Ont commencé l'escalade :
Sandrine ; Vegas sur sarthe ; Tracy C ; Porphyre ;
Venise ; EVP ; Droufn ; Prudence Petitpas ;
Anémone ; Cavalier ; MAP ; titisoorts ; Joe Krapov ;
En haut de l’escalier (Cavalier)
Quelques fleurs séchées
Dans la maison ancienne en haut de l’escalier,
Sauge, hibiscus en fleur, marjolaine et mélisse,
Chantent le four à pain à l’ombre du grenier,
Du moulin à café vers le geste qui glisse…
Mélusine, merveille, au brouillard de la mer,
Voilà que des ruisseaux, de l’herbe et des prairies,
Tu fécondes l’encens au sortir de l’hiver :
Cannelle sur copal, muscade en féeries…
Fleure tous ces parfums du profond des vallées,
Aux forêts des oiseaux, au creux du Yeun Elez,
Aux détours des chemins, des routes étoilées…
Exhale dans mon cœur l’inflorescente Breizh,
Sur le puits disparu du chêne centenaire,
La douceur de l’Izel, sur le bois et la pierre…
On consultera avec un intérêt certain :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Yeun_Elez
http://fr.wiktionary.org/wiki/Breizh-Izel
http://ecomusee-monts-arree.fr/la-maison-cornec-2/
Et voilà comment une petite promenade dominicale, et la rencontre d’une faiseuse d’encens jolie, jeune mélusine bretonnante tournant son moulin à café odorant, en haut d’un escalier de pierres, peuvent donner un petit poème…
En haut des marches (Célestine)
©Jean-Jacques Sempé
Infiniment.
Participation de Sandrine
« Empruntez le passage, empruntez le passage, mais merde à la fin », beugla en silence l’escalier qui en avait un peu assez de se faire piétiner. « C’est vrai quoi, les à côtés, à part un môme ou deux de temps en temps, personne ne marche dessus !».
Épris de vengeance, l’escalier s’est mis à couver de la mousse pour les glissades casse-gueule des jours de pluie, et puis à se briser les nez de marches pour être moins stable. « Ah, ils allaient moins faire les malins tous autant qu’ils étaient ! Eh, eh… La petite vieille avec son cabas lourd d’emplettes, allez hop, accident du col du fémur et le jeunot qui cloche à pied, une petite roulade et des tas d’écorchures, j’ai bien fait de laisser les cailloux bien sortir du sol !».
L’escalier savourait chaque dégringolade, ça faisait des lustres que ça durait (un lustre, c’est cinq ans) et enfin quelqu’un fut éclairé : « cet escalier, il ne sert plus à rien, si ce n’est à provoquer des accidents, alors un petit coup de pelleteuse et hop, on va régler le problème !».
L’escalier, démonté, mis au remblai, fut remplacé par un espace vert où les enfants grimpaient pour jouer à chat perché ou à cache-cache, où de fringants grands-pères donnaient à leurs petits enfants des leçons de choses, où de gentilles mamies apprenaient aux mioches de passage le parfum des roses ; alors certes, il fallait faire un petit détour mais ça en valait bien les quelques pas supplémentaires et l’on se demandait même aujourd’hui, quel était l’imbécile qui avait eu l’idée de coller là, jadis, un escalier en raccourci parce que tout de même les rallongis pour flâner et partager, c’est drôlement mieux !
Trop vite… (Prudence Petitpas)
Trop vite…
Descendre en route de ce train trop rapide, est ce possible ? Juste pour un moment se dérouiller les jambes et s’arrêter juste le temps de reprendre son souffle, est-ce trop demander à la vie ? Peut-on avoir droit à un répit ?
Si oui, où faut-il le demander, où doit-on le réclamer ? Dis-moi, où faut-il signer pour avoir droit à ce congé, en bas de quelle page pleine de gribouillis, dois-je griffonner mon grigri ?
