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Le défi du samedi
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20 septembre 2014

SANG-FROID ? (Lorraine)

        Le chemin de halage s’enfonce dans la nuit tombante. La lumière falote du réverbère cligne comme un œil borgne.

        Dans l’obscurité de sa chambre, l’homme se redresse. Il frissonne. Froid ? Panique ? Il serre les poings. La musique du bar hurle jusqu’à lui .. Il va descendre, nul ne l’entendra.

 Il laissera la valise dans la garde-robe. Ils auront tôt fait de l’ouvrir, de retrouver le tableau de maître espagnol de la jolie infante qu’il a dérobé il y a trois ans. Ce soir, il abdique. Il a déjoué tous les pièges, toutes les poursuites policières, les filatures, la dernière  dénonciation…En vain. Ils le  talonnent, ils seront là bientôt. Une immense lassitude l’étreint. Mais très vite son imperturbable sang-froid refait surface.

Un bref instant sa silhouette s’encadre à la fenêtre. C’est l’heure. La route est déserte. Dehors, le ciel étoilé de septembre lui arrache un soupir. Là, plus bas, la Meuse scintille sous la lune.

L’homme allume une cigarette, sa pointe incandescente troue une seconde l’obscurité.

Il descend vers le fleuve…

 

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20 septembre 2014

Participation de Nhand

LES APARTÉS DE MARIE & MARLÈNE (1)

 

 

Tu sais pas la dernière ?
Dis-moi...
On raconte que Jacques aurait zigouillé Pépite.
Ah bon...
Que vous risquez pas de la retrouver parce qu'il l'aurait égorgée... Pire, vous l'auriez carrément mangée, farcie aux p'tits oignons.
Ah bon...
Moi, j'y crois pas.
Non ?
Bah non, vous êtes quand même pas des mangeurs de chats !
...
Et Mme Guedin, tu sais, la femme du boucher...
Oui ?
Elle fait courir le bruit comme quoi Manon serait pas la fille de son père... De Jacques, quoi. Enfin, tu m'as comprise.
Normal, je m'appelle Marie, donc j'ai fauté avec le Saint-Esprit.
A ce qu'il paraîtrait, selon ses dires bien sûr, la p'tite serait le fruit d'une liaison que tu aurais eue avec Max.
Max Lapereau, le garagiste ?
C'est ça.
Quelle imagination...
C'est un peu gros, quand même !
...
D'ailleurs, en parlant de Manon, on rapporte aussi que vous la battez.
Ah bon...
C'est à cause qu'elle s'est ramenée en cours de piscine avec ces énormes bleus sur le bras et la cuisse, l'autre jour.
Ah oui, sa chute de poney...
Non mais n'importe quoi, les gens !
...
Et puis tu sais que votre 4x4, ça fait jaser hein !
Ah bon...
Pas seulement le 4x4, d'ailleurs... Mais aussi la piscine, la nouvelle salle à manger, le home cinéma, les panneaux solaires, le voyage en Croatie...
Ils ont le droit d'être jaloux.
Tiens-toi bien, la mère Vachard répète à qui veut l'entendre que vous auriez gagné des sous dans des conditions euh...pas très catholiques. Soi-disant que tu te prostituerais en Belgique.
Ah bon...
Oui, et d'après M. Boulet, qui n'en démord pas, Jacques cultiverait du cannabis dans votre cave... Non mais, c'est hallucinant !
Faut bien qu'ils déblatèrent, les pauvres, ça les occupe...
Attends, t'es pas une pute, et Jacques, pas un dealer !
...
Mais comment tu fais ?
Tiens, tu peux me passer mon téléphone s'il te plaît ?... Là, derrière la théière... Mate-moi ce coucher de soleil magnifique... Ça mérite une photo !
...
Merci.
C'est vrai que c'est beau...
Et comment !
Non mais sérieux, Marie, comment tu fais pour rester zen avec tous ces couteaux qu'on te plante dans le dos ?
Facile : j'applique la méthode Pépère 1er de Corrèze. Essaie, tu verras, c'est magique. Tu rentres dans la peau d'une blanche colombe qui plane tellement haut, au-dessus du monde, qu'aucune bave d'aucun vilain crapaud ne peut t'atteindre.
La méthode quoi ?
Euh... Oublie !
...
Entre nous, Marlène, tu as déjà entendu parler d'un certain Président qui s'appellerait...François Hollande, non ?
Ah... D'accord, je vois... C'est pour ça, Pépère 1er...
Tu en connais d'autres, toi ?
Mais pourquoi de Corrèze ?
Bon, euh... T'as terminé ta clope, si on allait rejoindre les hommes à l'intérieur ?

 

 

LOGO NH-PF

 

Comme vous avez pu le constater, le titre est suivi du chiffre (1), logique, puisque des apartés de Marie & Marlène (personnages totalement fictifs, il va de soi), je projette d'en écrire d'autres par la suite, pas forcément tous les samedis mais suivant mon niveau d'inspiration et le thème proposé. Bien sûr, quand je pressentirai de votre part un début de lassitude, je les rangerai. 

20 septembre 2014

Fusillade de l'OK Salle de Classe (par joye)

Apprendre à enseigner au lycée est souvent un baptême de sang. À la fac, on vous gave des théories et des happy-end. On ne vous apprend jamais le sang-froid. Jamais. Ça, vous êtes né avec ou sans, mais cela ne s’apprend pas.

Heureusement pour elle, madame L avait de la bonne génétique et déjà pas mal de cicatrices de bataille quand elle croisa l’Élève J. C’était un ado petit et chétif. Au pays où tout est grand et où le manque de taille est méprisé, J souffrait d’une condition souvent fatale pour l’ado mâle au physique maladif.

Pour compenser ses treize ans, ses cinquante kilos, son 1 mètre 35, J était devenu un vicieux. Il était violent, et assez intelligent pour se faire seconder par son frangin lorsqu’il s’agissait d’une attaque préméditée contre ses camarades de classe. En plus, J  avait aussi beaucoup de difficulté à accepter l’autorité d’une jeune femme, surtout une qui était bien plus grande que lui.

