S&W Model 36 (Vegas sur sarthe)
Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant.
Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant.
« Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant, il l’abandonna à cause d’affaires urgentes et l’ouvrit de nouveau dans le train, en retournant à sa propriété.
Il se laissait lentement intéresser par l’intrigue et le caractère des personnages.
Ce soir là…
Il était envoûté par Mariana, la délicieuse fiancée de Javier, une brune aux yeux de porcelaine, la description en était si fine si précise que l’on était vite en totale empathie avec la pauvre enfant qu’un sort funeste attendait certainement dans cette finca mystérieuse et désolée où elle devait épouser ce benêt. Il prenait fait et cause pour la belle brunette avant même qu’elle n’arrive chez ces paysans enrichis, sans doute des rustres sans culture alors qu’elle avait été nourrie de Ovide, de Dante, de Pétrarque…
Qu’allait-elle faire dans ce village de Perdidos qui n’avait vraiment pas l’air accueillant.
Le train descellerait doucement, machinalement il regarda sa montre, c’était curieux, son arrêt, le premier sur la ligne, était dans une heure seulement…
Alors seulement il leva les yeux de son roman. Sur le siège d’en face se tenait Mariana : Ses yeux de porcelaine, ses cheveux de nuit, son teint d’albâtre…
Le train s’arrêta tout à fait. Il lut, effaré, le nom de la gare : Perdidos.
Il devait être dans la fiction du roman…Il voulut frotter ses paupières pour revenir à la réalité…
Le sourire dégoulinant de sang de la brune créature avait déjà fait éclater son cœur.
******************************************************************************************************************************************************* Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l'abandonna à cause d'affaires urgentes et l'ouvrit de nouveau dans le train, en retournant à sa propriété. Il se laissait lentement intéresser par l'intrigue et le caractère des personnages. Ce soir là le train était non pas vide, ni bondé, mais quelque part entre les deux, lorsqu'il y a assez de monde pour ne pas se sentir seul mais un peu trop pour avoir assez d'intimité. C'est pour cela qu'il s'était assis face à une des extrémités du wagon. Il avait horreur de savoir qu'en face de lui quelqu'un chercherait à décoder dans ses mimiques ce qu'il pouvait être en train de lire. Par courtoisie, cependant, et aussi par goût, il s'était assis contre la fenêtre, pour ne pas avoir l'air malpoli de celui qui s'arroge deux places d'un coup, et pour pouvoir quand l'envie lui en prendrait regarder les réverbères des faubourgs, les phares des voitures et les enseignes des supermarchés où les gens se pressaient encore, car il n'était pas si tard--- c'était seulement le début de l'hiver.
Il lisait un livre, mais ne tournait pas de pages. Les faisait seulement défiler avec les doigts. N'aimait pas tellement le crissement du papier, et puis à quoi bon quand on peut avoir toute une bibliothèque dans la paume de sa main ? Mais cela ne lui enlevait pas le moment de choisir le livre qu'il lisait, et une fois commencé il avait du mal à en changer avant d'avoir fini. Il avait commencé à lire le roman le dimanche précédent en rentrant à la campagne. Toujours à la même place dans le train, devant une publicité pour des cours privés d'anglais qu'il avait regardée distraitement, de toute façon il avait déjà obtenu reconnaissance de ses mérites linguistiques dans son travail et n'avait pas besoin de ce genre de choses. Sa tablette, qui allait tout à fait avec son costume gris et lui donnait des airs d'homme d'affaire que du reste, il était, jurait cependant avec sa besace en toile qui, si elle avait été un peu plus élimée, aurait pu passer pour celle d'un étudiant rentrant de son université.
Au départ il avait choisi le livre un peu par hasard, pour son auteur, en se disant que ça ne lui ferait pas de mal, pour une fois, de lire de la littérature classique. Le titre ne lui avait pas déplu, il avait quelque chose d'exotique, un charme de vacances. Il était assez ancien pour être gratuit, cela valait la peine d'essayer même s'il ne le finissait pas. Il se souvenait d'en avoir entendu parler au collège, sans se remémorer vraiment de quoi il pouvait être question. Il avait eu le temps de lire quelques pages déjà, qui lui avaient donné envie de continuer. L'intrigue était pleine de rebondissements, et c'était finalement assez drôle pour un classique. Il ne s'attendait pas à cela. Il commençait à entrer vraiment dans le livre lorsqu'un voyageur lui demanda si la place à ses côtés était libre. Sans laisser transparaître ses regrets, il se hâta de répondre par l'affirmative et de remonter le pan de sa veste qui débordait de son propre siège pour laisser place au nouvel arrivant.
Il lui était maintenant plus difficile de lire, car l'homme qui avait pris place à ses côtés n'était visiblement pas un habitué de la ligne et jetait sans cesse des coups d’œil inquiets du côté de la fenêtre en direction des ténèbres où brilleraient les feux de sa gare. Pourvu qu'il ne reste pas trop longtemps. Il avait maintenant du mal à se concentrer sur son livre. Le type continuait à regarder la fenêtre, mais il lui venait le soupçon qu'il cherchait à regarder dans la vitre le reflet de l'écran de sa tablette. Je dois devenir paranoïaque, qu'est-ce que cela peut bien lui faire ?
