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Vegas sur sarthe ; Joye ; Tiniak ; Poupoune ; Zigmund ; Phil ; rsylvie ; MAP ; Berthoise ; Moon ; Caro_Carito ; Walrus ; Virgibri ; Joe Krapov ; Trainmusical
Vegas sur sarthe ; Joye ; Tiniak ; Poupoune ; Zigmund ; Phil ; rsylvie ; MAP ; Berthoise ; Moon ; Caro_Carito ; Walrus ; Virgibri ; Joe Krapov ; Trainmusical
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En 2007, l’année de ma naissance, j’ai commis, chez Canalblog, 365 chroniques ridées autour d’un bol de thé amer. Une visite, une autre, un commentaire, une réponse, de fil en aiguille quelques internautes me firent l’honneur de s’asseoir, avec moi, à ma table matutinale et quotidienne. De la tisane, pas de quoi être pompette, mais il a semblé que le breuvage ait plu à d’aucunes.
Plusieurs des amatrices — un amateur s’est glissé dans le cortège, saurez-vous l’identifier ? — me suivirent dans mes papistacheries, d’autres allèrent, en catimini, boire ailleurs si j’y étais. Parmi ces dernières, une jeune Toulousaine, après deux années de sevrage, — deux ans ! fallait-il malgré tout que la tisane l’eût enivrée qu’il lui faille tant de mois pour dégriser ? — s’est souvenue de nos échanges au moment de boucler un défi lancé à ses lectrices.
Ambassadrice d’une marque de laine à tricoter sentant bon la renoncule sauvage, Casa — c’est son pseudo — me fit la surprise de m’inviter à concourir. Vous me connaissez, je ne sais pas résister aux appels des jeunes femmes — surtout depuis que, décrépitude aidant, nulle équivoque n’est plus possible. J’ai participé.
Il s‘agissait, au moyen d’un simple commentaire déposé sous un certain billet de la dame, de confier son attachement à la laine printanière et de se proposer d’en mêler les fibres, au moyen d’aiguilles, au cas où notre prose aurait su émouvoir et l’ambassadrice et sa présidente : à peu de chose près, il se gagne, ai-je compris, son poids en pelotes diverses et accessoires variés.
S’il s’avérait que j’emportasse le premier lot, c’est à l’agile Mamoune que reviendraient le plaisir et l’honneur de tricoter une pelisse à son époux. Soixante-quinze kilogrammes de laine, pas sûr que ma moitié boive du petit lait à la tâche ! Mais, baste, son arrêt de travail ne se prolonge-t-il pas jusqu’en février et, comme elle est née une paire d’aiguilles à la main, je gage qu’elle saura épuiser le stock dans les délais. Au pire, n’envisage-t-elle pas de ne se remettre à la tâche qu’à mi-temps ?
Présentement, je guette le résultat du concours et quand Mamoune m’interroge sur ma soudaine curiosité à visiter dix fois par jour un blog consacré aux travaux d’aiguilles, je ris sous cape — laquelle cape risquant fort d’être remplacée par un manteau Victoire qualité : BOHEME: Tanin 1069, CENTURION Crépuscule 155.
Toute « gaitte »
En riant sous cape, ELLE prépare en catimini
Cette soirée coquine qui LUI fait envie
Tenue sympa à effeuiller petit à petit…
Champagne et jouets, lumière tamisée…
ELLE boit du petit lait, rien qu’à y penser ;-))…
De fil en aiguille… champagne et galipettes
Ce soir… ILS s’ront un peu… pompettes
Mon papounet, ma mamounette,
Je sais que vous allez être surpris
que je vous écrie cette lettre, passeque la dernière fois s'était
pendant la colo à Bergue quand je vous avait demandé d'envoyer de la
tune pour ma meuf qu'en avait pas.
Là, c'est pas pareil passeque
c'est bientôt Noël et que j'ai réfléchi qu'y faut que je sois plus
sympa avec vous et que je cartonne sur plein de trucs et d'abord en
français.
Alors soyez pas scotché mais c'est Momo qui m'a refilé des
espressions pour faire plus riche et j'espère que ça vous fera pas trop
marrer pour se que je veux vous dire après. J'ai sauté une ligne pour
souffler un chouia.
D'abord je promet à mamounette de
plus rire sous cape quand elle essaie de rentrer la voiture dans le
garage et qu'elle chibre le parchoque du catcat.
Je jure à papounet de plus taxer des malboro pour les fumer en catimini dans ma piaule.
Je
vous promet à tous les deux d'arrêter de mettre du vieillard maniaque
de l'oncle Albert dans les sorbets quand j'invite les potes, et si je
suis un peu pompette ça sera juste à cause de l'herbe que Momo il a des
foix dans sa poche.
