D'Étretat à Fécamp par bongopinot
Venez donc pendre un bol d’air
Entouré de hautes falaises
Verte prairie et bleu de mer
Prenez le temps mettez-vous à l’aise
Un chemin de randonnée
Un village et des yourtes
En cette belle fin d’été
Même si les journées sont plus courtes
Vous verrez dans ce lieu magique
Des paysages majestueux
Aux formes magnifiques
Dans un cadre mystérieux
Appréciée des grands et petits
Du paddle à la voile
Écrin et féérie
La nature devant vous se dévoile
Du serpent au champignon en passant par une yourte (Clio101)
La rampe où s'était engouffrée Alice était démesurément grande et ne cessait de faire des virages dont la forme et le diamètre lui faisaient penser aux anneaux d’un serpent.
- Et d’ailleurs, songeait-elle, il y a des serpents dans le désert. Peut-être suis-je moi-même au cœur d’un serpent.
Pour se rassurer dans sa chute elle se mit à énumérer les différents types de serpents qu’il y a dans le désert.
- Alors nous avons la vipère des sables, le taïpan du désert et…
Elle ne parvenait plus à se souvenir d’autres serpents et regrettait de ne pas avoir été plus attentive aux cours de sciences naturelles sur les reptiles.
Alors qu’elle tentait à toute force de faire travailler sa mémoire sa chute s’arrêta d’un coup. Face à elle se trouvait une vaste étendue de paysages : d’un côté des steppes, de l’autre des montagnes, ailleurs de petites dunes de sable. Dans ce qui semblait être le milieu de cet assemblage bigarré, une yourte. Un panache de fumée s’en échappait.
Alice trouva d’abord cela étrange puis se souvint de ses cours d’histoire et de géographie : une yourte dans un paysage qui ressemble au désert de Gobi est tout à fait normal.
Elle voulait atteindre la yourte pour demander comment nourrir un champignon mais celle-ci lui semblait hors d’atteinte. Ses jambes étaient moulues par la descente dans le boyau et elle ne pourrait y parvenir avant la nuit.
Alors qu’elle commençait à se lamenter un souffle de vent passa et il lui sembla qu’une voix résonnait de nouveau dans sa tête.
Si tu as traversé un serpent, tu peux onduler.
Alice trouva cela étrange mais juste un instant. Elle se mit donc en route mais s’aperçut bientôt qu’elle ne voyait plus ses jambes. Son corps décrivait une courbe montante et descendante et cette sensation était exaltante. Son rythme fut d’abord rapide puis décrut progressivement à mesure qu’elle s’approchait de la yourte. Quand elle n’en fut plus qu’à vingt mètres elle marchait sur ses deux pieds.
Alice s’avança près du seuil : la porte d’entrée était ouverte et la plus grande confusion régnait.
Un homme et une femme se poursuivaient rageusement entre les deux piliers centraux et passaient leur temps à se jeter des objets à la tête ou se tirer dessus. Mais quand les hasards de leur course leur fit croiser le regard d’Alice ils s'arrêtèrent, comme changés en pierre.
Alice fronça les sourcils, perplexe.
Puis elle se souvint de ses leçons de bonnes manières. De son pied droit elle enjamba le seuil et vint sans attendre se placer à l'est, espace réservé aux femmes.
Et l'ordre revint dans la yourte.
Faisant de nouveau appel à ses bonnes manières Alice s'adressa au couple.
- Bonjour Madame Bonjour Monsieur. Je m'excuse de vous déranger mais j'ai besoin de votre aide. Un champignon vient de me demander de le nourrir mais je ne sais absolument pas comment m'y prendre.
La réponse du couple ne se fit pas attendre. L'homme et la femme parlèrent d'une seule voix, comme s'ils ne formaient qu'une seule personne.
- Si un jour tu as grandi, tu pourras y arriver.
Alice n'eut pas le temps de s’interroger sur l'étrangeté de ces paroles. Un souffle de vent passa et le sable se souleva en un tourbillon et l’aveugla.
Quand la brume se dissipa la yourte et le couple avaient disparu et elle de trouvait de nouveau devant le champignon. Ses jambes furent tout à coup prises de faiblesse et elle s'effondra.
Incapable de bouger, Alice sentait que ses membres s'allongeaient et s’affinaient démesurément et plongeaient dans le sol. Il lui semblait que toute la matière qui la constituait partait de son corps et venait nourrir le champignon. A mesure que ses forces diminuaient son regard devenait flou. Ses yeux se fermèrent et Alice sentit qu'elle quittait ce monde. Un doux sommeil l’emporta.