En réalité l'homme regardait vraiment le reflet de sa tablette. Il n'arrivait pas à déchiffrer le texte, mais pouvait constater que son voisin lisait de plus en plus lentement. Il attendait que le mouvement de ses yeux se fasse assez lent pour qu'il puisse être possible de l'interrompre une seconde fois. Le moment ne fut pas très long à arriver. Les lignes se brouillaient devant les yeux du jeune homme à la simili besace d'étudiant. Il sentait de son côté le moment où il faudrait adresser la parole à son voisin, et désira s'absorber lui aussi dans la contemplation des lumières extérieures. Mais c'est à ce moment-là qu'il rencontra dans la vitre le regard de son voisin, et il ne put plus rien faire pour l'éviter.
--- Nuit noire n'est-ce pas ? Depuis qu'on a changé d'heure... J'aime bien la nuit noire. Pas vous ?
--- ...
--- Elle vous prend comme un cocon, et puis on peut profiter des lumières. Vous aimez regarder les lumières par la fenêtre ? Moi aussi je me mets toujours du côté de la vitre. Même si cette satané climatisation envoie toujours ce souffle froid qui vous rend malade même en été.
L'inconnu ne semblait pas décidé à le laisser parler, mais le regardait assez pour qu'il ne puisse pas ne pas faire au moins semblant de l'écouter.
--- Vous avez une tablette ? C'est comme ça qu'on appelle ça, hein ? Ma belle-sœur en a offert une à mon frère pour Noël. Elle dit que ça prendra moins de place et de poussière que ses livres. Mais lui, il préfère ses livres. Au moins, on peut mettre un marque page et le retrouver... mais vous, vous êtes jeune, vous savez vous servir de tout ça... et avec les pouces, encore. Lui, tout juste s'il arrive à l'allumer. Il dit que ça lui fait mal aux yeux. D'après elle ce n'est pas possible, mais en tout cas c'est ce qu'il dit. Moi, je n'ai jamais essayé. J'ai toujours un livre avec moi. Avec votre sac vous pourriez même en transporter plusieurs si vous vouliez. Sûr, ce serait moins fin. Enfin, les jeunes...
Le jeune homme, empêché de lire --- pour une fois qu'il avait envie de lire un classique, c'était un vieux croûton qui allait y faire obstacle --- était reparti en pensée dans le livre et rêvait sur les quelques bribes de caractères qu'il avait pu pêcher ça et là. Le héros était vraiment ingénu, et l'auteur s'ingéniait de son côté à le mettre dans des situations toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Il y avait là-dedans beaucoup de clichés que l'on aurait sans doute pu trouver une série télé, mais l'auteur arrivait tout de même à capter l'intérêt du lecteur. Qui sait ce qu'il allait advenir de Mme de *** ?
--- Dites, est-ce que je peux vous demander un service ?
Visiblement la question avait été posée de manière répétée. Secouant un peu la tête pour revenir dans la conversation, il regarda avec plus d'attention son voisin. Il y avait dans sa question une nuance d'hésitation un peu étrange pour quelqu'un qui l'avait posé déjà deux fois. Il n'eut pas le temps de répondre que l'autre, ayant capté son regard interrogateur, reprenait.
--- En fait, je voudrais essayer votre tablette... je n'ai jamais utilisé ce genre de truc.
--- Mais votre frère ne vous a pas fait essayer la sienne ? fit le jeune homme, qui avait tout de même suivi un peu la conversation.
--- C'est-à-dire... enfin... ma belle-sœur a peur qu'elle se casse alors elle n'a pas voulu que j'y touche.
--- Mais votre belle-sœur a des raisons de penser que vous risquez de la casser ? fit le jeune homme, un peu méfiant mais tentant de ne pas trop le faire paraître.
--- Oh non, pas du tout, seulement, comme son téléphone m'est déjà tombé des mains, je crois qu'elle a un peu peur. Vous avez beaucoup de livres dans votre truc ?
Le changement de sujet dérouta le jeune homme qui entra cette fois complètement dans la conversation.
--- Oui, il y en avait une dizaine livrés avec, des vieux livres vous savez, et j'en ai téléchargé quelques uns plus récents ; en général j'aime bien la science fiction.
--- Mais j'imagine que chez vous vous avez des livres ? Des livres en papier je veux dire ?
Le jeune homme était de plus en plus déconcerté par cet étrange voisin de fauteuil.
--- Oui, j'en ai. Mais en général je les emprunte à la bibliothèque, ça encombre moins, et puis de toute façon je ne les relis pas, la plupart du temps. Avec ça c'est plus pratique, je peux en avoir quelques-uns à la fois, mais il va falloir que je fasse du ménage dedans, ça ne sert à rien de garder ceux que j'ai lus.
--- Tiens, c'est drôle, vous me faites penser à ma belle-sœur. Avant d'offrir une tablette à mon frère, elle s'en est achetée une pour elle. Mais elle m'a dit qu'elle supprimait les livres une fois qu'elle les avait lus. De toute façon elle ne lit que de la littérature sentimentale. Vous avez déjà essayé de lire de la littérature sentimentale ? J'ai trouvé un livre une fois, dans une brocante, qui traînait par terre à la fin, et je l'ai pris en me disant qu'il fallait que je voie ce que c'était, mais à part deux pages je n'ai pas eu le courage de l'ouvrir. C'était deux pages du milieu. Vous arrivez à distinguer avec votre machine les pages qui sont au milieu des autres ? Ou alors vous ne savez jamais quand ça va se terminer ?
--- Il y a un compteur, on voit le nombre de pages total et la page courante.