J'espère que tout se que je vous dis de bien, ça
vous fera boire du petit lait... enfin, c'est Momo qu'a insisté pour
que j'écrive ça et je sais mieux que lui se que vous buvez.
Tout ça
pour vous dire de fil en anguille que ça serait bien si vous envoyer
fissa ma lettre au père Noël pour qu'y voit comme je suis motivé depuis
trois jours!
J'ai pas mis de timbre passeque on a la même adresse et pis vous trouverez
vite la lettre dans la table denuit avec le cadeau sexetoï que Momo il a piqué à sa frangine.
Plus le jour J approchait, plus le secret était dur à garder. Sa déception était presque palpable. Il essayait bien de me tirer les vers du nez, mais je ne lâchais rien, au point qu'en effet il pensait obligatoirement qu'il n'y aurait ni fête ni surprise pour son anniversaire. Je m'efforçais de rire sous cape et de rester de marbre lorsqu'il évoquait le sujet. J'avais évidemment tout préparé en catimini et j'étais à peu près sûre de mon effet : tout le monde serait là et la cerise sur le gâteau serait dans le gâteau... Une vieille blague entre nous, ce truc de femme à demi nue dans un gâteau, et j'étais sûre que me voir sortir de sous la chantilly lui ferait un souvenir impérissable !
Je suis allée me cacher dans le dessert en dessous affriolants avec une bouteille, parce que pour faire ça j'avais quand même besoin d'être pompette. En attendant l'heure de mon petit numéro, je tendais l'oreille pour surprendre les conversations et je me félicitais doublement pour mon idée : de fil en aiguille, j'ai appris des trucs pas croyables ! Je buvais du petit lait, mais pas seulement... si bien qu'à un moment j'ai fini par m'endormir et ça ne m'a pas réveillée quand ils ont bougé le gâteau.
Je sais pas si c'est moi qu'ai pas fait attention quand je me suis planquée ou si c'est les autres qu'ont déconné, n'empêche qu'ils ont mis le gâteau à cuire. Et même bourrée, le thermostat 7, ça brûle.
Au boulot, nous avions un collègue qui se trimballait un cartable assez plat et recelant en son centre un soufflet inutilisé.
Comme il n'était pas toujours des plus sympathique, un jour que nous étions un brin pompette, nous cherchons une blague à lui faire.
Les propositions fusent et, de fil en aiguille, nous décidons de lui préparer, riant sous cape, un assemblage de tiges en laiton de quinze emballées entre deux feuillets de carton. L'ensemble pesait plusieurs kilos et, profitant de son absence, nous le glissons en catimini dans le soufflet inoccupé, nous apprêtant à boire du petit-lait lorsqu'il se saisirait de la chose pour rentrer chez lui.
Mais la surprise fut pour nous. Il a empoigné son cartable sans sourciller et se l'est coltiné pendant quinze jours avant de s'apercevoir de la présence du lest.
J'ajoute donc une expression au cinq obligatoires : "Tel est pris qui croyait prendre".
Prof –c’est son surnom- est justement professeur de sciences naturelles, en début d’année, il a annoncé à ses élèves : « Avec moi, pas de surprise, je n’ai pas l’habitude de faire des interros surprise… »
Quelques élèves murmurent triomphalement « yes !!! » mais ceux qui connaissent la suite rient sous cape …
« Pas d’interro surprise, reprend Prof, parce que vous aurez une interro (courte) à chaque cours… »
C’est un cours de veille de vacances, ils ont quand même eu leur interro écrite de début de cours et maintenant ils se détendent .Un peu trop d’ailleurs, à croire qu’ils ont bu et sont pompette, seule Cathy Minie, la première de classe est aux anges et boit les paroles du prof comme du petit lait.
De fil en aiguille, ces chuchottements incessants agacent Prof qui continue son cours contre vents et marées. A un quart d’heure de la fin, il déclare, fier de son effet : bon puisque vous êtes si pénibles, rangez vos affaires, ressortez votre feuille d’interro : surprise ! Deuxième interro ! Murmures incrédules et réprobateurs des élèves pressés de partir en vacances.
Rentré chez lui, Prof dépose les copies à corriger sur son bureau et les feuillette distraitement : sur sa copie Cathy Minie a osé en préambule ce petit pied de nez : « bonnes vacances... et bonne correction Monsieur ! »
En raccrochant le téléphone, je ne sais plus trop où j’en suis, tellement cette découverte me stupéfie. Me voilà récompensé après de longues et moult recherches réalisées de fil en aiguille, en contactant de nombreuses organes officielles. Je bois du petit lait, tellement ma satisfaction est grande d’avoir réussi ce que d’autres ne sont pas parvenus à repérer.