- Alice, Alice !
Alice ouvrit péniblement les yeux. Son corps était allongé de quelque chose de moelleux et doux. Pendant quelques instants elle ne vit que du brouillard. Quand il se dissipa elle s’aperçût avec stupeur qu’elle se trouvait dans son lit et que ses parents se tenaient au-dessus d’elle, l’air terriblement inquiet.
Où se trouvaient le désert, le champignon et la yourte ?
N’avait-elle pas perdu la vie en servant de nourriture au champignon ?
En la voyant froncer le nez et les sourcils, la mère d’Alice s’empressa de la rassurer.
- Tu jouais dans les bois à côté de la maison avec ta sœur. Vous vous êtes un peu éloignées et vous avez trouvé des champignons. Tu en as croqué un bout sans savoir qu’il s’agissait d’une amanite panthère, c’est un champignon vénéneux. Heureusement pour toi tu n’en avais ingéré qu’un petit morceau et nous avons pu te soigner en te donnant du charbon actif et en aidant ton corps à expulser tout ce qui restait du champignon. Après cela tu as déliré pendant trois jours : tu marmonnais dans ton sommeil en parlant de choses étranges, comme une yourte et des personnages bizarres. Nous sommes heureux que tu ailles mieux.
- Nous sommes extrêmement soulagés de voir que tu as repris conscience. Repose-toi maintenant ma chérie, renchérit son père. Reprends des forces.
Alice ne les écoutait déjà plus.
Pendant que ses parents parlaient elle avait fermé les yeux.
A présent elle dormait profondément et dans son rêve un champignon souriait.
Mon goal y habite (Joe Krapov)
La douce tente à Sion (joye)
Participation de Laura
Youpi! quand un défi ne m'inspire guère
Ou que j'ai envie de fuir les paysages.
Une solution s'impose en force:
Retourner à mon amour de la langue
Titiller les mots, ça m'amuse encore
Et ça vous change de mes états d'âme.
Ah ! J'ai compris... (Walrus)
Ma yourte rêvée (Lecrilibriste)
Ayant besoin de grands espaces
de silence et de dépaysement
J’ai planté ma yourte au toit blanc scintillant
Dans une steppe au Kirghizstan
au Turkménistan, au Kazakhstan
Ou peut-être en Mongolie, finalement
Mais fort loin des autoroutes
Là, j’ai pris bien garde
D’ entrer du pied droit dans la yourte
Sans heurter le sol en quoi que ce soit
Pour ne pas heurter les esprits de la steppe
J’ai invité le chef du village
A poser la crémaillère
A tremper son doigt dans un verre de Wodka
Pour jeter quelques gouttes
aux quatre coins de la yourte
En offrande à la nature de là bas.
Les éleveurs de rennes de yacks et de chèvres
eux aussi, conviés à la crémaillère
sont arrivés au galop sur leurs petits chevaux
Pour boire la Wodka et trinquer
Jusqu’à finir la bouteille
Car une bouteille ouverte,
Pour ce rite doit être vidée.
J’ai entendu la nuit les loups hurler
Et le souffle violent du karaburan
Le grand vent qui court les champs
Mais dans ma yourte, bien protégée
J’ai dormi comme un bébé
On a fini la bouteille de Wodka
On a mangé les yaourts et la tourte
Et sous la yourte
que mes voisins ont montée dans leur pré
Pour accueillir les pèlerins paumés
J’ai dormi comme un plomb et j’ai rêvé
sous mon beau ciel du Dauphiné
A la steppe , au désert de Gobi
Et aux chamanes de Mongolie
Et j’ai eu très mal à la tête
Quand je me suis réveillée
Au Quai (Kate)
Dès la fin de l'école primaire
Michel, mon père
Alice, ma mère
M'ont demandé
Ce que je voulais faire
Et écouté
Mon inventaire :
À la bonne heure !
Non, c'est pas vrai !
Et j'ai enfourché
Bûché d'arrache-pied
Réussi Sciences Po
Consulat
D'abord
Ambassadeur
Sur les bords
De la Moskova
Quel honneur
Week end en isba
Balades en troïka
Balalaïka
Tout le tralala
Ensuite le Canada
Bonheur qui ne dura pas
Consécration à l'automne
Nommé à Washington
Mon rêve et au-delà
Mais après quelques mois
Rappel à Paris
Pas pour l'Australie
Au Quai
Le vrai de vrai
- Tu plaisantes ?