--- La page courante. C'est drôle, comme vous lisez --- j'espère que vous m'excuserez, je vous regardais lire tout à l'heure --- on dirait vraiment que les pages courent quand vous les tournez.
Il se demandait où ce dialogue allait le mener. Il n'osait pas regarder sa montre pour ne pas paraître impoli, et ne pouvait plus voir par la fenêtre les lumières rassurantes qui finiraient pas l'éloigner de cet encombrant personnage en indiquant soit sa gare, soit la sienne. Il commençait à se résigner à prêter sa tablette pour pouvoir ensuite mettre fin à la conversation. Pourquoi n'arrivait-il pas dans la vraie vie les coups de théâtre que l'on trouve dans les romans ? Un contrôleur qui s'apercevrait que son voisin n'avait pas composté son billet, une panique générale qui disperserait les voyageurs d'un wagon à l'autre et lui permettrait de se volatiliser... Mais non, l'autre était toujours là, et comme il ne semblait pas prêt à en démordre, le jeune homme prit les devants :
--- Si vous voulez, je peux vous montrer comment ça marche. Tout en disant cela il quitta le livre qu'il était en train de lire non sans avoir au préalable enregistré un marque page et ouvrit sa bibliothèque virtuelle. Pour sûr, le bonhomme devait lire beaucoup, et trouverait sa collection maigre et ridicule, mais c'était lui qui avait insisté. "Là vous pouvez choisir un livre, puis vous pouvez commencer par le chapitre que vous voulez, et ensuite vous tournez les pages comme ça. Vous pouvez essayer si vous voulez".
--- Non non, c'est gentil, mais je dois bientôt descendre, et puis je crois que je ne vais pas y arriver.
C'était bien tout le genre de personne qui commence par vous déranger et qu'il faudrait presque prier pour les laisser faire ce qu'ils vous ont d'abord demandé comme un service... "Puisque je vous le propose" insista le jeune homme.
--- Vous êtes sûr ?
--- Tant qu'il ne finit pas comme le portable de votre belle-sœur... enfin, je veux dire, oui, essayez, de toute façon nous sommes deux à le tenir, il ne risque pas de tomber.
--- De tomber non, mais j'ai été imprudent, peut-être qu'il ne vaut mieux pas...
--- Mais puisque je vous dit que c'est bon, profitez-en, essayez, comme ça la prochaine fois vous pourrez peut-être même montrer à votre frère comment on fait.
Le voyageur essuya son pouce --- qu'il avait visiblement fort gras --- sur son mouchoir, le posa sur l'écran et tenta de tourner la page, sans succès. Il ne voulut pas essayer davantage et préféra reprendre la conversation, tout en regardant l'écran.
--- Qu'est-ce que vous étiez en train de lire ? Celui-ci ? Tiens, mais vous m'avez dit que vous lisiez de la science fiction ?
--- Habituellement oui, fit le jeune homme gêné de se voir découvert. Mais j'ai pris ça pour essayer. Ils m'en ont parlé au collège je crois. Ça me plaît assez.
--- Tiens, vous aussi vous avez des chemises brodées ?
--- Quoi, moi aussi ?
--- Alors vous n'en êtes pas encore arrivé là, désolé.
Qu'est-ce que c'était encore que cette histoire de chemises brodées ? Et pourquoi diable ne s'était-il pas assis sur la place intérieure du fauteuil de deux afin de décourager les gens de s'asseoir près de lui ?
--- Non non, ne vous inquiétez pas, ce n'est pas grave. Et puis votre chemise n'a pas l'air brodée à votre nom.
--- Non, c'est la marque.
--- Désolé, vraiment. Mon arrêt arrive bientôt, je vais devoir vous quitter.
Pas trop tôt, pensa le jeune homme qui attendait avec impatience d'être à nouveau seul. Il trouva superflu de lui demander où il descendait. Bientôt son arrêt à lui aussi arriverait. Il commença à faire le geste d'éteindre sa tablette et de la ranger dans sa besace.
--- Ah, ça se décharge vite ces choses-là ? Ça doit être énervant quand on arrive à un moment intéressant de l'histoire, j'imagine.
Il se garda bien de répondre. Son compagnon de voyage reprit :
--- Mais vous ne pensez pas que vous préféreriez un livre ? Un vrai ? Au moins avec ça vous n'auriez pas de problèmes de batterie. Et puis un seul suffit pour le trajet que vous faites.
Depuis quand son interlocuteur savait-il où il devait s'arrêter ? Cette histoire commençait à devenir inquiétante. Il regarda autour de lui, et s'aperçut qu'ils étaient seuls dans le wagon. Cela n'arrivait jamais habituellement. Il avait hâte de retrouver sa voiture et de rentrer chez lui. Il n'avait plus envie de continuer cette conversation, ni non plus de poursuivre son livre. Ce serait pour une prochaine fois, en espérant qu'il n'ait pas de voisin bavard.
L'homme n'avait que son pardessus et un sac en cuir qui paraissait assez ancien, où une poche était aménagée sur le devant, juste de la taille d'un livre. On voyait dépasser des bouts du titre, mais il n'arrivait pas à les relier pour former des mots. S'il avait pu sortir le livre de la poche il aurait vu qu'il s'agissait du même livre que le sien.