D’où naquit la confrontation du siècle, le jour où madame L, sa prof d’anglais, lui demanda de changer de place. Ce n’était pas un coup de tête de la part du professeur : ce matin-là, J était au fond de la salle en train de graver des obscénités sur son pupitre.

-          J, ça ne va pas. Venez vous asseoir ici.

La prof indiqua un pupitre au premier rang à côté d’elle.

-          J’ai pas envie, grogna le petit, sans lever la tête.

-          J, venez vous installer ici.  Maintenant. 

La voix de la prof restait calme, mais ferme. Professionnelle. Expérimentée.

J leva sa tête et fixa la prof de ses yeux qui luisaient de haine.

-          Vous et quelle armée allez me faire bouger ?  fut sa réponse agressive.

-          J, si vous ne faites pas ce que je demande,  vous devrez quitter la salle de classe et aller voir cela avec le proviseur. Vous avez le choix.

Madame L savait bien qu’il fallait toujours laisser un choix, surtout aux désespérés rageants.

Le petit, furieux, continua à lui lancer un regard cinglant. Madame L, sûre d’elle, attendait.

-          Allez le chercher vous-même, le proviseur, moi, je ne pars pas !  J se dressa dans le pupitre, ses deux mains devenues des poings.

C’était peut-être à ce moment précis que madame L commença à trembler un peu, et les poils de sa nuque se hérissaient, mais elle savait que quitter la salle de classe marquerait la défaite morale de l’un ou de l’autre. Alors, elle resta debout, et ne dit rien.  Les autres élèves de la salle de classe restèrent silencieux. Ils n’allaient pas défendre le petit bourreau, pas question.

Soudain, et comme un petit lapin découvert dans un buisson,  J se leva et fila vers la sortie.

Là, il s’arrêta, fit un grand coup de pied à la porte et, avant de partir, cracha son venin : « J’espère que vous crèverez ! »

***

Deux heures plus tard, J réapparut dans la salle de classe de madame L. Le proviseur lui avait dit que c’était madame L qui choisirait de lui permettre de revenir dans le cours ou non.

J s’adressa grandement à madame L :

-          J’ai parlé avec le proviseur. Vous pouvez me dire où m’asseoir. 

Madame L n’était pas surprise. Il ne présentait pas ses excuses. Il s’était décidé de lui donner sa permission ; il serait enfin d’accord pour qu’elle fasse son travail à elle !

-          Oh, vous savez, J, répondit madame L, maintenant très calme, je ne peux rien dire à propos de cela maintenant, mais j’ai bien une question pour vous, et quand vous aurez une réponse, revenez me voir. Voici ma question : Qu’est-ce qui vous a fait penser que vous aviez le droit de me parler ainsi ?

Malheureusement, J n’avait pas de réponse. Et madame L ne le revit pas cette année-là.

 

20 septembre 2014

Sang-froid (Minuitdixhuit)

Mon épouse est la plus belle, la plus amoureuse, la plus intelligente et la plus riche de toutes les femmes à cent lieues à la ronde. Ai-je de la chance ? Oui. Certainement. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Retour sur le passé.

    En ce temps là, je souffrais d’une vie pénible de vagabondages, à dormir misérablement dans des fossés nauséabonds, à me protéger du soleil sous des frondaisons lugubres. Autour de moi, on se gaussait, on me méprisait, on me piquait d’un bâton pour me faire décamper. Au mieux, on me fuyait dans des cris de terreur. Certains essayaient même de m’occire, m’obligeant à me réfugier dans les endroits les plus sombres, les plus humides, les plus sordides de cette terre !

Et que dire de mes compagnons de l’époque ! Des pustuleux, des visqueux à la prétention boursouflée, qui occupaient leur temps à dévorer sans fourchettes, à copuler sans pudeur, à brailler sans vergogne…

    M’était-il facile de garder mon sang-froid ? Cela ne se posait pas : je n’avais pas le choix. Mais la vie est ainsi faite qu’un jour, sans le vouloir vraiment, après des années de mauvais chemins, on en prend un autre, et qu’on y fait une rencontre. Pour ma part, ce fut sous les traits d’une princesse pas dégoûtée qui me trouva charmant.

            D’un baiser tendre, elle me fit perdre mon sang-froid batracien et, depuis ce jour, pour son plus grand plaisir, j’ai le sang particulièrement bouillant. 

20 septembre 2014

Participation de JAK

ja01

Zéphyr  Ô doux vent passe sur moi  avec efficience

Esquisse sur mes nerfs   le calme de la patience 

Ne me laisse pas au bord de la colère vaine

Illumine mon âme de pensées  plus sereines

Tout en moi est bouillant et s’enflamme sans fin

U tilise pour calmer mon esprit ton souffle si serein

De la maitrise  fait moi voir la sage attitude

Enfin je connaitrai  peut être  la zénitude

 

Est-ce toujours facile de GARDER son SANG FROID ??? Défi #316

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20 septembre 2014

Juste un peu de sang-froid suffirait (EnlumériA)

Étonne-moi !

 

Le lieutenant jeta une chemise à sangle sur la table puis s’assit à califourchon sur une chaise, bras croisés sur le dossier. Il regardait le prévenu avec l’intérêt professionnel d’un laborantin observant une paramécie. Au bout de quelques secondes qui parurent durer dix fois plus il dit d’une voix morne :

— Commençons. Nom, prénom, âge et qualité.

Le prévenu s’agita sur son siège.

— C’est marqué dans mon dossier. Ouvrez-le et lisez-le.

Le lieutenant afficha une lippe désabusée en hochant la tête et réitéra :

— Nom, prénom, âge et qualité.

Le prévenu poussa un soupir agacé. Il comprenait qu’il était inutile de jouer au plus fin. Ce flic avait manifestement tout son temps…

— J’ai tout mon temps, confirma le policier, et de plus, je suis payé pour ça. C’est quand vous voulez.