Dans ma vieille armoire en bois de chêne, je me sers un petit verre de liqueur, pour savourer cette victoire. Cependant je ne le finis pas, car je ne souhaite pas être pompette. C’est que le choc de la surprise passé, je décide qu’elle ne doit être pas informée de ce que je vais entreprendre. Ce jour se prête merveilleusement bien pour cet évènement, donc le temps presse. Je m’assure que cette visite est réalisable. Pas facile de préparer une telle escapade en catimini. Une fois le lieu exact de l’institution connu où elle se trouve, je peux enfin réserver une place à bord d’un vol régional, la seule qui est encore libre. Décidément, la chance me sourit ce jour.
Malgré le nombre de passagers à l’aéroport, l’embarquement se déroule sans attente. Pendant la petite heure de voyage, je ris sous cape, car je m’imagine son expression quand elle me verra. Je cogite quel mot vais-je exprimer en premier. Le voisin assis sur le siège à mes côtés, très bavard, me raconte ses vacances passées dans un endroit, semble-t-il, paradisiaque. Seulement, je perds le fil de la discussion, mon esprit étant totalement ailleurs. Je pense à elle, je plane sur un nuage au sens propre et au sens figuré. Après l’atterrissage, je déambule rapidement en bas de la passerelle et je traverse au pas de course l’aérogare, afin de quérir le premier taxi libre. Nous traversons des villages aux rues illuminées. Les rues sont toutefois désertes. Dans quelques instants je vais la voir.
Arrivé dans la maison de retraite, je me dirige vers la salle de séjour. La pièce est sobre et est entourée de murs tapissés aux couleurs brunes, mélangées avec des teintes roses orangée. La grande table est amplement décorée pour l’occasion. En cette veillée de Noël, plusieurs résidents sont réunis avec leurs proches. Elle, avec une certaine émotion, je la perçois d’emblée. Elle est installée dans un simple fauteuil avec des semi accoudoirs. C'est la seule résidente qui n'a pas de visite, car à cause de la guerre, elle a perdu toute relation avec sa famille. Je m'approche d'elle. J'ai à peine le temps de lui prononcer Joyeux Noël, qu'elle me serre de toutes ses forces dans ses bras pour me dire que c'est le plus beau cadeau de sa vie qu'elle n'ait jamais eue, et que la surprise est absolue !
Pour moi aussi, c'est le plus beau de mes cadeaux, de revoir ma maman après ces quinze années de séparation, sans savoir où nous étions. Toute la nuit nous parlons, racontons nos différentes vies, oui de tout, sauf de Noël, car le temps nous a manqué... C’est un splendide réveillon que nous saisissons comme cadeau céleste !
Ah la la ! Dire que j’avais tous les ingrédients sous la main ! L’espion russe, le fichier MP3 de Joye, l’intrigue absolument surprenante de ma part ! Et c’est le temps seul qui m’aura manqué !
Je buvais déjà du petit lait de surprendre autant mon monde avec cette aventure du colonel Barychnikov. J’avais déjà le début du texte :
- Barychnikov ! Moïa imia iest’ Barychnikov ! Iouriï Barychnikov ! »
Un incipit bâti sur le modèle fameux : « Bond ! My name is Bond. James Bond ! ».
On aurait trouvé le colonel du FSB, ancien espion du KGB, en train de vider son bureau à la veille de prendre une retraite bien méritée. Au milieu des cartons qui s’entassent pour aller terminer leur vie dans les archives secrètes de l’ancestrale et Aragonienne Guépéou, le militaire fouille les tiroirs des bureaux et tombe sur une cassette dont il ne se souvient plus du contenu. Il demande à Sacha, son secrétaire, de lui trouver un magnétophone capable de lire ce type d’enregistrement. Quand celui-ci revient avec un engin identique à celui qu’utilise Isaure Chassériau pour ses interviews truffées de recettes de cuisine, la cassette révèle son secret : il s’agit d’une chanson française que lui-même interpréta jadis en russe à la guitare alors qu’une étrangère à la voix douce chante la mélopée en français. Les souvenirs lui reviennent alors de la période de la guerre froide et de cette jeune femme qu’il appelle Sniégourotchka.
De fil en aiguille Barychnikov raconte à Sacha qu’il s’agissait d’une collègue espionne dont il avait failli tomber réellement amoureux avant de découvrir, en fouillant en catimini dans ses affaires un jour qu’il l’avait mise au lit parce qu’elle était pompette vu qu’il l’avait lui-même saoûlée intentionnellement, qu’elle travaillait en fait pour la CIA. Un agent double ! Un agent double qui a bu voit il quadruple ?
