette période l'occupation.
Le secret bien gardé de la gamine résidait entre autres dans des rotors gravés en chiffre romains pour tromper l'ennemi; qui aurait pu imaginer que V veut dire 5, à part les romains ?
“Et pourtant ils tournent” aurait dit à propos des rotors brouilleurs un certain Galileo devenu célèbre.
Chaque caractère tapé est remplacé par un autre - au point que l'on dira que son inventeur avait mauvais caractère - ainsi même les redoutables sous-marins allemands (les fameux U-Boot) en firent les frais, un message “Videz les ballasts” ayant été traduit par “Ouvrez les hublots” décima la flotte allemande en quelques heures.
Le dernier message chiffré fut trouvé en Norvège, il disait “Il ne court plus, le furet du bois Mesdames” ce qui veut dire en clair “Le Führer est mort. Rangez vos gamines, Mesdames”.
On doit au célèbre mathématicien anglais, Alan Turing d'avoir brisé le codage de la gamine, défloré son secret si bien gardé et sauvé la vie de centaines de milliers de personnes.
La gamine fait aujourd'hui le bonheur des collectionneurs qui se l'arrachent chez Sotheby pour la bagatelle de 200 000 euros!
La bande velpo qui velpotte et le dérailleur qui déraille sont à ce prix.
A venir : La tapette à souris électronique pour les Nuls
La Femme pressée : Tales from the Cryptogramme (par joye)
NJ CWKY XBVJ,
NJ CWKY XMWDJ,
LK'JYS-TJ LKJ CWKY
CWKFJA JUTWDJ ?
Au même instant mais sans doute pas à la même heure (Joe Krapov)
MARCHAND DE CAILLOUX
Aujourd’hui, Alexandre a son voyage ! Ca fait des années qu’il travaille d’arrache-poil dans cette boîte de marde, à faire toutes sortes de choses, utiles ou pas, pour que de grands niaiseux puissent se retrouver benaises dans des beaux bureaux tout en verre après avoir décroché leur diploume. Il faut croire que la dernière année est toujours l’année de trop ! En tout cas, tout en babounant et bouboussant, il se dit qu’il ne va pas faire patate le jour qu’il accrochera ses patins, si jamais sa patronne lui organise une party de départ. Si on veut aller au bout du monde, c’est sûr qu’il faut voyager léger. Ca va lui faire du bien, ce jour-là, de vider son sac !
Ce soir Marion va déloger. Elle va faire le chat. Plus que ça même ! Elle va quitter pour toujours le domicile conjugal, larguer ce péteux qui enchaîne à-fond sur à-fond et bat le beurre ensuite. Fini de faire fristouiller pour ce type les petits plats dans la cuisine, de faire blinquer l’argenterie. Elle va dire adieu à sa baraque à frites, aux plus belles années de sa vie qu’elle a gâchées avec lui. Elle a ramassé toute la dringuelle qui traînait ici et là. Elle a posé son sac sur le siège arrière, est montée dans la voiture, a claqué la porte, démarré. Les pneus ont crissé et fait voler quelques grenailles. Elle a mis un CD de rock et a pris la route d’Ostende.
LA PETITE TONKINOISE
Le 4x4 s’est arrêté devant la maison près du baobab. C’est un cul-vert et c’est Philippe qui le conduit. Léna l’attend calmement, tranquillement dans l’ombre du géant. Elle est comme toujours terriblement excitante dans son mon mari sort je sors. Quel golo, que ce mari-là ! Léna est le plus beau deuxième bureau de tout le Congo mais l’autre ne s’est jamais rendu compte qu’il possédait un trésor dans sa case. A croire qu’il lui en manquait une ! Il paraît même qu’il a de son côté une liaison avec un pamplemousse. Il a suffi à Philippe d’arriver habillé comme un jaguar, d’emmener Léna au maquis une ou deux fois et elle a été à lui vite fait bien fait. Le plus dur sera de lui faire avaler, à la fin de cette nuit-ci, qu’il retourne mardi en Europe pour être affecté dans une nouvelle ambassade quelque part dans le monde ; partout ailleurs sauf ici, c’est son choix. Les climats tropicaux et les femmes trop piquantes, on s’en lasse, à la longue.