— Jean-Charles Martinot. Je suis né le 30 avril 1978 à Honfleur. Mécanicien au garage des Quatre-routes, à Vernon. Vous savez, celui qui est juste après le rond-point. Avant, il y avait un carrefour… les Quatre-routes, c’est pour ça.

— Depuis combien de temps, vous travaillez chez eux ?

Le prévenu se détendit. L’interrogatoire prenait le ton d’une simple conversation.

— Je ne sais plus exactement. J’y suis entré en 2005 ou 2006, quelque chose comme ça.

Le lieutenant ouvrit le dossier, le feuilleta au hasard, sans vraiment chercher quelque chose.

— Vous avez été embauché le 13 mars 2005.

— Si vous le dites.

— C’est indiqué là. Vos patrons semblent très contents de vous. Il était question de vous nommer chef d’atelier.

Le lieutenant se leva pour faire quelques pas, sortit un paquet de Philip Morris de sa poche de chemise et proposa une cigarette à Martinot. Celui-ci refusa en montrant le panneau d’interdiction de fumer. Le flic haussa les épaules, alluma une cigarette et reprit place sur la chaise, cette fois d’une manière plus conventionnelle. Il ouvrit un tiroir et en sortit un cendrier à moitié plein.

— Les règlements, on s’arrange avec. Depuis quand connaissiez-vous la victime ?

Cette fois-ci Martinot n’hésita pas.

— Le 24 juin 2013. À 19 heures 30.

Le lieutenant ne put retenir un ricanement.

— Ça vous aura plus marqué que votre boulot.

— C’est que… C’était la Saint-Jean. Chez nous, je veux dire dans ma famille, on fête ça. Mes trois frères s’appellent tous Jean quelque chose. Pour l’heure, j’allais fermer. Elle s’est présentée en panique. Sa voiture était garée un peu plus loin et ne démarrait plus. Elle avait un rendez-vous urgent, un truc professionnel, je ne sais plus trop.

— Alors vous, bon prince, vous l’avez aidé.

Un sourire niais apparut sur le visage de Martinot.

— Ben… C’est qu’elle était plutôt gironde. Comme qui dirait une sorte de Megan Fox en roux, si vous voyez ce que je veux dire.

— Non, pas vraiment. Ensuite ?

Martinot renifla. Il contemplait le plafond d’un air bête. On aurait dit qu’il cherchait le secours d’un dieu retardataire.

— Je lui ai réparé sa foutue caisse. Une saloperie japonaise. Merde ! Comme s’il n’y avait pas assez de marques françaises. Un fusible avait grillé. Rien de grave. Ça m’a prit cinq minutes. Elle était folle de joie et de soulagement. Elle m’a posé la main sur le bras comme ça et m’a dit que j’étais un type épatant. Et puis, elle est partie.

— Somme toute, l’affaire aurait pu en rester là.

— Oui. Sauf que ce n’est pas ce qui s’est passé. Le lendemain, elle est revenue au garage, à l’heure de la fermeture encore. Pour me payer un verre. Vous auriez vu la gueule des copains. Moi, j’étais fier, vous pensez bien. On a bu un verre, puis deux et là, je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai perdu mon sang-froid et j’ai tenté de l’embrasser.

— Vous vous êtes pris un râteau.

Martinot se redressa. La fierté illuminait son regard.

— Eh non, justement. C’était parti comme sur des roulettes. On est allé manger un morceau au Lapin qui fume, sur la place de l’église et puis…

Une étincelle égrillarde s’alluma dans le l’œil morne du flic.

— Et puis ?

— Ben… Vous savez ce que c’est quoi… On s’est retrouvé chez moi et…

— Et ?

— Merde ! Je ne vais pas vous faire un dessin.

Le lieutenant écrasa sa cigarette dans le cendrier et fit signe à Martinot de continuer. Ce dernier renifla pour cacher son embarras.

— Elle m’a dit, je veux dire Liliane…

— Liliane Bonafont. Née à Gisors le 5 novembre 1986. Décédée assez brutalement le 27 septembre 2014, à Vernon. C’est-à-dire hier. Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur les circonstances exactes de ce… de l’évènement ?

— Elle m’a dit que j’étais épatant au lit. C’était la première fois qu’une femme me disait ça vous comprenez. Moi, j’étais comme fou. Je ne savais plus quoi faire pour la garder. Une belle femme comme ça qui trouvait épatant un loser comme moi. J’étais aux anges, moi. Il y a de quoi perdre son sang-froid, vous ne croyez-pas ?

— Non. Que s’est-il passé hier ?

— Hier, ça a été la goutte qui a fait déborder le vase.

— Expliquez-moi ça.

Un profond silence s’installa dans la pièce. Martinot adopta l’air penaud d’un gamin qui vient de se faire prendre en flagrant délit de tripotage du petit oiseau. Le lieutenant consulta sa montre et suggéra à Martinot de se mettre à table parce que justement, il était bientôt midi. On n’allait pas y passer le réveillon non plus.

— Liliane, elle en voulait toujours plus. Étonne-moi, qu’elle disait sans cesse. Surprends-moi. Allez, encore. J’y ai laissé mes nerfs à ce jeu-là. J’osais toutes les audaces, jusqu’au ridicule, monsieur. Jusqu’au ridicule le plus débile pour l’étonner encore et toujours. Ces derniers temps, mes… exploits ne récoltaient qu’un vague sourire condescendant. Ça n’allait jamais. Et puis, hier… Elle est venue me rejoindre au garage. Sur le coup de midi. Elle voulait que je la prenne dans le vestiaire. Bon dieu ! Les copains étaient en train de casser la croûte juste à côté. Elle m’a provoqué. Elle soulevait sa jupe comme une… Quoi ? Qu’est-ce que vous avez à me regarder comme ça ? Ça vous fait rire.

— Même pas. Allez, finissons-en.