Il n’avait pas fallu longtemps pour que la drôlesse soit arrêtée et déportée en Sibérie, d’où ce surnom de Sniégourotchka, « fée des neiges », que ce salopard lui avait donné après l’avoir dénoncée.
Et puis voilà ! Lundi, avec Marina Bourgeoizovna, nous avons regardé le troisième des dévédés du coffret Sacha Guitry « Mon père avait raison » avec Claude et Alexandre Brasseur. Ce faisant, comme chante Neil Young dans « Man needs a maid » sur l’album « Harvest » (« i fell in love with the actress ; she was playing a part that i could understand ») je suis tombé amoureux de l’actrice Chloé Lambert qui joue aussi un rôle de secrétaire superbement frappée dans « Une lettre bien tapée » sur le dévédé 3 du coffret – ici on regarde toujours les dévédés dans le désordre ! -.
Mardi, après avoir cherché chez Mr Google d’autres prestations de Miss Chloé, j’ai été terriblement déçu d’apprendre qu’elle était sutout pour « M. Moteur de recherche de Peoples à poil » l’épouse de Raphaël Enthoven, le philosophe du FBI (France-culture, le FaceBook des Intellos, comme dit Joye) qui est surtout un ex de Carla B. (à part Papistache et moi, qui n’est pas « ex de Carla B. » par ici) ? Le soir, au sortir du boulot, un peu pompette moi aussi parce qu’on avait fêté la fin de l’année avec les collègues de l’étage au-dessus et que j’en avais profité pour noyer mon chagrin du matin dans trois verres de bulles, je suis allé photographier les illuminations de la place de la mairie de Rennes. Ensuite j’ai redimensionné les 280 photos pour en publier 4 à la date du mercredi.
Mercredi j’ai cherché toute la journée où étaient passés les trente euros du 08 pur qui étaient dans ma compta mais pas dans les charges constatées d’avances de ma camarade « desperate accountant » de la DAG, l’erreur de 1 centime sur le GC du 12A et surtout les 8910 euros de LE dont on devait me gratifier et dont j’ai craint un instant que madame Yonyon ne me les ait subtilisés parce qu’on avait selon elle trop d’argent encore en fin d’exercice ! Le soir Mademoiselle Zell a débarqué avec son chat et comme elle était en veine de confidences, nous l’avons écoutée, autour d’une tarte au bleu que j’avais concoctée en son honneur, nous raconter sa vie d’étudiante nantaise tout en riant sous cape d’entendre que Rennes ou Nantes, c’est un peu la même chose : comme je l’ai chanté samedi dernier au café des Champs libres avec mon amie madame Elle « Quand y’ a d’l’alcoole, wah qu’est-ce qu’on picole !».
Le jeudi 24 décembre, vous savez tous comment ça marche ! On fait la queue dès neuf heures à l’hyper pour acheter le poisson du repas du lendemain chez les beaux-parents, on enchaîne sur une dernière tournée de cadeaux au magasin Odyssée, on va à la poste envoyer le calendrier 2010 à sa maman, on se trompe et on envoie le dévédé 1 au lieu du dévédé 2 à son frère, ce qui fait que le soir, monsieur Jibhaine, frère de mademoiselle Zell se retrouve avec deux dévédés n° 1, on coupe ses légumes pour la tagine de cabillaud au cumin et au curcuma, on met les bouteilles de Crémant de Bourgogne au frais, on emballe les cadeaux, on va se raser, on prépare les toasts, on se trompe en mettant du nuoc-mam dans le canard aux ananas alors que la recette n’en prévoit pas et les invités vous disent, sans même être hypocrites parce que, faisant partie de votre famille, ils ne vous ratent jamais, que c’est meilleur encore que d’habitude, on déballe les cadeaux et on va se coucher un peu beaucoup crevé mais heureux de tout le beau cinéma sous forme de dévédés que l’on vient de s’échanger.
Le vendredi, je ne vous en parle pas ! Chez les Bourgeoizovitch tout s’est très bien passé mais on a baffré comme c’est pas permis ! Et puis ce soir, pour digérer, Louis XV le bien-haï et le château de Versailles se sont installés sur mon écran préféré en même temps que les ripatons de Marina sur ma cuisse gauche toujours virile mais accueillante. Mesdames, sachez-le, je suis votre humble paillasson ! Ris donc, Paillasson !
Voilà pourquoi, surprise ultime de l’année pour vous amis défiants, je n’apparais pas dans la liste des participants à ce défi n° 86 alors que j’ai été assidu tout au long de cette année. Incroyable, non ? Et je m’aperçois que je ne suis pas le seul à créer la surprise puisque le Jacques Anquetil de l’Iowa, Mrs « Ludivine Dieu est partout, Dieu voit tout et Dieu cuisine des pâtisseries pas caloriques du tout en mangeant des chocolats dans le dos d’Iowaboy » est absente aussi ce vendredi à 23 heures 17 de la liste des contributeurs alors qu’elle a envoyé sa contribution dès le dimanche d’habitude !