Juste un moment de délice, un moment de surprise calme et tranquille, sans stress, sans rien de rapide, un coton de douceur, dans cette vie de brute et de folies…veux-tu le vivre avec moi, veux-tu toi aussi cette pause sur cette page ? ce retour en arrière, ce come back sur nos vie, ce voyage voler à la vie, ces minutes qui pour d’autres n’existent pas , n’ont même pas vus le jour, n’ont pas pu survivre au mouvement trop rapide de nos vies… ces quelques jours dérobés au brouillard, avec cette poudre aux yeux, ils n’y verront que du feu, mais nous on sait, nous on se rappelle, nous on a apprit qu’il est possible de changer le cours des choses, juste un temps, juste un peu, sans voler plus qu’il ne faut aux choses établies, aux principes installés de certains qui ne peuvent savoir comment fuir cette folie, jouir vraiment de la vie jusqu’au bout de la nuit…
Alors si tu me suis, assis-toi sur le sentier, pose ta plume et viens danser, pose ta tête de l’autre côté, roule ta bosse dans le fossé. Arrête-toi et réduit la distance entre nous, souris-moi simplement comme un fou, cherche comment surgir du néant, donnons nous le temps d’avoir envie d’attendre que la vie ne s’arrête avant qu’elle ne soit prête. Juste un moment entre parenthèse, en se disant que le reste est foutaise…alors en avant marche pour cet arrêt sur image…
La marche suspendue (titisoorts)
Je suis devant cette image, un escalier moitié sauvage où l'homme à structuré la montée. Combien de marches, m'ont amené jusqu'ici. Combien de vues avec la question à bout de force, cuisses endolories par l'effort, "mais il y a quoi après ?" Une vue aussi magnifique soit elle, un soleil plus radieux, un vent plus violent, une mer ,un lac, mon imagination est resserrée par le halètement de mon souffle. Et si je n'étais pas pressé, et si je profitais du moment présent . Je m'arrête, au milieu des marches, je respire un bon coup, je ressens l'air me parcourir la gorge, le corps parcouru comme par une vague qui viendrait m'apaiser inlassablement. Je ressens le soleil me réchauffer le corps, le vent me caresser les joues, j'entends plusieurs oiseaux différents chanter, je suis tout simplement bien. Non, je n'ais pas envie d'aller voir derrière cette montée. J'aperçois de nombreux insectes courir sous mes jambes, certains que j'aurais pu écraser si j'avais forcé l'allure. Un peu comme dans la vie, poussez vous, l'homme arrive. Pourquoi ne pas simplement grimper ces quelques marches, pourquoi de telles questions? Mon horloge biologique est-elle en train de se dérégler ou bien de se réveiller. Serait il temps pour moi de m'arrêter de courir, de ne plus chercher au delà des montagnes, des efforts, une fuite en avant, une soif de pouvoir de devoir, de toujours chercher les trésors loin, alors qu'il suffit de s'asseoir sur ces marches, et suivre la marche. La pleine conscience, où je suis, ce que j'entends, ce que je ressens mais qui es-tu vraiment et que fais-tu de ta vie? Une fois les questions posées, je reste quelques instants tranquille, des instants rien qu'à moi puis je me relève, décidé de monter ces marches, un pas en avant, continuer malgré la remontée d'émotion.
C'est quand qu'on arrive? (Vegas sur sarthe)
J'apprends à marcher (Rose)
Lentement mes pas tracent cette route dont j'ai toujours rêvé.
Je n'ai pas forcément suivi le chemin qu'il fallait. Nous avons eu de nombreuses pertes. Minute de silence pour toutes ces larmes tombées sur ce champs de bataille qu'est la vie.
Non, je n'oublierai pas tous ces moments. Oui, chaque souvenir me transperce le coeur d'une pointe affutée arrosée de poison. Que c'est doux de se souvenir et douloureux à la fois. Les bons se mélangent aux mauvais. Le blanc n'existe que grâce au noir.
Je me souviens de cette sieste sous la tente. J'ai cette petite voix qui me murmure toute mon enfance en l'espace d'un rêve : mes nombreuses cicatrices sur les genoux, les actions man de mon frère, la pâte que je pétrissais avec maman ...
Qu'il parait loin le temps de l'enfance et l'insconcience.
Je marche, je monte, je grandis.
Je me fixe des buts dans la vie. Je tiens un carnet avec toutes les missions à accomplir dans la journée.
Je me dis que la fin n'approchera pas tant que je n'aurais pas tout coché. Alors, chaque jour, je rajoute de plus en plus de choses : penser à rendre son livre à la médiathèque, imprimer son mémoire, faire sa maquette, l'anniversaire de J., notre week-end, se souvenir.
Se souvenir, de tout ce qui a fait que je suis cette personne d'aujourd'hui. Pleurer en regardant Titanic pour la 5ème fois, se réveiller en pleine nuit pour avoir rêver d'un éléphant qui kidnappait toutes vos peluches, se jeter sur le chocolat quand les nuages se montrent, fermer les yeux en marchant et sentir le soleil carresser son teint pâle et danser en attendant l'ascenceur.