- Pas le Danemark, quand même ?
- Depuis le temps que je me promène
Je rêve du royaume
Dont le hygge
Home sweet home
Promet du chaleureux
Le Prince parle français
N'est-il pas vrai
Et l'on peut faire du vélo
Incognito
Même si quelqu'un disait
Que quelque chose serait
Pourri...
- Alors, Copenhague, c'est oui ?
- Ja !
(Je te réponds déjà en danois, là.)
- Excuse-moi, appel urgent !
Allô ! Oui...Il est avec moi en ce moment...
- Viens je t'emmène
On va déjeuner
Oublie les contes d'Andersen
Excellence, tu rentres dans tes foyers
YOLO* - tiniak
“La mondialité (qui se diffuse en nous à mesure que l’emprise totalitaire se renforce) est une énergie relationnelle dont l’intensité ne cesse de s’accomplir. Nul ne saurait, sans sortir du vivant, s’opposer à sa houle !” Patrick CHAMOISEAU, Frères migrants - SEUIL 2017.
Y aura-t-il quelqu’un sachant s’en émouvoir ?
Loin de se figurer tâter de l’aventure
à chaque coin de rue, comme en nos boulevards
trempe le pied frileux dans une mer azur
mais fatale !
un pâteux gloss ourlant sa lèvre occidentale
Où se pourra trouver une âme indélogeable ?
Pleine du sentiment de sa mondialité
d’une personne, l’autre, elle invite à sa table
un cortège d’ardeurs et leurs humanités
de tous âges !
avec le bien commun qu’ils s’offrent en partage
Là, se peut être un mas; là, peut-être une yourte…
Le lieu importe peu, car c’est l’abri qui compte
ici est maintenant, à l’encontre du doute
quoique les vents méchants hurlent et nous racontent…
C’est là, Paix !
tant que le marché naît des longs fruits du métier
Oh ? L’a pas vue venir, la révolte du nombre ?
De la main à la main et les yeux dans les yeux
le message est passé : ne plus céder à l’ombre
et n’avoir le souci que d’être et vivre heureux
non sans mal…
mais l’esprit en alerte et le cœur primordial !
*You Only Live Once (On ne vit qu’une fois) !
N'en mènent pas large
Xtra Xtra Light ?
Walrus ; tiniak ; Kate ; Lecrilibriste ; Laura ;
Adrienne ; Vanina ; Joe Krapov ; joye ; Clio101 ;
largement ! - tiniak
L'horizon, bras ballants, peine à faire un sourire
Au jour qui fait le point sur un somme volage
Ricanent des marauds ne planant qu'à la marge
Gorgé de moue solaire, il me pend un soupir
Encombré du désir de reprendre le large
Mais c'est trop, la besogne !
Et, qu'en disent, à flot, les sirènes amies
Non, c'est pas raisonnable; avec ma vieille trogne ?
Tant l'océan m'apprend où loge l'infini !
***
L'heure - tu la connais, c'est la tienne à présent
au gîte qu'il te plaît de rendre familier
ancrant de souvenirs quelque nouvel objet
domptant mon regard fou vers ton ventre apparent
Allant d'un geste, l'autre et le prochain : mystère !
et de cour à jardin, tu répands ton théâtre
tu me dis d'aller mettre un peu de foi dans l'âtre
car ce mois de rondeur est le règne des mères
Rien ne vient altérer ton humeur formidable
ni les bruits de la rue, ni les ciels indécis
ni même les odeurs dont tu connais le prix
car rien ne t'est plus doux que nos coudes à table
Grelote! Brûle-toi ! Montre-moi une écharde...
Mais non, car même si, tu es un bouclier
Il te suffit déjà que j'aille, mon entier
remplir le quotidien comme une promenade
Eh, d'accord ! Vivement que vienne délivrance
L'heure - je le sais bien, sera l'heure d'étai
côte à côte embrassant la petite qui naît
La première a tes yeux, vastes comme une transe !
***
Large farce aux yeux du monde,
l'humaine comédie a des sources profondes.
C'en est toujours l'heur !
Mon petit matin par bongopinot
Une ritournelle
Un doux refrain
Une musique actuelle
Font battre mes mains
Et mes pieds volent
Au vent léger
Et glissent sur le sol
Dans mes souliers
Les notes bercent
Mes deux oreilles
Et les caresses
Et je m’éveille
Je m’étire et me lève
La radio XXL
Me sort de mon rêve
Et je m’en vais à tire d’aile
Ben Proust alors !
Le sujet vous interpelle ?