Je vous prie donc d’excuser mon absence… mais pas la sienne ! En effet, je suis un homme d’habitudes et j’ai horreur qu’on me surprenne !
P.S. Voici la fin de la nouvelle dont je parlais au début : il y en avait trois, d’ailleurs, pas drôles du tout pour une fois :
1) Barychnikov charge Sacha de rechercher ce qu’est devenue cette prisonnière et de lui faire parvenir la cassette au fin fond de ce qui reste de son goulag en Sibérie s’il en reste quelque chose.
2) Le colonel balance la cassette dans la poubelle et s’envoie une vodka avec Sacha en souvenir de leur grande époque.
3) Le colonel se souvient que l’espionne a été ensuite échangée dans le plus grand secret et que la CIA l’a exilée dans un de ces pays du Middle West proches du Canada où il neige, verglace et fait si froid l’hiver que la Sibérie semble tropicale à ses autochtones. Comme quoi, même en ayant disparu, le communisme fait preuve de sa supériorité sur le capitalisme dont tout le monde admet désormais qu’il mène l’humanité à sa perte, surtout depuis que la petite sirène de Copenhague a accouché d’un sommet en queue de poisson.
Etonnant, non ?
FADO DE LA FADA
Un petit chat-chat-chat
Joe boit son martini
En catimini
Cata maxi
Le verre fini
Il prendra un taxi
Et il rit sous sa cape
Avec la bell-e MAP
Cata maxi !
Ils partent en taxi
Pour faire un' grand' agape !
De fil
En aiguille
Joe séduit
Toutes les filles !
Val fume une cigarette
Après la conquête
En catimini
Dans l'après-midi
Buvant du petit-lait
Poupoune la voit sourire
Et croyant le pire
Cata maxi !
Écrit une belle histoire
De femme assassinée !
De fil
En aiguille
Joe séduit
Toutes les filles !
De Anthom jusqu'à Zie
Tilleul, Captaine Lili
Teb et Virgibri
Tilu, Brigou, jolies,
Ont toutes été pompettes
Sous le charme de Joe
L' énivrant héros
Qui joue d'la trompette ?
C'est Joe.avec Caro !
De fil
En aiguille
Joe séduit
Toutes les filles.
Bonjour la parité
Il faut pas oublier
Les hommes du Défi
Cata maxi !
Pour toutes les filles !
Joe dansera un slow
Ou même un p'ti' tango
Avec sieur Papistache ;
Walrus en chapeau claque
Attend, comme Tiniak
En catimini
En catimini.
En mangeant une goulache,
Zigmund et ses moustaches
Et Sébarjo barbu,
Végas y est assis
En catimini !
Ensuite il fait pareil
Avec les oubliés,
Joe boit un martini
En catimini !
Ce séducteur parfait !
De fil
En aiguille
En beau bernous
Joe nous séduit tous.
NDLR : Aucune de ces images n'est à moi,
leur emploi ici est strictement éducatif.
Elles y figurent grâce à l'aimable participation de Google Images.
Qui donc pourrait bien rire sous cape ?
« Le petit chaperon s’en allant par les bois
porter à sa grand-mère
un beau cadeau ma foi ! »
Mais qui donc la suivrait catiminimement ?
« Le loup, le loup, le loup ! »
Ah mes enfants merci de si bien m’aider !
J’ai la mémoire qui flanche, les mots me font défaut !
« Continue Mémé, on te soufflera ! »
Croyez-vous que le loup mangera la grand-mère ?
« Mais non, c’est jour de l’an et comme il a bien bu
il est un peu pompette ! »
Oui, il va son chemin, mais ce n’est pas le bon !
Tout droit il se dirige vers l’antre du chasseur !
« Bon débarras Mémé ! On boit du petit lait ! »
De fil en aiguille la mémoire me revient !
« Alors, alors Mémé qu’est-il donc arrivé ? »
Eh bien Chaperon rouge retrouvant sa Grand-mère
lui offre en l’embrassant son tout gentil présent. »
C’est quoi, c’est quoi Mémé ?
« Le même que celui que vous m’avez choisi
Un beau livre de Poésie ! »
J'ai choisi ce livre et ce poème en hommage-clin d'oeil
à mon cher Compagnon Poète
"parti" -mais toujours si présent- il y a 4 ans un 22 décembre ...
Cela lui aurait fait plaisir ....
C'était un grand enfant !