Quand l'homme descendit du train, il le regarda s'éloigner par la fenêtre jusqu'à ce qu'il disparaisse. Juste avant de tourner le coin de la gare, l'homme fit un mouvement pour ramener son sac près de lui et attraper quelque chose dedans. Le jeune homme se retourna vers son propre sac, pensa un instant reprendre son livre, puis abandonna cette idée. Il ne vit pas l'homme se tourner vers le train avec un étrange sourire, et sortir le livre de la poche avant de son sac pour s'assurer que c'était bien le titre qu'il avait vu dans la fameuse tablette. Il l'avait déjà lu, et ce n'était pas une édition particulière --- juste un poche --- mais cela ne pourrait aller quand même. Et puis dans le ventre du sac il devrait trouver quelques livres de science-fiction, plus quelques classiques, puisque le jeune homme n'avait pas encore supprimé les livres de la mémoire de l'appareil.
Et puis l'autre ne s'apercevrait pas tout de suite du larcin, car il avait réussi à mettre au point une technique qui lui permettait de laisser momentanément la forme virtuelle du livre pendant qu'il emportait la forme matérielle. Mais pourquoi les gens ne lisaient-ils pas des incunables sur leurs tablettes ? Au moins, il aurait pu tirer quelque argent de ce modeste trafic qui ne lui coûtait que quelques minutes de bavardage avec des inconnus. Mais non, à la place, il devait penser à trouver des étagères pour abriter la dernière collection qu'il avait subtilisée dans un grand magasin, en attendant de trouver un bouquiniste qui voudrait bien de son stock (souvent ils n'en voulaient pas, car les livres n'étaient pas assez demandés, ou parce qu'ils en avaient déjà trop d'exemplaires. La collection de sa belle-sœur n'avait intéressé personne, par exemple).
Ça n'allait pas être facile. Il allait falloir trouver quelqu'un qui lise le catalogue Ikéa sur une tablette au chapitre des étagères. Mais avec un peu de patience, et en prenant souvent l'autobus en direction des grands magasins, cela devait être possible. Il se demandait surtout comment il allait pouvoir rapporter l'étagère. "J'espère que Marie voudra bien me coudre un autre sac", pensa-t-il en poussant la porte de son appartement, "car je crois que celui-ci ne sera pas assez solide".
Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l'abandonna à cause d'affaires urgentes et l'ouvrit de nouveau dans le train, en retournant à sa propriété. Il se laissait lentement intéresser par l'intrigue et le caractère des personnages. Ce soir-là…
… il découvrit qu’il haïssait de telles consignes. Mais, malheureusement pour lui, au moment précis de cette découverte, une grande méchante Américaine, exaspérée par la lecture des trois premières phrases de l’extrait, chacune qui commençait par le mot il, décida de faire exploser le train dans lequel se trouvait ce passager anonyme et sans intérêt. Le passager fut tué et son livre réduit à des cendres qui repartirent à tout jamais dans une gueule d’atmosphère.
- Ahhhhhhhhh ! soupira la rebelle littéraire. Maintenant je peux écrire ce que je veux !
"il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il abandonna à cause d'affaires urgentes et l'ouvrit de nouveau dans le train, en retournant à sa propriété. Il se laissait lentement intéresser par l'intrigue et le caractère des personnages. Ce soir là, il avait du mal à se concentrer, à retrouver le déroulement de l'histoire. Il essayait de se remémorer le début, le début qu'il avait commencé, il y avait deux mois, juste avant les grandes vacances. Après avoir lu plusieurs pages, il se souvenait: il avait commencé ce livre, le dernier jour de son travail, il l'avait laissé dans sa serviette, oublié et c'était ce soir dans le train qu' il le retrouvait. Il essayait de lire et de relire toujours la même page, mais ses pensées partaient, fuyaient, vagabondaient pour retrouver ses incroyables vacances, la plage, le soleil, puis surtout, Isabella. Comment oublier. Il reprenait son livre et recommença à lire avec obstination. Les pages défilaient, l'histoire lui revenait" le citadin qui partait en vacance à la côte, seul, et plus il lisait, plus l'histoire lui rappelait la sienne. Il y avait tout, jusqu'à la rencontre de la brune ténébreuse, isabella. Il s'arrêta de lire et regardait autour de lui, il n'arrêtait pas de bouger sur son siège tout en se disant" mais ce n'est pas possible, je relis ce que j'ai vécu, c'est mes vacances et c'est mon histoire..." Non cela ne pouvait qu'être qu'une coïncidence, mais plus il tournait les pages, plus il revivait les discussions, les débats, l'insouciance, et plus la mélancolie lui tordait les boyaux, son coeur saignait de souvenirs. Du roman, il n'avait pas besoin d'imaginer les personnages, il avait même encore l'odeur de l'héroïne. Mais il pensait, il pensait que si il avait eu le temps, de finir ce livre avant les vacances, avant de partir, aurait-il eu cette sensation du déjà vu du déjà vécu ? Ou peut être que son histoire avec Isabella ne se serait pas passé, mais si, puisque qu'elle s'était réellement passé. Il ne savait plus, la situation lui prenait la tête il ne comprenait plus rien. En tournant la dernière page, on pouvait lire " il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant, il l'abandonna ...ce soir là ."
Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l'abandonna à cause d'affaires urgentes et l'ouvrit de nouveau dans le train, en retournant à sa propriété.Il se laissait lentement intéresser par l'intrigue et le caractère des personnages.
Ce soir là ..........