— Moi, avec la tournure que ça prenait, j’ai pas pu. J’ai pas pu faire ce qu’elle attendait de moi. Alors, elle s’est mise à rire comme une conne, à se foutre de ma gueule en disant : « Allez, Jean-Marc, étonne-moi une dernière fois ! » C’est là que j’ai perdu mon sang-froid.

Le lieutenant regardait ses ongles d’un air songeur.

— 47 coups de tournevis ! Vous appelez ça perdre votre sang-froid ?

Martinot haussa les épaules.

— En attendant, vous auriez vu l’étonnement qu’il y avait dans ses yeux, juste avant de mourir.

 

Évreux, le 16 septembre 2014.

 

13 septembre 2014

Défi #316

Est-ce toujours facile de

GARDER son SANG FROID ???

Garder son calme

Nous attendons avec curiosité vos réponses à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt les amis !

 

13 septembre 2014

Se sont pliés aux règles (bien que ce ne soit pas leur genre)

13 septembre 2014

une histoire d’autrefois (Fairywen)

 

Une histoire d’autrefois.

 

Cette histoire s’est passée il y a longtemps, dans un temps ancien où les hommes ne vivaient pas dans des cités de verre et de béton et connaissaient encore les rythmes de la nature. Pourtant, même pour cette époque pétrie de croyances et de superstitions, même dans ce village perdu au cœur de la montagne, la petite fille avait un comportement étrange. Personne ne savait qui elle était, ni d’où elle venait. Un soir, alors qu’une nuit d’été s’apprêtait à recouvrir les chaumières et que tous songeaient à aller se coucher après un agréable moment passé à discuter sous le vieux chêne de la place principale,  elle était apparue. Comme ça, toute seule, venue de nulle part. Et elle avait souri, un sourire joyeux, lumineux, un sourire qui donnait l’impression que les étoiles du ciel étaient descendues dans ses yeux.

Depuis ce jour elle était restée, dormant chez les uns et les autres, sans jamais parler, toujours souriante. Souvent, elle disparaissait dans les bois munies de menus offrandes qu’elle disposait ça et là, selon un plan qu’elle était seule à connaître. Les animaux l’adoraient, et il y en avait toujours qui tournoyaient autour d’elle.

Au fil des années, elle avait grandi et était devenue une jolie jeune femme. Son comportement, lui, était resté le même : elle s’invitait dans une maison au gré des envies, restait un peu, puis repartait pour mieux revenir un jour. Elle ne faisait de mal à personne et tout le monde l’aimait malgré ses coutumes étranges. Ou peut-être bien à cause d’elles, qui sait…

D’autres années s’écoulèrent encore et elle devint une vieille femme, qui se déplaçait plus difficilement, mais qui continuait à parcourir les bois et à investir une demeure ou une autre selon sa fantaisie. On lui réservait toujours la meilleure place, celle où ses vieux os pouvaient le mieux se réchauffer en hiver et se rafraîchir en été, et à table, on lui servait les morceaux les plus tendres. Car malgré son âge avancé, elle apportait toujours la joie avec elle lorsqu’elle arrivait quelque part, et pour ça, tous lui en étaient reconnaissants.

Mais ce soir-là la tristesse serrait le cœur des habitants du village. Celle qu’ils avaient connue petite fille, puis jeune fille, jeune femme et enfin vieille dame arrivait au crépuscule de sa vie. Voilà déjà deux jours qu’elle ne s’était pas levée, et ce soir, tout le village, inquiet, était réuni autour d’elle. Lorsqu’elle les vit tous se presser dans la pièce, elle sourit, d’un sourire très doux, très tendre, et pour la première fois, elle parla, d’une voix qui tintinnabulait comme un carillon enchanteur :

« Ne soyez pas tristes, mes amis. Vous tous qui avez accueilli et choyé l’enfant perdu arrivée il y a de si nombreuses années, vous qui ne m’avez jamais rejetée malgré mes habitudes étranges, ne soyez pas tristes. Si ma forme actuelle va disparaître, je ne vous quitterai pas pour autant. Je suis née de l’amour des fées, j’ai trouvé refuge ici lorsque ma famille a été tuée par des hommes qui n’acceptaient pas la différence. Je n’y ai trouvé que de l’amour et de la compréhension, et à présent que ma vie terrestre arrive à son terme, il est temps pour moi de rendre ce que j’ai reçu. Je vais rejoindre mes petits amis des bois, ceux que j’allais nourrir tous les jours, avec l’aide complice des enfants et parfois des plus âgés. Nous tous, nous vous protégerons des maladies, des attaques et des accidents. »

Les villageois n’étaient pas encore remis de leur surprise que la vieille femme disparut dans une pluie d’étoiles, qui s’éparpillèrent dans la pièce pour se poser sur le cœur de chacun des habitants. Sans doute naturellement plus disposés que les adultes à croire au merveilleux, les enfants jurèrent avoir vu une petite fée aux ailes scintillantes disparaître par la fenêtre avec un rire argentin.

 

La fée tint sa promesse, et depuis ce jour, le village est sous la protection des petits êtres de la forêt. Aux voyageurs de passage qui s’étonnent de voir des offrandes de nourriture et de petits vêtements disposés ça et là dans les bois, les villageois prétendent qu’il s’agit d’une coutume locale qui amuse les enfants. Et lorsque ces voyageurs arrivés par hasard s’en vont, au bout de quelques kilomètres à peine, ils oublient l’existence de cet endroit hors du temps, où les créatures magiques cohabitent paisiblement avec les humains.