Ta tournée est finie, tu dois être rentré
à présent. Cette année encore tu as dû bien rire sous cape en voyant les lettres démesurées des enfants
pourris-gâtés qui veulent tout ce que la télé leur rend indispensable.
En catimini, tu regardes les pubs pour
voir les tendances et tu t'amuses à déposer dans leurs chaussons les jouets en
bois qu'ils n'ont même pas imaginés, les nains jaunes pour jouer autrement que
compulsivement devant un écran solitaire.
Heureusement la tradition demeure du
verre de rhum qui t'attend dans chaque maison et j'ai bien vu que dès que tu es
un peu pompette, tu laisses un peu plus de billes en terre et de dinette en
porcelaine.
Et hier, quand les Kévin et Samantha ont
ouvert leurs paquets, tu as dû boire du petit lait en voyant leurs mines
dépitées alors qu'ils tentaient de comprendre ce qui s'était passé et surtout
où était passé le plastique coloré et en général bruyant...
Cette année, tu as fait vraiment fort,
j'ai bien ri en voyant mes neveux qui se sont forcés à venir me voir rien que
pour déchirer en trois secondes leur paquet au pied du sapin. Je ne sais pas
s'ils vont revenir l'an prochain !
Alors, j'ai réfléchi longtemps pour te
trouver une idée de cadeau et de fil en aiguille, voilà un petit caleçon de
bain tricoté par mes soins pour tes vacances d'été à Hammamet.
Tati Cannelle qui t'aime beaucoup
La langue française est riche de locutions en tout genre,
pour ce 86 ème défi je vous propose d'en glisser cinq
dans un texte qui évoquera
une surprise
que vous réservez à une personne qui vous est chère !
Voici les locutions en question :
Rire sous cape
En catimini
Être pompette
Boire du petit lait
De fil en aiguille
Envoyer vos messages à l'adresse bien connue :
Nous attendons vos surprises avec impatience !
Une odeur de
cannelle emplit la maison… Vous l’avez compris, je ne dîne pas seule ce soir…
Mes invités vont arriver d’un moment à l’autre. Il est 18h et ils ont promis d’être là en fin
de journée. Le vin chaud est à la bonne température, les verres sont prêts, la
table est dressée… 18h30. Il serait
temps qu’ils se pointent !! Le vin refroidit et l’agneau a trop
chaud !! Il sera délicieux celui-là !! Dans le pot au feu, j’ai ajouté
une cuillerée de coriandre, du cumin, du gingembre et un soupçon de piment de
Cayenne en poudre… dans le livre, ils appellent cela de « l’agneau
Kebab »… Ce sera de l’agneau brûlé si ils tardent
encore !! 19h. Enfin !
La sonnette de la porte d’entrée retentit… 19h10. C’était la
voisine, elle vendait le calendrier des pompiers !
19h45. J’ai déjà
réchauffé le vin trois fois. Il ne
doit pas bouillir et à force de regarder dans la marmite et de respirer les
effluves aromatisés qui s’en échappent, je suis à moitié « pompette ».
D’ailleurs, je vais en boire un petit peu, rien que pour le
goûter… Ils sont sans
doute coincés dans une congère… Et le chasse-neige n’est pas encore passé… Si au
moins ils avaient un portable ! 20h. Je n’aurais
pas dû !! J’ai vidé quatre verres de vin… Vous dites ? Non, je ne suis
pas alcoolique mais il fallait vérifier l’assaisonnement… Pour les mêmes
raisons, l’agneau est bien entamé lui aussi… C’est la
cinquième fois que je redémarre le CD de Johnny… Mes invités sont fans de lui,
alors, vous comprenez, c’est pour leur faire plaisir parce que moi, je
n’apprécie pas plus que cela, je préfère Mozart ou
Bach… Les bougies
allumées pour une ambiance de fête sont presque consumées. Tant pis ! Je
les éteins et la gazinière aussi ! Pfff ! En
plus j’ai mal aux pieds ! J’enfile mes pantoufles et je me laisse
tomber dans un fauteuil… où je ne tarde pas à
m’endormir… 20h35. Driiing !
Mince ! Les voilà ! Et je ne suis pas
prête…
"Kaiii!"
D'un coup de sabot bien placé Tornade a écarté le vieux chien jaune d'entre ses pattes.
"Pousse-toi d'là, vieux... tu sais bien que t'es jamais du voyage!"
Derrière
le grand mâle, les plus jeunes s'impatientent, surtout Fringant et
Tonnerre dont les harnais de cuir sont bandés comme des arcs.
"Doucement
les gars..." tempère Tornade "on s'ra pas prêts avant une bonne heure,
et pis j'ai pas encore briffé le p'tit nouveau".