VEUVE NOIRE
Eva a beau frotter, frotter avec la vadrouille, rien n’y fait, la tache de sang ne disparaît pas. Elle a bien ramassé les morceaux du cadavre avec la pelle à chenit, les a glissés un par un dans les grands sacs poubelles bleus mais elle bute sur ce dernier écueil d’une tache débile, indélébile, obnubilante au point qu’elle se fait de la bile. Elle a trouvé vite fait la cachemaille du vieux qui quéqueillait avant qu’elle ne le zigouille et ne se rhabille, elle n’a rien fait à la précipitée, elle a empoché le pactole mais elle ne pouvait décemment pas partir en laissant la maison dans cet état. Ca aurait fait rêver aux ours dans les chalets des environs. On est Suisse ou on ne l’est pas. Chez nous, les gens, même à la tronçonneuse, on les tue proprement.
BA MOIN A TI BO
- Faut qu’on arrête de cocagner, a lancé Amédée à Rachel. Tous ces gens qui travaillent dans la zoreillerie et nous qu’on est là à fouiller patate en buvant des ti punchs, faut vraiment qu’on se resaissise. Rachel qui lavandait dans la buanderie lui a répondu :
- Parle pour toi, fainéant ! T’es encore rond comme une boule carrée, à cette heure, pour tenir de tels propos !
- Mais non, mais non, plaisante Amédé, je ne suis pas marti boire, je suis Martiniquais. D’ailleurs, en parlant de ça… Viens donc ici que je te doucine, ma Doudou !
Las ! Comme une diarrhée, en voulant s’extirper du hamac, il s’est viandé. Ca a fait "ploc", ça a fait "ouille", ça a fait "dring dring", ça a fait "pin pon pin pon". Bref ça a été assez bruyant finalement le jour ou Amédée, attisé, affaissé, a fait son AVC !
LE BLUES DU DENTISTE
- Bonne arrivée ! a déclaré Margareth en ouvrant la porte du cabinet médical.
C’est la première fois qu’Antoine vient charlater ici et il se dit qu’il a bien fait de prendre son bain annuel dans le fleuve Niger. Déjà qu’en temps ordinaire il camembère un max ! S’il avait su que le docteur serait une doctoresse, blanche de surcroît, il aurait fait trempette un peu plus longtemps et aurait même demandé à Boris le pluvian de lui nettoyer les molaires comme il fait au croco et à ses frères.
- Que puis-je pour vous ? demande Margareth. Votre mal est-il profond ?
Qu’est-ce qu’elle à, la toubibe, à pratiquer la gromologie ?
- Eh bien voilà, répond Antoine. Je suis un peu gêné pour vous dire… C’est rapport à mes organes de base !
- Qu’est-ce que vous appelez comme ça ?
- Le mieux est peut-être que je vous montre ?
Il se lève et baisse pantalon et slip.
- Tudieu ! La grosseur des testicules ! s’écrie Margareth. Comment ça vous est arrivé ?.
- Eh bien voilà, répond Antoine, je pense que c’est samedi dernier. Je suis allé voir les femmes qui font boutique mon cul.
Le médecin reste silencieux un temps assez long puis elle déclare solennellement.
- Je pense que vous n’y couperez pas : il va falloir couteauner dans tout ça !
Et moi je pense qu’il va falloir que je me creuse vraiment le ciboulot pour établir un lien entre tous ces personnages si je veux écrire avec ça une histoire qui tienne debout. Et déjà, pour que ce soit compréhensible, il faudrait que je me-vous procure le « Petit dictionnaire insolite des mots de la francophonie » de loïc Depecker afin qu’on puisse décrypter ce schmilblick international !
P.S. Les photos ont été empruntées aux généreux donateurs du net. Merci à eux !