 

Ne le cherchez pas, il n’est sur aucune carte. L’enfant des fées tient sa promesse et veille sur lui. Il n’en reste que des légendes qui se murmurent dans la montagne et voyagent au gré des vents…

13 septembre 2014

Chabrol, blanc-cass et cagnoles (Vegas sur sarthe)

J'étais à l'âge des culottes courtes, celui où on ne se pose pas la question de savoir pourquoi on fait ces trucs là et depuis quand on fait ces trucs là...
En ce qui concerne le cérémonial de chabrot - en cinéphile averti, nononque Hubert disait Chabrol - j'avais toujours vu les anciens rafraîchir le fond de leur assiette de soupe avec une grande rasade de Passetoutgrain et on jouait à qui imiterait le mieux leurs grands Sluurp qui ponctuaient ce rituel ancestral.
Qui c'était ce Chabrot ou Chabroù? Sans doute un bienfaiteur de l'humanité à en croire les yeux pétillants des vieux.
Tante Anastazia s'y était mise aussi, même si rien n'égalerait jamais son affreuse wodka frelatée.
Un lointain cousin des Baux de Provence racontait que ça venait de cabroù parce qu'on boit comme une chèvre, mais Oncle Hubert qui avait vu Le beau Serge en cinémascope tenait à son Chabrol.
 
Puisqu'on en est au chapitre des étrangetés je me dois d'évoquer l'incontournable ban bourguignon qu'on entonnait dans les banquets et toujours au dessert après quelques chansons paillardes dont j'ignore l'air et les paroles puisqu'on nous envoyait voir ailleurs si on y était!
Quiconque sait chanter “Tra la... Tra la... Tra la la la lère...” en approchant les mains en forme de coupe à hauteur de sa trogne pour les faire tourner comme si on regardait à travers devient un pro du ban bourguignon.
Mes cousins et moi-même avions une variante à une seule main qui permettait de pincer les fesses du voisin ou de la voisine; du coup, nos vieux utilisaient cette variante pour nous coller une baffe au passage.
A quoi ça tient une coutume? A cinq pauvres notes, deux maigres onomatopées et neuf claquements de mains, pourtant ces scènes de liesse me manquent aujourd'hui.
Aujourd'hui on ne chante plus, on fait des selfies qu'on balance aussitôt sur fesse de bouc, histoire de montrer sa tronche, son cul ou deux doigts d'honneur à la terre entière et puis on va faire une sieste...
Et le kir, le vrai kir... celui auquel le chanoine céda l'usage commercial de son nom?
Ca tient en trois lettres, dix centilitres et c'est magique.
Un vrrrai blanc-cass, M'sieurs Dames c'est un tierrrs de vin blanc cépage aligoté et deux tierrrs de crrrème de cassis à 20°. Ajoutez-y un bon tierrrs d'accent bourrrguignon en rrroulant les 'Rrr' et vous voilà au parrradis!!
De plus chez nous on en boit jamais un mais deux!
Vindiou! Tu vas pas rrrepartirrr sur une seule jambe!” disait le voisin qui un jour ne remonta jamais de sa cave... sacrrré Dudule!
Taratata! Vous repasserez avec vos communards au vin rouge, rince-cochons, kir gaulois à l'hydromel, breton au cidre, royal au crémant ou impérial au champagne! Pourquoi pas un kir à la Kronembourg tant que vous y êtes?
 
Je sens bien que mes coutumes vous ont ouvert l'appétit, alors je suis forcé de parler des escargots qu'on sert autant aux fêtes joyeuses qu'aux enterrements, surtout aux enterrements.
Si aujourd'hui l'escargot de Bourgogne arrive tout droit et sans se presser des pays de l'Est, à l'époque il naissait, vivait et mourait chez nous... surtout aux enterrements.
Pour ces funestes réjouissances le plat de cagnoles était servi religieusement avec le sachet de cendres adjoint à sa cuisson pour figurer une sorte d’hommage rendu aux cendres des morts.
Oncle Hubert rompu aux cérémonies funèbres y allait toujours du même bon mot pour détendre l'atmosphère :”Si haut qu'on monte, on finit toujours par des cendres” disait-il en évitant l'oeillade assassine de tante Anastazia.
Je ne vous bassinerai pas avec “la paulée” - le banquet de fin des vendanges - ni la saint Vincent tournante qui n'a rien d'obscène, ni la vente à la bougie des Hospices de Beaune, ni les Chevaliers du tastevin et leur drôle de coupelle à dégustation, bref... comme disait Oncle Hubert qui ne ratait pas une occasion d'embistrouiller son Anastazia :”Les coutumes comme les femmes, sont faites pour être respectées et bousculées aussi”.
13 septembre 2014

Participation de Nhand

OH MY GOD !

 

 

Dix-huit mots, dans un communiqué froid et inexpressif, avaient suffi à sa Majesté pour renvoyer sa cavalière aux écuries du néant.

Huit mois plus tard, un livre assassin en forme de boomerang lui est revenu dans les dents – lui, il en a, évidemment.

L'ex-favorite, vengeresse, viendrait-elle de lancer une mode ? Et si toutes les compagnes d'hommes célèbres, ou tous les amants de femmes de renom, déballaient ainsi systématiquement leurs rancœurs incendiaires et le linge sale de la chambre dès qu'ils sont cocus et remerciés ? Nul doute que ces auteurs de pacotille, leurs éditeurs et les libraires en seraient gagnants, car le public, bien qu'il s'en défende et ne l'assume que rarement, est souvent prêt à payer pour jouer les voyeurs buzzophages.

Soyons tranquilles, cependant, de là à ce qu'une mode devienne une coutume...

Quoi, ce n'est pas si nouveau que ça ? Oh my God, mais où va-t-on !

 

 

LOGO NH-PF

13 septembre 2014

Les US et COUTUMES de KatyL

Les US et COUTUMES de KatyL

Il est de bon usage d’envoyer son défi chaque semaine si possible avant le vendredi soir minuit, et pour cause M Walrus ou Mme Map doivent les poster.

Il serait de bon usage de leur dire toute notre amitié pour ce dévouement au service de pauvres apprentis écrivains que nous sommes,  Si prompts aux fautes, aux oublis, aux images surdimensionnées, aux retards et j’en passe !!!

Nous le faisons tous à notre manière chaque fois qu’il est possible de le faire, et comme moi le meilleur des usages que je puis recommander est la politesse et la gentillesse alors voilà

MERCIIIIIIIIIIIIIiiiiii Walrus et MERCIIIIIIIIIIIIiiiiiiiiiiii MAP

C’est tout ce que j’ai pu faire cette semaine en panne de tout sauf d’amitié.