Pas besoin de faire du zèle...
C'est facile, car XXL,
C'est la phrase de Marcel!
Sans honneur que précaire, sans liberté que provisoire, jusqu’à la découverte du crime ; sans situation qu’instable, comme pour le poète la veille fêté dans tous les salons, applaudi dans tous les théâtres de Londres, chassé le lendemain de tous les garnis sans pouvoir trouver un oreiller où reposer sa tête, tournant la meule comme Samson et disant comme lui : “Les deux sexes mourront chacun de son côté” ; exclus même, hors les jours de grande infortune où le plus grand nombre se rallie autour de la victime, comme les juifs autour de Dreyfus, de la sympathie – parfois de la société – de leurs semblables, auxquels ils donnent le dégoût de voir ce qu’ils sont, dépeint dans un miroir, qui ne les flattant plus, accuse toutes les tares qu’ils n’avaient pas voulu remarquer chez eux-mêmes et qui leur fait comprendre que ce qu’ils appelaient leur amour (et à quoi, en jouant sur le mot, ils avaient, par sens social, annexé tout ce que la poésie, la peinture, la musique, la chevalerie, l’ascétisme, ont pu ajouter à l’amour) découle non d’un idéal de beauté qu’ils ont élu, mais d’une maladie inguérissable ; comme les juifs encore (sauf quelques-uns qui ne veulent fréquenter que ceux de leur race, ont toujours à la bouche les mots rituels et les plaisanteries consacrées) se fuyant les uns les autres, recherchant ceux qui leur sont le plus opposés, qui ne veulent pas d’eux, pardonnant leurs rebuffades, s’enivrant de leurs complaisances ; mais aussi rassemblés à leurs pareils par l’ostracisme qui les frappe, l’opprobre où ils sont tombés, ayant fini par prendre, par une persécution semblable à celle d’Israël, les caractères physiques et moraux d’une race, parfois beaux, souvent affreux, trouvant (malgré toutes les moqueries dont celui qui, plus mêlé, mieux assimilé à la race adverse, est relativement, en apparence, le moins inverti, accable celui qui l’est demeuré davantage), une détente dans la fréquentation de leurs semblables, et même un appui dans leur existence, si bien que, tout en niant qu’ils soient une race (dont le nom est la plus grande injure), ceux qui parviennent à cacher qu’ils en sont, ils les démasquent volontiers, moins pour leur nuire, ce qu’ils ne détestent pas, que pour s’excuser, et allant chercher comme un médecin l’appendicite l’inversion jusque dans l’histoire, ayant plaisir à rappeler que Socrate était l’un d’eux, comme les Israélites disent de Jésus, sans songer qu’il n’y avait pas d’anormaux quand l’homosexualité était la norme, pas d’anti-chrétiens avant le Christ, que l’opprobre seul fait le crime, parce qu’il n’a laissé subsister que ceux qui étaient réfractaires à toute prédication, à tout exemple, à tout châtiment, en vertu d’une disposition innée tellement spéciale qu’elle répugne plus aux autres hommes (encore qu’elle puisse s’accompagner de hautes qualités morales) que de certains vices qui y contredisent comme le vol, la cruauté, la mauvaise foi, mieux compris, donc plus excusés du commun des hommes ; formant une franc-maçonnerie bien plus étendue, plus efficace et moins soupçonnée que celle des loges, car elle repose sur une identité de goûts, de besoins, d’habitudes, de dangers, d’apprentissage, de savoir, de trafic, de glossaire, et dans laquelle les membres mêmes, qui souhaitent de ne pas se connaître, aussitôt se reconnaissent à des signes naturels ou de convention, involontaires ou voulus, qui signalent un de ses semblables au mendiant dans le grand seigneur à qui il ferme la portière de sa voiture, au père dans le fiancé de sa fille, à celui qui avait voulu se guérir, se confesser, qui avait à se défendre, dans le médecin, dans le prêtre, dans l’avocat qu’il est allé trouver; tous obligés à protéger leur secret, mais ayant leur part d’un secret des autres que le reste de l’humanité ne soupçonne pas et qui fait qu’à eux les romans d’aventure les plus invraisemblables semblent vrais, car dans cette vie romanesque, anachronique, l’ambassadeur est ami du forçat : le prince, avec une certaine liberté d’allures que donne l’éducation aristocratique et qu’un petit bourgeois tremblant n’aurait pas en sortant de chez la duchesse, s’en va conférer avec l’apache ; partie réprouvée de la collectivité humaine, mais partie importante, soupçonnée là où elle n’est pas, étalée, insolente, impunie là où elle n’est pas devinée; comptant des adhérents partout, dans le peuple, dans l’armée, dans le temple, au bagne, sur le trône; vivant enfin, du moins un grand nombre, dans l’intimité caressante et dangereuse avec les hommes de l’autre race, les provoquant, jouant avec eux à parler de son vice comme s’il n’était pas sien, jeu qui est rendu facile par l’aveuglement ou la fausseté des autres, jeu qui peut se prolonger des années jusqu’au jour du scandale où ces dompteurs sont dévorés ; jusque-là obligés de cacher leur vie, de détourner leurs regards d’où ils voudraient se fixer, de les fixer sur ce dont ils voudraient se détourner, de changer le genre de bien des adjectifs dans leur vocabulaire, contrainte sociale, légère auprès de la contrainte intérieure que leur vice, ou ce qu’on nomme improprement ainsi, leur impose non plus à l’égard des autres mais d’eux-mêmes, et de façon qu’à eux-mêmes il ne leur paraisse pas un vice.