... le héros du roman occupait, comme lui, sous une affiche vantant les avantages de la certification, un siège du train de Glasgow. Un cartable, aussi fatigué que son costume, posé sur ses genoux que l'exiguité des lieux coinçait contre la paroi du wagon, il lisait sur une tablette un roman où un individu, inconfortablement installé dans le Londres-Glasgow lisait sur une tablette...
"Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant.
Il l'abandonna à cause d'affaires urgentes et l'ouvrit de nouveau
dans le train, en retournant à sa propriété.
Il se laissait lentement intéresser par l'intrigue et le caractère des personnages.
Ce soir là ....
Le pays sortait de la guerre de cent ans. Machiavel se lisait sous la robe,les quatre enfants de CHARLEs VII et d’ANNE de Bretagne n’avaient point survécus à leur père.
Mais le destin du Roi CHARLES n’en fut pas moins funeste quand en avril 1498 il heurta violemment une porte et mourut brutalement. La succession s’ouvrit alors sur une forme d’inconnu
et toutefois une promesse d’avenir car le peuple espérait sortir du fléau des guerres.
Mais c’est le règne de ANNE de Beaujeu soeur de CHARLES VIII qui va donner le souffle à la France.
Anne détenait une grâce naturelle. C’est ainsi que sans jamais élever la voix elle dessina les contours du royaume de France.
Un matin Anne de Beaujeu prit son cheval pour sillonner la campagne. La situation dans les terre est certes moins grave, mais la tension chez les paysans palpable. Les mécontents se regroupent aux abord du chemin.
Du pain des châtaignes crient-t-ils sur son passage.
Marquée par une telle misère elle entre au palais elle procède à des révocations de grande ampleur.
Son souci de rupture la conduit à abolir l’impôt sur les paysans et à augmenter celui des princes.
Elle refuse de libérer du donjon AGNES SOREL
Un matin son mignon avec qui elle entretenait une relation de confiance lui révèle un terrible drame .
Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l’abandonna à cause d’affaires urgentes et l’ouvrit de nouveau dans le train en retournant à sa propriété. Il se laissait lentement intéresser par l’intrigue et le caractère des personnages. Ce soir-là, rentré chez lui, il prit après le repas une feuille de papier et entreprit de noter ce qui lui semblait, dans les dialogues, relever de la folie douce. Du chapitre 1 au chapitre 26 – le roman en comptait 67 – cela donnait ceci :
- Celui-là, pas de plomb dans la tête, pas de plomb dans les mains. Il va sur son âne en suivant sa boussole, comme ça l’arrange.
- Eh bien laisse-le !
- Elle n’est pas bien réglée, votre radio. Vous voulez que je vous l’arrange ?
- Non, hombre. Je ne veux pas entendre leurs âneries. A mon âge on a le droit de ne pas se laisser faire.
- Et si on meurt avant d’avoir fini de vivre, c’est pareil. Les assassins continuent à tourner dans le vide, des engeances qui viennent nous démanger sans cesse
- Eh bien quel est le problème ?
- C’est moi le problème.
- Tu n’as pas remis tes chaussures ?
- C’est bien comme cela : les idées peuvent circuler par la plante des pieds.
- Mais qu’est-ce qu’on peut faire, si c’est la mort ?
- On va voir, on va s’arranger.
Il est évident que le chat avait un tempérament d’alcoolique, à surveiller.
- On ne peut vivre en homme en restant sur les berges
Et celui qui s’y tient dans le néant s’immerge.
Arrivé à ce stade, Jean-Baptiste, bien que cela ne fût pas dans ses habitudes, tapa du poing sur la table et il vociféra : « Elle va trop loin ! Ca ne peut plus durer ! ».
Il traversa plusieurs salles du château et pénétra dans son bureau. Il ouvrit son agenda de cuir rouge et consacra le reste de la soirée à passer une bonne dizaine de coups de téléphone. Ses interlocuteurs habitaient des pays différents dans le monde et cela lui prit un certain temps. Cela aurait été plus pratique de lancer un « Doodle » sur Internet mais il n’était pas au fait de ces technologies modernes et eux non plus sans doute aucun. Le stage de génétique qu’Elle lui avait fait effectuer au Québec lui avait laissé trop de mauvais souvenirs pour qu’il s’y mette un jour vraiment.
***
Quinze jours après cet énervement, les véhicules les plus divers franchirent, sur le coup de 18 heures, la grille de sa propriété de Saint-André-Goule-d’Oie. Les gens du village, étonnés, virent passer un coupé 504 Peugeot, une 4 CV Renault conduite par une ménagère de plus de cinquante ans accompagnée d’un passager lourd et massif , un cabriolet 403 Peugeot immatriculé aux USA, trois véhicules anciens immatriculés en Belgique, une Torpédo 1925 et même un cab anglais avec cocher, entouré d’une nappe de brouillard et tiré par deux chevaux blancs.
Tous ces gens portaient des couvre-chefs aussi bizarres que démodés, des casquettes, des melons, des chapeaux mous, même un deerstalker et bien qu’il ne plût pas, certains semblaient n’avoir jamais quitté l’imperméable beige qu’ils portaient sur le dos sauf peut-être pour dormir. Un autre, par pléonasme ou plaisanterie, était vêtu d'un costume en tissu à pied-de-poule.
La nombreuse domesticité du château mena les invités dans les différentes chambres à eux destinées puis sur le coup de 20 heures tous ces messieurs, fumant la pipe ou pas, la dame en tailleur anglais, l’Ecossaise en kilt, le couple de semi-retraités où la femme portait la culotte et l’homme le kilt se retrouvèrent dans le grand salon, pour une fois fin prêts à passer à table pour ce repas de « retrouvailles confraternelles ».