KatyL

13 septembre 2014

Un drôle d'oiseau (Joe Krapov)

S’il y a bien sur cette terre un animal aux us et coutumes étranges, c’est l’Homme.
Oui, je sais, la Femme n’est pas mal non plus.
Bien que j’aie mis une majuscule à Homme, mettons-les, l’homme et la femme, dans le même panier et gageons qu’ils y feront des petits ensemble.
Reprenons.
Disons « nous »…
Disons-nous que nous allons dire « nous » par la suite puisque l’objectif de ce texte est de mettre tout le monde, y compris moi-même, dans le même sac même pas à malices.

Nous allons donc tous à l’école. On nous y apprend à lire, à écrire, à compter pour autre chose que du beurre, on nous enseigne l’histoire, la philosophie, les langues, la littérature et on nous donne en exemples des gens qui ont pensé et passé leur vie à pondre des bouquins d’importance : on est très honorés d’apprendre que Balzac est l’auteur de 93 volumes de Comédie humaine, on découvre qu’Emile a pondu vingt volumes de Rougon-Macquart ou dans ces eaux-là, on s’étonne que Marcel Proust… Non, pas Marcel Proust, oncle Walrus va encore faire une jaunisse !

Résultat des courses, une fois apprise la leçon, on est un homme, mon fils ! Une fois ingurgités les codes moraux et culturels de la société contemporaine, munis de ce bagage exemplaire et admirable des gens qui, face à la barbarie primitive, ont conquis la liberté de penser, de raisonner, d’écrire, de partager, de dénoncer, de délirer même parfois alors, irrémédiablement, comme tout le monde,… nous nous affalons devant un écran et nous regardons des conneries !

Les plus évolués d’entre nous, ceux qui ne se laissent pas prendre au piège des glandes mammaires de la Miss Météo du moment, celles qui trouvent stupide de s’exciter une bière à la main devant vingt deux crétins sportifs qui courent après une baballe, celles et ceux que laissent indifférent(e)s les millions de photos de chatons qui font tout et n’importent quoi et surtout gangrènent l’Internet, ceux-là et celles-là qui ont retenu quelque chose du bel enseignement de l’école continuent à écrire et y prennent grand plaisir. Grâces leur soient rendues : ils, vous, toi, moi, participent à des ateliers d’écriture et à mon bonheur présent et je les vous te me en remercie.

MAIS !

Mais comment expliquer qu’au sein de cette communauté résistante de gens sensés un type puisse arriver et imposer sa loi stupide sans que personne ne moufte plus que ça ? Avant que cette chronique n’atteigne sa 23e ligne ou ne la dépasse, nommons le type M. Twitter ou appelons-le M. Loiseau et rendons-nous à l’essentiel car ça traînouille un peu, je trouve, ce jour d’oui mais des Panzani !

M. Loiseau nous dit : « C’est très bien les gars les filles ! Vous avez commencé à raconter votre vie sur un blog ! Vous savez intéresser lecteurs et lectrices de manière à ce qu’ils vous suivent dans vos récits du quotidien au moins jusqu’à la 23e ligne ! Mais maintenant, avec moi, vous allez faire plus fort ! Vous allez ouvrir un compte chez moi, comme ça je saurai tout de vous, j’envahirai vos boîtes mail avec ma pub mais ça c’est rien. Surtout vous allez avoir des tas de fans de vous, des « followers » à qui vous raconterez où vous êtes, ce que vous faîtes, qui vous êtes, ce qui vous plaîtes ou vous déplaîtes, vos histoires de zézettes ou de pensées pas nettes… Tout ça, vous allez le faire à longueur de journée chez moi. MAIS ! Mais chacun de vos message ne devra pas dépasser 140 caractères d’imprimerie !".

Le croirez-vous ? Chez cet individu aux mœurs bizarres autant qu’étranges, l’homme, la femme, nos « contemporains c’est dire si j’contemple rien », cette proposition stupide a marché et marche encore. Tu demandes aux gens de se contenter de cinquante mots de vocabulaire, de consulter leur courrier sur une plaquette en plastoque de 5cm sur 10, de n’exprimer qu’une phrase à la fois pour que la toute faune cacophone et ils le font ! Ils écoutent leur discothèque dans deux boules quiès maintenant ! Moi je dis que ça mérite des baffles !

Ce besoin panurgien de suivre le troupeau et les nouveaux gourous armés de la technologie est tel que j’ai moi-même ouvert un compte Twitter il y a deux ou trois ans. A ma décharge publique, je n’y ai publié que six ou sept haïkus et c’est tout. Comme je suis un individu aux us et coutumes encore plus étranges que les vôtres, un drôle d’oiseau en fait, je me suis aperçu qu’au lieu de cuicuitweeter j’allais faire (le) coucou chez les autres et que je déposais, dans la zone de commentaires de mes blogami(e)s, de véritables formulettes à -140 ! Je les ai baptisés gazouillidiots parce qu’au début j’écrivais cela « twits ». Joye m’a expliqué que ça voulait dire quelque chose comme « crétin » en anglais.

Et donc ce jour, ayant décidé de rentrer dans le rang – c’est là le lot commun des brebis égarées du troupeau du Seigneur ! - je les rassemble ici pour que vous puissiez juger par vous-même qu’en matière de bêtise et de méchanceté, face à Nadine M. et Valérie T., j’ai encore des progrès à faire ! Ou pas !

La vie est dégueulasse. John Lennon est mort. Georges Brassens est mort. Jean Ferrat et Georges Moustaki sont morts. Et Michel Sardou chante encore !

Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard. Bien ! Alors vivons vite! On apprendra plus tard !

Qu’Elsa crie « Olé Olé ! » Et aussitôt Aragon grimpe aux rideaux !

Aller au cinéma voir « Le Jour le plus long », « la 25e heure » ou « L’année des méduses », ça prend du temps !