Un secret par bongopinot
Sur un document aux pages écornées
Des points des carrés et des lettres arrondies
Mais quel secret s'est donc endormi
Derrière ces symboles et lettres si bien alignés
Comprendre ces caractères pour mieux les décoder
Et bien à l'abri de jolis murs sans oreille
Aidé évidemment de machines et d'appareils
C'est ce mystère qu'il nous faut élucider
Et c'est entre les lignes d’une page
Bien cachée dans la doublure d'un silence
Aplatie dans l'ourlet d'un pli complice
Que se dévoile doucement son camouflage
Pour nous révéler enfin toute sa magie
Et y découvrir la signification de ce code
A chaque page un message comme un épisode
Forme gentiment tranquillement tout un récit
Ce décryptage réussi nous donne tout son trésor
Et son emplacement est très facile à trouver
Cherchez en vous tout doit y être archivé
Sous des sourires qui ne demandent qu'à éclore
Participation de Lilou
Quoi de plus secret qu’un secret
Qu’il soit de polichinelle, bancaire
Judiciaire, de fabrication ou de la vie
Un secret c’est un secret et ce n’est pas un secret
Que de trahir un secret c’est le divulguer.
Alors, il faut être mis au secret pour ne pas l’arracher
Et c’est sous le sceau du secret
Que je vous révèle ce secret
Avant que je ne l’emporte dans la tombe,
Le secret des secrets
N’est jamais vraiment secret.
Tout se sait un jour
Alors inutile de garder un secret.
Ont coiffé leur casquette
Venise ; Fairywen ; Vegas sur sarthe ; Pascal ;
Électre ; bongopinot ; Emma ; Walrus ; JAK ;
Joe Krapov ; joye ;
Participation de Venise
Notez que j’avais eu de la chance dés mon arrivée et de tomber sur un guide.
J’ai pensé tout d’abord qu’il s’agissait d’un enfant, mais son visage vous détrompe immédiatement.
Je devais le suivre immédiatement m’avait il dit. sa moto pétaradait dans les rues de la ville jusqu’à l’entrée du safari des buffles.
Mon guide avait un accent qui n’appartenait à aucun pays sur terre et quand il me vantait la merveilleuse faune de son pays je ne résistais pas à son baratin mi irlandais mis éthiopien.
C’est le prix de la visite qui a fini par me convaincre. il représentait à peine le prix de pippermint qu’il buvait par jour.
On ne va pas voyager là-dessus protestai–je ?
T’en fais pas répondit-il patiemment en enfourchant son cheval d’acier
Je commençai à devenir morose et à vouloir faire demi tour et abandonner le projet.
Mais je souffre d’une réserve qui passe pour de la politesse !!
Je savais que je courrais à ma perte à cet énergumène invincible !!
J’ignorais encore que pour découvrir ce paradis endémique il me fallait être livré aux furieux guerriers armés jusqu’aux dents.
Écoute me dit mon guide : "Tu fais tout un plat pour rien du tout».
C’est quand je me suis retrouvé nez à nez avec un buffle qui me fusillait du regard
Que je compris que toutes les lois de la physique se confirment tôt ou tard.
Mon guide n’était qu’un crétin plein de pippermint
Vocation (Walrus)
Sur la rive droite de la Loire (à la limite de l'Afrique donc),
dans un petit bourg calme,
il était guide au chäteau.
Il l'était depuis bien des années, si bien qu'en ces lieux, plus rien n'avait de secret pour lui.
Il connaissait le moindre détail sur tout :
tapisseries,
peintures,
statues,
meubles,
carrelages,
conduits de cheminées,
escaliers dérobés ou non,
ruines au fond du parc,
Rien ne lui échappait, rien !
Ni la profondeur jusqu'à laquelle plongeait le tuyau de la pompe,
ni même le nombre des mailles du treillis qui empêchait de se pencher aux meurtrières des tours.
Avec les années, sa réputation avait grandi au point qu'on le citait dans les brochures touristiques et qu'on venait d'un peu partout pour assister à ses visites. Même Walrus, pourtant branché kilomètres et moyenne horaire, avait fait un crochet sur sa route vers l'Algarve pour venir voir ça, c'est vous dire !
Puis, un beau jour, comme pour beaucoup de stars, le succès lui est monté à la tête, que dis-je, au turban !
On l'a retrouvé accroché à la décoration faîtière de la grosse tour ronde,
il criait à la foule ébahie "Je suis le guide suprême, l'Ayatollah des châteaux de la Loire !"