Quand Jean-Baptiste descendit l’escalier, des applaudissements furent émis mais il fut bien le seul à ne pas sentir qu’ils étaient simplement polis. Il serra des mains, fit des bises aux dames, balançant du « cher collègue » par-ci, du « Comment vas-tu depuis le temps ? » par là.
On servit du Champagne à l’apéritif et puis on s’assit devant les empilements d’assiettes qui laissaient présager de nombreux services.
L’hôte réclama le silence et dit :
- Mes chers amis, je vous ai réunis ici pour que tous ensemble nous prenions la défense de notre profession et nous libérions de ces semi-divinités qui font de nous des jouets ridicules du destin et nous infligent un sort que nous n’avons pas mérité. ..»
- Il y a sans doute plus grand malheur que d’habiter dans un château, même tout seul, tu ne crois pas, Jules ? » glissa tout bas Mme Maigret à l’oreille de son mari.
- Ou alors il veut parler des adaptations cinématographiques ! répondit le commissaire retraité.
- Celles dans lesquelles on nous remplace par des duos comiques. On m'a parlé de Lampion et Larosière ! Il fallait bien qu'ils se mettent à deux pour égaler mes petites cellules grises !" plastronna Hercule Poirot.
- Moi qui vous parle, je dois vous avouer que ma créatrice ne m’a pas ménagé au long de ses récits. J’ai failli attraper la peste, être accusé de meurtre par des policiers québécois, être acculé au suicide par un serial killer octogénaire… Franchement, est-ce bien crédible ?
- Nous aussi, on se moque de nous ! lança Dupondet.
- Je dirai même plus, on se fout de notre gueule ! ajouta Dupontet
- Ne vous fâchez pas ! conseilla Imogene.
- Je n’ai dû mon salut qu’en me dissimulant tout nu dans le peignoir de mon lieutenant, accroché comme un ouistiti dans le dos de Violette Retancourt ! Y a-t-il plus ridicule comme situation ?
- Ce type n’a pas d’humour » glissa San-A. à l’hénaurme Béru.
- Ni de tempérament ! rétorqua celui-ci.
- Je ne vous parlerai pas de ma brigade ! 27 personnalités atypiques dont certains hystériques avec lesquels je suis à deux doigts de m’affronter violemment à coups de tessons de bouteille.
- En parlant de bouteille, quand est-ce qu’on reboit ? demanda Marlowe à Burma qui était en train de bourrer sa pipe à tête de taureau.
- J’espère que ce mec va mettre son mystère KO un peu plus vite que ça ! Sa jactance m’ennuie ! As-tu remarqué, mon cher Philip, comme Miss Marple a des roberts choucards ?
- Et ma vie affective ? De quoi j’ai l’air avec cette paternité assumée en toute camaraderie avec une artiste- plombière qui est toujours barrée aux quatre coins du monde et qui couche avec mes adjoints ?
- Ah si nos enfants pouvaient partir se balader plus souvent avec leurs horribles mioches, confia Tuppence « the bag » Beresford à son mari Tommy.
- C’est pourquoi je vous ai réunis ici ce soir. Ras le bol de mon passé pyrénéen qu'elle me renvoie dans la figure ! Marre de ces dialogues ridicules, de toutes ces moqueries sur mon manque de vocabulaire et mon peu de mémoire ! Je pense qu’avec toute notre science en matière criminelle, nous pouvons ensemble traverser le miroir et aller mettre fin définitivement aux agissements de cette femme qui dénature le roman policier et le transforme en roman-photos pour midinettes amoureuses de psychologie de salle d'attente médicale et de cinéma fantastique pour adotes !
- Décrochez-moi ces gousses d’ail qui déshonorent mon portail ! » higelinisa Rouletabille.
- Si je comprends bien, Adamsberg, vous nous proposez d’aller tous ensemble commettre un meurtre ? s’étonna Hercule Poirot.
- Oui, le crime parfait, même ! Qui irait soupçonner un héros de fiction d’avoir assassiné son créateur ?
- Vaste fumisterie, protesta Sherlock Holmes. Rebellion de potache ! Mauvais fils ! Parvenu nihiliste ! Ingrat double !».
Et, de l’autre bout de la table, il balança sa loupe à la tête du commissaire. Celui-ci, atteint au front par ce boomerang sans retour, s’écroula et resta immobile.
Nick Charles s’approcha de lui et dit à Nora en lui prenant le pouls :
- Comme aurait dit Groucho Marx : soit ma montre est arrêtée, soit cet homme est mort !
Asta, leur chien, vint lécher l’oreille d’Adamsberg puis s’en retourna aux cuisines où flottaient de meilleures odeurs.
- Bon ! L’enquête va pouvoir commencer, m'sieur-dames ! déclara Columbo.
- Ah non, on bouffe d’abord ! protesta Bérurier. On se débarrassera du corps après. On n'a qu'à le mettre dans un lieu incertain en attendant. De toute façon on a bien vu que c'est Holmes qui a fait le coup. Devait être encore shooté, à mon avis, ce sacré Rosbif !
- Je ne comprends pas pourquoi ce gars détestait tant les zoologues ! s’étonna Wenceslas Vorobeïtchik.
- Moi c’est les archéologues, avoua Miss Marple.
- Et moi c’est les prologues ! plaisanta Ferdinand Flure.