Chez nous on ne nettoie le lustre que tous les cinq ans

On a conservé « les riches heures du duc de Berry » mais pas « les laborieuses journées du pauvre Martin, serf ».

- Qu’as-tu fait de tout ton temps sur cette terre ? demanda Dieu à Dostoïevski.
- « L’Idiot » …
Mais avant même qu’il eût pu citer d’autres titres, Dieu se tourna vers moi et demanda :
- Et toi, Joe Krapov ?
- -Pareil !


Tu vas pas nous chier une pendule parce que t’as perdu ta montre, non ?

Les déchus du Sarkozysme ne seront pas tombés de bien haut (C’est petit, ça, Joe Krapov !)

Si j’étais un bouquet de fleurs, j’aimerais bien être six roses, ma foi !

Si j’étais une fleur, je serais jacinthe ni touche !

Proverbe chinois : Un potage au nid d’hirondelles ne fait pas le rouleau de printemps !

Les chiens de Vannes aboient et la carapace

Parce qu’ils ont bonne mémoire et commettent rarement des erreurs les éléphants n’aiment pas qu’on les détrompe.

Je ne sais jamais si le concerto de Rodrigo est d’Aranjuez ou s’il est du silence qui suit l’exécution d’une œuvre de Mozart !

C'est quoi le risque professionnel majeur pour un photographe qui n'aurait pas de trépied et photographierait un même port belge sous le même angle à différentes heures de la journée ?
Attraper une Ostendinite !

Un commentateur c'est quelqu'un qui commentâte de la critique littéraire mais qui est bien embêtâté quand ce n'est pas de la fiction !

Comme ces gazouillidiots sont en général suivis d’un « OK je sors », estimant avoir assez « twité»sur le Défi du samedi pour aujourd’hui, je m’en vais effectivement sortir et retourner dans la vraie vie. J’y ai là aussi des us et coutumes très étranges : je m’y fiche pas mal de Twitter et de la marche du monde, j’y aime des gens, j’y photographie des lieux et j’y joue et chante sur une guitare à douze cordes, avec la voix de Guy Béart, des chansons de Georges Brassens !

 

13 septembre 2014

Quelques us et coutumes (par joye)

13 septembre 2014

Une coutume revisitée par EnlumériA

L’ultime coutume

 

Le vieil homme observait son environnement avec lassitude. Ils étaient tous venus, sans exception. Même cet abruti de beau-frère qui avait voué sa vie aux chevaux et qui s’était trouvé plus souvent sur les champs de courses qu’au chevet de sa sœur. Pauvre con.

Il tenta de se redresser un peu, histoire d’avoir l’air présentable. Une dernière fois ? Oh, Seigneur, faites que ce soit la dernière fois.

Sa fille s’approcha avec un large sourire de circonstance sur sa face de matrone multipare. Ce n’était pas sa fille, cette femme aux hanches de brontosaure. Il se souvenait d’une fillette gracile qui chantonnait d’une petite voix flutée des bluettes d’été. Cette femme, là, devant lui, s’exprimait comme un vieux violoncelle désemparé. Non, cette femme n’était pas vraiment sa fille. Quant à son fils, que dire. Il regarda dans sa direction et vit un costard-cravate gesticulant, la bouche pleine de formules toutes faites prononcées d’une voix de clairon fêlé ; une vraie gueule de politicien palabrant comme un maquignon à la foire. Il se présentait sur la liste municipale. Quelle foutaise ! Où était passé ce fringant jeune poète aux cheveux longs qui voulait changer le monde ?

Le vieil homme avait espéré, comme par mégarde, une quelconque rédemption du côté de ses petits-enfants. Il en avait cinq. Tous très beaux, charmants, et très attentionnés… à leurs smartphones et à leurs tablettes. Ils passaient leur temps à écouter, non, à entendre une musique de crétins aseptisés composées par des ordinateurs et à dégoiser d’affligeantes banalités sur des réseaux sociaux avec des amis qu’ils ne rencontreraient jamais en chair et en os. De supposés amis qui, si l’un d’eux mourait subitement, ne susciterait même pas un léger frisson sur la toile.

Ah ! Quelque chose se passait, quoi encore ? Oh, non pas ça. Le vieil homme eut une sorte de haut-le-cœur qui réveilla sa vieille compagne la douleur. Bon sang ! Il leur avait pourtant dit qu’il n’en voulait pas. Et sa fille, qui n’écoutait jamais rien, avait dit que c’était obligé, que c’était la coutume.

Le vieil homme rassembla ses forces et prononça ses premiers mots de la soirée : « Je ne voulais pas venir. » Son fils répondit que mais papa, nous sommes chez toi, c’est nous qui sommes venus.

Et en plus, il est con, songea le vieil homme. Quelqu’un posa le gâteau d’anniversaire sur la table tandis qu’un chœur confus et discordant entonnait happy birthday au risque d’offenser les tympans du vieux musicien. La grosse dame qui avait été sa fille lui fit signe de souffler sur l’unique bougie qui arborait ce nombre absurde. C’était la coutume.

Alors, le vieil homme fit non de la tête. Il se laissa aller dans son fauteuil en fermant les yeux. Il n’avait pas voulu venir en ce monde et maintenant, après toutes ces années, on lui refusait le droit de partir en paix en lui infligeant des us et coutumes dont il n’avait plus que faire.

Quelqu’un, quelque part, demanda s’il allait bien. Bien sûr, qu’il allait bien ! Il songea une dernière fois à cette jeune fille aux yeux dorés qui, par delà la nuit des temps, le regardait avec tellement d’amour qu’il en avait encore le cœur blessé. En pensée, il composa une dernière ligne mélodique, puis en poussant un profond soupir de soulagement, il décida qu’il était temps de sacrifier à l’ultime coutume, partir enfin rejoindre les océans immémoriaux.

 

Évreux, le 7 septembre 2014, 2 heures 25.