Les pompiers étant impuissants en raison de la hauteur, il a fallu que la brigade spéciale d'intervention le neutralise, l'hélitreuille et le ramène au sol.
Après cet exploit, il a été interné mais a réussi à s'enfuir. Aux dernières nouvelles, il sévirait dans une mosquée clandestine de Molenbeek-Saint-Jean.
Suivez le guide par bongopinot
Allez ! Venez amis défiants venez
Suivez mes pas à travers la ville
Un endroit atypique mais pas hostile
Faites-moi confiance, laissez-vous guider
Préparez vos jambes car ici mes amis
Rien n’est plat et une multitude d’escaliers,
Envahissent ce lieu pour y voir un paysage à tomber
On y va, allez emboitez-moi le pas, c’est parti
On arrive tout d’abord sur la place du marché
Regardez sur votre gauche une belle fontaine
Ce petit village à l’ambiance paisible et sereine
Nous fait découvrir tous ses passages voûtés
Une balade agréable comme éloignée de toute agitation
Ses escaliers tortueux, la beauté de ses vieilles maisons
Les vestiges de ses remparts et son vieux pont
Tout est réuni pour décupler notre imagination
Et marche après marche escaliers après escaliers
On débouche à l’entrée d’un majestueux sentier
Émerveillez-vous devant ce trésor de nature boisé
Nous voilà arrivés enfin à la mer des rochers
Profitez de la vue féerique un chaos de calcaire
Façonné par le temps par le vent par la pluie
Ces géants de pierres fantastiques et inouïes
Un paysage qui pourrait sembler "lunaire"
Voilà chers amis défiants maintenant la visite est finie
Il y a bien d’autres choses encore à découvrir
Dans ce village médiéval où il fait bon vivre
Des spectacles, des expositions, des galeries
J'espère que la visite vous a plu
Pour moi ce fut quelques jours de rêve
Dans ce petit coin du Gard appelé Sauve
Où l'on ne trouve que l'essentiel le reste étant superflu
Participation de Fairywen
Renaissance
Cela avait commencé de façon très insidieuse. Un passage rapide, un peu de poussière brillante qui accrochait les rayons du soleil, quelques trottinements de petits pieds sur les vieux planchers, des rires étouffés. Puis plus rien, le silence, la vieille maison rendue à ses habitants à ailes et à pattes, qui se demandaient qui avait bien pu venir leur rendre visite ainsi.
Cela avait commencé de façon très insidieuse. Une étoffe drapée ici, un coussin posé là, un endroit qui soudain restait propre. Et toujours des rires, de la poussière brillante et des petits pieds rapides et légers. Intrigués, les habitants à ailes et à plumes observaient ces menus changements, cherchant à en identifier les auteurs.
Cela avait commencé de façon très insidieuse. Des guirlandes de fleurs accrochées au lierre. Une odeur de forêt dans les pièces abandonnées. De la lumière qui se glissait dans les recoins. Des rires plus fréquents, des petits pieds plus nombreux. Les habitants à ailes et à plumes s’interrogeaient : qui donc venait ainsi envahir leur domicile ?
Cela avait commencé de façon très insidieuse. Une petite silhouette ailée suivie d’une autre, et d’une autre encore. Des silhouettes qui virevoltaient, accrochant des voilages d’étoiles devant les fenêtres soudain réparées, semant des coussins brillants sur les sols propres et fleurant bon les bois. D’autres silhouettes affairées, qui rangeaient des sacs de provisions dans des garde-mangers tout neufs et des ustensiles de cuisine à proximité de solides foyers. Et toujours des rires, de la joie et des petits pieds qui couraient. Toujours curieux, les chatons furent les premiers à aller voir de près ce qui se passait.
Cela avait commencé par un premier face-à-face étonné : chatons surpris face aux fées et aux lutins qui investissaient doucement la maison abandonnée.
Cela avait continué par des jeux endiablés, des courses et des cavalcades, des bagarres pour rire et des siestes pour se reposer.
