Chat-cariâtre (Célestine)
Cher Monsieur Eksioglu,
Je viens par la présente vous poser réclamation pour les conditions inhumaines dans lesquelles vous faites travailler les gens.
A la base, il s’agissait, d’après vous, d’un travail de tout repos. Pourquoi pas une villégiature ou une sinécure ? Que nenni !
Je me suis posté devant le trou comme vous l’aviez précisé sur la feuille de route.
Dans l’exacte position du tirailleur couché qui reste là, sans se tirer, d’ailleurs. Vous ne vous imaginez pas les crampes que j’ai endurées, le dos en compote et le poil mité. Et tout et tout.
Je me suis caillé les moustaches toute une nuit, j’ai guetté, guetté à m’en fendre les pupilles dans le sens longitudinal. Ou perpendiculaire. Rien.
Rebelote le lendemain. Et les jours suivants. Toujours rien. A part ce truc indigeste et qui pue, qui sort du trou à heure régulière en poussant des sifflements. Un train…non mais je vous demande un peu. Pourquoi pas une poêle à frire ou une bombe à raser ?
Je vous préviens que cela ne se passera pas comme ça. J’ai fait appel au puissant SNCREC, le Syndicat National des Chats Rayés En Colère.
J’exige ma ration de souris fraîches. En lieu et place de cette mauvaise plaisanterie.
Je vous prie d’agréer, etc etc bla bla bla de toutes façon, avec votre nom à coucher dehors, si ça se trouve vous pas comprendre ce que moi vouloir dire. Hein ? Xénophobe moi ? Pourquoi pas mythomane ou schizophrène ?