Alors, je monte, je monte. On me dit qu'on m'attend là-haut. On me dit que c'est de là-bas que les gens que j'aime me regardent et prennent soin de moi. Mais pour arriver en-haut : il faut le mériter. Une bonne action équivaut à une marche.
Ecouter sa maman, soutenir son frère, passer son bac, faire les études qu'on aime, aider ses amis, s'amuser, pleurer, rire, se marier, avoir des enfants, les protéger, les gronder, faire des gâteaux au chocolat, râter son soufflet au fromage, nos premiers moments, nos derniers moments, avoir des souvenirs.
Parce que les souvenirs sont ma vie.
Comme un bébé qui apprend à marcher, j'apprends à vivre.
Le chemin (Venise)
ELLE : Je n’ai aucune idée de l’endroit où mène ce chemin.
LUI : tu n’aimerais pas savoir ?
Elle : non, je n’aime pas qu’on me montre le chemin, je risquerai de ne pas me perdre !
Lui : Et si je te disais que ce chemin mène vers une école
Elle : je te dirai que ma seule école ce sont les graminées qui écoutent les leçons du soleil
Et écrivent quelques phrases sous la dictée du vent.
Lui :je te regarde avec ta franchise stupéfiante ,tu n’es donc jamais peur de l’inconnu.
Elle : Pour ne pas être inquiète je vis, clandestinement les guerres invisibles font la santé de l’âme
LUI : alors bonne route
Elle ; j’ai le savoir d’un nouveau-né qui baigne dans la lumière de l’ignorance !!!
Lui : C e chemin te mènera bien quelque part !!
Elle : c’est peut-être un chemin plein de vipères et d’aspics
LUI : peut-être seras-tu surprise par un Chevreul qui giclera du fourré !!
Elle : je suis prête à prendre ce chemin comme je lis une page d’écriture avec patience et attention.
Lui :je te parlerai volontiers du ciel qui recouvre ce chemin .
Elle/et moi je t’en empêcherai .l’inattendu et la signature de la vie .
Lui ; bien je renonce à poursuivre cette conversation qui ne mène nulle part.
Un parfum de sureau arrivait du chemin.
Les marches (EVP)
Comme il est long et raide cet escalier,
Et comme les marches, parfois, en sont hautes.
Heureusement qu’il y a souvent des paliers,
Où la beauté, soudain, au visage te saute.
Toujours plus haut et encore plus loin,
Où l’air est plus pur et aussi plus doux.
Là, un esprit pointu se fait juste badin,
Pour dire souffles, tu n’es toujours pas au bout.
Alors, Là où les mots se font plus vrais,
Tu t’abreuves au ruisseau toujours frais,
Des amitiés sincères qui jalonnent ta route.
C’est avec tes amours, tes amis que, de fait,
Tu peux continuer ce chemin si imparfait.
Marche après marche et coûte que coûte.
Participation de Droufn
Participation d'Anémone
D'un réseau capillaire.
Etre marché, comme quand on danse on est dansé.
De la marche elle-même.
Des chemins, des sentiers et des rues où l'on marche (Joe Krapov)
23 lignes pour évoquer les chemins et sentiers sur lesquels j’ai marché ? Pour dire toutes les rues que j’ai arpentées ? Mais on me demande carrément l’impossible, là ! Même mon disque dur externe qui sert de mémoire d’appoint à mon unique neurone proteste alors que mes boîtes de photos et de diapos trépignent dans leur placard : « Fais nous prendre l’air, cela fait des années que tu dois faire la liste des endroits où vous êtes allés ! ».
Autre réticence : cette évocation de la marche effrénée du photographe-poète n’est-elle pas un peu trop personnelle ? Ne relève-t-elle pas plutôt de l’épanchement sur un blog que de l’inscription dans un Défi, fût-il aussi peu futile que ne l’est celui du samedi ?
Et puis qui s’intéresse, dans nos cités plus qu’agitées, aux douceurs de la Suisse normande, aux mystères du Yeun Elez, aux joies maritimes du GR 34, aux curiosités touristiques de la Rance vers Pleudihen, aux sentiers des douaniers de Belle-ïle, Jersey, Guernesey, Noirmoutier ? Qui veut encore longer la Loire ou le canal de Nantes à Brest ? Qui veut faire le long parcours austère dans le sable, l’impérissable tour du splendide Marquenterre ? N’ai-je pas déjà montré abondamment les rues de Bruxelles, Nancy, Lyon, Strasbourg, Nantes ou Rennes ?