C'est dans "Sodome et Gomorrhe", de quoi en avoir plein le...
je f(xxl) (joye)
Je parie qu’on dit que je bousille
Lorsque j’ose chanter une chanson
Puisque j’aime Bruxelles et le tout autour d’elle
Et surtout le Brabant-Wallon
Je fixe Ixelles
(on dit Elsène si l’on parle d’obscène)
Je n’en ai pas l’air mais tant qu’à faire
J’ai voyagé bien à ma guise
Et alors en Belgique c’est toujours très chic
De flâner sur l’Avenue Louise
Je fixe Ixelles
Très belle commune, j’l’dis sans rancune
Si l’on prend le métro, ou le tram tout de go
(Perds ton jump et tu marcheras vite)
A la Place Flagey, rien de pareil,
Des concerts, un ciné, et des frites
Je fixe Ixelles
Prenant ma place à l’Église Boniface
Mais depuis la pandémie de Covid
Dans l’avion mon siège reste vide
Donc, je chante, haletante, et j’attends un’ carte postale
Un champignon ça pousse énormément (Clio101)
Alice contempla avec stupeur le champignon qui se dressait face à elle.
Autour le paysage était désert. Une plaine aride à perte de vue, pas un brin d’herbe ou d’arbre, des amas de grains d’un sable jaunâtre et marronasse qui reflétaient le brûlant éclat du soleil.
Au milieu un champignon démesuré, gigantesque. Si on fixait le regard sur son pied et qu’on essayait d’en apercevoir le chapeau il fallait pencher la tête en arrière jusqu’à sentir que les muscles du cou étaient prêts à se rompre. Même si on s’éloignait du champignon jusqu’à ce qu’il ne soit qu’un petit point sur l’horizon on était encore recouvert de l’ombre bienfaisante de son chapeau.
— Si le champignon voulait s’habiller, songeait Alice dans une tentative d’humour thérapeutique, il lui faudrait du XXL, voire du XXXL.
Alors qu’elle songeait, il lui sembla que les couleurs du champignon changeaient, passant d’un faible marron à plusieurs nuances de rouge : deux taches plus sombres côte à côte, une tache plus claire au milieu, un trait courbe d’une autre teinte, ouvert en haut.
— C’est étrange, se dit Alice.
Pendant qu’elle s’interrogeait sur la profonde étrangeté de ce qu’elle voyait et les possibles sens que cela pouvait avoir, la courbe en bas se mit à onduler étrangement, comme si le champignon tentait de parler.
— C’est absurde, dit Alice, les champignons ne parlent pas. Les champignons géants encore moins.
Elle terminait sa phrase quand un souffle de vent passa, vibra et des mots hésitants se présentèrent à l’esprit d’Alice.
Nouououou…..ris-moi.
Au même moment la terre trembla, ondula et une large fissure s’ouvrit devant le champignon, formant ce qui ressemblait étrangement à une rampe.
— Ah non, s’écria Alice, pas encore !
Mais son regard était irrésistiblement attiré par ce trou béant.
Comme si elle ne maîtrisait plus les mouvements de son corps, elle s’avança au bord du gouffre, tentant de découvrir ce qui pouvait se trouver au fond.
Une bourrasque la frôla, caressa délicatement sa joue puis sa main avant de s’engouffrer dans le trou, comme une invitation à la suivre.
Avec un soupir résigné, démenti par l'éclair au fond de ses yeux, Alice se précipita à la suite de la bourrasque.