 

13 septembre 2014

La fontaine de Trévi par bongopinot

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Je me retrouve à la fontaine de Trévi
Pour faire un vœu, pour faire un souhait
Et les statues semblent ravies,
De ma venue, elles m'attendaient.

Et par dessus mon épaule
je jette une toute petite pièce
et le vent doucement me frôle
et sur ma joue pose une caresse

Dans cette fontaine à souhait
Qui brille et éblouit le monde
Comme une alliance en gage de paix
Sourit à tous les cœurs en une seconde

Y Croire ou non n'est pas l'essentiel
Le plus beau ce sont ces personnes
Pour qui lancer une pièce, est essentiel
Ce sont des moments que j'affectionne.

Ce que j'ai demandé moi, est un secret
Ce que j'aimerai... ne s’achète pas
Et en ce mois de septembre, pas trop mauvais
Je fais un vœu dans mon combat.

Et sur moi un nouveau jour se lève
Et je retrouve une pièce dans ma paume
J'ai simplement fait un bien joli rêve
J'étais près d'une fontaine, à Rome

13 septembre 2014

Coutumes barbares (JAK)

Coutumes Barbares

 

J’étais enfant et me rendre chez ma grand-mère paternelle m’attirait particulièrement J’aimais ses bons pâtés aux pommes dont je n’ai jamais retrouvé la recette, qui étaient fait tout simplement de farine, d’eau et…   de pommes.

 Pour me rendre chez mon aïeule, je devais emprunter les nombreuses ruelles moyenâgeuses, étroites qui serpentaient en tous sens. Ruelles en escaliers  aux pavés disjoints ou régulièrement  je me tordais   les chevilles. Il existait bien cependant une voie plus « royale » large et plus directe  pour s’y rendre, mais je n’ai jamais, cependant  « daigné » l’emprunter.

Sur cette colline ancestrale,  ayant connu les frasques de Mitte de Chevrières au 17°siècle, j’errais le cœur battant. C’était un bonheur  pour moi d’entrouvrir les portes cochères en bois, qui n’étaient jamais fermées à clés.

 Jeter un clin d’œil, imaginer le mystère, s’inventer des histoires d’abomination, c’était déjà mon régal. Bien souvent il n’y avait derrière que des pans de murs démolis, ou prêts à choir, parfois du lierre envahissant.

 Ce quartier qui avait vu la création de la ville avant le moyen  âge   était devenu insalubre ou presque. Mais il était le pan d’histoire qui faisait notre ville. Et toute jeunette, je l’aimais. Mon attachement pour les  vieilles pierres peut-être.

J’arrivais après bien des contours enfin chez ma grand-mère. Elle habitait un lieu dit Le Parterre. De chez elle on dominait toute la ville en contre bas, et  cette fameuse colline à nos pieds.

Ma chère grand-mère, qui a vécu jusqu’à 87 ans, était accueillant au possible. Je craignais toutefois mon grand-père,  toujours à l’affût d’une réprimande à distribuer, mais avec ‘Mémé Pierrette’ c’était la gaieté, la vie, la découverte, et de surcroit,  une bonne pédagogue. Toujours à l’affut du savoir elle savait nous en faire profiter.   Merci chère Grand-mère de cet héritage.

Elle était une merveilleuse conteuse, et je restais bouche bée lorsqu’elle me parlait de la coutume des feux de la St Jean…

On nous appelle les Couramiauds, et voici ce qu’elle me racontait à ce sujet.

Partout, à quelques jours du solstice d'été pour célébrer, la lumière de l'été, il y avait les feux de la saint Jean.

Et chaque village célébrait cette arrivée en faisant un feu de joie.

Notre petite ville n’y dérogeait pas.

En effet, le jour de  cette tradition,  un feu de bois était dressé en bûcher avec un mat central…  Les autochtones y pendaient  des  chats  dans une cage en osier. Ces chats, qui  étaient noirs, évoquaient  le « Malin ».   Par ce feu on symbolisait la purification et la régénération à ce croisement des saisons.

Si une malheureuse bête avait résisté aux flammes, et réussissait à s’échapper, tous  les habitants munis de bâtons lui courraient derrière pour l’achever……

D’où « courre-à-miau »

Ma grand-mère, pour accentuer mon effroi, me disait qu’elle avait assisté à cette « fête », mais je la soupçonne que malicieusement elle voulait jeter de l’huile sur le feu de mon émoi.

Coutume barbare que l’on ne peut imaginer de nos jours….

Mais notre esprit n’est pas serein lorsque l’on voit le barbarisme  qui hélas règne encore dans ce monde.

 

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J’aime tellement ma colline que j’en ai fait une aquarelle naïve

13 septembre 2014

Participation d'Emma

 

Rien ne change après tout, si ce n'est le passant[1]

 

Avec le reste du monde en foule serrée,

maudissant les houles de mollets bronzés,

sous un soleil de plomb,

j'ai vu le Duomo, arpenté le forum…

J'ai vu des églises, des églises, et des palais dorés,

des fresques et des peintures,

des voûtes et des statues,

des statues et des voûtes,

des centurions un peu gras transpirant devant le Colisée,

des ruelles où,

entre les louves de plâtre, se volatilisent les appareils photo...

des raggazzi qui sifflent les robes légères,

avec persévérance, sinon conviction.

 

Traditions. Rien ne change après tout, si ce n'est le passant…

 

Nous avons jeté une pièce dans la fontaine Trévi.

Tu as dit :

" Tu vois, c'est sûr, nous reviendrons ".

 

Tant d'années ont passé…

La prédiction ne se réalisait pas. J'ai perdu la foi.

 

Et puis, alors que je n'y croyais plus, je suis revenue à Rome.

En lançant ta pièce tu as dit :

" Tu vois, c'est sûr, nous reviendrons ".

 

Mais "tu" étais un autre…        

6 septembre 2014

Défi #315

US et COUTUMES étranges

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Nous attendons avec plaisir vos découvertes à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt !

6 septembre 2014

Ont miraculeusement récupéré leurs valoches

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Le défi du samedi
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