***
Le train s’arrêta. La jeune fille au pantalon vert éteignit sa tablette. Sa voisine lui demanda :
- C’était quoi, le nibouque que tu lisais ?
- C’était une Krapoverie !
- En html ?
- Ouais, il a pas eu le temps de faire des Acrobaties autour de sa daube, cette semaine ! Ni de faire intervenir Arthur le fantôme justicier pour faire disparaître le corps de la victime, ni de chanter « Arthur où t’as mis le corps ».
- Ah ben tu t’es fait voler alors, côté multimédia !
- Ouais ! Je vais me remettre au livre en papier ! Et toi tu lisais quoi ?
- J’peux pas t’le dire ! Des trucs salaces !
- J’ai d’viné ! Vargas-sur-Sarthe !
Ce soir-là, il regardait distraitement le quai de gare qui pointait, le train ralentissait en grinçant des dents et une voix annonçait « Givors-canal ». Deux amoureux enlacés n’arrivaient pas à se quitter, des comptables, des travailleurs à la mine grise, effacée rentraient chez eux. Deux africains, un avec une casquette de gavroche en cuir et l’autre coiffé d’un turban coloré, portant deux cabas en toile cirée à carreaux bleus et blancs, tranchaient sur ce quai triste. Ils discutaient avec passion, en se touchant les bras, se prenant les mains comme on le fait en Afrique. Ils attendaient pour accéder au train. Derrière eux, en retrait dans l’ombre deux types en imper gris verdâtre, comme sorti d’un roman de John Le carré les étudiaient, l’air de rien, professionnels.
Cette impression se logea dans son cerveau, le train repartit, il reprit sa lecture et là, il lui sembla plonger dans un gouffre. Son livre narrait ce qu’il venait de voir. L’arrivée en gare, les travailleurs fatigués, les africains colorés, et les deux suppôts du NKVD en retrait s’étalaient devant ses yeux, mot pour mot, impression pour impression.
Il hâta sa lecture, lisant en diagonale afin de gagner du temps sur l’histoire, tout en observant discrètement les personnages du wagon. Tous étaient là, l’amoureuse en pleurs, désormais seule, l’employée de bureau tricotant des chaussons gris perle, les deux africains assis l’un en face de l’autre absorbés dans une discussion dans une langue colorée, chantante. Du Bambara, il se souvint de cette musique .Cela lui rappela son voyage à pied sous les falaises de Biandagara en pays Dogon. Ce fut dans sa vie, un moment de calme, une parenthèse.
« Dieu Uranium, protège les .. »pensait au même instant le héros du roman. Il poursuivit sa lecture, aux aguets et put facilement vérifier que les deux sbires, côte à côte sur le quai s’étaient assis de façon à voir chacun en face un africain. Il se leva, cherchant les toilettes. Ce qu’il vit, confirma l’effroyable réalité de la fiction enfermée dans le récit qui était dans sa poche. Les deux nervis transcrivaient sur leurs Smartphones la conversation des deux Maliens qui se croyaient en sécurité dans leur langue lointaine.
Il reprit sa lecture. Les quatre comparses descendirent à la gare suivante. S’assoupissant sur sa lecture, il remarqua en même temps qu’il le lisait les deux colis oubliés, les deux colis emballés dans de la toile cirée à carreaux blancs et bleus. Il avait un peu d’avance sur sa lecture et sut, en entrant dans le tunnel que ………..
Dépêche AFP « Attentat terroriste dans le TER entre Lyon et St Etienne …………………. »
"Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l'abandonna à cause d'affaires urgentes et l'ouvrit de nouveau dans le train, en retournant à sa propriété. Il se laissait lentement intéresser par l'intrigue et le caractère des personnages.
Ce soir là .........."
Ce soir-là, le style était si lourd que le train dérailla.
Ce soir-là, les phrases étaient si creuses qu’il tomba dedans.
Ce soir-là, la psychologie des personnages était si mince qu’on aurait aisément pu s’en rouler une cigarette.
Ce soir-là, l’intrigue était si transparente que même le vent et la pluie passaient au travers de sa nudité.
Ce soir-là, les contresens étaient si nombreux qu’il aurait mieux valu lire le roman en commençant par la fin.
Ce soir-là , les ficelles étaient si grosses qu’elles auraient pu servir à remorquer le Costa Concordia jusqu’au port de Gênes.
Ce soir-là, le dénouement était tellement tiré par les cheveux qu’il était content d’avoir gardé son chapeau sur la tête.
C’est ainsi qu’un soir un train fut englouti par le néant de la littérature.
***
"Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant.
Il l'abandonna à cause d'affaires urgentes et l'ouvrit de nouveau
dans le train, en retournant à sa propriété.
Il se laissait lentement intéresser par l'intrigue et le caractère des personnages.
Ce soir là .........."
à vous de poursuivre ce récit qui fait partie du recueil de nouvelles :
"Les Armes secrètes" de Julio Cortazar.
Nous attendons votre "suite" à l'adresse habituelle :
samedidefi@gmail.com
A tout bientôt !
Ze participait pour la première fois au défi mais, quelle ne fut ma stupeur en lisant le sujet ce samedi.
Sa lecture me dézinguât et faillit me rendre zinzin. J’avais beau zieuter du haut de ma ziggourat et là-haut, au zénith capter le moindre zéphyr d’inspiration, écarquiller les yeux guettant tel un zélote un zeppelin zingué empli de zygotes neuronaux en attente de nombreuses segmentations littéraires.