"On a le temps de se refaire une ventrée de lichens, alors?"
"Vous éloignez pas trop les gars... le Vieux n'aime pas ça; il est nerveux à cette heure!"
Le
p'tit nouveau c'est moi... Rudolph, et je réalise la chance que j'ai
d'avoir décroché le job parmi cinquante candidats. Je sais que mon nez
rouge flamboyant y est pour beaucoup mais sans mon sens inné de
l'orientation, j'aurais perdu le Nord aux tests pratiques.
Guide-éclaireur
et neuvième coursier de l'attelage, tous comptent sur moi pour éviter
les pièges des brouillards malicieux qui retardent et font gueuler le
Vieux!!
Danseur a placé les autres par couleur de robe, les pelages
gris devant avec Furie et Eclair et les pelages bruns derrière avec
Comète et Cupidon mais jamais je n'aurai le temps de les reconnaître en
si peu de temps.
Alors j'ai trouvé une astuce pour les situer sans
me retourner car je dois vous dire: je possède aussi un odorat hyper
développé et j'ai accroché dans leurs bois des sachets d'épices tous
différents.
Tout près de moi les saveurs subtiles, gingembre, badiane et cucurma... plus loin l'aneth, la
réglisse et le safran; un sillage odorant et parfumé qui va faire frémir plus d'une narine sur notre passage!
Le
Vieux a eu l'air de trouver l'idée assez astucieuse et je pense avoir
marqué des points sur ce coup-là; mais je sais aussi qu'il s'en fout un
peu, d'abord parce qu'il se traîne une sinusite carabinée et puis pour
lui ce qui compte c'est les horaires, la satisfaction du client et
aussi ce projet bizarre de réduction de TVA qui l'occupe beaucoup... un
Traîneau Virtuel Automatisé.
Derrière moi, ça s'agite de plus en
plus; le bruit court que le Vieux a fait le plein et comme le chien
jaune vient de reprendre une bourrade, je décide qu'il est temps
d'allumer mon nez rouge...
Je crache le morceau d'écorce que je
mâchouillais nerveusement depuis une heure. "Ready guys?". Je sais pas
pourquoi j'ai lancé ça en anglais! L'émotion sans doute, mais je vais
me reprendre avant de goûter au fouet du Vieux!
Tout en bas, sous
les nuages j'aperçois des lumières qui scintillent... si j'en reviens, je vous raconterai, promis.
Encore un jour, une semaine
Encore un mois, une année pleine
Encore toujours, toujours encore
Jusqu’à nous deux, corps contre corps
En patientant impatiemment,
Pour tromper l’attente et le temps
Je chasse des parfums, des images
Qui m’illusionnent comme mirage
La mer azur, les ciels limpides, ton regard clair
Les arbres, les forêts c’est pour ta force tendre,
La douceur de ta bouche les roses en macro,
Les badiane et cannelle, souvenir de ta peau.
clic, jouant du numérique
clac, de pixels en bitmap
clic, Je t’ai dans mon optique
clac, faute de t’avoir là.
tic, de déclics en déclics
tac, câlinant mon kodak
tic, le temps passe plus vite
tac, en réflex, en compact…
tic
tac
tic jusqu’au prochain contact…
Je n’ai pas allumé la lumière en arrivant. Pourtant il faisait sombre. Si sombre que j’aurais pu croire que la suie avait essuyé tous les murs. Ou la crasse. Au fond de ma poche, il y avait ta lettre, pliée en deux. Je n’avais pas faim. Pas vraiment soif non plus. J’étais crevée. Je n’avais jamais fait le voyage jusqu’à toi qu’en pensée. Les rêves fatiguent moins que le train et le stop. Je suis allée directement au placard que Fred m’avait indiqué au fond de la cuisine. J’ai farfouillé à tâtons et j’ai pris la première bouteille venue. Ca devait être un de ces trucs dégueu aromatisé au citron. Je me suis endormie sur le canapé. Je crois que j’ai entendu le téléphone sonner.
J’ai mis la télé en marche. Mais j’ai coupé le son. Il pleuvait dehors. J’ai fini les deux paquets de chips rances : barbecue et paprika. Je sais pas pourquoi, j’ai pris trois verres d’un alcool blanc et rêche. J’ai mis une pincée de poivre dedans. C’est ce que tu m’avais dit de faire pour améliorer le goût. Sur la boîte, il y avait un drôle de dessin.
J’ai tellement caressé ta lettre qu’elle s’est couverte de fines rides douces. Je pense à ta peau. J’en ai encore le goût en bouche, une saveur d’amande amère qui dure et qui apaise.