Et cela ne s’était jamais terminé. Les sortilèges tissés par les fées et les lutins avaient fait de la maison abandonnée un palais merveilleux, tout de tendresse et de chaleur, bien protégé des hommes et des éléments, un endroit où les animaux venaient se réfugier, pour jouer, dormir ou être à l’abri des intempéries, un endroit où l’oiseau jouait avec le chat et le chat avec le renard. Un endroit où, lorsque la neige tombait et que le blizzard soufflait dehors, les fées et les lutins se blottissaient sous les plumes ou dans les fourrures pour avoir chaud.
Finalement, la vieille maison ne regrettait pas d’avoir été abandonnée par les hommes…
Le fil d'Ariane (Vegas sur sarthe)
L'autre jour je décide d'aller visiter les Catacombes dont l'entrée était signalée par un panneau “Visite guidée”, le dépliant promettait un voyage hors du temps et justement j'en avais à revendre.
J'avise un préposé - légitimement le cul préposé sur un tabouret - et lui demande où se trouve le guide.
Il me répond “Cest moi”.
Je lui demande à quelle heure est la prochaine visite et il me répond “C'est commencé”.
Je m'excuse de l'interrompre, je lui demande s'il compte faire la visite assis et il me répond: “Je reste assis parce que j'ai été formé au Père Lachaise... mais vous pouvez utiliser un audioguide”.
Je lui demande ce qu'est un audioguide, il me montre un truc en disant “Voilà c'est ça, c'est un baladeur”.
Je lui répond que je ne veux pas me balader mais vraiment visiter, il me tend malgré tout le baladeur et ajoute: “Surtout, mettez bien le casque!”
Je réalise que les plafonds doivent être très bas et lui demande s'ils sont assurés en cas d'accident, il se contente de me tendre une carte.
Je lui demande si c'est l'attestation d'assurance, il me répond: “Non, c'est une carte de visite attestant que je fais des visites”.
En effet, sur la carte de visite il est écrit : Eugène Duroutard, guide-conférencier, spécialiste outre-tombe.
Ainsi c'est lui, le fameux guide Duroutard?
Je m'équipe du baladeur et du casque mais rien ne se passe, ce que je fais remarquer à celui que j'appellerai Eugène - les Catacombes créent une étonnante intimité - et il me répond: “Il faut vous brancher sur un fil”
En effet, de longs fils relient les baladeurs de mes voisins qui s'éloignent dans la galerie comme une toile d'araignée géante...
Incrédule je branche le mien, Eugène me dit, goguenard:”Vous connaissez le fil d'Ariane? Et ben c'est pareil, vous êtes filoguidé. Personne ne se perd si personne ne perd le fil de la visite”
J'hésite à demander si le fil est assez long mais voilà que ça cause dans mon casque... en italien!
Je signale à Eugène que je ne connais guère que è pericoloso sporgersi et O sole mio, il me répond:”Ca ne va pas vous aider ici, faites donc la visite radioguidée... sans fil”
Je ne demande pas mieux pourvu que ça parle français. On est quand même chez Louis XVI!
Il me présente l'engin et dit, très fier:” C'est le dernier cri... celui qui est équipé d'un GPS”
L'expression “dernier cri” ne me rassure pas, surtout dans ce lieu macabre mais j'applaudis à l'idée d'être géolocalisable par GPS.
Il me répond:”Le GPS c'est pour Guide Person Search, ça permet juste au visiteur de localiser le guide”
Je lui fais remarquer que je sais parfaitement que le guide est sur un tabouret et qu'il n'en bougera pas mais il répond que j'aurai un autre discours quand je serai perdu au fond d'un boyau.
Je lui rend son machin dernier cri et lui demande à tout hasard s'il y a quelque chose de mieux que le radioguidage.
Eugène a un sourire radieux et me désigne une sorte d'engin volant qui stationne au-dessus de nos têtes :”Ca c'est le dronoguide, la visite guidée par drone!”
Je demande si c'est fiable et il me répond, indigné:”Si ça a marché au Kosovo, pourquoi ça ne marcherait pas ici?” et il ajoute “à cent euros la demi-heure, y a pas mieux”.
J'ai visité les Catacombes sur le site officiel de la Ville de Paris, j'ai parcouru les deux kilomètres en trois minutes et deux clics de souris... et j'ai oublié le guide, s'il vous plait!