Mais rien, zut et rezut, je restai perché, zinzinulant des cris d’oiseaux tel un zutiste zen.
J’aurai pu, tel un zanni tant le sujet me semblait zarbi, zapper, pester contre ces zigotos, ces zazous zélés qui nous prennent pour des zozos. Le sujet me paraissait si vaste que comme un zombie halluciné, j’avais des sur une plage de Zanzibar.
Déjà que ce samedi, après l’ouverture du courrier j’avais eu du mal à contracter mes zygomatiques. Les zétètes zélés de Bercy m’avaient envoyé une injonction. Ils voulaient me faire danser un zapateado à trois tiers payants. Je tentais de les régler en zloty, tout en zigzaguant. Mal men prit. Dorénavant fiché comme un zélote du troisième tiers, ployant sous ce zygo tel un zébu je zonais sans mon manteau de zibeline dans ma ZUP en bord de ZEP, au risque d’attraper un zona à la pensée que ces zoïles étatiques tels des zygènes facétieux puissent me dissoudre socialement dans leurs acides ‘céèsgétiques’ .
A l’instar de certains zoreilles belges j’envisageais de déclamer des zwanzés en zend au fond de bars enfumés de Knocke le zoute puis entre deux parties de zanzi combattre cette zizanie naissante avec le trésor dit public ( ??) en ingérant des pintes de zythum .Là enivré, gonflé de gaz zymotiques j’aurai sorti mon zizi afin de pisser dans une fontaine flamande. Penchant, tel à Pise je serai devenu un Manneken-pis zozotant, moi un zingaro authentique descendant direct du premier zinjanthrope zététique de Tanzanie..
Mais non, trêve de discours allez zou je me suis jeté dans le dico et, impatience du débutant j’ai trébuché et après une chute vertigineuse de AHHHHHH !! à Z me suis retrouvé tout au fond, au niveau zéro, enchevêtré dans les multiples pattes de la lettre Z.
Je ne m’en suis sorti qu’en m’agitant tel un zoïde frénétique englué dans cette zooglée de Z.
Merci les Z.
- Tu vas encore nous infliger la lecture d'un nibouque, Joe Krapov ?
- Oui, j'y prends goût, finalement, aux zibouques !
- Combien de pages, cette fois ?
- 62 mais c'est écrit gros et très illustré. N'oubliez pas de zoomer !
Le fichier Pdf peut également être téléchargé ici.
Ce ne fut qu’une escarmouche sans importance, mais cette fois elle prit la poudre d’escampette et s’esquiva : à elle la liberté. Leur couple n’allait plus que sur un pied, mieux valait rompre.
Non, ce n’était pas un fêtard, mais un faible, assez falot , à qui elle s’était distraitement attachée après un souper assez tardif qui lui laissait un souvenir diffus.
Elle aimait ses mains fuselées et sa légendaire douceur et n’ignorait pas que renoncer à lui c’était déjà céder au déraisonnable Didier. Hélas ! lassée ou séduite, téméraire ou repentante, tentée en tous cas, elle enfila son casaquin et, n’étant pas une quinqua, caracola vers le bonheur. Un bonheur résolument empathique, que dire de plus ? Plus-que-parfait et festif , typhon d’amour, amour torride, débacle , cle des songes ?...
Vous dites ? Incompréhensible, mon texte ? Ma référence, c’est pourtant le dictionnaire … est-ce ma faute s’il radote ?
Trois petits chats, chapeau de paille, paillasson, somnambule, bulletin, tintamarre, marabout, bout de ficelle, selle de cheval, cheval de course, course à pieds, pieds de cochon, cochon de ferme, ferme ta boite, boite à clou, clou d’acier, assied toi, toit de maison, maison de fou, fou toi-même, m’aimes tu ?, tu es pierre, pierre à feu, feu follet, ….
Tous ces mots qui s’appellent entre eux et nous rappellent surtout notre enfance, lorsque chipie, je commençais cette litanie et attendais que mes frères la reprennent en chœur dans la voiture.
Voyage bruyant pour les parents…
Vermifuge, fugitif, typhoïde, identique, tic nerveux, veuve de guerre, guerre de trois...
Trois petits chats… et la boucle était bouclée, et ma bouche, que l’on avait du mal à fermer repartait de plus belle sur la chanson jusqu’à ce que ma mère, agacée, m’imposait de me taire…
Privée de paroles, je me renfrognais dans mon siège, tournais la tête contre la vitre à la recherche d’un passe temps suivant, en attendant notre arrivée chez nos grands parents… et oubliant très rapidement la consigne, je proposais de but en blanc à mes frères, trop contents de me voir faire la tête : le premier qui voit une voiture rose…. A gagné… !
Déjà dans son premier dico
(De 1606) vieux Jean Nicot
Parla de moi - ô quel délice ! -
Disant que je suis gaie et lisse !
« joyau précieux », « rare et sans prix »
Eh ben, c’est moi ! Hi hi hi hi !
Alors, « Que signifie cette joye ? »
Bene, « Quid istuc gaudij est? »
Alors, mon pote, tu vois, c'est moi !
(But only when I'm at my best !)
Combler, fondre, estre en joye !
Remplir de joye ! Mettre en joye !
Tenir sa joye ! Grand signe de joye !
Le dico de Nicot le dit
C'est joye je reste et joye je suis !
Oui, joye je suis et joye je reste -
Surtout, when I am at my best !