Je suis sortie. J’ai appelé de la cabine. Il me restait trois unités mais la voix à mesure que je demandais se faisait épaisse, lente. Au bout d’un moment, il n’y a plus eu qu’un grand silence. Mon front a rencontré la vitre, j’ai senti le sang monter, cogner. Je suis rentrée précipitamment au studio. J’ai cherché une tisane comme celle que l’on me forçait à boire, enfant : racine d’angélique, réglisse et violette. Il paraît que cela calmait mes colères. Je n’ai trouvé qu’un fond de raki. Il m’a brûlé les veines. J’ai eu l’impression que tu étais là.
L’enveloppe avait glissé par terre près de l’entrée. Du canapé, je pouvais voir les lignes irrégulières de mon adresse. On s’est écrit un peu. Je ne pouvais pas te voir. Je ne suis pas ta femme puisque la tienne élève ta fille. On n’a même pas vécu ensemble. Je suis un nom, une nana qu’un jour on a convoquée pour déposition. Je suis ce rien dans ta vie ; on m’a tendu un café tiède au lieu d’un livre sur lequel j’aurais posé ma main et où j’aurais juré la vérité. J’ai menti et j’ai signé. Pas de parloir donc, juste des cartes postales et des journaux couverts de photos de bagnoles, avec des centaines de kilomètres entre nous deux. L’avocat n’a pas prévenu pour ta sortie ou alors c’est cette salope de secrétaire qui raccrochait trois secondes après que j’aie dit bonjour. C’est toi, un matin dans ma boîte aux lettres, qui m’a tout résumé, l’heure, l’adresse, la ligne de bus. J’ai dessoulé en trois heures. J’ai croqué ce mélange de graines enrobées de sucre que l’on trouve chez Medhi. Il me sert toujours les mêmes bobards celui-là, il me dit que c’est des graines de paradis, des perles de coriandre qui viennent de chez lui, de l’écorce de cassier. Alors qu’il pique ça chez l’indien du coin - Je m’en fiche du moment que ça fasse passer l’haleine de rhum. Pour le stop c’est plus sain - je l’ai remercié tandis que, cadeau de la maison, il m’en remplissait un petit sachet en papier - il n’a pas vu mon signe de la main. J’ai fait mon sac
J’ai relu ta lettre six fois, tu sors demain.
Ca n’aurait pas du se passer comme ça. La porte en métal. Qui s’ouvre. Tu n’es pas là. D’autres si. J’ai froid et je partirai si tu ne respirais pas là, derrière les hauts murs. Il faut que je me retrouve seule pour que j’ose m’adresser à un gardien. Je lui répète ton nom et il m’amène dans une pièce carrée. Je ne sais pas pourquoi il m’offre un verre d’eau. « Soyez forte » me dit-il. Il prononce des mots que je ne veux pas comprendre. Il sort une lettre mais je vois bien que ce n’est pas ton écriture. Il y a une date et des adresses et des noms que je ne connais pas. Il griffonne aussi un n° « Pour l’enterrement, c’est demain, si vous voulez. » Sa phrase se casse juste après le verbe, conduisant directement à une voie sans issue. Je me lève. Il ne tend pas sa main. Je suis dehors. Il pleut, le bus arrive.
En fait, il n’a pas bougé d’un cil derrière son bureau en métal. Peut-être a-t-il maté mes nichons ou mon cul quand je me suis retournée. J’étais encore ce rien. J’étais pour toujours cette femme qui t’aimait mais sur aucun registre. Je suis retournée dans la piaule de Fred. Je n’ai pas allumé la lumière. J’ai fini par trouver sa bouteille de genièvre. Au fond du placard. Il en a toujours une planquée, en souvenir du temps chez son grand-père à Lens. Depuis… Tu m’excuseras, on t’enterre et je ne tiens pas debout. Mais je m’en fous, j’ai pas pu te voir, je sais juste que tu dors dans cette grande caisse en sapin et que je suis toute seule derrière.
Ça pue le sapin. Tu me disais ça en rigolant, le jour on est allé en chercher un pour ta fille, pour Noël. Tu avais raison, c’est vrai, ça pue. J’irais boire un verre pour faire passer l’odeur.
Cannelle, girofle, genévrier, gingembre, badiane, poivre du Sichuan, cardamome.
Voilà pour les épices du pain du même nom (enfin dans la recette que j'utilise et où interviennent également crème, oeuf, farine, levure, sel, amandes, noisettes, miel, orange en zeste).
Et l'attente dans tout cela, me direz-vous ?
L'attente, ce sont ces quarante longues minutes de cuisson (et je ne vous parle pas du temps de refroidissement) au milieu de ces senteurs alléchantes, tous sens en éveil, glandes salivaires pompant à plein débit.
Je vous en foutrai de l'attente, moi, tortionnaires !