Le Musée de la Chaussure (Pascal)
« Entrez, entrez, mesdames et messieurs ! Merci d’essuyer vos pieds !... Venez visiter le musée de la Chaussure de Romans ! Venez découvrir les ustensiles d’antan, les parfums de peausserie, les formes, les plans ! Dans nos rivières, la Martinette, la Savasse, sans relâche, on tannait le cuir pour alimenter nos grandes usines de godasses !
Mesdames et messieurs, je suis la bonne pointure pour vous guider dans ce glorieux passé et, de moi, vous ne pourrez plus vous lasser !... De la semelle jusqu’aux œillets, de l’empeigne jusqu’au talon, de la trépointe jusqu’aux coutures, vous saurez tout de nos chaussures ! Hé oui, madame ; tel que vous me voyez, j’ai passé quarante ans comme ouvrier chez Jourdan. Si j’avais porté toutes les chaussures qui sont passées entre mes mains… Devant nos établis, on languissait tous la fin de la semelle, non… la fin de la semaine. Excusez, déformation professionnelle…
Mesdames et messieurs, admirez les outils ! Les alênes, les cardes, les marteaux à battre ! Appréciez cet assortiment de brosses à reluire ainsi que sa palette de boîtes de cirage ! Ici, nous avons les sabots d’Hélène, encore tout crottés ; on dit qu’elle est passée par la Lorraine. Là, regardez sur cette étagère ! Une paire de bottes de sept lieues commandée par Charles Perrault lui-même ! Ici, des escarpins jusqu’aux souliers vernis : c’est la commande d’un cul de jatte qui nous est restée sur les bras. A la grande époque, nous avons même chaussé tous les enfants des colonies de vacances de la région ! Encore aujourd’hui, si vous passez par Sainte-Eulalie, les échos des grands goulets du Vercors vous raconteront joyeusement leurs : « Un kilomètre à pied, ça use, ça use, un kilomètre à pied, ça use nos souliers… Deux kilomètres à pied… » C’était nos petits essayeurs !...
Ne vous bousculez pas ! Tout le monde trouvera chaussure à son pied ! Ici, nous avons toute une collection de trous dans les chaussures et, de ce côté, c’est la symphonie des semelles en bois ! Vous pouvez admirer, pêle-mêle, la mule du pape Pie VI, une chaussure de verre, les baskets de Noah quand il a gagné Rolland Garros, les Moon boots de Killy, les sandales de l’Abbé Pierre, les chaussures à crampons de Jean-Pierre Rives, les talons aiguilles de Marilyn quand elle a chanté : « Happy Birthday, my président » à Kennedy. Le musée de Westminster nous a prêté la paire de chaussures du prince Charles, celle d’apparat, quand il reçoit en grande pompe. Là, nous avons des chaussons de Brad Pitt, des souliers bicolores signés Coco Chanel, une ballerine de danseur étoile, oui, Noureev. Ici, tout un stock de semelles qu’on pensait ne pas mettre à l’étalage, des Converse concaves, des Clark convexes, les santiags de Clint Eastwood, les terriblement usagées chaussures de sport de Forrest Gump, les espadrilles en couleur de BB quand elle a joué : « Et Dieu créa la femme ». Et là, voyez les babouches d’Aladin, les tongs du Dalaï Lama, les claquettes de Fred Astaire, les mocassins du dernier des Mohicans, les galoches de Gavroche, les spartiates de Ben-Hur, les John Lobb de James Bond !...
Ici, nous avons des souliers de héros, des groles de pénitent, des brodequins de soldat, des chaussures à bascule, des petits souliers de timide, des squelettes de plage, des croquenots de croque-notes, des ribouis de bandit. Là, des chaussures d’enterrement ; on les appelle aussi des pompes funèbres… Ho, mais aux gargouillis de vos ventres, je sens que vous avez l’estomac dans les talons ! Allez donc déjeuner, en face, chez l’Ami Tatane ! Sa femme est charentaise ! Je vous recommande ses pâtes au gaz, ses pieds paquets et ses chaussons aux pommes ! Bon appétit !...