Non, vraiment, pour causer dans les salons, pour être à la page aujourd’hui, il faut avoir joué les trottins bien puritains, bien purotins, derrière le popotin de la Christine Boutin, avoir marché, sévère et purgatif, derrière le dargif pas forcément jojo ni toujours impavide (d’un pas vide) de Frigide Barjot. Et cela, en vérité, je vous le dis, c’est véritablement impossible pour moi. Sans compter, mais cela nous éloigne de la bonne marche de cette chronique, que je me fiche comme de ma première paire de chaussures de randonnée de la façon dont au mois d’août à Knokke-le-Zoute, Georges et Roger s’empapaoutent. Et de plus les séances de gymnastique au lit (astique, hola, asticot las ! Unique au lit fut Nicolas nous dit Carla) de Véronique et Davina me broutent quelque peu (et pourtant mon rêve secret, quand je serai grand, est d’épouser une lesbienne) surtout quand Véro tique devant Davina tendue et que Claude François me recommande de marcher droit .
Bref chacun est libre de prendre son pied sur les marches ou dans la marge. « Moi je préfère la marche à pied », comme chantait Salvador. Et bien souvent, comme ajoutait Goldman, « Je marche seul » ou alors accompagné de ces fabuleuses Bretonnes qui m’ont converti à cette activité que je trouvais jadis ingrate et que je juge désormais fondamentale.
Avant que la limite des 23 lignes ne soit atteinte ou dépassée, je dois avouer que j’ai longtemps traîné les pieds en ronchonnant derrière leurs jolies fesses, me demandant à quoi rimait ce genre de messe dont elles raffolent. Marcher dans la campagne, quelquefois sous la pluie, effectuer un circuit, une boucle, me semblait marcher pour marcher et je me demandais souvent, sous ma pèlerine, en nage : « Par Saint-Jacques, que composent-elles ? ».
Maintenant c’est moi qui vais devant, qui mène la marche, le Canon Ixus HS 220 ne quittant plus ma menotte droite, heureux de laisser loin derrière moi tous ceux qui causent dans les salons. Je les préviens ainsi que vous car pour finir cette chronique je vais une fois de plus blasphémer :
« Quand je marche au-dessus des vanités humaines
Je me sens comme Dieu arpentant ses domaines ».
Ite missa est ! Et vive la Bretagne !
Arcanes de l'âme (Djoe l'Indien)
Derrière l'escalier se cache le mystère
De tes yeux de jasmin et tes couettes de blé,
Des couleurs que le vent d'un ballet endiablé
Vola à ton sourire au parfum légendaire
Sur la plus haute marche apparaît, droit, Cerbère,
Fier gardien de ton âme ; et mes yeux éplorés
Ne savent plus que faire, et j'ai beau implorer
L'accès à ton jardin rien ne sait le distraire...
Quel est donc ce secret de nuages voilé
Qui tant pèse à ton coeur que tu vis en recluse ?
Libère donc Cerbère et descends les degrés,
Sème derrière toi tout ce dont on t'accuse,
Cueille au bord du sentier les couleurs du printemps
Et laisse l'escalier s'éteindre sous le temps.
Défi #243
Ne se sont pas trompés
Participation de Flo
Mon éléphantelle,
Demain tu en auras sept. Pas trois comme les petits cochons. Mais sept comme les sept nains. Le défi d’aujourd’hui est numéroté #242# avec trois points d’interrogation rouge : « ? ? ? » en énigme. Il est illustré de cette photo qui représente des éléphanteaux. Et, sais-tu à qui j’ai pensé ? à Toi, qui demain en aura 7 ! avant d’en avoir 8, puis neuf, bœuf ! . « Je fais de la purée pour les petits cochons, pour un, pour deux, pour trois, pour quatre, pour cinq, pour six… ». Répétez dit le maître ! Et, je répétais moignon contre moignon à distribuer de la purée imaginaire dans des assiettes reconstituées par nos poings refermés. C’est le premier apprentissage du compte. Viendront ensuite les nuances puis le déroulé de la narration pour devenir un récit, un conte écrit autrement.
Or, parmi toutes les énigmes, c’est toi, la plus belle. Mon petit bout de ficelle, mon éléphantelle, ma dentèle, mon éternelle. Mais, comment s’appelle-t-elle cette hirondelle ? Cette demoiselle, cette fidèle, cet archipel, ce gospel, cette petite sirène qui va voler d’une septième aile ? Elle s’appelle elle, elle s’épelle E.L.L.E, c’est celle qui monte en selle, en nacelle, celle qui, accompagnée d’un violoncelle, fait des étincelles à mes prunelles…
«Téléphonera-t-elle ? »
C’est tellement plus beau d’honorer notre féminité. Tatie Flo.